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Critique de LydiaB


La structure du roman est originale. On suit l'histoire à travers différents journaux, celui de Jonathan Harker, du docteur Seward ou de Mina Murray, journal de bord du Déméter... ou encore à travers des échanges épistolaires. Il y a donc plusieurs narrateurs et le lecteur, de ce fait, partage les sentiments de chaque personnage.

Le style, ensuite est intéressant: Stoker laisse sans cesse planer le mystère. Ainsi, au début du journal de Jonathan, on apprend que ce dernier connaît le Comte Dracula mais ne sait pas et surtout ne trouve pas son château. Il reçoit une lettre de son futur hôte et lorsqu'il demande des détails à l'aubergiste, ce dernier est très embarrassé et fait mine de ne pas comprendre l'allemand. D'entrée de jeu, le champ lexical négatif peut nous mettre sur la voie: « régions des plus sauvages ; cauchemars ; terribles crues; violents ; barbares etc... » Pourquoi le personnage n'arrive t-il pas à dormir ? Pourquoi l'aubergiste fait-il le signe de croix et affirme t-il ne rien savoir ? Qu'est-ce que cette fameuse nuit de la Saint-Georges ?
Harker ne tient pas compte de tout ceci. Il trouve même l'épouvante de la femme de l'aubergiste ridicule. Cependant, il accepte quand même le crucifix et le chapelet qu'elle lui offre. le fait-il par simple politesse ou commence t-il à craindre quelque chose ?

A partir de ce moment là, le vocabulaire s'amplifie. On trouve ainsi des termes tels que : « adieu ; Satan ; Enfer ; Sorcière ; Loup-Garou ; Vampire ». Des motifs deviennent récurrents: le signe de croix ; les chapelles ; la couleur rouge ; la couleur noire. le paysage lui-même devient mystérieux avec les collines escarpées, les crevasses dans les rochers, le brouillard... Tout commence à s'agiter: les chiens hurlent, les chevaux se cabrent, Harker a l'impression de refaire le même chemin. On sent le passage de la peur à la terreur, sans compter les phénomènes étranges, comme le conducteur de la calèche disparaissant et réapparaissant soudain.

Le lecteur ressent le malaise de Jonathan, et bien que l'on connaisse l'histoire, on serait presque tenté de croire que le personnage va s'en sortir ou rebrousser chemin. Les différents motifs, les différents champs lexicaux reviennent tout au long du texte.

Ce qui m'a également intéressée, c'est le personnage de Dracula. Je l'ai trouvé « humain » , du moins, au début: il met la table, range la chambre de son invité, lui propose de voir sa bibliothèque... On a même l'impression qu'il défend Jonathan, qu'il ne lui veut aucun mal. Ainsi, le comte prend sur lui pour ne pas lui sauter à la gorge lorsque Jonathan se coupe en se rasant. de même, il intervient violemment lorsque ce dernier est attaqué par les femmes vampires. Cependant, ce n'est vraiment qu'une impression car on comprend très vite que c'est pour en faire sa proie. Dracula se révèle être un esprit machiavélique. J'en veux pour preuve les lettres qu'il fait écrire à Jonathan, celles qu'il va envoyer pour que personne ne s'inquiète du silence de Jonathan. Là encore, ce dernier sait qu'il signe « son arrêt de mort ».


Toute cette tension, ces différents caractères, le style au service de l'histoire fait que j'ai vraiment apprécié ce livre. La seule chose que je pourrais reprocher à ce texte, c'est, de temps en temps, le style précieux qui alourdit l'oeuvre. Mais bon, c'est vraiment pour trouver un point négatif !!!

Lien : http://promenades-culture.fo..
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