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François Chénique (Éditeur scientifique)Jean Borella (Préfacier, etc.)
EAN : 9782844543813
500 pages
Dervy (23/01/2006)
4.33/5   3 notes
Résumé :

L'abbé Henri Stéphane (1907-1985) était un prêtre du diocèse de Nancy. Il mena à bien ses études qu'il couronna par l'agrégation de mathématiques en 1933, mais il s'orienta vite vers le sacerdoce. Ordonné prêtre en mai 1940, il ne put, malgré son désir, mener à leur terme ses études théologiques. La guerre et diverses circonstances le conduisirent à enseigner les math... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Discernement et Identité sont les deux pôles de la Voie spirituelle. L’invocation « Jesu-Maria » (ou « Mani padmé » ou « Lâilaha illâ’Llâh ») comporte ces deux aspects : la distinction Jesu-Maria correspond au discernement entre le Réel et l’Irréel (Âtmâ et Mâyâ) et le caractère illusoire de Mâyâ souligne l’identité d’Âtmâ à travers tous les états de l’être, la réintégration de la multiplicité dans l’Unité, la « récapitulation de toutes choses en Jésus-Christ ». Mais cette réintégration suppose la parfaite disponibilité de Mâyâ, la pauvreté en esprit telle que nous l’avons envisagée plus haut, la soumission de Marie à l’égard du Verbe divin, la « virginité de l’âme » du « Prophète illettré », l’indifférenciation primordiale de Prakriti vis-à-vis de Purusha ou de la Table gardée vis-à-vis du Calame suprême. La répétition indéfinie du mantra – la prière perpétuelle – détermine une « vibration » qui se répercute à travers la série indéfinie des états de l’être, ou à travers les « trois mondes » ou les trois états de veille, de rêve et de sommeil profond, permettant ainsi l’actualisation, dans les diverses modalités de l’être humain, de la présence de Brahma, le seul Réel, l’Un sans second, ou, équivalemment, la libération d’Atmâ des entraves psychologiques et physiologiques du « moi » ou des surimpositions du mental.

« Réalité absolue, Intelligence absolue, Béatitude absolue (sat-chit-ânanda) le Soi qui est infini et immuable, c’est Brahma et tu es ce Brahma ! Médite donc sur lui dans le lotus de ton cœur » (Shankara). (pp. 94-95)
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Métaphysiquement, n’est soumis à la Volonté divine que l’homme affranchi des conditions d’existence individuelles. C’est « l’homme véritable » (tchenn jen) qui, ayant réalisé le retour à « l’état primordial », se trouve désormais établi dans « l’Invariable Milieu ». C’est l’homme « juste » établi dans la « Voie ». On ne peut plus dire, à proprement parler, qu’il « fait » la « volonté de Dieu » car, étant dans le « non-agir », il n’accomplit aucune action au sens ordinaire du mot, et étant « identifié » au Principe, il n’y a plus pour lui de séparation entre Dieu et lui ; on ne peut plus parler de « loi » comme « expression » de la Volonté Divine. Celle-ci, en effet, comme telle est inexprimable, étant identique au Principe lui-même, si bien qu’on ne peut pas dire que Celui-ci veut « ceci » ou « cela ». C’est donc en quelque sorte en concevant Dieu en « mode individuel », autrement dit à son image, que l’homme ordinaire déclare « faire la volonté de Dieu ». Mais, du point de vue métaphysique, un tel homme n’est pas « soumis » (muslim), et tant qu’il demeure dans les conditions d’existence individuelles, il est dans « l’égarement ». C’est en ce sens qu’il est écrit : « Il n’y a pas point de juste, même pas un seul ; il n’y en a point qui ait de l’intelligence… Tous sont sortis de la voie (Tao), tous sont pervertis… » (Rom. III, 10-17). C’est aussi ce que veut dire Maître Eckhart dans ce passage : « Aussi longtemps que l’homme a quelque chose vers quoi sa volonté est dirigée – et même si sa volonté est de remplir la volonté bien-aimé de Dieu – un tel homme n’a pas la pauvreté dont il s’agit ici. »
(…)
Ainsi, métaphysiquement, tous – sauf « l’homme véritable » – sont « égarés », et pourtant, en un autre sens, nul ne peut échapper au Vouloir Universel Divin. Mais tandis que les « fidèles » se conforment consciemment et volontairement au Vouloir divin par la Connaissance métaphysique, les autres demeurent dans l’ignorance, et c’est en ce sens qu’ils ne peuvent être dits « soumis ». (pp. 306-307)
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Vertu et Gnose sont deux faces inséparables d’une même réalité. La Vertu sans la Gnose dégénère en bigoterie, sottise, moralisme, sentimentalisme, caporalisme, hypocrisie, pharisaïsme ; la Charité, qui devrait être « la Porte de la Gnose », déchoit au niveau de la philanthropie et de l’entraine sociale. La Gnose sans la Vertu n’est qu’orgueil desséchant, paresse, habilité mentale vaine et stérile.

La Gnose comporte deux aspects : l’un théorique, l’autre « pratique » ou effectif. La Gnose théorique est la connaissance des principes sans laquelle la Vertu dégénère en ce que nous avons dit plus haut : l’homme vertueux qui ignore que « Dieu seul est bon » (Luc XVIII, 19), que Brahman seul est réel et que le monde et l’ego sont illusoires, n’est qu’un pharisien et un hypocrite. L’Écriture dit : « Il n’y a pas un juste, pas même un seul, tous sont sortis de la voie, tous sont pervertis » (Romains III, 11-18) ; « Tout homme est menteur » (Psaume 116, 11) ; « Vanité des vanités, tout n’est que vanité » (Ecclésiaste I, 1). L’homme doit pratiquer la Vertu sans se croire vertueux, et sans même savoir qu’il est vertueux. La Gnose théorique illumine la Vertu ; celle-ci féconde la Gnose et la rend effective. La Gnose effective est la réalisation de l’Identité par la Connaissance : « Tu es Cela » ; la Vertu est la conformité de tout être à son Archétype principiel. (pp. 302-303)
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Vertu et Gnose sont deux faces inséparables d'une même réalité. La Vertu sans la Gnose dégénère en bigoterie, sottise, moralisme, sentimentalisme, caporalisme, hypocrisie, pharisaïsme ; la Charité, qui devrait être "la Porte de la Gnose", déchoit au niveau de la philanthropie et de l'entraide sociale. La Gnose sans la Vertu n'est qu'orgueil desséchant, paresse, habileté mentale vaine et stérile.
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