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Aude Carlier (Traducteur)
EAN : 9782266185691
224 pages
Pocket (19/02/2009)
3.88/5   3621 notes
Résumé :
Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux Etats-Unis dans les années 1970. Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : "La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action." En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (599) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 3621 notes
Todd Strasser - La Vague -1981 : Quand on songe qu'il est tiré d'une histoire vraie, ce livre malgré son absence d'effets morbides est sans doute un des plus effrayants jamais écrit. Les images des grandes messes nazies, les pogroms en pleine ville, les camps de concentrations, les chambres à gaz, les lois juives, la population allemande dressée derrière des monstres et subissant sans broncher la pire des dictatures. Tout cela parait tellement incompréhensible aux générations occidentales nées après la guerre qu'un professeur de lycée pour prouver à ses élèves combien l'esprit humain est malléable mettait en place en quelques jours un état totalitaire au sein de l'école dans laquelle il enseignait par le seul biais d'un mouvement collectif et d'une idéologie abusivement autoritaire. La vitesse à laquelle tous ces jeunes gens libres de penser et d'agir se mettaient à suivre les règles de plus en plus restrictives du groupe, la radicalité de ceux qui par la force de leur zèle devenaient les leaders entraînaient chez les lecteurs un sentiment d'effarement et d'interrogation. Car tous autant que nous sommes, nous avons été élevé avec la croyance que la liberté est immuable et que jamais ne nous y renoncerons. L'expérience échappait très vite à son instigateur et la démonstration tournait au cauchemar quand la dynamique mise en place débordait sur les autres établissements de la région. Accusé par ses collègues et les parents d'élèves d'être un dictateur en herbe le professeur n'avait plus qu'à tenter de saborder son oeuvre avant qu'il ne soit trop tard. Beaucoup de spécialistes ont voulu intellectualiser le processus qui mène à de telles extrémités mais finalement ce livre démontre qu'il suffit d'une personnalité forte, d'un cadre, d'un règlement et d'un uniforme pour faire plonger une génération entière d'êtres humains dans la démence. Ce roman édifiant devrait être lu dans toutes les écoles tant il porte à réfléchir et à mettre en garde la population contre une hydre que les guerres mondiales ont réussi à repousser mais pas à faire disparaître. Rien ne peut laisser croire qu'une telle aventure n'est plus possible dans nos sociétés modernes. La présence des réseaux sociaux permettrait sans aucun doute une propagation encore plus rapide de la haine car il est bien entendu que ce n'est jamais pour le bien que ces mouvements se constituent. «La vague» est un texte court qui agit comme un coup de poing au plexus, c'est un avertissement sans frais quand on sait qu'il y a peu en France un mouvement revendicatif et soi disant social envisageait sans sourciller de mettre un général en retraite à la tête de l'état. le lire ou le distribuer à son entourage constituera un geste militant dans le sens où il nous rappelle combien nos institutions démocratiques et notre liberté de penser sont précieuses… un message à ne pas négliger
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Ce n'est pas une vague, c'est un tsunami. En tout cas, une lecture bien perturbante.
S'il s'agissait d'une simple fiction, ce ne serait pas si dérangeant. Mais de savoir que ce qui est raconté ici est fondé sur une histoire vraie fait froid dans le dos.

Le point de départ est très simple. Un professeur d'histoire veut faire comprendre à ses lycéens comment le nazisme a pu se développer en Allemagne, et crée pour cela un mouvement expérimental : la Vague.
L'expérience va "réussir" au-delà de ses espérances, et l'enseignant, tel l'apprenti sorcier, va très vite se faire déborder par ce qu'il a créé.
C'est fort, c'est violent, et franchement, ça fait froid dans le dos !

"Si l'histoire est condamnée à se répéter, alors vous aussi, vous voudrez tous nier ce qui vous est arrivé dans la Vague. En revanche, si notre expérience est réussie, et vous admettrez que c'est bien le cas, vous aurez appris que nous sommes tous responsables de nos propres actes et que nous devons toujours réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef aveuglément ; et pour le restant de vos jours, jamais, au grand jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder de vos libertés individuelles." Voilà ce que dit le professeur dans un discours enflammé aux élèves de son lycée, voilà la conclusion qu'il tire de son expérience.

Pour moi, ce livre devrait être lu par tous les adolescents pour qu'ils prennent conscience du danger que représentent l'embrigadement et la manipulation, et surtout pour qu'ils comprennent la nécessité absolue dans la vie de toujours conserver son libre arbitre.
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C'est sur la pointe des pieds que je viens, tout doucement, déposer cette petite critique.
Tout d'abord parce que je n'ai pas fini ma lecture, mais comme je ne suis pas sûre de la mener à bien...
Et puis parce que, contrairement à beaucoup de Babeliotes (vous mettez un t ou deux à Babeliote ?) je n'apprécie pas ce livre... et j'en suis désolée.
Je me faisais une joie de me plonger dedans, parce que le film m'avait terriblement émue.
Mais voilà, pour la première fois de ma carrière de lectrice, le combat littérature versus cinéma, est remporté, haut la main par le film (de mon point de vue, bien sûr)...
J'aurais aimé pouvoir accorder à Todd Strasser l'originalité, la trouvaille de l'histoire, mais comme il s'est inspiré d'un fait réel, je ne peux même pas...

En 1970, aux Etats-Unis, un prof de lycée crée un mouvement expérimental autocratique avec ses élèves, dans le but de leur faire comprendre comment les allemands se sont laissés séduire par le nazisme.
Le principal défaut que je trouve à ce livre, c'est qu'il est absolument abominable à lire... C'est archi gnangnan...
Rien ne vaut l'exemple (dixit LydiaB), un bout de ce que j'ai lu hier soir, chapitre 7, page 88:

"Comme Ben et Christy travaillaient tous deux à plein temps au lycée, il partageaient équitablement la plupart des corvées domestiques : les courses, le ménage, la cuisine. Ce soir-là, Christy devait déposer sa voiture au garage pour faire changer le pot d'échappement, si bien que Ben avait accepté de préparer le repas. Mais après son cours d'histoire éprouvant, il ne se sentait pas le courage de cuisiner. du coup, sur le chemin du retour, il s'arrêta au restaurant chinois et commanda des pâtés impériaux et une omelette foo yung à emporter."

Vous dites "pouce" ?
Je vous comprends, et des passages comme celui-là, y'en a plein...

D'autre part (pour appuyer le fait que le film est supérieur au livre), Dennis Gansel (le réalisateur) a eu la très bonne idée de transposer l'histoire en Allemagne, et dans le film le prof n'impose rien, c'est beaucoup plus subtile, plus puissant aussi, il suggère en manipulant...

Enfin bref, je ne peux que vous conseiller de laisser le livre de côté et d'aller jeter un oeil sur le film, dont je mets la bande annonce ci-dessous :

http://youtu.be/xYF232vStQ4

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J'ai vraiment adoré ce livre que je voulais lire depuis longtemps... Un gros coup de coeur !!!

La Vague se fonde sur un incident qui s'est véritablement produit en 1969 pendant un cours d'histoire au lycée de Palo Alto en Californie. C'est une version romancée de l'incident. Il décrit comment un extraordinaire pouvoir de pression sur un groupe peut influer sur les personnes.

Les collègues du professeur d'histoire Ben Ross, disent de lui qu'il apporte une perspective nouvelle aux cours, c'est à dire que, quand il pouvait démontrer à ses élèves les cotés pratiques de l'histoire, il n'hésitait pas la mettre en situation réelle.
Un jour, le programme d'histoire fait que Ben Ross passe un film sur les atrocités commises par les nazis entre 1934 et 1945. Les élèves de cette classe qui vont visionner ce documentaire sont toutes et tous issus de familles bourgeoises stables, étonnement naïfs et protégés.
Tout a commencé quand M. Ross n'a pas su répondre aux questions de ses élèves : Pourquoi les allemands n'ont pas su intervenir sur le comportement des nazis, qui étaient une minorité de la population ?
C'est alors qu'il décide de faire l'expérience grandeur nature pour pouvoir répondre à cette question.

L'expérience a fonctionné parce que les élèves de cette classe, assez indisciplinés, ont d'un coup ressenti une impression de puissance et d'unité qui les envahissaient. Chaque jour M. Ross à fait monter la pression en ajoutant des idées comme le pouvoir de la communauté, l'uniformité et identité avec un symbole... Chaque jour les élèves se prennent de plus en plus aux jeux...
Il pense maîtriser le groupe, jusqu'au jour où tout bascule dans le totalitarisme... Il doit trouver le moyen de tout arrêter avant que ça ne dégénère... D'une simple expérience en cours d'histoire, tout devenait un mode de vie qui c'était répandu hors de la classe...

Un livre fort qui fait ressortir une réflexion sur les effets de groupes, la liberté individuelle et la liberté de pensée... Il devrait être lu en classe chez nous... il parait qu'il est étudié en Allemagne et qu'il devenu une lecture obligatoire...
Il ne me reste plus qu'à regarder le film...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Comment expliquer aux jeunes le nazisme, comment éclairer et éveiller leur conscience, c'est que l'idée germe pour le professeur d'histoire de ce lycée. La seconde guerre mondiale est au programme du cours d'histoire. Les jeunes s'offusquent, ne comprennent pas comment les allemands ont pu fermer les yeux, laisser faire l'horreur.
Ben, le prof décide alors de simuler l'esprit d'une dictature en créant La vague. Force, discipline, action. le premier concept est lancé et c'est un succès. Par la discipline imposée, les élèves se rassemblent dans une unité où ils semblent être les rois du monde. Ils se sentent forts, maîtres, tout puissants.
La vague connaît un tel essor et succès que le danger d'une telle secte commence à se faire sentir. Jusqu'où peut-on aller pour la foi absolue en un mouvement? Écraser ceux qui le rejettent ? Par la peur, l'exclusion, les menaces.

Ce roman fait froid dans le dos car inspiré d'une histoire vraie.
Le professeur d'histoire voulait amener des jeunes à comprendre comment naît l'horreur et la dictature, avec quelques préceptes, on voit combien la haine gravite dans chacun d'entre nous sitôt qu'on érige la confiance vers un seul but.

Louis-Ferdinand Céline écrivit dans son monumental Voyage au bout de la nuit ceci :
« Je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »

La vague n'est jamais loin quand on laisse des jeunes ou des hommes comploter, s'unir dans l'erreur contre l'humanité.
La vague, on s'imagine l'avoir oubliée mais un jour elle frappe contre les galets dans le coeur des hommes mal dans leur peau, apeurés, lâches et vaincus d'avance.
Le temps est long avant d'ériger un barrage, celui de la conscience, de l'éveil, de l'amour pour son prochain.
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Citations et extraits (200) Voir plus Ajouter une citation
" Si l'histoire est condamnée à se répéter, alors vous aussi, vous voudrez tous nier ce qui vous est arrivé dans la vague. En revanche, si notre expérience est réussie, et vous admettrez que c'est bien le cas, vous aurez appris que nous sommes tous responsables de nos propres actes et que nous devons toujours réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef aveuglément;
et pour le restant de vos jours, jamais, au grand jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder de vos libertés individuelles."
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Mais Laurie se débattit de plus belle.
"Je te déteste ! Cria-t-elle. Je déteste la Vague ! Je vous déteste tous !"
Il reçut ces paroles comme une gifle. Presque hors de lui, il rugit: "La ferme!" et la poussa. Ses livres lui échappèrent lorsqu'elle tomba lourdement dans l'herbe.
Choqué par ce qu'il venait de faire, David eut un mouvement de recul. Laurie gisait au sol. Apeuré, il tomba à genoux et la prit dans ses bras.
"Oh, Laurie, est-ce que ca va? "
...
En la sentant trembler dans ses bras, il se demanda comment diable il avait pu faire une chose aussi stupide.
...
L'instant d'avant à peine, il refusait d'admettre que la Vague pouvait nuire aux gens alors que lui-même venait de faire du mal à Laurie, sa propre petite amie, au nom de la Vague !
Quelle folie... David comprit qu'il avait eu tord depuis le début. Si quelque chose pouvait le pousser à agir ainsi, c'était dangereux. Forcément.
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On est prêt, tout à fait prêt, on ne pense à rien d'autre, à l'intérieur de soi on est si vide, si nettoyé. On a atteint ce point en prévision duquel on s'est laissé ressourcer, prisonnier de sa bêtise et de sa confusion, de son appréhension et de sa teneur. On ne pense qu'à cette seule et unique chose. Un ordre, et ce qu'on fera ensuite sans hésitation. Tout ça fonctionne si parfaitement.
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Pour être parfaitement honnête, j'avoue que cela sort tellement des sentiers battus que je ne sais trop quoi en penser. J'aimerais que nous gardions un œil sur tout cela, Ben. Et ouvrez grand vos oreilles. Rappelez-vous que cette "expérience", comme vous l'appelez, concerne de jeunes adolescents impressionnables. Parfois, nous avons tendance à oublier qu'en raison de leur jeune âge ils n'ont pas encore développé l'esprit critique que, nous l'espérons, ils auront un jour. Si on ne les surveille pas, ils sont capables d'aller trop loin. Compris ?
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L'autre problème concernait les devoirs à rendre. Les gosses ne se sentaient même plus obligés de les faire. On pouvait toujours s'époumoner, les menacer de leur coller un F ou de les envoyer en retenue, ils s'en moquaient. Les devoirs étaient devenus pour ainsi dire facultatifs. Comme l'avait résumé un de ses élèves de seconde : "Bien sûr, m'sieur Ross, je sais que les devoirs sont importants, mais ma vie sociale passe avant tout."
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Bande annonce du film la vague adapté du roman de Todd Strasser
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