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EAN : 9782374180267
132 pages
Des Ronds dans l'O (18/01/2017)
3.77/5   15 notes
Résumé :
"Venus d'Italie, de France, de Russie, de Grèce et de Turquie, de drôles de fées et magiciens se sont penchés sur mon berceau et ont décidé que je parlerais le francais, que j'aimerais Beyrouth, que je la détesterais aussi, que j'aurais par moments envie d'aller m'installer en France mais que je choisirais finalement de vivre là où j'étais née."
Identités plurielles, appartenance, vivre en­semble, s'invitent dans ce récit de filiation qui fait la part belle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Animée par le désir de réaliser son arbre généalogique, Michèle Standjofski interroge sa mère et consigne chaque anecdote appartenant à l'histoire de sa famille. Un grand-père russe, fils d'un militaire et aristocrate, contraint de quitter sa terre natale lorsque la Révolution d'Octobre éclate. Un arrière-grand-père italien qui a été orfèvre puis jeté en prison sans qu'on en connaisse la raison et que l'arrière-grand-mère génoise parvenue à faire sortir son homme de prison, une grand-mère italienne sauvée par sa mère d'une mort certaine dans le grand incendie d'Izmir (Smyrne à l'époque) en 1922 et dont « elle gardera toute sa vie un goût prononcé pour les bains de mer et les croisières en bateau ».

Une famille dont les membres viennent des quatre coins de l'Europe. Pologne, Grèce, Russie, France, Italie, Turquie… Une famille cosmopolite et polyglotte. C'est à Beyrouth, ville plurielle, ville hybride, métisse, hétéroclite, où cohabitent Chiites, Sunnites, Orthodoxes, Maronites, Chrétiens… que ses ses arrière-grands-parents maternels s'installent. Une ville où grands-parents se rencontrent, là où ils fondent une famille. Une ville que son père stambouliote adopte. Là où l'auteur naît.

Son enfance se retrouve au carrefour de toutes ces histoires de vie, de toutes ces cultures, de toutes ces langues maternelles. Une enfance heureuse, une enfant entourée et aimée, peu de nuages à l'horizon si ce n'est toutes ses petites différences qu'elle peine à assumer. Il lui faudra attendre de traverser l'adolescence pour aimer cette touche d'originalité qui la caractérise, jeune fille qui ne fume pas les mêmes cigarettes que « tout le monde », qui n'a pas les mêmes goûts musicaux (préférant le rock à la disco), qui préfère les bandes-dessinées aux romans estampillés « best-seller ».

Michèle Standjofski livre ici un roman graphique autobiographique et très personnel pourtant, son témoignage est très accessible. L'ouvrage se découpe en deux temps : une première partie où elle présente les principaux membres de sa familles, commençant par ses arrières-grands-parents et descendant chronologiquement les strates des générations. Ainsi, le lecteur prend connaissance du parcours spécifique de chacun, de l'originalité de ces « personnages » hauts en couleurs. de leur attrait et de leur ouverture vers d'autres cultures, de leur acceptation sans réticence aucune d'autres croyances, de leur gourmandise à l'égard des langues étrangères avec lesquelles ils se familiarisent, jusqu'à les maîtriser et les parler couramment pour certains… plus approximativement pour d'autres.

Dans un deuxième temps, forts de la connaissance que nous avons désormais de cette lignée, nous partons à la rencontre de l'auteur elle-même. Nous la voyons grandir, hésiter, s'approprier son identité et ses racines. Très tôt, son grand-père paternel lui apprend à dessiner, une pratique qui va la passionner. Elle trouvera également des points d'ancrage auprès de chaque membre de sa famille mais le dessin est un mode d'expression qu'elle va réellement s'approprier.

Un récit généreux, riche qui dépasse la simple démarche autobiographique. Les dessins sont réalisés aux crayons (crayons gras et crayons de couleurs). Beaucoup de simplicité dans ce coup de crayon, une impression de naturel, de fraicheur, de spontanéité. C'est vivant, très agréable. On profite complètement de ce qui nous est raconté. Michèle Standjofski parle non seulement d'elle, de l'environnement dans lequel elle a grandi, mais aussi de son amour pour Beyrouth, de l'ambiance de cette ville. Il sera également question de la guerre ; la guerre des six jours tout d'abord puis la guerre du Liban qui éclate en 1975. Les couleurs accompagnent les époques : des bleus lumineux, des jaunes, des ocres de l'adolescence et de la vie estudiantine laissent place à des marrons, noirs, verts soutenus en période de guerre.

Ancrer ses racines, s'approprier son identité, construire ses opinions et les assumer, s'enrichir et se construire au contact de l'autre que l'on rencontre sur un banc d'école ou lors d'une soirée entre amis. Accepter la différence, observer ce qui nous est étranger pour le comprendre, l'entendre.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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La famille Standjofski est un méli-mélo de racines européennes où l'on parle grec, italien, russe et français. Michèle grandit dans l'ambiance polyglotte d'une grande fratrie formant une micro société au sein d'un tout petit pays d'Orient. Mais à l'école ses cheveux clairs et son nom imprononçable pour des arabophones ne l'aident pas à s'intégrer. Rien d'insurmontable pour une jeune fille qui deviendra, n'en déplaise, une vraie libanaise et fière de l'être. La situation se complique un peu plus quand son pays natal sombre lentement dans une guerre civile aux multiples factions. C'est dans cette ambiance que Michèle se construit en tant qu'adulte. Ballottée d'un milieu à l'autre, elle mène son petit train de vie et évite de justesse la crise identitaire qui risquait de se raccrocher au wagon de sa crise existentielle. Heureusement, l'art du dessin que lui transmet son grand-père russe iconophile sera sa planche de salut. Michèle nous transplante sur la rive orientale de la Méditerranée et réussit à nous rendre une image différente de son pays. Tout commence par son étonnante généalogie qu'elle nous présente grâce à sa mémoire d'éléphant. Elle nous offre un peu de sa jeunesse, s'attarde sur les périodes clés, zoome sur certains détails du quotidien et désamorce par sa douce ironie les situations les plus tragiques. Michèle nous dévoile en couleurs les richesses et les failles du creuset libanais qui s'apprêtait à franchir la barrière séparant le paradis de l'enfer. Un travail éblouissant qui nous plonge dans le quotidien d'une jeune libanaise dont la bande son serait l'album L.A. Woman des Doors.
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L'idée d'une autobiographie autour d'une famille venant des quatre coins du monde était très intéressante comme pour démontrer que nous ne sommes finalement que des citoyens du monde derrière certaines frontières. le mélange de différence est enrichissant car il accroît la tolérance.

Bref, sur le principe entre culture et identité, rien à redire. Sur la forme, par contre, ce n'est pas très satisfaisant. Je devrais sans doute me limiter à ne jamais critiquer ou indiquer que des coups de coeur. Pour autant, la voie que j'ai emprunté n'est pas celle de la sagesse bien au contraire. L'auteur nous ballade d'un personnage à l'autre et on s'y perd complètement car il y a foule de détails. L'exercice devient répétitif et très mécanique sans avoir une dose de souplesse.

Pour ma part, je passe à autre chose devant la multitude de ce genre de titres et de démarches.
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Toutes les mers relatent l'histoire de la narratrice vivant à Beyrouth au Liban. Elle est née dans les années soixante et est confrontée directement au conflit libanais commençant dans les années soixante dix. Elle est issue de plusieurs nationalités et très ouverte sur ses opinions qui l'amène à croiser des gens d'univers différents.
Graphiquement cette oeuvre est minimaliste et le sujet prime sur la conception artistique.
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Les aléas de l'Histoire ont fait naître la narratrice de ce récit au Liban dans une famille cosmopolite. Fille d'immigrés polonais et russes, son arbre généalogique compte également des racines italiennes, grecques et françaises. La première partie de l'album s'attache à retranscrire le destin romanesque de chacun de ses ascendants, jusqu'à leur installation à Beyrouth. La seconde, plus directement autobiographique, retrace le parcours de Michèle, non moins complexe que celui de ses aïeux. Protégée par sa tribu, chaleureuse et haute en couleurs, la petite fille passe une enfance heureuse dans la capitale libanaise, mais peine à trouver son identité, se sentant toujours étrangère et menacée par les troubles qui agitent la région. Puis éclate la guerre civile. Désormais adolescente, Michèle se retrouve à son tour face à des choix difficiles. Pour quel parti opter dans le conflit et comment protéger les siens ? Faut-il rester ou à son tour prendre le chemin de l'exil ? Après quelques années passées à étudier loin de son pays natal, elle choisira de s'y installer et d'y fonder sa famille. Réalisé aux crayons de couleur, dans des teintes chaudes et bleutées, cet album est résolument serein. Sans édulcorer les difficultés passées et présentes, la narratrice se représente sur la couverture comme une femme ayant trouvé sa voie, entre autre grâce au dessin appris auprès de son grand-père, enracinée dans sa terre d'élection et ouverte aux passerelles vers d'autres horizons. Il en résulte un ouvrage émouvant questionnant de manière intime et intelligente le multiculturalisme que je conseille dès le collège à tous les publics.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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critiques presse (2)
BulledEncre
04 janvier 2018
Un récit sincère, humaniste, lucide, un exemple de tolérance dont nous avons bien besoin.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
11 avril 2017
Offrant une tranche de vie bien remplie, Toutes les mers est un témoignage important, sur le vivre-ensemble, sur la pluri-culturalité, non sans quelques envolées poétiques et graphiques.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Une mère
Est à l'image de la mer,
Houleuse par mauvais temps,
Calme lorsque tombe le vent.
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Videos de Michèle Standjofski (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michèle Standjofski
Michèle Standjofski vous présente son ouvrage "Antonio" aux éditions Des ronds dans l'O.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2551724/michele-standjofski-antonio
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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