AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782889230266
128 pages
Atrabile (15/11/2014)
3.89/5   18 notes
Résumé :
C’est à 18 ans que Yumi commence à travailler dans une usine Samsung spécialisée dans les semi-conducteurs. Deux ans plus tard, elle se plaint de douleurs. Le diagnostic tombe alors, comme un couperet: elle est atteinte de leucémie. L’état de la jeune fille va rapidement s’empirer, et elle décédera finalement sur la banquette arrière du taxi conduit par son propre père, Sang-ki Hwang, alors qu’il la conduit à l’hôpital. M. Hwang se rendra vite compte que sa fille n’... >Voir plus
Que lire après Le parfum des hommesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le parfum des hommes est un « manwha », nom donné à la BD en Corée. L'album est plutôt austère lorsqu'on feuillette les planches, à cause de l'absence de couleurs notamment. le graphisme un peu froid et épuré ne vient pas trop contrebalancer cette première impression. Et pourtant quelle claque une fois les premières pages lues : coup de coeur pour ce titre paru chez l'éditeur suisse Atrabile, dans la collection flegme.

Le parfum des hommes raconte l'histoire vraie de Yumi, une jeune lycéenne qui décide d'arrêter ses études et d'entrer dans la vie active. Elle part travailler dans une usine de Samsung. Son travail consiste à monter des semi-conducteurs « sur la ligne 3 ». Moins de deux ans après, en 2005, elle contracte une leucémie, due au contact quotidien de substances chimiques durant son travail. Ses parents s'occupent de leur fille au mieux mais son état va rapidement se dégrader. Son père, Sang-ki Hwang, se rend compte qu'à l'hôpital où sa fille est soignée, se trouvent d'autres personnes ayant travaillé chez Samsung, elles aussi malades. Il tente en vain de faire enregistrer la maladie de Yumi en maladie professionnelle...

Parallèlement, Kim Su-Bak décrit la place qu'occupe l'entreprise Samsung en Corée du sud. le pays entier semble sous son emprise : les médias, la justice, les politiques, toutes les instances sont muselées. Samsung se fait par ailleurs remarquer par d'étonnants tour de passe-passe financiers...

Cette BD édifiante dénonce le manque de considération de la multinationale Samsung pour ses employés. Page après page, Kim Su-Bak énonce ses chefs d'accusation, décortiquant les faits énoncés par toutes les personnes qu'il a rencontré pour mener à bien son projet. Ce qui est intéressant, c'est qu'il concentre, au risque de se répéter un peu et de hacher son propos, son récit en de court chapitres d'une ou deux pages qui portent un titre. Cette narration permet de mettre au premier plan le père de Yumi, qui s'exprime à la première personne, mais aussi de croiser d'autres personnages.

Comme vous l'aurez compris, le parfum des hommes est une riche BD documentaire, que l'auteur Kim su-Bak mène comme une enquête journalistique. Mais c'est aussi l'histoire d'une famille et d'un pays. En cela, la BD est étonnante, en plus d'être émouvante et ne peut laisser indifférent. On renferme le livre plutôt mal en point, avec l'envie forte de ne pas acheter la marque précédemment citée...
Commenter  J’apprécie          30
Une entreprise qui fait la fierté de toute nation, admirée à l'étranger, qui diffuse des valeurs humanistes avec des slogans forts :
- "Bâtir un monde meilleur",
- "Grâce à des produits et des services fiables et innovants, à des personnes talentueuses, à une approche responsable et citoyenne et à une étroite collaboration avec nos partenaires et nos clients, xxxxx invente de nouvelles possibilités" "Une entreprise sans syndicat", c'est dire qu'elle est aimée de ses employés !"
- "Inspirer le monde, créer l'avenir"

Elle a un tel pouvoir économique qu'on dit que l'Etat lui appartient. En tout cas au moins les tribunaux, la sécurité sociale... Malgré tout quand des employés commencent à contracter des cancers en série, qu'il leur est impossible de faire reconnaître en maladie professionnelle, on s'interroge en dépit de leur difficulté à s'exprimer (la presse est financée par l'entreprise) et malgré toutes les tentatives pour les faire taire. le PDG - maître historique de la firme, première fortune nationale, est inquiété pour fraude fiscale, trafic d'actions...? Pas de problème, le président est là pour gracier.
Harcèlement moral, trafic d'influence, mépris des conditions d'hygiène et de sécurité au travail, culture de la compétition interne, gestion totalitaire... C'est aujourd'hui, et chacun possède des objets de cette entreprise.

Cette BD présente état des lieux impressionnant couplé à un récit de vie tragique sur ce qui se passe actuellement en Corée du Sud, mais qui pourrait vraisemblablement être transposé ailleurs. La construction du récit est très habile en commençant par nous présenter les bons côtés de l'entreprise pour mieux détailler ses travers.
Commenter  J’apprécie          11
(IK971) Véritable charge contre Samsung, cet album engagé révèle corruption et drame d'une politique de santé et d'assurance maladie iniques liés aux conditions de travail des employés de la multinationale coréenne. On ne peut rester insensible au combat d'un père endeuillé par la perte de sa fille morte d'une leucémie sous ses yeux. Graphisme efficace rappelant parfois l'art invisible de Scott Mc Cloud. Oui pour le Prix pour moi mais exigeant. En lycée uniquement, éclairé par un bon cours d'économie…

(NB971) Un complément d'enquête extrêmement documenté qui révèle un énième exemple de la toute puissance d'une firme, en l'occurrence Samsung, faisant fi des règles sanitaires élémentaires au profit d'un productivisme décomplexé reposant sur l'annexion des médias et la culpabilité du peuple. Samsung = la Corée ! L'histoire de ce père, c'est celle véridique de David contre Goliath, d'un chauffeur de taxi endeuillé contre des dirigeants prêts à tout, y compris perdre leur parfum d'humanité. Les photos de Yumi qui parsèment cet album lui donnent une essence particulière et efficace. Bémol, il faut parfois déchiffrer la typographie. Un Oui sans réserve pour moi pour voir ce manwha figurer en sélection lycée !

(SG971-16 ans) Je suis beaucoup les évolutions de l'internet, de la téléphonie. Je connaissais cette histoire, elle est très bien restituée. Ces questions sont un enjeu colossal pour les fabricants. Ce serait bien de vraiment sensibiliser les lycéens.

(SCM971) Un document certes à charge contre Samsung mais il est vital de transmettre le message fort et poignant de ce père. Bd qui tient davantage du documentaire c'est surtout cet aspect que je retiendrai et qui m'a attiré. A mon sens inévitable dans la sélection lycée car multiples possibilités d'approche et moyen d'ouvrir les esprits de nos élèves sur une réalité.
Commenter  J’apprécie          00
Une bande dessinée coréenne très intéressante sur les conditions de travail dans les usines Samsung, entreprise très puissante en Corée, et plus particulièrement sur les cas de nombreux employés ayant contractés des cancers.
A travers le témoignage d'un père effondré suite à la perte de sa fille morte d'une leucémie, nous découvrons le quotidien de ces employés à qui il est imposé de travailler au milieu de substances très dangereuses afin d'augmenter le rendement au maximum, ainsi que son combat pour faire reconnaitre la maladie de sa fille comme professionnelle.
Un récit poignant et instructif, cependant, je n'ai pas adhéré aux graphismes.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (2)
BoDoi
19 décembre 2014
L’auteur de Quitter la ville prend une direction regrettable, il enchaîne les petits segments d’une ou deux pages, sans liant, et crée une suite brusque de souvenirs, de démonstrations chiffrées et de témoignages aussi verbeux que saccadés. Quelle lourdeur, quel gâchis…
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeMonde
08 décembre 2014
Quatre ans après Quitter la ville (Atrabile), où il racontait son expérience d’ouvrier du bâtiment, le dessinateur sud-coréen Kim Su-bak a mené une enquête sans concession sur ce fait divers pour tenter de comprendre la mort de Yumi.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Regardez, ces fleurs, elles sont jolies, mais n'ont aucun parfum quand elles s'ouvrent.
Elles n'embaument que lorsqu'elles se fanent.
C'est pareil pour les humains.
Les enfants en pleine croissance n'ont pas beaucoup d'humanité. Ils agissent selon leurs instincts. Mais plus ils prennent de l'âge, plus ils exhalent le parfum des hommes.

Tous ces hommes chez Samsung sont à l'âge où normalement on répand le plus ce parfum d'humanité. Mais eux ne sentent absolument rien.
Commenter  J’apprécie          50
Et pour assouvir leurs envies, sur combien de maux les êtres humains peuvent-ils fermer leurs yeux ?
Commenter  J’apprécie          51

autres livres classés : coréeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Su-bak Kim (1) Voir plus

Lecteurs (43) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5190 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}