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EAN : 9782253179931
360 pages
Le Livre de Poche (29/10/2014)
3.72/5   90 notes
Résumé :
1934. Bérénice Capel, une adolescente juive, réussit le concours d’entrée au Conservatoire, contre la volonté paternelle.
Rompant avec sa famille, la jeune fille au prénom prédestiné entame sa formation théâtrale dans la classe de Louis Jouvet grâce à l’aide de madame de Lignières, qui lui offre son nom. Bérénice de Lignières est douée, travailleuse, passionnée. Sa vie est désormais rythmée par l’apprentissage des plus grands rôles du répertoire, elle croise ... >Voir plus
Que lire après Bérénice 34-44Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Amis téléspectateurs, bonjour !

Au programme d'Un Jour, Un Destin, la trajectoire météorique de Bérénice Capel, tragédienne de caractère qui toute jeune affirma son désir d'émancipation en tentant le conservatoire et ce, malgré l'interdiction péremptoire d'un paternel qui, pourtant, lui donna sciemment le prénom d'une héroïne emblématique de la maison Racine, Carrée de son p'tit nom.

Nous sommes en 1934. A l'Est, toujours rien de nouveau. Une pause, un répit, comme le bêla si gracieusement Garou, Gorille de son p'tit nom.

Je récapépète depuis le bédut.
Bérénice affiche donc une volonté plus qu'affirmée.
D'origine juive et au vu des évènements se profilant à l'horizon, il n'est pas totalement irrationnel, dès lors, de craindre pour son devenir, toute grande tragédienne qu'elle fut alors, regaaaaarde, regaaaaarde un peu...oui, bon,ça va, j'ai compris, vous n'êtes pas mélomane et pis c'est tout...

Je ne verse pas vraiment dans la Comédie Française et pourtant ce roman m'a littéralement transporté.
Faut dire que les master class d'un monstre comme Jouvet - vous remarquerez que je n'insiste pas sur son p'tit nom qui se trouve être Louis - ça vous assoit d'emblée une certaine légitimité.
L'héroïne est touchante d'opiniâtreté. Un caractère volontariste vital qu'elle saura malicieusement solliciter à la carte.
Le contexte guerrier participe grandement à l'intérêt d'une telle épopée.
Bérénice chahutée par l'occupation comme elle le fût dans la Maison de Molière.
Stibbe aura su dépeindre cette institution mythique avec force détails croustillants, préparant ainsi notre toute jeune héroïne à faire face à de vils comparses envieux qui font rien que lui mettre des bâtons dans les trous*.

Bérénice 34 - 44 est un premier roman aussi original que séduisant. Parfaitement abouti, il personnalise la citation du Patron :
" Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théatre ".

* trou : ouverture pratiquée dans l'avant d'une scène de théatre et ménageant un espace où se loge le souffleur, what else..


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On pourrait croire, selon moi, à tort, qu'il est plus aisé pour un écrivain de choisir un univers qui le passionne. Si l'inspiration, certes, ne fait alors pas défaut, il n'en reste pas moins que l'auteur doit veiller à ne pas étouffer son lecteur avec cette nourriture presque trop abondante. Il faut convaincre et non gaver (sans jeu de mots, je reste sur ma (tentative) de métaphore).
En s'emparant d'un sujet comme l'amour du théâtre qui, à en juger par son parcours professionnel _ elle est actuellement secrétaire de l'Athénée Théâtre Louis Jouvet_ l'intéresse au plus haut point, Isabelle Stibbe aurait pu être assommante par excès de lyrisme (le sujet s'y prête tellement !) ou de valeurs imposées. Mais elle n'est pas tombée dans le piège, ce qui constitue une belle prouesse pour un premier roman, surtout quand il fait 350 pages.
La vocation absolue de Bérénice pour le théâtre est présentée de manière maîtrisée avec une montée en puissance qui invite le lecteur à se joindre progressivement au cercle que l'auteur forme avec son sujet d'inspiration et l'héroïne qui l'incarne.
Cela commence par une conviction naïve et mal dégrossie d'une enfant de 8 ans, dont le père, émigré juif de Russie a choisi le prénom par amour de la langue française. Six ans plus tard, l'enfant est devenue une adolescente à la détermination farouche, prête à se mettre en rupture avec sa propre famille pour tenter le concours d'entrée au Conservatoire et qui décide d'acter sa décision, dans un désir têtu de congruence. Une protectrice inespérée lui sert de prête-nom : de Lignières, en voilà une belle consonance pour les affiches ! Elle a cependant tout à apprendre et trouvera en Jouvet, un maître exigeant tout autant que novateur et qui prend parfois plaisir à se moquer de son amour pour cette vieille maison qu'est la Comédie-Française car Bérénice n'en démord pas, c'est dans ce velours là qu'elle veut jouer. Venant de loin, il lui faut la légitimité de la maison de Molière, cette institution pourtant un peu poussiéreuse au milieu des années 30 où les sociétaires sûrs de leurs "emplois" (terme de théâtre) bloquent souvent les velléités de modernisation de l'administrateur général. L'auteure est parfaitement documentée sur l'histoire de la maison, se basant notamment sur les rapports précis établis par Jean Knauf pour les saisons allant de 1938 à 1943 (en lecture sur le site de la Comédie-Française).
Bérénice qui ne vit que par et pour le théâtre (un peu aussi pour son homme, un musicien allemand exilé pour cause de convictions anti-nazies), qui passe du statut de pensionnaire à celui de sociétaire en un temps record, se préoccupe assez peu de la guerre que l'on devine imminente. Pourtant, dès 1939, elle est bien obligée d'être en prise avec la réalité. C'est d'abord son homme qui est arrêté, suspect parce qu'Allemand puis, en 1940, avec la défaite et la situation d'Occupation, c'est elle-même qui est menacée. La Comédie-Française, symbole par excellence de culture fait l'objet de toutes les attentions des services de propagande allemande et le nouvel administrateur général est prié de donner les noms des membres juifs de la troupe. La délation fait craquer le vernis de sa nouvelle identité de comédienne, Bérénice de Lignières s'efface et laisse réapparaître Bérénice Kapelouchnik, fille de Moïshe, émigré juif russe ayant fui les pogromes, engagé volontaire en 1914 pour servir la France. Cette judéité qu'elle a reniée car rien ne devait venir s'intercaler entre elle et son désir de théâtre lui revient en fait comme la seule identité possible. Pourtant, elle ne se soumet pas au recensement pas plus qu' au port de l'étoile jaune, refusant d'accréditer des lois qu'elle estime iniques, refusant de quitter la France pour rejoindre son mari en Espagne, refusant la défaite tout simplement et choisissant, avec d'autres, les formes de combat possible, faisant sienne à nouveau la devise de la vieille maison, "Simul et singulis", "être ensemble et être soi-même". On la savait déterminée et volontaire, on va la découvrir courageuse voire héroïque. Elle est magnifique, portée par une écriture qui l'est tout autant mais ce n'est pas un rôle cette fois et personne, exceptés les lecteurs de cette histoire, ne viendra l'applaudir.

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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La force d'une vocation artistique peut-elle tout occulter ? Peut-elle faire oublier le monde extérieur, surtout lorsque ce monde s'assombrit dangereusement ? C'est la question qu'aborde Isabelle Stibbe dans son premier roman Bérénice 33-44.

C'est le récit d'une jeune fille, adolescente dans le Paris des années de l'entre-deux guerres, qui étouffe un peu dans sa famille, d'origine juive russe par son père, Maurice Capel né Moïshé Kapelouchnik, et par sa mère, née Valabrègue, appartenant à une vieille famille juive du Comtat Venaissin. Prénommée Bérénice en raison de la fréquentation par son père , au cours de la première guerre mondiale d'un instituteur ,Louis, très Troisième république , amoureux du théâtre classique et de Racine . Bérénice pressent , très tôt , que son existence va être remplie d'ennuis, de renoncements, si elle ne se consacre pas toutes ses forces à la réalisation d'un rêve qui revêt les caractères d'un impératif pour elle : monter sur les planches .Elle s'en aperçoit , en assistant à une représentation de la Comédie-Française Lorenzaccio .

Elle y éprouve l'appel de la vocation, la sensation du sacré dans le statut de comédien : « Sans s'en rendre compte elle venait d'introduire le sacré dans cette enceinte rouge et or .Désormais , le monde se partageait en deux : d'un côté les prêtres du théâtre-assemblée de ministres du culte composée des artistes-de l'autre les païens :ces gens qui s'éventaient avec le programme, discutaient chapeaux et coiffeurs, dîners en ville (….) »
Le monde qu'elle pénètre est alors passionnant, inédit. Elle découvre le Conservatoire de la Rue de Madrid après avoir passé avec succès l'examen d'entrée. Elle s'y fait des camarades, parmi lesquels Robert Manuel, affronte l'autorité de Louis Jouvet, professeur au Conservatoire, qui la fait rapidement progresser. Pour Bérénice, la rupture avec sa famille doit être totale pour s'accomplir, pour réaliser ses rêves les plus chers .Ainsi s'échappe t'elle du foyer familial, se fait procurer des faux papiers par une amie, richissime, qui l'a recueillie chez elle .Elle prend son pseudonyme, de Lignères, et se démarque définitivement, du moins le croit-elle, de ses origine juives.
Après être entrée à la Comédie-Française en 1937, elle joue au cabaret le Chat Huant .Elle rencontre Alain Baron, avocat et poète, ainsi que Nathan Adelman, réfugié politique ayant fui le nazisme, compositeur, qui rompt avec son engagement communiste après le pacte germano-soviétique de 1939. Tous ces personnages ont en commun avec Bérénice la conviction que la civilisation, les valeurs universelles de la culture peuvent et doivent s'opposer à la barbarie, constituer un rempart face à elle.
Pourtant, l'histoire rattrape Bérénice. Arrive la défaite de 1940, les premières mesures antisémites, le statut des Juifs de l'automne 1940. Cette situation catastrophique a pour conséquence la détention de son amant Nathan Adelman dans l'enceinte du stade Rolland Garros, dont on apprend au passage qu'il a servi de lieu d'internement durant la drôle de guerre … Bérénice, probablement dénoncée par une collègue de la Comédie-Française , est contrainte de quitter la vénérable institution en raison de la révélation de sa judéité . I

l y a toute une description de la vie de cette institution, de son organisation, de sa hiérarchie, de son indifférence au monde aussi : « Surtout, elle commençait à se rendre compte qu'au Français, ils avaient été terriblement égoïstes. Mis à part la Brette, alertée bien avant la guerre de la gravité de la situation, qui s'intéressait sérieusement à la politique ? »
Ce qui ébranle vraiment Bérénice, c'est la décision de Jacques Copeau, successeur d'Edouard Bourdet à la tête de la Comédie-Française, de céder aux exigences de l'occupant nazi : purger la troupe de ses éléments d'origine « israélite».

Le rêve de Bérénice est brisé par la déception de voir une institution aussi prestigieuse, à laquelle elle a tant donné, sombrer dans le collaborationnisme, dans l'injustifiable. Pourtant, sa conviction que la culture peut changer la vie, l'embellir, ne la quitte pas vraiment .On apprend qu'elle se met en relation avec des grands du théâtre tels que Jean-Louis Barrault ou Jean Vilar, à qui elle écrit régulièrement. Bérénice s'engage en 1944 dans l'Armée Juive, organisation juive sioniste ; elle est arrêtée lors d'un banal contrôle de police dans un café et démasquée par suite d'un impair d'une de ses interlocutrices qui l'a appelée par son vrai prénom. Elle est déportée et meurt en camp.

Les qualités de ce roman sont multiples : Isabelle Stibbe nous fait partager l'enthousiasme de ses personnages, de Bérénice, de Nathan, d'Alain, qui veulent croire à la pertinence de la culture comme valeur. L'auteure nous rappelle que l'histoire , cruelle et arbitraire , peut emporter les bonnes volontés, et foudroyer des destins prometteurs .La reconstitution du Paris théâtral de l'avant-guerre est très réussie , les personnages attachants . On éprouve de l'empathie pour eux, de la tendresse. Ce roman est un hommage à la nécessité de l'idéal , de la passion , dans une vie humaine .Il rend aussi hommage aux victimes de cette sinistre période de notre histoire . C'est ce qui emportera l'adhésion du lecteur .
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La voie de Bérénice, ne serait-ce qu'en raison de son prénom, était toute tracée : sa vie serait consacrée au théâtre. Et elle y brille sur les planches, jusqu'à être admise à la Comédie Française. En 1937, malheureusement pour elle. Car Bérénice va être rattrapée par son passé, qu'elle a pourtant cherché à dissimuler : elle est juive…
Ce roman est particulièrement remarquable par sa capacité à mêler fiction et réalité : la façon dont Bérénice évolue auprès des personnalités de l'époque (Jouvet, Gabin,…) est si crédible qu'on est tenté de croire que Bérénice a réellement existé. Les heures sombres de l'occupation, ses incidences sur la vie de cette institution qu'est la Comédie Française, l'exclusion brutale des juifs de la société, tout ceci est très bien évoqué, et permet à mon sens de rattraper une première partie de roman où l'histoire et les personnages manquent un peu d'épaisseur.
Bérénice, en particulier, va évoluer, contrainte et forcée par les évènements : elle qui avait sacrifié ses parents et ses origines à sa vocation, va subitement devoir renoncer à ce qui était toute sa vie, le théâtre. Elle va quitter la scène, rentrer dans le rang, pour progressivement, face aux injustices et à la barbarie, trouver une nouvelle voie, un nouveau rôle presque.
Mais le titre du roman (cette période accolée au prénom de l'héroïne, signifiant un début… et une fin) ne laissait finalement que peu de doute, tout comme l'allusion régulièrement distillée au fil des pages sur ce que Bérénice ne pourra dire à ses enfants ou à ses petits-enfants : la destinée de Bérénice serait tragique, c'était inéluctable.
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Un angle original pour ce roman : les années d'occupation vues à travers le prisme du milieu des artistes, et plus particulièrement des auteurs et comédiens rattachés à La Comédie Française. Très bien documenté, il montre toute la complexité et l'ambiguïté de la situation de ces "saltimbanques" exclusivement voués à leur art, soudain obligés de s'éveiller à la politique. On retrouve bien sûr des thèmes souvent abordés dans les romans qui traitent de cette époque : les différences de comportement face aux restrictions imposées aux Juifs, la difficulté de discerner le vrai du faux, les petites mesquineries et les grandes trahisons. Mais on ne peut s'empêcher d'être touché par ces personnages qui, encore moins que les autres, n'étaient absolument pas faits pour la guerre.

Voici donc dix années dans la vie de Bérénice de Lignières. Passionnée de théâtre depuis l'âge de huit ans, elle est admise première au concours d'entrée du Conservatoire en 1934, contre l'avis de ses parents qui la bannissent. Grâce au soutien d'une cliente de son père, elle poursuit son apprentissage dans la classe de Louis Jouvet et entre à la Comédie Française en 1937 sous ce nom de scène. Bérénice ne vit que pour sa passion du théâtre et des grands auteurs classiques, elle apprécie par dessus tout l'esprit de troupe qui règne dans la grande maison et gravite dans un milieu artistique qui l'amène à rencontrer deux hommes qui compteront particulièrement pour elle : Nathan Adelmann, célèbre compositeur juif allemand en exil et Alain Béron, son librettiste, poète et avocat.

Bérénice et Nathan se marient, leurs carrières respectives sont en plein essor lorsque la guerre éclate. Échaudé par son expérience allemande, Nathan choisit de partir pour l'Espagne tandis de Bérénice, aveuglée par son amour de la scène choisit de rester. Sauf que Bérénice de Lignières cache en réalité Bérénice Capel, fille de Moïshe Kapelouchnik réfugié juif de Russie dont le nom sera francisé au moment de sa naturalisation en 1892. Dénoncée, elle sera exclue de la Comédie Française comme tous les acteurs juifs, à la demande des autorités allemandes. Réfugiée chez Alain Béron, sa conscience politique s'éveillera peu à peu l'amenant à passer à l'action autrement que sur une scène de théâtre. Et à comprendre cette phrase longtemps répétée par son père : "Etre juif, ça se porte"

Si les trois principaux protagonistes de cette histoire sont des personnages créés de toutes pièces, ils croisent la route de toutes sortes de gens bien réels. Louis Jouvet, Pierre Dux, Robert Manuel, Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud, Véra Korène ou encore Jacques Copeau l'administrateur de la Comédie Française au moment de l'exclusion des acteurs Juifs. Ce qui fait de ce roman une mine d'information sur ce milieu, autant qu'un hommage émouvant à toutes les victimes de cette terrible époque.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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critiques presse (2)
Actualitte
29 septembre 2014
Trop prévisible. Trop unidirectionnel. Le livre n'est nullement une image de « la Comédie Française sous l'Occupation » comme l'annonce le bandeau.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
10 janvier 2013
Isabelle Stibbe signe avec Bérénice 34-44 sa première fiction. On a pourtant l'impression de lire l'œuvre d'un écrivain chevronné, notamment dans sa manière de mêler avec maestria faits vrais et fiction.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Une seule personne osait se démarquer, par conviction, dérision ou plus sûrement par goût de jouer les esprits forts : " Heureusement que vous ne l'avez pas appelée Sapho, elle aurait été lesbienne", ironisait sa grand-mère Mathilde, qui avait des lettres et la plaisanterie facile, introduisant parfois une variante : " Vous croyez que si vous l'aviez appelée Isabelle, elle serait devenue catholique ?".
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Parfois dans la vie il y a des moments parfaits. Ce sont généralement des moments très fugaces, ils durent une seconde à peine mais ils sont vécus si fortement qu'ils s'impriment pour toujours dans une existence. Peut-être sont-ils aussi intenses parce qu'ils apparaissent à l'improviste, sans que rien ne les prépare ni n'annonce leur venue. Il ne s'agit pas de moments heureux, de périodes fastes comme en connaît toute vie, mais d'instantanés très courts où tout à coup vous savez avec certitude que tout est bien.
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Ce que j'aime chez B., c'est cette espèce d'innocence - et non de naïveté - qui fait qu'elle s'indigne de ce qu'elle trouve injuste. Que ne sont-ils tous comme elle ? Le monde marcherait sur ses deux jambes au lieu de marcher sur la tête.
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Elle n’avait plus envie de parler. Ses mains étaient devenues moites en pensant aux comédiens qui allaient entrer en scène, qui se trouvaient là à deux pas, en coulisses, se préparant, regardant peut-être par un trou du rideau la salle se remplir peu à peu. Elle était avec eux, elle était de leur côté, leur trac était le sien. Sans s’en rendre compte, elle venait d’introduire le sacré dans cette enceinte rouge et or.
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Une vie théâtrale normale en somme, où la guerre était loin, dans la Sarre par exemple ou en Moselle, où les villes du front ne constituaient que des dessins cartographiques désincarnés à la une des journaux, où les morts au champ d'honneur n'étaient qu'une liste de noms abstraits en troisième page.
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Videos de Isabelle Stibbe (5) Voir plusAjouter une vidéo
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VLEEL Collection PASSE MURAILLES, Isabelle Stibbe et Charlie Roquin, Éditions Le Cherche midi
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