Edition originale : aucune, c'est une anthologie française (réunie, d'ailleurs, par le « Monsieur Serial Killer »,
Stéphane Bourgoin).
Première édition française : 1981
Temps de lecture : environ 4h30 pour un lecteur moyen (300 m/m)
Un mot sur l'auteur :
Theodore Sturgeon est un auteur de fantastique / SF américain né en 1918 et mort en 1985. Il est peu connu en France (sauf peut-être pour ses romans «
cristal qui songe » et «
les plus qu'humains »).
Synopsis : recueil de plusieurs nouvelles (attention spoilers !) :
- L'abominable invité : l'histoire surréaliste de la vengeance d'un chat.
- La sorcière du marais : un père et sa fillette croise, lors d'une partie de pêche, une sorcière. S'engage un combat entre la sorcière et la jeune fille.
- Tournure d'esprit : une femme se venge d'un de ses amants avec une poupée vaudou. Mais le frère de l'amant se vengera à son tour.
- Douce-Agile ou La Licorne : un conte philosophique sur le bien et le mal et le pouvoir de l'amour.
- La peur est une affaire : un escroc qui prétend avoir vu des extraterrestres agressifs est contacté par de vrais aliens qui lui demandent de faire un démenti parce qu'ils sont gentils. Son choix sera déterminant pour le bien de l'humanité.
- L'homme qui apprit à aimer : un homme abandonne sa vie de « hippie » pour devenir un homme respectable afin de faire accepter au monde sa création révolutionnaire. Ce faisant, il passe à côté de l'essentiel.
- Case et le rêveur : un homme est réveillé après une longue cryogénie spatiale par un étrange homme bleu. Il raconte ce qui a précédé son long sommeil.
- le dossier Verity : un scientifique tente de faire produire un remède miraculeux contre le cancer découvert par son voisin « hippie ». Mais le système technocratique pharmaceutique rejette ce remède car il ne coûte rien et rend heureux les malades qui en prennent.
- le scalpel d'Occam : deux idéalistes écologiques montent une arnaque pour se servir de la fortune d'un homme riche afin de sauver le monde.
Que faut-il en retenir ?
J'avais en mémoire, de Sturgeon, «
cristal qui songe » une allégorie sur la différence, que j'avais lu adolescent. J'avais apprécié l'histoire de ce petit garçon en total décalage avec le monde qui l'entoure.
Pour ce recueil, je suis assez mitigé. La première chose qui m'interroge c'est l'absence totale d'homogénéité, tant dans le style (on passe de la nouvelle fantastique « gothique » à la SF, à l'histoire de sorcellerie etc…) que dans les thèmes abordés (tantôt contes philosophiques profonds, tantôt nouvelles aux histoires creuses et basiques), voire même la qualité des différents morceaux (de très bon à passable).
Si le but de Bourgoin était de démontrer que Sturgeon était capable de tout, il a réussi. Je pense néanmoins que cela dessert Sturgeon. Il n'y a aucune cohérence et cela laisse une drôle de sensation de patchwork. Rappelons également que Sturgeon est un contemporain d'
Asimov, Bradbury et K Dick. Malheureusement, je trouve que son travail à moins bien vieilli que celui de ces autres auteurs.
Pour conclure :
Passé ce désagrément, on peut quand même en retenir quelques belles pièces. Pour ma part ce seront les suivantes : « l'abominable invité » pour son humour, « Douce-Agile ou La Licorne » pour son lyrisme Fantasy, « L'homme qui apprit à aimer » et « Le dossier Verity », dont les thèmes sont assez proches, pour leurs interrogations philosophiques.