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EAN : 9782362792052
404 pages
Alma Editeur (13/10/2016)
4.11/5   19 notes
Résumé :
Comment faire coexister l’espèce humaine et l’espèce animale au sein d’une même société en tenant compte leurs intérêts respectifs ? Défendre les animaux en se bornant à énoncer des interdits ne permet pas de promouvoir une société plus juste à leur égard. Les théories classiques servent à dénoncer les violences qu’ils subissent mais, dans les faits, les animaux sont traités comme des objets. Will Kymlicka et Sue Donaldson retracent le chemin accompli depuis quarant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Zoopolis écrit par Kymlicka (prof de philosophie politique) et Donaldson (chercheuse indépendance) est originellement sorti en 2011 aux presses universitaires d'Oxford. Cinq ans plus tard, Alma éditeur nous offre la version francophone qui permet enfin de découvrir cette théorie politique des droits des animaux, une thématique qui fait couleur beaucoup d'encre actuellement dans différentes cultures et médias à travers le monde. Qui sommes-nous en tant que race humaine pour continuer à exploiter les animaux comme nous osons le faire aujourd'hui ? Les animaux ont-ils des droits ? Les appliquons-nous ? Cette thèse fait aujourd'hui le point sur la situation et tente, à l'aide de faits, lois et théories concrètes, de proposer une vision positive qui pourrait convenir à tout le monde : animaux domestiques et sauvages en relation avec la race humaine.

Attention lecteurs, ce livre est loin d'être un « petit essai » que vous lirez en quelques heures. Non, il s'agit bien d'un travail de longue haleine sur lequel les auteurs ont travaillé pendant longtemps. C'est une véritable thèse mêlant politique, écologie, économie et droit juridique que nous avons là. Tout ce qu'il y a de plus complet pour les amateurs de « théorie politique » en matière de droits des animaux.

Le livre se divise en deux grandes parties :
1/ Sont discutés les droits universels de base pour les animaux ainsi que l'extension de ces droits grâce à la théorie de la citoyenneté. Les auteurs y parlent notamment de la diversité des relations entre les êtres humains et les animaux (dont la dépendance et indépendance et les dimensions spatiales des relations).
2/ La seconde partie est quant à elle plus longe étant donné qu'elle mentionne les animaux domestiques (qui vivent donc parmi les humains), les animaux sauvages (qui vivent dans la forêt, les océans et dans tous autres endroits où l'homme n'est pas) et les animaux liminaires résidents, une troisième catégorie d'animaux qui vivent à l'état sauvage mais en périphérie des hommes tels que les écureuils, les ratons laveurs, les rats et souris qui vivent au coeur de nos villes. Ces animaux cherchent à être près des hommes pour profiter de la nourriture, de différents abris mais aussi d'être protégés des gros prédateurs vivant à l'état sauvage.

Le coeur de l'ouvrage est de répondre à la question sur laquelle repose l'ensemble de leur travail : commet faire coexister l'espère humaine et l'espèce animale au sein d'une même société en tenant compte de leur intérêts respectifs. Et ils le font brillamment. Cette théorie politique est étoffée de sources externes tant politiques que juridiques (la bibliographie, elle-même est longue de plusieurs pages, preuve que leur travail ne repose pas sur du vent). de nombreux exemples concrets sont également présents pour illustrer leurs propos et faciliter la compréhension de leur théorie. (Heureusement d'ailleurs sinon cela aurait vraiment été trop universitaire à mon goût). Ils abordent sous différents angles la théorie des droits des animaux (TDA) face aux droits des animaux (DA) qu'ils essayent de promouvoir et de mettre en exergue, en harmonie avec la vie des hommes.

C'est un travail de grande ampleur qui mérite toutes les félicitations des lecteurs pour avoir apporter des propos aussi saisissants de justesse dans un essai tel que celui-ci. On espère maintenant que le monde réalise que les animaux, quels qu'ils soient (sauvages ou domestiques), ont des droits politiques établis.

A recommander pour les amateurs de théorie politique en lien avec le règne animal ! Mais aussi pour : tous ceux qui considèrent leur animal comme "faisant partie de la famille", ceux qui sont révoltés de voir le nombre de tonnes de viande produites et consommées annuellement par la race humaine et enfin ceux qui espèrent que le monde vive un jour en harmonie avec le peuple animal qui était là bien avant nous.
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D'abord publié aux presses universitaires d'Oxford en 2011, l'ouvrage de Sue Donaldson et Will Kymlicka est aujourd'hui traduit en Français et publié chez Alma éditeur. Un essai de société, entièrement dédié à la théorie politique des droits des animaux, divisant les militants des droits des animaux et les économistes.

Les animaux ont-ils droit à des droits? Quels types de droits? Et sommes nous si supérieurs pour pourvoir leur refuser ces droits?
Cet essai s'intéresse à la position intellectuelle des animaux, par rapport à celle des humains, de sorte à prouver que les arguments contre la théorie des droits des animaux, ne sont pas toujours fondés, ou peuvent être contre-argumentés. En se basant sur la théorie-même, des droits de l'Homme et de la citoyenneté, Sue Donaldson et Will Kymlicka nous montrent avec précision et intérêt, pourquoi la théorie des droits des animaux est censée.

Au travers de cet ouvrage, ils feront également des distinctions entre les droits universels de base et les droits différenciés; et également entre les animaux domestiques, les animaux liminaux et les animaux sauvages. Distinctions permettant une meilleure compréhension de la théorie politique des droits des animaux, qui est bien plus précise et complexe, que ce que l'on pourrait penser au premier abord.

A tous les amoureux des animaux - de tous genres -, Zoopolis est un livre à découvrir. A la porté de tous, il demande néanmoins un grand intérêt et une grande concentration à la lecture. Cependant, il s'agit d'une mine d'informations, pouvant peut-être en décider plus d'un à changer d'opinion envers les animaux et leurs droits.
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Cet essai dédié à la théorie politique des droits des animaux interroge leur place dans notre société, leurs droits et leurs responsabilités. Découpé en deux parties, il aborde, dans un premier temps, les droits universels de base pour les animaux et, dans une seconde partie, la théorie de la citoyenneté.

Il s'agit d'un travail sur le long terme, effectué par Sue Donaldson, chercheuse indépendante, et Will Kymlicka, professeur de philosophie politique, qui met en lumière la place que nous pourrions accorder aux animaux. Grâce aux recherches, nous savons désormais que les animaux sont des êtres sentients (c'est-à-dire qu'ils ont "la capacité à éprouver du plaisir, de la douleur et de la souffrance de manière objective et singulière et ont des intérêts à défendre pour eux-mêmes", comme le rappelle Corinne Pelluchon dans la post-face). En partant de cette connaissance, nous pouvons nous demander pourquoi ils sont objectifiés.

Les auteur·rice·s de cet ouvrage appuient le fait que tous les animaux devraient, en premier lieu, posséder des droits inviolables (ne pas être tué, torturé ou réduit en esclavage), et ce, peu importe le degré de complexité cognitive.

Dans la seconde partie, iels distinguent les animaux en trois classes : les domestiques, les liminaux (c'est-à-dire qu'ils vivent parmi nous, dans nos villes ou en périphérie, sans pour autant être domestiqués ni sauvages) et les sauvages. Sue Donaldson et Will Kymlicka défendent l'idée d'accorder le statut de citoyen aux animaux domestiques, engagés de fait dans des relations morales avec les êtres humains, et les raisons pour lesquelles les animaux liminaux et sauvages devraient avoir un statut différent (tout en conservant des droits inviolables).

Ce sont des arguments solides qui ne sont pas basés sur l'affect, et qui m'a personnellement convaincue, alors que j'étais dubitative vis-à-vis de la citoyenneté pour les animaux, au départ. Il n'y a pas volonté d'accuser qui que ce soit, et cet ouvrage s'adresse à absolument tout le monde. Je me considère comme végane, antispéciste et militante pour la cause animale, et je suis ravie d'avoir lu cet essai qui m'a permis d'étayer mon point de vue. Je l'ai lu dans le cadre d'un club littéraire antispéciste, et que je suis l'une des personnes qui va présenter le livre, et j'ai donc dû prendre de nombreuses notes, qui me resserviront probablement pour moi-même.

Le gros bémol du livre, c'est qu'il y a de nombreuses répétitions - ce qui semble être souvent le cas dans ce genre d'essai, comme un moyen de s'assurer que le/la lecteur·rice ne passe pas à côté du message -, mais cette redondance était parfois un peu ennuyante. Iels donnent de très nombreux exemples, certes pertinents, mais qui ne font qu'allonger la lecture. le même message aurait pu être plus court, et donc moins décourageant pour certaines personnes.

Contrairement à ce que je pensais de prime abord, cet ouvrage reste accessible, même s'il faut rester assez concentré·e et que la lecture prend du temps. Il est très théorique (surtout dans la première partie), si bien que j'avais parfois envie de décrocher, mais je ne regrette absolument pas cette lecture qui fut enrichissante intellectuellement, d'autant plus que je n'étais pas toujours d'accord avec les auteur·rice·s, cela m'a obligée à approfondir mon point de vue sur certains sujets. Je vous encourage vivement à vous pencher dessus, que vous ayez déjà réfléchi aux droits des animaux ou non - et particulièrement si ce n'est pas le cas.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Cet ouvrage est une référence pour tous ceux qui s'intéressent à la condition animale. J'en avais entendu parler bien avant d'avoir l'opportunité de l'obtenir grâce à Babelio (Merci !!) pour la sortie en édition française.

C'est un excellent essai sur la condition animale, la réflexion est poussée bien au delà de ce que j'avais pu lire jusqu'à présent. Etant vegan, je suis une habituée des arguments sur le respect, sur la notion de sentience etc. C'est toutefois la première fois que j'entrevois une argumentation solide et raisonnée sur une place réelle qui pourrait être accordée aux animaux au sein de notre société.

Une place politique et une démonstration de respect pour l'intelligence qui est la leur (avec bien évidemment des nuances sur l'attitude à adopter selon les animaux qui sont devant nous : domestiqués, interdépendants ou complètement sauvages). Je ne m'amuserais pas à refaire le chemin intellectuel mais j'encourage vivement la lecture de ce livre qu'on soit vegan, végétarien, vaguement intrigué par le sujet ou carrément pro-viande. En effet, il n'est pas question d'accuser qui que ce soit mais juste de proposer une nouvelle vision des choses qui, si elle peut paraître saugrenue de prime abord (si, si, même pour moi) s'avère en fait assez logique au fur et à mesure que les auteurs dévoilent leurs réflexions.

Le début de l'ouvrage est également intéressant dans la mesure où il reprend l'historique du mouvement pour le droit des animaux, les écueils et les demi-succès obtenus jusqu'à aujourd'hui.

En espérant qu'un jour nous puissions mettre en application les idées évoquées dans cet ouvrage... bonne lecture !
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Ouvrage très long au rythme inégal, qui ne sait pas choisir entre vulgarisation légèrement exagérée et somme érudite trop hâtive.

Le contenu est très intéressant et Zoopolis condense et soulève des questions importantes et trop longtemps négligées sur le spécisme. Son intérêt est dans son passage en revue exhaustif des courants de pensée qui ont pu se pencher sur les animaux, ce qui en fait une bibliographie organisée et très pratique pour les explorer.

Sa lecture est fastidieuse car certains passages sont interminables, répétitifs, et je ne pense pas que marteler un énoncé au présent de vérité générale suffise à en faire un argument irréfutable. Je préférerais qu'on passe bien plus de temps sur l'exposition et la critique détaillée des thèses énoncées. Trop pressé de les réfuter ou les dépasser, les chapitres donnent souvent l'impression d'être pressés de passer à autre chose, et ne se concentrent pas sur le plus intéressant. J'ai eu l'impression que ce livre oscillait trop entre les genres - se parant malheureusement plutôt de leurs défauts plus que leurs intérêts.

Si c'est un essai, soit, passons-nous de l'examen de toute manière trop partiel des thèses précédentes pour se concentrer sur la proposition et le déroulement de tous les arguments et exemples soigneusement examinés. Si c'est une somme objective, commençons par expliquer soigneusement le contexte et l'hypothèse de chaque auteur ou mouvement cité avant de s'attacher à critiquer minutieusement son propos.


J'ai ressenti une certaine frustration quand le livre répétait lentement sur trois paragraphes et de la manière la plus simple possible des exemples peu fouillés pour qu'un lecteur peu avisé le suive, puis mentionnait en passant une idée beaucoup trop complexe et intéressante pour ne pas être expliquée, justifiée et tournée dans tous les sens pour vérifier sa validité. On ne sait pas s'il s'adresse au grand public pour le sensibiliser ou à des théoriciens déjà familiers de ces idées et de leurs prédécesseurs.
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
04 septembre 2014
Les animaux sont, selon S. Donaldson et W. Kymlicka, bien plus que des êtres envers qui nous avons des devoirs, nos concitoyens ; et nos relations sont avec eux d’ordre politique. La thèse est radicale, mais fragile : elle se méprend à la fois sur la nature de l’animal et sur celle du citoyen.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il faudra probablement beaucoup de temps avant qu'une société accepte de reconnaître que nous n'avons moralement aucun droit à bénéficier de connaissances médicales obtenues au prix d'une violation du droit des animaux.
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