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Monique Thies (Traducteur)Michel Le Bris (Préfacier, etc.)
EAN : 9782859403775
256 pages
Phébus (18/05/1995)
4.08/5   182 notes
Résumé :
En 1960, deux ans avant de recevoir le prix Nobel de littérature, John Steinbeck entreprend, au volant de son mobil home, un voyage de onze semaines à travers l’Amérique, avec pour seul compagnon son chien Charley.
De la Pennsylvanie aux forêts du Maine, du Montana à la côte pacifique, le regard qu’il porte sur son pays est désenchanté, et c’est son désarroi, face à la montée de l’indifférence et au racisme endémique, qui s’exprime dans ces pages. Un récit de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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"Un voyage est un individu "
Prendre la route pour découvrir son propre pays, entendre ses habitants, et chercher ses vérités, voilà ce que Steinbeck a dans l'idée quand il part "un matin clair, nimbé de la lumière rousse d'un automne ensoleillé". Au volant de sa voiture-maison personnifiée,avec pour compagnon de voyage un caniche du nom de Charley.Cette traversée de onze semaines de la great America est changeante comme l'est la vie.On est en 1960.Mais déjà "les bulldozers jettent à bas les forêts vertes ”.Les villes grandissent et s'étalent au détriment de la nature et des rapports humains.
" Je me demande pourquoi le progrès ressemble tellement à la destruction. "
" Les clients allaient et venaient en silence.Si je leur disais"bonsoir", ils semblaient un peu embarrassés et répondaient " bonsoir ",après m'avoir donné l'impression de chercher sur moi l'endroit où insérer une pièce."
Il dit son amour pour le Montana.Il parle des séquoias de l'Oregon comme de nobles et vénérables sages.Son regard se fait nôtre qui nous donne à voir les paysages grandioses et les bassesses de l'âme humaine.J'ai aimé ses descriptions savoureuses et ses anecdotes de voyage épiques.En parlant de son Amérique, il parle aussi de lui,un homme simple et attentif aux autres, dépourvu de sens de l'orientation par moments mais non de talent. Il écrit si bien que j'ai eu l'impression d'être à bord de Rossinante.Et j'ai aimé.

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Moi qui aime tant les romans de Steinbeck pour leur humanité et leur douce ironie, je suis à la fois reconnaissante et soulagée de retrouver ces qualités dans la personnalité même de l'auteur dans ce récit autobiographique.
Parcourir les Etats-Unis auprès de Steinbeck - et Charley, son énorme caniche - c'est jeter un regard critique certes mais jamais condescendant sur ses contemporains. L'auteur veut avant tout les écouter, et c'est d'une oreille toute ouïe et grâce à quelques bons verres de cognac qu'il fera parler celles et ceux qu'il rencontre sur la route.
J'ai adoré suivre nos deux voyageurs à bord de leur camion aménagé pour recevoir, j'ai adoré leur complicité à tous les deux, les petites habitudes de voyage qui s'installent, leurs rencontres. J'ai adoré Steinbeck en lui-même, fier de ses petits aménagements bien pratiques mais se perdant même dans son propre quartier, s'interrogeant sans cesse sur ce qu'il voit, entend, sur ses propres certitudes, sur son américanisme.
Au cours de son voyage, qui commence par le nord-est jusqu'à l'extrémité du Maine s'enfonçant dans le Canada, parcourt les états du nord jusqu'en Californie pour bifurquer vers le Texas qui n'en finit pas, avant de plus ou moins terminer sa course en Louisiane - les derniers états seront parcourus dans la lassitude d'un trop-plein-, le continent se dessine dans son immensité et ses particularités. le Texas et la Louisiane surtout présenteront un visage violent, terrifiant, contrairement au Maine, un peu austère mais accueillant.
Au-delà d'un continent, c'est surtout un homme que j'ai découvert à travers ce récit, et ce que j'en ai appris me conforte dans l'attachement que j'ai pour ses romans.
Je n'en aimerai que plus les lectures qu'il me reste à découvrir.
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Lorsque j'ai choisi ce titre de Steinbeck à la librairie, je ne savais exactement qu'en attendre, ne connaissant pas ce titre. Mais j'imaginais un périple à travers une grande partie des États-Unis, beaucoup de rencontres et une sorte de rapport sur l'Amérique de 1960. En quelque sorte un livre de journaliste. En fait sur ces onze semaines, Steinbeck fait le tour des USA. S'il y a des rencontres, souvent autour d'une bouteille, elles n'apprennent pas grand-chose sur la région où elles ont lieu. Sauf peut-être dans le Sud. Rappelons qu'il voyage en 1960.
Pour avoir une image de l'Amérique, mieux vaut un autre guide. J'en ai d'ailleurs un qui at-tend son tour. Mais pour mieux connaître Steinbeck ce livre est parfait.

Je termine par un extrait de l'article du Larousse en ligne qui lui est consacré : « Il compose aussi des récits de voyage, où, d'un ton sentimental ou sentencieux, il exprime au fond son incompréhension totale du monde moderne : Un américain à New York et à Paris ou le bêti-fiant Mon caniche, l'Amérique et moi (Travers with Charley in search of American, 1962). Steinbeck n'est plus de son temps. »
Oui, Steinbeck estime que lorsque l'on voyage sur de grandes routes l'oeil rivé sur des cartes, l'on voit moins bien le paysage et qu'être pris dans une marée de voitures est plus éprouvant que plaisant. Oui il trouve que la nourriture préparée par soi-même à partir de produits frais a plus de saveur que celle sous cellophane.
Un vieux réac, quoi.
Ou quelqu'un qui apprécie que la vie ait du goût.
Un peu plus haut le même critique dit : « Des souris et des hommes, Les raisins de la colère ont longtemps valu à Steinbeck une réputation égale à celle de Faulkner et Hemingway, ses contemporains mais qui résiste mal à une analyse sérieuse. Steinbeck est probablement l'un des meilleurs romanciers régionalistes américains. C'est son principal, voire son unique mérite. Son histoire est un peu celle du paysan corrompu par la ville. Steinbeck le frustre, le romancier de l'élémentaire, de l'immanence absolue n'aurait jamais dû quitter son village qui l'inspire si bien. »
Je laisse à l'appréciation de tout un chacun.

www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/John_Steinbeck/145176

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Première rencontre avec l'écriture de John Steinbeck...Et oui, la scolarité entraîne parfois, par choix des professeurs croisés, vers des écrivains plus atypiques !

Parfois les livres font embarquer pour de fabuleux voyages et cela a été le cas,ici, au sens propre du terme.
J'ai pu suivre sur une carte l'itinéraire suivi par Charley et son maître et apprécier les descriptions des paysages visités quand il y en avait. J'ai beaucoup aimé que ce livre ne soit pas juste le récit d'un road-trip mais qu'il restitue le quotidien des "deux aventuriers" : les ennuis de santé de l'un, les rencontres de l'autre, les bavardages autour d'un café ou d'un alcool mettant en avant la société américaine telle qu'elle peut être différente d'un état à l'autre, les avis du conducteur sur les attraits de la nature des grands espaces par rapport à la ville...
Le ton narratif m'a également emportée, John Steinbeck est à la fois nostalgique, parfois, et parfois très désabusé devant les différents visages de son pays.

Beaucoup de bonheur dans cette rencontre donc et le désir très vif de rattraper le temps perdu et de découvrir les autres écrits de cet écrivain.

A lire pour découvrir les différences qui font la réalité des Etats-Unis!
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Steinbeck nous embarque dans un road trip à travers l'Amérique, de la pointe du Maine à la Louisiane en passant par sa Californie natale.
Nous sommes en 1960 et l'écrivain de 58 ans qui a beaucoup voyagé au cours de sa vie décide de visiter son pays. Onze semaines seul à bord de Rossinante, un mobil home construit sur mesure pour l'aventure. Mais il ne part pas vraiment seul. Il embarque Charley, son caniche français.

Rencontrer les vrais américains, entendre leur discours, voir les couleurs et la lumière des paysages, humer l'air du temps, tels sont les objectifs de Steinbeck. Sur les routes de campagnes et les autoroutes il dîne avec des camionneurs, rencontre d'autres voyageurs, des habitants du cru, de vieux amis, des ours et des coyotes. En cours de route, il réfléchit au caractère américain, observe la société qui change et partage ses réflexions comme ses déboires avec Charley.

On est rapidement frappé par la clairvoyance de l'écrivain. Nombre de ses constats sont encore d'actualité: la surproduction de déchets, le principe de précaution sanitaire, les accidents de chasse, la mort des petites villes qui se profile, l'essor des grandes villes qui s'étalent et mangent la terre, l'uniformisation de la nourriture, de la langue, de la musique. le monde dans lequel nous vivons actuellement est directement hérité de celui qui naît dans les années 60.

Si la première partie du voyage est teintée par l'humour et la joie de cette aventure, plus le parcours avance, plus on sent l'écrivain pessimiste notamment lorsqu'il est confronté à l'hostilité raciale dans le sud du pays.

A coup de tasse de café et de verres de whisky, ce récit de voyage est très plaisant (avec des passages certes moins intéressants que d'autres). Une vraie intimité se crée avec le grand écrivain mais aussi avec Charley, personnage à part entière de cette épopée.

Traduit par Monique Thies
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
-Ne demandez jamais votre route à quelqu'un du Maine.
-Pourquoi cela ?
-Nous trouvons très drôle d’égarer les gens et nous le faisons sans sourire.Nous rions en dedans,c’est notre nature.
Je me demande si c’est vrai.Je n’ai jamais pu m’en assurer car je me perds les trois quarts du temps,et sans l’aide de personne.
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Lorsque je fus sur pieds, on me tint le discours habituel : me reposer, perdre du poids, prendre garde au cholestérol. Cela arrive à beaucoup d’hommes et les médecins, je pense, ont appris la litanie par cœur. Nombre de mes amis les ont entendu aussi ces : « Changez de rythme. Vous n’êtes plus aussi jeune que vous l’étiez. » J’en ai tant vu empaqueter leur vie dans un cocon de laine, freiner leurs impulsions, encapuchonner leurs passions et, graduellement, renoncer à leur état l’homme pour entrer dans une sorte de semi-invalidité spirituelle et physique ! Et ils y sont encouragés par leur femme et leurs proches. Le piège est si tentant…
Qui ne souhaiterait pas être ainsi l’objet de toutes les attentions ? Une sorte de seconde enfance recommence pour beaucoup d’hommes. Ils gradient leur violence contre la promesse d’une petite augmentation de la durée de leur vie. Et le chef de famille finit par en devenir le plus jeune des enfants. J’ai fouillé en moi, horrifié à l’idée d’y découvrir une pareille éventualité. Car j’ai toujours vécu violemment, bu d’abondance, mangé trop ou pas du tout, dormi vingt autre heures d’affilée ou veillé deux nuits d’affilée, travaillé trop dur et trop longtemps pour la gloire ou bayé aux corneilles par simple paresse. J’ai hissé, tiré, tranché, grimpé, fait l’amour avec joie, et subi mes gueules de bois comme une conséquence de mes excès, jamais comme une punition. Et je ne veux pas abandonner toute ardeur pour tenir le ballon un peu plus longtemps. Ma femme a épousé un homme, je ne vois pas pourquoi elle hériterait d’un bébé.
Je savais que conduire un camion pendant dix à douze mille milles, seul, sur des routes de toutes sortes, serait une tâche rude. Mais, pour moi, cela représentait l’antidote au poison du malade professionnel.
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On associe, je ne sais pourquoi, la chasse avec la virilité. Il existe de nombreux et excellents chasseurs qui savent ce qu'ils font. Mais, plus nombreux encore sont les messieurs bien gras, imbibés de whisky et armés de fusils de luxe. Ils tirent sur tout ce qui bouge - ou ce qui leur paraît bouger -, et leur habileté à s'entre-tuer pourrait bien résoudre le problème angoissant de la surpopulation. Si les accidents se limitaient à leur propre espèce, il n'y aurait pas de problème, mais l'assassinat de vaches, cochons, de fermiers, de chiens et de panneaux signalisateurs, fait de l'automne une saison dangereuse pour les voyages. Un fermier de la partie septentrionale de l'Etat de New-York peignit en grandes lettres noires le mot "vache" sur chaque flanc de sa meilleure laitière. Peine perdue : les chasseurs la fusillèrent. Comme je traversais le Wisconsin, un chasseur tira sur son propre guide, entre les omoplates.
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En un certain sens, le voyage est comme le mariage. L’ erreur première est de croire qu’ on peut le gouverner.
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Ce qui suivit fut une histoire d'amour.
J'aime le Montana. Pour d'autres États, j'éprouve du respect, de l'admiration, de la reconnaissance, voire de l'affection, mais pour le Montana, c'est de l'amour. Et l'amour est difficile à analyser quand vous le ressentez.
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