La déception
Le premier jour, Dieu se créa lui-même. Il fallait bien un commencement à tout.
Un commencement qui le laissait insatisfait. Il était assez lucide en effet pour juger qu'il aurait pu être plus réussi. Physiquement et moralement surtout, car il se trouvait bourré d'insupportables défauts. Parmi lesquels la vanité, la susceptibilité, l'agressivité, l'intolérance, la mesquinerie et la cruauté.
Pour se prouver qu'il n'était pas dupe de lui-même, il se fit un plaisir de créer l'homme à son image.
C'est sur ce ton incisif, ironique, parfois même cynique et caustique que se déploient les nouvelles mises en scène par le non moins mordant
Jacques Sternberg qui est, selon moi, l'un des auteurs incontournables de la littérature belge, dans un recueil qui souligne l'omniprésence de Dieu. Et comme c'est toujours le cas avec Sternberg, ce qui fait qu'on aime ou pas, il y a des allers et venues dans le temps, quelques textes fantastiques, mais, et il faut le souligner car c'est là la force de cet Anversois de naissance, des traits d'imagination irrésistibles qui font qu'on rit jaune et qu'on grince des dents.
Ceux qui me lisent depuis un moment savent que j'aime cet auteur. Je l'ai d'ailleurs exprimé ici et là, en plus de lui consacrer le dimanche 6 juin 2010.
C'est donc enchantée que j'ai déposé Dieu moi et les autres. Un des rares titres de cet auteur qu'il me restait à lire et que je recommande à ceux qui apprécient l'humour noir et le fantastique. Et qui ne crieront pas au meurtre parce que Dieu est égratigné au passage.
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