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Critique de mgeffroy


On entre dans certains livres comme on va au cinéma, séduit par une bande annonce aguicheuse.
Un cadavre découvert dans une piscine d'un immeuble viennois, apparemment tué par un requin, une prothèse auditive dernier cri, un policier, adepte du philosophe autrichien Wittgenstein, musicologue, bourré de tics (ou de tocs), à la psychologie compliquée... vous pensez que le polar s'annonce palpitant. Vous êtes persuadé de rentrer dans une histoire qui ne vous lâchera pas avant la dernière page, ne vous laissera pas respirer.
Alors voilà, je suis entré dans ce bouquin d'Heinrich Steinfest comme on s'installe dans un fauteuil d'une salle de cinéma en se régalant d'avance du spectacle qui s'annonce. Et là, patatra. Tout s'écroule. La caméra qui devait vous trimbaler dans tous les coins, vous entraîner derrière cet inspecteur à la recherche de la vérité s'attarde trois plombes sur des détails, des descriptions de personnages avec la tenue vestimentaire complète, la coiffure, la démarche... même chez les figurants. Épuisant. le coup de téléphone qui doit permettre à l'inspecteur d'en savoir plus sur la piste menée par ses subalternes se transforme, à cause d'une musique de Bach, en un discours de musicologue de quatre à cinq pages.
Avançant tant bien que mal dans cette histoire je tombe sur la phrase suivante à la page 162 (eh oui, quand même!) : « L'inspecteur principal s'arrache à contrecoeur au spectacle de la lettre wittgensteinienne, laquelle recommandait également à Ficker de ne lire que le préambule et la conclusion du Tractatus. Car tout y était dit. Mon Dieu, que de livres pourraient profiter de pareille recommandation ! »
J'ai pris cette prescription au pied de la lettre et j'ai appuyé si fort sur la touche d'avance rapide que je me suis retrouvé une centaine de pages plus loin. J'avais le nom du coupable et la conclusion de l'histoire.
J'ai fermé le livre et la lumière s'est rallumée.
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