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EAN : 9782266213943
608 pages
Pocket (14/06/2012)
2.71/5   70 notes
Résumé :
Paris, 1975. Dans une carrière de flic, il y a des morts qui vous désolent moins que d'autres.
Pendu par une corde de piano, le corps de l'ex-capitaine SS Dieter Block provoque chez l'inspecteur Dreyfus des émotions contradictoires.
Lui, que la barbarie nazie a rendu orphelin, se voit chargé de l'enquête. Il se lance alors dans une traque des derniers fantômes du Reich. Ceux qui le hantent et ceux que la guerre froide dissimule sous les jeux d’intérêts... >Voir plus
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Difficile d'évoquer un ouvrage de Shane Stevens sans penser et faire référence à "Au-delà du mal". Cédant donc à la facilité, je commencerai mon propos sur l'Heure des loups en constatant que c'est bien le même auteur qui est à la manoeuvre: on retrouve le style narratif direct, la vivacité de la peinture par tableau successifs enchaînés de façon alerte, le soin porté à la restitution des contextes sans digressions excessives, le sérieux de la documentation, l'obsession de la rigueur et de la logique pour la trame romanesque, la focalisation autour de la problématique du Mal.

Là où Au-delà du Mal offre peut-être une construction encore plus remarquable, l'Heure du Loups lui est supérieur par la mise en scène des dimensions historique et humainement humaine, les deux étant presque totalement absentes du premier, car Bishop n'est qu'inhumainement humain.

Quasiment rien n'est ici artificiellement mis en scène, l'histoire l'a déjà démontré.
Il serait erroné de considérer l'Heure des loups comme un simple polar et il me paraît très probable que l'auteur a voulu, non seulement rendre hommage à une période particulièrement douloureuse de l'histoire et à ses victimes mais aussi se confronter à un genre différent en venant faire de l'ombre par exemple à un John le Carré.
De ce point de vue, l'Heure des Loups est une réussite.
Ne suivez pas ces critiques de lecteurs paresseux qui ont trouvé l'intrigue compliquée sans doute parce que leur préoccupation d'habitués aux polars de série, fut d'identifier le plus rapidement possible "un assassin" à travers les vraies fausses pistes accumulées par l'auteur. Il s'agit bien de cela!
La question ici est toute autre; ce qui commence comme une enquête de police est en réalité la plongée d'un homme relativement ordinaire bien que plutôt intuitif-heureusement il se trompe quelquefois- d'une part dans les méandres des politiques intérieure et extérieure à son pays sur fond d'horreur historique et aussi sa plongée à l'intérieur de lui-même, de ses origines et de ses racines elles-mêmes contradictoires. Pourquoi l'auteur simplifierait-il une réalité objectivement très complexe. Remercions-le plutôt de respecter ses lecteurs et leur capacité à activer leurs méninges, non pour chercher un "coupable" ou une "solution à un problème" qui ne sont ni l'un ni l'autre un point focal de la narration, mais pour tenter d'appréhender et accepter la sinistre réalité du monde dans lequel il nous plonge et dont on ne doute pas qu'il ressemble à s'y méprendre à celui dans lequel nous vivons.

Vous avez compris que j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage, tout particulièrement la maîtrise de la progression de l'intrigue principale- Stevens est un funambule de l'écriture arborescente- dans laquelle chaque élément trouve sa juste place et où rien n'est inutile ou artificiel. Il est vrai que ça demande un peu plus d'attention qu'une série télévisée.

Bien entendu, l'oeuvre n'est pas parfaite. Certains passages, notamment des dialogues, sont peu explicites dans le sens où on n'est pas assuré, à la première lecture, d'une part de correctement identifier qui s'exprime, d'autre part de bien comprendre à quoi se rapporte ce qui est dit, généralement sous forme d'allusion. Pourtant, certaines fois, j'atteste que l'effort, c'est-à-dire une deuxième lecture et quelques instants de réflexion, est largement payé de retour par le plaisir de se sentir rejoindre in fine l'intention de l'auteur, souvent assez pertinente et quelquefois humoristique. D'autres fois, j'avoue que ça a pu rester obscur et ne sais s'il faut le porter au débit de l'auteur ou de la traductrice.

En résumé, un très bon cru, pas le picrate pour tous les jours. A savourer, mais en le gagnant!
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Ca peut paraitre surprenant pour un auteur anglo-saxon de choisir Paris comme théâtre principal de son intrigue, et plus encore le Paris de 1975, pas encore complétement réconcilié avec le passé lié à la seconde guerre mondiale, mais quoi qu'il en soit Shane Stevens réussit à restituer un cadre et une ambiance crédible. Pour ce qui est de l'intrigue à proprement parler je ne vous cacherai pas que j'ai trouvé la première partie du bouquin quelque peu brouillonne, ça part dans tous les sens sans queue ni tête (sur plus de 300 pages quand même)… La suite est à peine plus structurée du coup je n'ai jamais vraiment accroché, plus d'une fois j'ai même failli remiser le bouquin pour plus tard (ou jamais) mais j'ai pris sur moi pour persister car malgré tout je voulais connaître le fin mot de l'histoire sans toutefois jamais parvenir à entrer dans l'intrigue.

En fait je crois que le problème de ce bouquin réside dans son personnage principal, César Dreyfus, descendant du capitaine Dreyfus (injustement accusé de trahison avant d'être réhabilité), à aucun moment je n'ai éprouvé la moindre sympathie pour lui, je dirai même que ses états d'âmes viennent polluer une intrigue qui n'avait pas besoin de trainer un poids mort supplémentaire. Comme si cela ne suffisait pas à rebuter le courageux et tenace lecteur l'auteur multiplie les images et allégories pas franchement limpides, plutôt que de donner du poids à ses descriptions ça flirte allégrement avec le ridicule.

La seule question qui me taraudait l'esprit au cours de cette fastidieuse lecture était la note : une ou deux étoiles ? Deux parce que je m('en suis enfin débarrassé ! le soulagement mérite bien une étoile de plus.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Shane Stevens - « L'Heure des loups » publié aux éditions Sonatine en 2011, dans une traduction réalisée par une certaine Edith Ochs (titre original « the anvil chorus », cop. 1985).

L'intrigue se déroule en 1975, à une époque où le mur de Berlin existe encore et coupe l'Europe en deux blocs hostiles. le personnage central est l'inspecteur César Dreyfus (juif alsacien, lointain parent du capitaine Dreyfus), dont les parents furent exterminés à Auschwitz. le meurtre sur lequel il enquête concerne un certain Dieter Bock, ancien haut-gradé de la SS, membre de la garde rapprochée de Himmler, vivant en France depuis quelques années.

Au fil des pages, l'auteur délivre un véritable cours d'histoire sur ce que fut la SS, sur ce que devinrent les hauts dignitaires nazis (dont bien peu furent significativement punis après la guerre), comment ils échappèrent à toute sanction pour redevenir de respectables citoyens. le roman est dédié à Serge et Beate Klarsfeld, nommément mis en scène à la page 250 (chapitre 10).

Sans pour autant tomber dans le stupide roman d'espionnage, l'auteur montre comment l'enchaînement de meurtres d'anciens dignitaires SS secoue tous les services secrets européens, jusqu'en Allemagne de l'Est (ex RDA-DDR), comment les services israéliens finissent aussi par intervenir directement, curieusement pour tenter de faire cesser l'enquête. Se déploie peu à peu un écheveau d'une grande complexité, car chacun tente de manipuler l'inspecteur Dreyfus, chacun ment, chacun dissimule ce qui lui semble susceptible de lui porter ombrage.

Les évènements contemporains de l'enquête (le massacre des athlètes israéliens aux J.O. de Munich) ou survenus depuis 1945 (la guerre d'Algérie) se mêlent aussi dans l'intrigue, et l'auteur parvient à rendre compte de cet imbroglio géopolitique avec une grande maîtrise. N'oublions pas de mentionner le personnage féminin... même s'il est un peu dommage que l'auteur ait rajouté une intrigue plus ou moins sentimentale et une autre plus ou moins psychologisante, car ceci vient encore complexifier un récit déjà très dense, mais il faut convenir que tous les ingrédients viennent à propos.

D'après la présentation éditoriale, ce roman aurait été écrit en anglais par un citoyen des Etats-Unis, puis traduit en français (excellente traduction). le récit témoigne cependant d'une profonde et étonnante connaissance des us et coutumes de la population et de la police françaises, du centre de Paris, des rouages de l'administration de notre beau pays, ainsi que de sa culture ; manifestement, l'auteur a soit potassé son sujet à fond, soit bénéficié des avis d'amis français, soit tout simplement vécu suffisamment longtemps en France.

Un véritable tour de force. Comme tout bon roman, résiste haut la main à une relecture.
Etonnant.
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Dieter Bock, ancien officier SS est pendu avec une corde de piano dans une pension de Paris en 1975 à 04H29, l'heure des loups, la chasse est ouverte. Méthode utilisée en 1944 contre les conspirateurs qui tentèrent d'assassiner Hitler. César Dreyfus chargé de l'enquête doit occulter l'histoire de ses origines juives pour affronter une enquête au gout amère allemand de seconde guerre mondial. Sa hiérarchie ne lui tend pas les bras, méfiante à cause de l'affaire du Général Laffage qui datait de la guerre d'Algérie, il y avait vingt ans quand César débutait. Il ne se soucie pas du statut du quidam quand il s'agit d'enfreindre la loi. Une affaire qui s'étend sur le territoire européen. C'est dire la tâche qui l'attend.

Bock est-il Bock ? Qui le suit ? César remue ce qui ne doit pas l'être ? le supérieur de son supérieur qui protège un autre supérieur ou les agissements secrets de son pays ou d'un autre ? L'inspecteur évolue avec une épée Damoclès comme couvre chef. Une enquête qui évolue dans un brouillard d'informations qui tend vers la théorie du complot international impliquant le RG, la police secrète, le SDECE, le contre espionnage français mais allemand aussi. Et que viendrait faire le Mossad dans la quête policière où les morts s'enchaînent. Une chasse au trésor constituée pendant l'oppression nazie ? Quid du chasseur et du chassé…

On dirait une dénonciation basé sur le témoignage d'un espion sauf que c'est un inspecteur de police juif-français qui se frotte à l'espionnage… Une indignation face à l'injustice, à une utilisation du pouvoir au détriment des petits gens. le besoin de dénoncer jusqu'où est capable d'aller une ou des puissances en place pour protéger des intérêts politico-financiers nationaux, ou d'agrandir le pouvoir acquis.

En première partie. La poursuite d'un tueur à gage, la référence au nazisme et la crise identitaire de César Dreyfus sont les lignes principales de l'ouvrage. le complot l'est tout autant mais en voulant désorienter le lecteur, l'auteur a prit un risque de l'étouffer d'informations au détriment de l'intrigue. Trop de complot a tué le complot. La première partie de l'ouvrage en est victime de par sa longueur qui déborde de détails surgissant de toute part. L'auteur aurait pu abréger, l'étalage de ses connaissances grâce à une excellente documentation a prit le dessus sur les remous manquant dans l'histoire.

Le noeud se dénoue sérieusement au ¾ du livre (p309). 25 pages avant la deuxième partie pour être exact. Un peu tard pour la récompense du lecteur patient. Cela dit le rythme s'accélère, l'enquêteur progresse au péril de sa vie. Plus claire, rapide, plus agréable à lire. A croire que l'auteur s'était rendu compte qu'il était nécessaire d'alléger le texte. Pour le style, Shane Stevens reste un auteur exceptionnellement talentueux. Un livre à lire si vous êtes suffisamment patient. Au-delà du mal est plus intriguant et mieux réussi.


Lien : http://lirecrire.over-blog.c..
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Les éditions Sonatine nous livrent ce roman inédit en France de Shane Stevens datant de 1985.Je n' ai pas pu m'empêcher de m'emparer prestement de ce pavé tout juste débarqué sur les étals de ma bibliothèque municipale préférée.Bien mal m'en a pris.Cette enquête laborieuse et embrouillée menée par un certain inspecteur Dreyfuss(descendant du célèbre capitaine Alfred du même nom?)autour de la mort brutale d'un ancien Waffen SS,m'a plongé dès le départ dans un profond ennui.J' ai fini par abandonner définitivement cette lecture au bout d'une centaine de pages environ.........sans regrets.
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Stanislas Rigot, de la librairie Lamartine (75016), nous présente les 4 titres réédités par Sonatine Éditions à l'occasion de leurs 10 ans. Titres disponibles en édition limitée. La Religion, par Tim Willocks : https://www.lisez.com/ebook/la-religion/9782355841620 Au-delà du mal, par Shane Stevens : https://www.lisez.com/livre-grand-format/au-dela-du-mal/9782355840159 Vendetta, par R. J. Ellory : https://www.lisez.com/livre-grand-format/vendetta/9782355840166 Le Livre sans nom, par Anonyme : https://www.lisez.com/ebook/le-livre-sans-nom/9782355840753
Librairie Lamartine : http://www.lamartine.fr/ Sonatine Éditions : https://www.lisez.com/sonatine/31
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