Mais où est donc Ornicar ?

L'espèce humaine a la manie du classement ; est-ce parce l'homme pense ? ne dit-on pas que penser c'est classer ? L'homo sapiens classe tout ; les livres, les mots (mais, où, et, donc, or, ni, car), enfin toutes les choses et même les hommes.
Les zoologistes quant à eux classent les animaux. Seulement voilà, il y a l'ornithorynque. Ce petit animal australien est un véritable tourment pour le naturaliste ; la femelle allaite ses petits tout en étant ovipare. Ses poils le rapprochent des mammifères mais son bec l'apparente aux oiseaux. Amphibie de surcroît, il ne lui manque qu'un peu de chlorophylle pour qu'on doutât de son animalité.
A l'image de son héros, cet album est une sorte de chimère géniale entrant à la fois dans la classe des livres documentaires et des livres de fiction. Joliment illustrée par Willi Glasauer cette fable animalière raconte les vertus et les limites de la classification. C'est la rentrée des classes, les animaux sont à l'école et font régner dans la basse-cour de récréation cette agitation fébrile des jours de rentrée. Il y a surtout ce petit nouveau tout timide, Ornicar l'ornithorynque qui ne connaît personne et que personne ne connaît. L'institutrice (une petite humaine bien entendu) veut mettre un peu d'ordre dans la confusion des espèces. le grand jeu de la rentrée consistera donc à diviser les élèves en différents groupes formés en fonction des caractéristiques de chacun. Seulement voilà, Ornicar n'entre dans aucun groupe ; ou plutôt il est susceptible d'entrer dans trop de groupes différents. Il illustre à la perfection les limites de tout système de classification.
Le classement est une opération humaine dont on ne doit jamais perdre de vue la finalité pratique ; il est souvent commode de classer pour ne pas perdre de temps et être plus efficace. Mais classer c'est aussi exclure et dans le monde des humains cela ne va pas sans souffrance parfois ; c'est la leçon d'éthique que pourra tirer l'enfant de la triste solitude du petit Ornicar. Mais que l'on se rassure, cela fini bien pour lui.

Comment expliquer de manière compréhensible, simple et tendre à des enfants de 8 ans la classification des êtres vivants ?
Un album pédagogique au centre duquel voyage Ornicar, l'ornithorynque, l'inclassable, en quête d'une « place » a relevé ce périlleux défi.
Ornicar qui possède fourrure et bec, boit du lait et pond des oeufs, où se situe-t-il, lui si singulier, étrange et attachant ?

Dans une classe remplie d'animaux, la maîtresse essaye de les classer pour organiser les activités en fonction des spécificités de ses élèves mais Ornicar l'ornithorynque est inclassable !
C'est un mammifère qui pond des oeufs, il a des pattes palmées et un bec mais ne vole pas...
La maîtresse est bien embêtée et Ornicar se sent exclu mais finalement est-ce si important de classer les gens ?
Une excellente façon de faire comprendre aux enfants que nous sommes tous uniques en notre genre et que ça ne nous empêche pas de trouver notre place dans la société.

Un album de jeunesse pour aborder simplement la complexité de la classification animale. A faire passer dans les petites mains. C'est aussi un joli album sur la tolérance, et pour cela la fin de l'histoire me semble tout à fait utile (voir critique de malou)

J'ai adoré cette histoire axé sur les différences, le vivre ensemble, l'amitié... bref cela rassemble plusieurs sujets très importants pour les enfants. Cela permettra à l'enfant d'accepter les différences, de comprendre comment fonctionne l'école et ben d'autres choses. J'ai été tout simplement conquise par cette histoire mais aussi par les magnifiques illustrations.