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Critique de frandj


Le narrateur a 17 ans quand il commence à se poser de sérieuses questions sur son père, décédé peu après sa naissance en 1954: en fait, Emil s'est suicidé. Mais la mère Veronika, remariée, ne veut pas revenir sur ce passé. le jeune garçon trouve, au dos de l'unique photo de son père, le nom du photographe (prénommé André); c'est en lui rendant visite qu'il commence son enquête, à la faveur d'une courte fugue à Paris. En allant toujours plus loin dans ses recherches, le narrateur reconstitue peu à peu le passé de son père, jusqu'ici complètement occulté. Emil a fait quelques séjours dans une clinique psychiatrique, il a été en forte opposition avec son père et sa mère, il a beaucoup renâclé avant de se lancer dans la carrière d'enseignant (voulue par ses parents). Mais surtout il a été confronté très tôt à son orientation homosexuelle; André a été son premier amant. Un moment tenté de prendre la voie "normale", il a épousé Veronika et il lui a même fait un enfant, qui va bientôt naître. Mais, au fond, cette existence trop conformiste n'est pas du tout compatible avec sa nature profonde. Il s'est épris de Sebastian, un professeur stagiaire. Indifférent à sa future paternité, il mène une double vie, compliquée et excitante. Mais le pire finit par arriver. La mère de Sebastian découvre cette liaison et fait du chantage à Emil, et ça finira par le suicide d'Emil et Sebastian.
Sulzer écrit simplement et prend beaucoup de temps pour faire avancer le récit. Il fait alterner le temps de l'enquête menée par le narrateur (vers 1971) et « l'autre époque », c'est-à-dire le temps où Emil était encore vivant, prisonnier de ses contradictions (jusqu'en 1954). J'ai trouvé inégale la première moitié du livre, avec de très beaux passages et d'autres plus faibles où je me déconcentrais un peu. Par contre, la seconde partie - qui décrit les péripéties tragiques qui conduiront Emil au suicide - est très intense et émouvante, sans aucun pathos.
Le livre aborde un thème délicat, il le traite simplement et gravement, il interroge le lecteur sur ce qu'est l'orientation sexuelle des individus. Au final, Sulzer a écrit un beau roman qui n'a peut-être pas reçu l'accueil qu'il méritait.
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