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Isabelle Saint-Martin (II) (Traducteur)
EAN : 9782253108726
445 pages
Le Livre de Poche (08/09/2004)
3.88/5   77 notes
Résumé :
Intelligence précoce, beauté éclatante, volonté farouche Mehrunnisa, née en 1577, semble marquée par le Ciel pour une vie heureuse.
Pourtant, elle a vu le jour sous une tente poussiéreuse et râpée ; chassé de son pays, la Perse, pour des raisons politiques, son père se demande s'il ne devra pas l'abandonner à une autre famille. La chance, l'amour et le courage vont transformer le destin de la fillette. La chance est celle de s'approcher de la cour d'Akbar, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Et voilà, ce qui devait arrivé arriva: considérablement marquée (et envoûtée) par la lecture de "Taj" dans lequel Murari fait revivre avec talent et poésie l'Inde des grands Moghols et l'histoire d'amour presque légendaire qui unissait l'empereur Shah Jahan à son épouse Arjumand, passée à la postérité sous le nom de Mumtaz Mahal, je me suis découverte une nouvelle obsession pour cette période, passionnante d'un point de vue historique et terriblement romanesque.
Mes recherches et errances littéraires m'ont menée à Indu Sundaresan, romancière indo-américaine dont les romans semblent raconter presque exclusivement cette Inde-là, celle de Babour, celle d'Akbar et de Jahangir, de Shah Jahan et du non moins fascinant Aurangzeb et à "La Vingtième épouse" que je me suis procurée avec délectation.

Ce roman raconte la jeunesse et l'ascension de celle qui deviendra l'impératrice Nur Jahan, l'épouse très aimée et infiniment puissante de Jahangir, père de Shah Jahan.

La petite Mehrunissa naît sous une tente poussiéreuse, quelque part sur la route, de parents perses contraints à l'exil pour des raisons politiques. Sa naissance n'aurait pas pu plus mal tomber et pour son père aux abois, il n'y a de saluts que dans la charité d'un riche caravanier et d'avenir possible qu'en Inde.
Parfois pourtant, la chance s'en vient couronner ceux sur qui le sort s'acharne et Ghias, en quelques années , parvient à se hisser sur les plus hautes marches de l'empire, offrant ainsi aux siens l'opportunité de fréquenter la cour du grand Moghol, le puissant Abkar.
Alors que le puissant monarque est sur le déclin et doit se défendre contre de multiples intrigues visant à le renverser, contre les trahisons les plus cruelles et les plus sophistiquées, la vie de cours s'écoule dans les ors et le faste où chacun tente d'avancer ses pions de manière à grapiller un titre, de l'or, une parcelle de pouvoir. Elle devait être oppressante, vénéneuse même cette cour toute de faux-semblants, de cruautés damassées, dure et sensuelle à la fois. C'est dans ce dangereux écrin qu'évolue la petite Mehrunissa qui devient au fil des années une jeune femme aussi belle que raffinée, aussi séduisante que clairvoyante.
Elle n'a que huit ans lorsqu'elle rencontre pour la première fois le prince Salim, l'un des fils d'Akbar et qu'elle en tombe folle amoureuse, jurant alors qu'elle l'épousera un jour et qu'elle montera sur le trône à ses côtés.
Malheureusement, tout ne se passera pas comme prévu pour la jeune fille qui devra faire face à la politique et à de nombreuses intrigues, à de sombres trahisons et à un mariage forcé avant d'obtenir -enfin- la place tant convoitée auprès de son amour.

Le roman se lit bien, d'une traite. Il mêle très habilement la fiction à L Histoire qu'il romance allègrement et on sent qu'Indu Sundaresan s'est rigoureusement documenté pour écrire (en témoigne d'ailleurs les citations extraites d'ouvrages historiques qui ouvrent chaque chapitre et que j'ai, pour ma part, beaucoup apprécié), ce qui est très appréciable. Ce qui relève davantage de la fiction est également bien traité (j'émets toutefois de la réserve quant à certains faits de Mehrunissa. A huit ans, elle parle déjà comme si elle en avait vingt… Cela émousse quelque peu la crédibilité du propos!).
Ainsi le mariage de l'Histoire et de la fiction aboutit à un résultat de bonne facture, à une histoire passionnante qu'on peine à lâcher. Pourquoi alors une prose aussi tiède et seulement trois étoiles? J'ai peine à le définir précisément moi-même à vrai dire mais je crois qu'il m'a manqué quelque chose...
Il y a d'une part la langue que j'ai trouvé plate, sans intérêt réelle autre que celui de faire défiler l'histoire de Nur Jahan.
D'autre part, il y a cette sensation tenace d'inachevé, ce gout de trop peu ou de trop banal. Ce que je tente de dire par là, c'est que le destin de cette femme fut exceptionnel, que le contexte historique dans lequel elle vécut était fascinant, fastueux, dangereux. Or, le texte ne rend pas vraiment compte de tout cela. Trop souvent, l'auteur semble se contenter d'énoncer des faits, des actions, des intrigues pour faire avancer son ouvrage, mais elle le fait sans passion, sans souffle et il en ressort une narration tristement plate, un peu ronronnante. Un tel sujet aurait mérité plus de vigueur, de feu… Cela n'aurait pas nécessairement nuit à l'aspect historique du livre... j'aurai voulu boire un tchaï-tea chargé d'épices et j'ai l'impression qu'on m'a servi un lipton sans saveur...

Je lirai quand même la suite ("Le Festin de Roses") car malgré cette espèce de froideur, je me suis attachée aux personnages, à ce contexte historique surtout qui me happe et me fascine complètement. J'aime particulièrement l'idée de me plonger dans des romans qui ont pour héroïne une Mehrunissa attachante et sympathique, alors qu'elle est présentée comme une antagoniste particulièrement malveillante dans "Taj" (Mehrunissa qui était d'ailleurs la tante d'Arjumand et la belle-mère de l'époux de cette dernière. Il y a un petit côté Julio-claudien chez les empereurs moghols!), roman qui lui aussi brille par sa rigueur. C'est toujours passionnant de confronter deux visions d'un même personnage!
Et puis, j'ai toujours adoré le thé à la rose...alors bon!




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Voilà un excellent livre qui a égayé mes vacances, je l'ai lu d'une traite ! Une véritable plongée au coeur de l'Inde des XVIème et XVIIème siècles, un dépaysement total et garanti... J'ai adoré cette immersion dans l'empire moghol d'autant plus que les descriptions de Indu Sundaresan sont très précises et son style très clair : j'y étais (enfin, presque ;-)) !

Mehrunnisa, qui signifie "Soleil des femmes", naît dans une tente en pleine tempête de sable alors que ses parents fuient la Perse. Ne pouvant pas subvenir aux besoins du bébé, son père l'abandonne dans un village mais un marchand, voyageant avec la famille, la trouve et, devinant de qui elle est l'enfant, demande à ses propres parents de s'en occuper contre de l'argent ! Dès lors, on devine que cette fille est marquée par la chance. le marchand présente Ghias Beg, le père de Mehrunnisa, à l'empereur de l'Inde, Akbar, qui lui donne une fonction au sein de son empire : le vent a tourné et le destin de Mehrunnisa est en marche...
Devenue une petite fille exigeante et espiègle, elle est remarquée par l'impératrice Ruqayya, l'épouse favorite d'Akbar et la bégum Padchah (la femme qui règne en maître) du zénana (partie de la maison réservée aux femmes en Inde). Ruqayya va alors la prendre sous son aile et lui apprendre à survivre dans le monde impitoyable du zénana et un jour...
Elle tombe alors immédiatement sous le charme de ce prince et rêve de l'épouser... mais depuis quand une femme choisit son époux, d'autant plus si lui est prince et elle non noble ?

Elle sera donc mariée à un autre homme de plus de vingt ans son ainé, à la demande (sur l'ordre ?) de l'empereur Akbar. Malheureusement, elle n'arrive pas à lui donner un enfant, ce qui la désespère, en plus de lui gagner le mépris de son mari !
Mais Mehrunnissa est courageuse et elle affrontera tout pour réaliser son rêve... Je m'arrête ici sinon, je risque de tout vous dévoiler tant j'ai adoré...

Au-delà de cette histoire d'amour, ce livre nous plonge dans les intrigues et luttes de pouvoir qu'il y a au sein d'un harem mais également pour la succession au pouvoir d'un empire : trahisons, jalousies, paricide, tout un "univers impitoyable" à découvrir !

A tous ceux qui aiment le dépaysement et les grandes fresques historiques : lisez-le ! Indu Sundaresan a un réel talent de conteuse ;-)
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Une histoire vraie décrite de manière romancée, et captivant le lecteur à tel point qu'on désire connaître la suite avec impatience...
On se sent vite emporté dans cette épopée, principalement centrée sur Mehrunnisa, qui deviendra "la vingtième épouse" de l'Empereur Jahangir.
Un roman envoûtant, qui permet de rappeler une période de l'Histoire de l'Inde qui m'était jusqu'alors inconnue.
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Ce roman se déroule lors du règne de l'empire moghole sous le règne d'Abkar puis de son fils Salim qui deviendra l'empereur Jahangir (qui signifie "Conquérant du Monde" rien que ça) où on se trouvera principalement à Agra ou Lahore et à Fatehpur Sikri la ville qu'avait établit Abkar à son fils.

Le roman est centré principalement sur le personnage de Mehrunnisa (signifiant "Soleil des Femmes") : sa naissance (au milieu de nulle part son père avait dû tout quitter la Perse avec femme et enfants pour s'exiler ailleurs suite au décès du chah), la rencontre de son père avec Abkar grâce à un caravanier, la renaissance de la famille grâce à Abkar, sa rencontre avec la favorite d'Abkar : Ruqayya à l'âge de 8 ans lors du premier mariage de Salim (qui deviendra Jahangir) et devenant l'attraction du zenala durant une bonne décennie, la rencontre avec Salim, son mariage, la difficulté à enfanter, la naissance de son enfant, ... et toutes autres épisodes de sa vie jusqu'à son plus profond rêve se réalise enfin après ses 30 ans.
De plus que ce livre est intéressant, il est une fiction mais l'auteure a essayé de rester fidèle à L Histoire. Mehrunnisa a été souvent cité dans les récits des voyageurs dans la Cour des Mogholes.
Le plus, ce que j'adore c'est qu'à chaque chapitre un extrait d'un auteur (Histoire de l'Hindoustan de Dow, Histoire de Jahangir de Prasad, etc) nous met en appétit ...
Lien : http://atasi.over-blog.com/l..
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Ce roman se déroule dans l'Inde des Moghols, à la fin du 16° siècle et au début du 17°. La période couvre la fin du règne de l'empereur Akbar et le début du règne de son successeur, son fils Jahangir. le personnage central est Mehrunnisa qui fut la vingtième (et dernière) épouse de Jahangir. Après leur mariage, elle gouverna l'empire pour son époux, toujours dans l'ombre, comme il seyait aux femmes à cette époque.

L'histoire va de sa naissance à son mariage avec l'empereur. La légende rapporte que Mehrunnisa était tombée amoureuse à l'âge de huit ans de celui qui n'était encore que le prince Salim. Huit ans plus tard ils se croisèrent pour la première fois et il l'aima dès le premier regard mais leur amour devrait attendre encore longtemps. Quand il l'épousa, c'était une vieille de 34 ans (on considérait que passé 18 ans une fille n'était plus mariable), elle était veuve et mère d'une jeune enfant. Son père était un courtisan en disgrâce, son frère et son mari avaient été exécutés pour avoir comploté contre l'empereur. Tous ces éléments semblent prouver qu'en effet, il s'agissait bien d'un mariage d'amour.

Avec ce roman nous découvrons la vie à la cour du Grand Moghol. Familière de l'impératrice Ruqayya, femme d'Akbar, Mehrunnisa a grandi dans le harem impérial. Les innombrables femmes, concubines et esclaves qui ne vivent que pour attirer un instant l'attention de leur seigneur tuent le temps en colportant toutes sortes de ragots, en s'adonnant à la consommation de sucreries, d'alcool ou d'opium (Jahangir lui-même est un alcoolique drogué). Les proches de l'empereur, fils ou ministres, complotent pour obtenir plus de pouvoir. Au milieu de toutes ces turpitudes, Mehrunnisa est un ange de patience et d'intégrité. L'histoire de son mariage avec Jahangir est racontée par Indu Sundaresan dans le festin de roses.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
" en franchissant les limites du zénana après avoir passé un après-midi avec l'impératrice, elle entra par erreur dans le palais attenant et se perdit dans une enfilade de corridors. Il se faisait tard et un silence de plomb régnait sur la demeure. Même les inombrables serviteurs, même les eunuques demeuraient cachés dans l'ombre des chambres, attendant que le soleil se couche. Mehrunnissa entreprit alors de revenir sur ses pas. Les jardins lui parurent immaculés, l'herbe d'un vert étonnant sous cette chaleur accablante, les bougainvillées croulantes sous le poids de fleurs couleur de pastèque. Elle déboucha dans une cour intérieure pavée de marbre, entourée de vérandas aux innombrables colonnades blanches, étincelantes de chaleur. Mehrunnissa entoura de ses bras une colonne et y appuya son front humide de sueur. D'ici une ou deux heures, peut-être, quelqu'un finirait bien par la trouver et lui montrerait le chemin. En ce moment, elle était trop épuisée pour faire un pas de plus.
C'est alors que parut une silhouette vêtue de blanc aux mains chargées d'un coffret d'argent. Mehrunnisa se redressa pour l'interpeller et se figea soudain. C'était le prince Salim." (Le Livre de Poche - p.52)
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Salim se détendit lorsque la petite troupe arriva devant la cour où donnaient les appartements de Ruqayya. Du coin de l'oeil, il capta un mouvement de mousseline blanche et s'arrêta net.

Ya Allah ! Etait-il au paradis ? Quelques versets du Saint Livre lui vinrent spontanément à l'esprit.

"Les croyants seront accoudés sur des tapis doublés de brocart, et les fruits du jardin seront à leur portée. Il y trouveront les houris aux regards chaste, qu'avant eux aucun homme ou djiin n'aura déflorées, aussi belles que le rubis et le corail."

Elle était tout cela et plus encore.
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