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EAN : 9782371191402
416 pages
Piranha (17/03/2016)
4.12/5   12 notes
Résumé :
Copenhague, théâtre de poussées de violences régulières, connaît en cette fin d'hiver 2007 les pires émeutes de son histoire après que les autorités ont décidé d'évacuer et de raser la « Maison des jeunes », le plus grand squat du quartier cosmopolite de Nørrebro. Alors que les combats de rue font rage entre forces de l'ordre et militants autonomes accourus de toute l'Europe, un cadavre est découvert dans un cimetière, en plein coeur de la zone pourtant entièrement ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Franchement, la lecture des premières pages ne m'ont pas...enthousiasmée ; le personnage principal, Axel Steen, inspecteur à la police de Copenhague, est encore un flic en mal-être, mal noté par sa hiérarchie malgré son efficacité dans ses enquêtes, isolé de ses collègues, juste toléré dans son service. « il prenait des libertés qu'aucun code de lois ne justifiait ». « ...ne travaillant pas selon des critères rigoureux ». Pas très original dans la littérature polars & thrillers.
Oui mais, c'est comme écouter un discours, une conférence : laisser à l'orateur, l'écrivain le temps de développer. Et là, c'est une réussite.


L'action se situe à Copenhague, dans un quartier de marginaux et se déroule sur un laps de temps précis, une semaine, du vendredi 2 mars 2007 au vendredi 9 mars 2007, plus, à la fin du livre, une journée "particulière" : le vendredi 11 mai 2007.
Le quartier de Noerrebro est le lieu d'affrontements d'une rare violence entre force de l'ordre et les occupants d'un vieil immeuble genre centre culturel alternatif. Tout ce que Copenhague compte d'opposants, d'activistes, va se retrouver sur ce véritable champ de bataille. le quartier est bouclé et pourtant un meurtre est commis sous le nez des policiers. La presse accuse et c'est Axel Steen qui va être chargé de résoudre l'énigme. Une semaine et quelques jours.
Criant de vérité, tant sur la violence, l'atmosphère empuantie de cocktails molotov, la haine qui anime les uns et les autres, l'envie de prouver qu'on est le meilleur, bref la panique face à la furie.
Et dans toute cette ambiance, cet inspecteur hypocondriaque et insomniaque aux rêves érotiques, à l'inconscience tendre d'un papa du week-end tentant de gérer et sa petite fille et son enquête...
Et ça marche ! Les faits s'éclairent et se compliquent apportant d'autres questions, les personnages s'étoffent. Aucun n'est simple, et là aussi, comme dans la vie, comme le fait un enquêteur efficace "on trouvait toujours des être humains quand on creusait une affaire, tant les victimes que les assassins..."
La police et les journalistes ont partie liée : à celui qui obtiendra des indices, des informations, trop pernicieusement dévoilés ou trop vite "balancées".
Il faudra bon nombre de pages avant de commencer à entrevoir un coupable. Et même quand celui-ci sera connu, il restera à achever le tableau : juste quelques touches en ce 11 mai 2007.
Vraiment un brillant polar.


L'auteur a été journaliste avant de se consacrer à l'écriture.
Les faits de mars 2007 sont réels et compte tenu de son métier, Jesper Stein sait de quoi il parle. Excellente idée d'avoir écrit cette intrigue à partir de faits réels, non seulement ces journées de Copenhague, mais aussi les trafiques des Balkans, les guerres du Kosovo. Quant au métier de journaliste, un éclairage d'un aspect du métier qui semble crédible.
Excellent polar qui permet aussi de distancier le flux d'images et d'infos qui nous inondent.

Merci à la Masse Critique qui m'a permis cette découverte.
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L'intrigue prend place à Norrebro, un quartier agité de Copenhague, sujet d'émeutes et de troubles opposant les Autonomes et la police. Dans un cimetière, zone fortement surveillée par la police, le cadavre d'un homme est découvert, habillé en Autonome. Très vite un doute plane, vite relayé par les journalistes, la police serait-elle impliquée ?

C'est dans ce contexte de tensions, d'émeutes, de combats de rue, et où tout semble sur le point d'exploser d'un moment à l'autre, que le policier Axel Steen prend en charge cette enquête.

Tout d'abord, l'atmosphère du roman est une véritable réussite. C'est un excellent mélange de tensions permanentes. Tension à cause du meurtre de l'inconnu du cimetière, mais aussi, tension liée aux évènements qui se jouent dans le quartier de Norrebro. Les descriptions des différents évènements et de leurs contextes donnent l'impression d'être dans un champ de bataille urbain à chaque page tournée.

Ensuite, les personnages sont tous très intéressants. L'auteur a pris beaucoup de soin à les développer et surtout à les rendre humains.
Aucun n'est tout blanc et aucun n'est non plus tout noir.
Que se soit Axel, flic mal dans sa peau au passé familiale compliqué, ses collègues policiers avec lesquels il ne sait pas jusqu'où il peut avoir confiance, les journalistes qui compliquent l'enquête et enfin ce mort inconnu. Tout le monde a des choses à cacher. Absolument tout le monde.
La manière dont l'auteur aborde la complexité de chaque personnage, nous les rend successivement sympathiques et détestables.

Quant à l'intrigue a proprement parlé, elle met un peu de temps à démarrer, mais c'est nécessaire pour mieux apprécier la suite.
Et quelle suite ! Nous sommes baladés de piste en piste, avec une intrigue qui va prendre un tour inattendu, à travers l'exploration de tous les noirs secrets des personnages, vers un super dénouement.

Ce polar noir se révèle au final, dense, et très bien construit.
Pour moi, ce fut une excellente lecture.
Je lirai avec plaisir la suite des enquêtes d'Axel Steen.

Merci aux éditions piranha et à Babelio pour cette masse critique
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Nous sommes à Norrebro, quartier sensible de Copenhague en mars 2007. Coup de tonnerre dans le ciel bleu. Dans une société danoise réputée paisible, de violentes émeutes éclatent soudain, suite à la décision de la mairie d'expulser les squatters de la Maison des Jeunes. Pendant 3 jours le quartier est transformé en zone de guerre. Voitures brulées, feux de poubelles, vitrines brisées, magasins pillés, pompiers empêchés d'éteindre les incendies, et policiers pris pour cibles. C'est dans ce contexte - qui a réellement existé - que Jesper Stein situe son roman.


Un homme non identifié, tout de noir vêtu et cagoulé, est retrouvé mort étranglé, non loin de la zone d'affrontement entre les casseurs et la police. le mort est-il un activiste? le coupable est-il un policier? Axel Steen enquête dans cette ambiance tendue, où la presse est à la recherche du scoop, et où la hiérarchie de la police veut museler toute l'équipe d'enquêteurs. Mais comment Axel Steen peut-il obtenir des informations de la part des journalistes sans courir le risque d'être accusé de fuites? Par la suite, le passé de cet homme mort, finalement identifié, va nous mener en Macédoine en mars 2001 quand les forces macédoniennes et les rebelles de l'Armée de libération nationale (UCK) se sont très violemment affrontés à Tetovo. Est-ce dans ce passé qu'il faille rechercher les raisons de ce meurtre? Ou dans un problème de trafic de drogue?


L'auteur à la fois journaliste judiciaire, qui a couvert des affaires criminelles à Copenhague, et reporter de guerre pendant la guerre des Balkans a eu une connaissance directe du cadre de son roman. C'est pourquoi, il nous livre une oeuvre forte, totalement vraisemblable, sans temps mort, avec des personnages profondément réels. L'intrigue est prenante et le rappel de ces faits historiques passionnant. Difficile de comprendre que les éditeurs français n'aient pas été capables de publier d'autres romans de Jesper Stein!
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Il y a un moment que je n'avais pas lu un aussi bon polar venu du nord. Il y eut une très belle période avec les Mankell, Indridason et autres Scandinaves talentueux, puis la mode nous a aussi envoyé des romans moins aboutis, qui surfaient sur l'engouement. Puis une nouvelle salve de bons est arrivée avec Adler Olsen notamment et même des Français s'y sont mis (Olivier Truc, par exemple). Si j'écris ce petit préambule, c'est que ce Troubles est de manière évidente dans cette lignée de bons romans noirs qui s'intègrent dans un pays, une société. le contexte est ultra présent, il est à la fois un moyen de connaître le pays, les préoccupations des Danois, leurs difficultés à accepter le changement de société qui a cours depuis plusieurs années avec la mondialisation, la circulation rapide des informations, des biens et des personnes. Ce contexte social, politique cache au départ les vraies raisons du meurtre, puis au fur et à mesure qu'on se dirige vers un trafic de drogue, le milieu activiste, celui qui manifeste dans les rues reste soupçonné. L'intrigue est dense, aux multiples ramifications qui nous empêchent de trouver le ou les coupable(s) avant Axel Steen, et pourtant, on a des indices supplémentaires...

Axel Steen est un flic peu ordinaire, mais on a déjà pu en rencontrer d'autres du même type : vie privée chaotique, vie professionnelle qui ne suit pas la pente naturelle vers le haut pour cause de travail personnel, de méthodes toujours à la limite des procédures voire carrément en dehors, d'un manque de respect pour la hiérarchie... mais tout cela est fait pour la recherche de la vérité, pour l'élucidation des meurtres, par égards pour les victimes et leurs familles. Il est comme ça Axel, entier et totalement dévoué à son travail. Il fait équipe avec un procédurier qui se révèlera très loyal, même si sa description et son nom prêtent à sourire : "C'était l'inspecteur qui portait le pantalon le plus moulant de la police danoise. Il lui remontait si haut dans l'entrejambe qu'on se serait attendu que sa bouche émette un chant de castrat chaque fois qu'il l'ouvrait. Cette étroite enfourchure était l'objet de bien des commérages entre haut et bas -notamment chez les collègues féminines- car on distinguait le renflement de sa bite, enroulée comme un serpent assoupi du côté gauche. Et l'intérêt était d'autant plus grand que John Darling avait l'allure d'un vrai mannequin." (p.26)

Je pourrais aussi vous parler de la rivalité entre la police criminelle et le Renseignement, de toutes les pages consacrées au financement du terrorisme international, de celles qui concerne le trafic de drogue, de la défiance des Danois envers les immigrés (là-dessus, nous n'avons pas de leçon à donner), de Christinia, ce quartier autoproclamé "ville libre" depuis les années 1970 et qui fonctionne toujours, des visites de la ville en compagnie d'Axel Steen dans des rues aux noms impossibles à lire -alors à prononcer...

Je pourrais aussi vous signaler que ce roman est le premier d'une série, que d'autres sont déjà écrits et pas encore traduits et que j'espère très fortement que Piranha aura la bonne idée de refaire appel à Jean Renaud pour traduire la suite que je lirai avec très très grand plaisir, tant ce premier tome est annonceur d'une excellent série. Vivement le retour d'Axel Steen !
Lien : http://www.lyvres.fr
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Axel Steen, inspecteur Danois borderline aux méthodes rudes, est à deux doigts de l'exclusion pour ses actions souvent aux limites de la légalité. Ses supérieurs lui confient l'enquête sur la mort d'un supposé autonome dans un cimetière pendant des rixes entre des activistes et les policiers. Cette nouvelle affaire s'annonce plus que difficile car ses chefs n'attendent qu'une faute pour le mettre sur la touche. Les journalistes, eux, cherchent à savoir a tout prix si un policier est impliqué dans ce meurtre. Les nouveaux chaperons d'Axel, des agents du renseignement, sont aussi impliqués dans cette enquête car on se retrouve au coeur d'une affaire de drogue... L'intrigue est bien ficelée et le suspense se prolonge jusqu'à la fin du roman. le personnage central d'Axel est confronté à ses démons et tente par tous les moyens de résoudre cette affaire au risque de mettre en péril sa famille. Les personnages secondaires prennent de l'importance au fur et à mesure de l'intrigue et cela confère au roman une atmosphère vraiment réaliste. On suit Axel dans sa gestion de l'affaire et le lecteur plonge dans son esprit pour suivre son raisonnement jusqu'à trouver le coupable. L'auteur s'attache à décrire les rues, l'ambiance et la situation tendue au plus juste pour nous emmener avec lui dans cette période de Troubles au Danemark. Même sans connaître ce pays, le lecteur s'imagine les trajets, les bâtiments, les institutions et déambule avec Axel Steen dans la quête du tueur.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ils baisaient merveilleusement. Mieux que jamais. Une bulle de lascivité et de concupiscence arrachée à l’espace et au temps. Pour la troisième nuit consécutive, il faisait l’amour avec son ex. Il plongeait dans ses yeux écarquillés, aux curieux éclats jaunes sur leur iris brun-noir. Des yeux qui brillaient de joie et d’envie. Envie de lui. Elle le chevauchait, ses seins ronds ballotaient juste devant ses lèvres. Le paradis existait. Et l’enfer aussi. Il le constata dès que la sonnerie du téléphone fit voler son rêve en éclats. Le bruit lui fit l’effet d’une gifle. Et il prit conscience qu’il était seul dans son lit sur un drap froid.
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Un timide optimisme était perceptible dans l'air qui s'était asséché, devenant désormais clair et froid. A l'ouest, le soleil s'était couché dans un bain de sang de nuages rouges, comme pour annoncer ce que la nuit réservait.
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Mais non, sa dernière heure n'avait pas sonné. Il avait fait un choix, son propre choix, son angoisse avait disparu. Que la mort se présente, que je la touche, que je la combatte, je n'abandonnerai pas.
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Comment appelait-on ça quand le pire c'était le réveil ? Quand on rêvait qu'on était soi-même merveilleusement bien, tout en ayant constamment l'impression que quelque chose clochait, et que ça ne devenait insupportable que lorsqu'on se réveillait ? Un cauchemar ou un rêve ?
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