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Charles Zaremba (Traducteur)
EAN : 9782742794812
246 pages
Actes Sud (01/02/2011)
3.19/5   18 notes
Résumé :
Dans leur camionnette déglinguée, deux amis sillonnent les confins de l’Europe pour faire du business avec le rebut des pays occidentaux.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La quatrieme de couverture:Stasuik,chef de file de la nouvelle litterature polonaise,nous invite a l'accompagner dans les Carpates,le pays des loosers multiethniques.Dans leur camionnette deglinguee,Waldek et son ami sillonent l'extreme-orient de l'Europe,region aux innombrables frontieres,pour faire du business avec les fripes des pays occidentaux.Avec une ironie cinglante,Stasuik raconte leur periple dans les endroits les plus invraisemblables et les plus pauvres,ainsi que leurs ruses pour ecouler leurs stocks.Mais les choses se compliquent lorsque Waldek tombe amoureux d'Eva,la belle caissiere d'un parc d'attractions....
C'est un livre pas tres facile a lire,mais la prose est interessante et bien traduite.Moi,j'ai aimé ."Taksim",le titre du livre,est le nom de la fameuse place a Istanbul,d'ou a commence et durent, depuis le 1er juin ,les manifestations des turcs democrates pour leurs droits civiques...Pourquoi ce titre?il faut lire le livre pour le découvrir.
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Chez Andrzej Stasiuk, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Plutôt une rivière agitée de remous. Comment pourrait-il en être autrement dans cette "arrière-cour" de l'Europe, qu'il décrit dans Taksim, aux confins de la Slovaquie et de la Pologne, jusqu'à la Hongrie, la Roumanie ("Draculand") et la frontière ukrainienne ? Pawel et Wladek, deux hommes et une camionnette, fripiers et aventuriers ruraux, vendent leur camelote dans les villages les plus isolés. du commerce, illégal ou pas, là n'est pas la question. le livre est rempli de moments de bravoure, de pannes de véhicule, de cuites carabinées, de bagarres dignes d'un western (eastern ?). Il y a même une petite histoire d'amour, pas très romantique, et des trucs pas catholiques, genre passage de clandestins vers l'ouest. le récit de Stasiuk n'est pas linéaire, il fait des embardées, les périodes se télescopent, les lieux deviennent flous. On est parfois un peu perdu, il faut l'admettre. Ce chaos est-européen a le goût d'un carpaccio des Carpates et semble témoigner d'une nostalgie pour une période pas si ancienne, où les rapports humains, si rudes soient-ils, avaient encore un sens. Pas comme aujourd'hui, pour Stasiuk, dans ce monde standardisé du tout consommable et du vite jetable, où les contrefaçons chinoises envahissent les marchés de campagne. Taksim nous parle d'un temps qui est maintenant bien révolu.
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Le chauffeur Pawel et son ami Wladek , le prophète de clocher, le marchand de fripes à la tchatche intarissable nous emmènent sans ordre apparent dans leur Ducato sans âge aux confins de l'Europe de l'Est, d'un pays à l'autre, d'un épisode à l'autre, d'un marché à l'autre dans une Europe qui a perdu ses frontières. Leur quotidien c'est la rencontre d'un monde interlope, la rencontre des tziganes, des paysans pauvres dans des lieux reculés, des passeurs de clandestins…
Tout est baigné de grisaille, frappé de vétusté, baignant dans la pauvreté. Les campagnes sont pouilleuses et les villes décrépites et en état de déliquescence avancée. Les hivers sont sales et les étés étouffants. Nos héros toujours imbibés d'alcool vivent de coups plutôt foireux au jour le jour. C'est un peu déprimant et sans luminosité mais au fil des pages on finit par être pris dans ce tourbillon de déplacements sans cesse recommencés et on s'attache au chauffeur taiseux à la sensibilité exacerbée et aux aventures de son acolyte.
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Ca fait du bien de savoir que quelque part en Europe , voyagent toujours des Stasiuk , sensibles à l'essentiel donc évidemment aux détails... Fiction minimaliste mais pas vide de sens ... Oui il s'agit d'un monde qui s'en va , bien révolu , mais c'est beau !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Moi finalement je n'étais que le chauffeur. C'est tout ce que je savais faire conduire et l'écouter parler. Il serait parti vers le sud dans ses baskets éculés. En parlant tout seul. Il aurait évoqué ses actes héroïques. Zéro auditeur.. En Slovaquie il pouvait encore espérer être compris et admiré. mais pas ici. Seul à seul avec son bavardage, il aurait marché en marmonnant dans sa barbe. Quand il ne parlait pas il était mort. Parfois j'avais l'impression qu'il ne vivait que pour raconter sa vie. J'étais tombé à pic à un moment où plus personne ne voulait l'écouter. Tous le connaissaient et n’en avaient plus rien à foutre de lui, occupés qu’ils étaient de leurs propres affaires à cette époque qui les prenait à la gorge. Wladek pouvait encore aller au troquet pour tenter d’y placer ses légendes, mais il y avait déjà des télés partout et ses anciens copains préféraient regarder cette merde en plastique qui leur faisait oublier leur vie, ne fût-ce qu’un instant. Oui, pour lui, la Hongrie aurait été pire que le purgatoire. Personne ne comprend rien. Alors il essaie avec des gestes. Il fait une pantomime avec son polo à rayures, son pantalon de survêtement, au pli immuable. Et ses contrefaçons d’Adidas.
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Les jours de beau temps, on s'asseyait au bord de la rivière et on regardait de l'autre côté. De nouvelles voitures arrivaient sans cesse à la station-service, faisant le plein et reprenant la route, à croire que personne ne pouvait tenir en place, que l'immobilité recelait une menace de mort. C'était sans doute le cas, sauf que je n'arrivais pas encore à y croire.
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Je me demandais souvent quand il avait vu, vécu et retenu tout ça. Par quel miracle Wladek était tombé sur un certain Potok de Prague que les gardes-frontières slovaques avaient failli abattre ? J'avais l'impression qu'il avait vécu toute sa vie avant notre rencontre et qu'il ne faisait plus que me la raconter. Comme si tout ce que nous faisions ensemble était un lointain écho de ses souvenirs, comme s'il avait inventé toute cette opération uniquement pour pouvoir retourner un instant dans le passé.
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Il était, en un certain sens, la négation de cette ville. Le sel de la terre locale, la chair de sa chair, alors qu'en vérité, c'était un traître. Il était possédé par le mouvement, le changement et la fuite.
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Video de Andrzej Stasiuk (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrzej Stasiuk
Le jeudi 25 octobre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr) recevait Hélène Gaudy en qualité de libraire invité.
Elle nous présentait sept livres qui lui tiennent particulièrement à c?ur :
1. Georges-Arthur Goldschmidt, La traversée des fleuves (02:05) 2. Andrzej Stasiuk, Un vague sentiment de perte (12:15) 3. Jakuta Alikavazovic, L'avancée de la nuit (20:40) 4. Sylvain Prudhomme, Là, avait dit Bahi (32:26) 5. Jean-Christophe Bailly, Description d'Olonne (42:16) 6. Georges Perec, W ou le souvenir d'enfance (48:10) 7. Gwenaëlle Aubry, Personne (54:40)
En fin de rencontre, Charybde 7 évoquait chaleureusement plusieurs ouvrages d'Hélène Gaudy (1:00:30)
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