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Critique de lilice_brocolis


Bekomberga est un livre étrange, à l'ambiance onirique. Il ne s'agit pas, comme je le croyais originellement d'une saga familiale historique mais plutôt effectivement d'une Ode à un certain type de folie.


Le livre se compose de nombreuses scènettes, mettant en scènes quelques personnage dans un petit environnement - en général l'hôpital psychiatrique de Bekomberga mais aussi les autres lieux des vie de Jackie et de son père. L'ordre n'est pas chronologique, ni thématique. Les différentes scènes s'enchevêtre pour peu à peu prendre de leur substance. Il y donc assez peu de récit, d'histoires, mais si quelques fils se dessinent. (À une ou deux exceptions près tout de même, ou le livre nous présente une histoire cohérente suivie et peu délayée dans d'autres scènes).

Le style est dans cette même optique : il y a quelques circonvolutions, les phrases qui font sens pour le déroulement de l'action se perdent au milieu de description de paysages terriblement vivantes : comme dans un rêve ou un cauchemar les arbres, l'air, les bâtiments semblent étrangement vivants, comme animés de sentiments ou tout simplement d'existence.


C'est là la grosse particularité et le gros point fort de se livre, l'ambiance. Rêves et réalité se mélangent, faits et pensées, imagination et souvenir, choix et fatalité. Tout est flou, la narratrice passe dans sa vie comme dans un rêve, on se détache de la réalité, on s'abstrait des justifications. C'est particulier et particulièrement réussi. On a donc un roman déstabilisant. Ce n'est pas facile à lire, malgré les chapitres très courts et les nombreuses pages blanches - qui aident d'ailleurs à distiller cette ambiance. On se trouve souvent dans le brouillard, il nous faut un moment pour sortir de sa léthargie, se frotter les yeux et réaliser de quoi on parle, là, maintenant.


Tous les personnages sont fous, mais tous ne sont pas malade. La vie leur glisse dessus sans qu'ils arrivent à y trouver de prises, il continue d'exister sans un moteur de motivation. Ce sont des personnes plus que des personnages. de même, la morale brille par son absence : on ne parle ni de bonne ni de mauvaise mère, par exemple, ni de tord ou de remords. Les choses sont, sans être jugées. Même la lecture, pour une fois !, n'y apparait pas comme un loisir spécialement reluisant. On est plus dans les tempéraments que dans les actions et les choix.


C'est un roman plein de sentiments, mais sans transports. Les débordements des personnages suicidaires pleins de vie sont vue avec du recul, et font presque partie du décor. Décor extrêmement vivant comme je l'ai dit. Les sentiments existants ou questionnés ne sont ni beau ni laid. Il transparaissent peu à peu, souvent malgré leurs personnages et se fondent dans la vision détachée et perdues, mais terriblement accrochée à de petites choses de la narratrice.


Je me répète, oui, car ce roman à vraiment cette "âme" très forte et prenante. Calme et ténébreuse, sans être maléfique ou dangereuse. Lumières et ténèbres y sont d'ailleurs des thèmes forts, privés d'aspects religieux.


Et à part ça ? Et bien... pas grand chose en fait. On apprend certes quelques éléments sur Bekomberga, sur la situation humaines de ces malades internés. Les périodes suivies sont finalement assez courtes, même si elle semblent ne jamais se terminer, et l'on aura que de toutes petites esquisses sur d'autres temps. Mais ça reste en marge - tout le roman est en marge de quelque chose - et après la lecture il me reste finalement peu à en dire.


En bref, un roman empli d'un spleen adolescent et adulte, qui nous emporte dans son univers particulier.


Et merci et beaucoup à l'éditeur et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce livre, en avant première en plus !
Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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