Auteur reconnu dans le monde des études juives, le novice pourra donc se reposer sur lui pour espérer ne pas lire de conneries.
Style accessible, présentation claire.
Bien sûr, pas facile de résumer le Talmud même en le faisant tenir dans une présentation découpée en trente catégories. C'est ici que le bât blesse : les informations sont parfois disséminées, avec le risque de s'y perdre et d'en oublier en cours de chemin.
Quand c'est trop facile, on se dit que ce n'est pas bon -c'est con de penser ça. J'ai eu cette odieuse pensée lors de la lecture car les explications limpides me surprenaient : on fait tout un vacarme à propos d'un texte aussi clair ? Oui mais bon, c'est sans oublier les modalités d'interprétations, foisonnantes à souhait. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? -tel est le défaut de l'homme. Ici, retour à la simplicité, c'est étonnant, c'est décevant, c'est rassurant.
Ce qu'on apprend de nécessaire sur le Talmud :
- Sa qualité de témoignage d'un mode de vie à une époque donnée, dans un contexte donné.
- Une formidable objectivité qu'on aimerait appeler « scientifique » si cela n'était pas anachronique, et si cela ne desservait pas la méthode talmudique : effacement des différences individuelles au profit d'un esprit général, centralité du doute, système de questions et de réponses, développement de méthodes logiques d'exégèse.
- Souplesse dans l'application pratique des lois. « le Talmud note avec amertume que « Jérusalem fut détruite uniquement parce qu'on y suivait scrupuleusement la loi de la Torah ». Cette formule embarrassante est complexe : le peuple de Jérusalem a été puni parce qu'il ne jugeait qu'en stricte conformité avec les lois de la Torah et ne prônait pas l'indulgence. »
- Livre rendu nécessaire pour uniformiser les lois suite à la diaspora du peuple juif. « le Talmud a constitué un facteur de stabilité, il a été la voix de la raison dans un monde discordant et divisé. »
- Toujours très concret dans sa base : « Dans le Talmud, comme dans la plupart des domaines de la pensée juive à son origine, il y a refus délibéré d'une pensée abstraite fondée sur des concepts abstraits ». La partie ésotérique de l'étude talmudique n'échappe pas à cette considération : « la littérature ésotérique est, d'une certaine manière, une interprétation et une représentation ésotérique des détails quotidiens de la halakhah. […] La littérature ésotérique sous-entend que la notion selon laquelle l'homme a été créé à l'image de Dieu est une structure fondamentale et que l'homme est lui aussi capable de créer tout seul. »
Comparable au processus de la transformation alchimique, l'étude du Talmud n'est pas unilatérale. L'étudiant se transforme en approfondissant son étude. Celle-ci ne se termine jamais. L'évolution se fait en suivant le mouvement de la spirale. On repasse sans cesse aux mêmes endroits, on soulève les mêmes questions, on se butte aux mêmes problèmes, mais ils apparaissent à chaque fois différents.
« Lorsque quelqu'un se lance dans l'étude du Talmud, il se retrouve toujours au coeur des choses, quel que soit l'endroit où il commence. […]
Toutes les fois où un sujet est étudié, il prend pour celui qui l'étudie une dimension nouvelle. Dès les premiers examens, l'étudiant aura résolu la majorité des problèmes centraux ; mais d'autres problèmes surgiront toujours. »
Mon appréciation de lecture ne peut pas être plus précise puisque mon point de vue est seulement extérieur. Alors, forcément, on loupe le principal. « L'étudiant sincère s'intègre à l'essence du Talmud et devient ainsi un participant actif de la vie créative du judaïsme ».
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Une introduction claire au Talmud, livre à la fois juridique et moral, ses nombreux traités, son lien avec la vie religieuse juive, un bref contexte historique de sa rédaction.Le livre le plus important du judaïsme après la Bible qui continue à avoir une influence sur la justice israélienne de nos jours.l' importance de la logique et des méthodes interprétatives dans le Talmud aux antipodes de la loi islamique
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A l’époque du Premier Temple, la prière était totalement spontanée : quiconque ressentait le besoin d’implorer ou de remercier Dieu, s’adressait à Lui dans ses propres termes et sur le lieu de son choix […]. […]
C’est au début du Second Temple que le besoin d’un rituel de prières reconnu se fit réellement sentir. Nombre des exilés revenus de Babylone n’avaient plus qu’une connaissance fragmentaire de la langue hébraïque et des notions de base du judaïsme. Lorsqu’ils voulaient prier, la langue comme le contenu leur manquaient. La Grande Assemblée décida alors de composer une prière type qui exprimerait les vœux et les aspirations du peuple tout entier.
Le Talmud ne tomba pas seul sous la coupe de la censure ; mais de par sa taille, son volume et le nombre de modifications imposées siècle après siècle (des milliers finalement), il en fut si profondément affecté qu’il ne fut pas possible d’en corriger toutes les mutilations même dans les éditions effectuées dans des pays libres.
En butte à l’hostilité de l’Eglise catholique, les juifs hésitaient à se lancer dans l’impression du Talmud. En 1520, cependant, le pape Léon X autorisa sa publication, et l’impression de la première édition complète du Talmud commença à Venise.
La finalité initiale de la loi orale fut donc de transmettre le sens des mots. […]
Dans les Dix Commandements, par exemple, il est dit : « Le septième jour est la trêve de l’Eternel ; tu n’y feras aucun travail. » (Exode 20 :10). Ce commandement a, de tout temps, posé immédiatement une question très concrète : qu’est-ce que le concept de travail ? Que recouvre-t-il ? Qu’exclut-il ? La Torah fournit une liste de tâches qui sont interdites durant le Chabbath : labourer et récolter, allumer un feu, cuisiner et cuire au four. Mais chaque génération s’est trouvée confrontée à des activités inconnues de la génération précédente.
Parmi les thèmes dont nous savons qu’ils étaient abordés dans les études ésotériques, figure celui des noms de Dieu. A partir de l’ère de la Michnah, le nom explicite de Dieu n’était jamais prononcé sauf dans le Temple […]. Mais même le nom qui était prononcé dans le Temple au moment de la prière n’était pas le « Nom explicite », lequel n’était connu que de quelques élus. […] Le nom était prononcé pendant la bénédiction sacerdotale mais […] il était intentionnellement couvert par le chant des Lévites si bien que les jeunes prêtres eux-mêmes ne pouvaient jamais l’entendre. Il n’y a donc pas de tradition connue (sauf dans la Kabbale) sur les manières de prononcer le Nom Divin.