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EAN : 9782267024975
317 pages
Christian Bourgois Editeur (02/05/2013)
3.19/5   148 notes
Résumé :
Peter Taler peine à continuer à vivre : depuis que son épouse Laura a été tuée au bas de leur immeuble, le chagrin et le désir de vengeance l'assaillent. Il est toutefois décidé à mener sa propre enquête. Les indices sont faibles. Seule demeure une infime impression du jour tragique : quelque chose, dans son panorama quotidien, n'est plus pareil...
Son voisin Knupp ne cesse de l'observer par la fenêtre et semble s'adonner à de mystérieuses activités. Les deu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,19

sur 148 notes
Une bière, une fenêtre. Je plante le décor. Pas beaucoup plus. de cette bière, je perçois sa fraicheur, son intimité, son amertume. de par la fenêtre, je vois mon coin de rue, un paysage inchangé depuis des années. Amertume aussi d'un regard vide sur ce bout de bitume et le jardin du voisin, vieux grincheux et aigri. Je pense à cette année écoulée. Cette femme qui s'est fait assassinée juste en bas, ma femme !

Je ne cesse de repenser à ce jour où je m'attelais en cuisine, des spaghettis à la bolognaise, herbes fraiches et senteurs méditerranéennes. Je l'attendais. Elle était en retard. J'étais en colère. Elle a sonné, je n'ai pas répondu de suite. Elle a sonné de nouveau, je lui ai ouvert tranquillement, sans faire plus attention, sans même prendre le temps d'écouter l'interphone. On a sonné encore. Je suis descendu. On m'annonce que ma femme vient d'être descendue, juste au portail. J'étais sonné.

Depuis…

Depuis, je ressens cette douleur lancinante qui m'étreint toutes les nuits.

Depuis, je me sens perdu dans ce monde, et je repense à cette soirée, debout nu à la fenêtre. Il y a un truc qui cloche, dans ce décor. Je n'arrive pas encore à le définir, mais…

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Oublions la parenthèse des Allmen, exercice divertissant mais anodin. Avec le temps, le temps, Martin Suter revient à son genre de prédilection que, faute de mieux, on appellera le thriller métaphysique. En gros, il s'agit ici de faire la nique au temps qui passe, qui n'est qu'un leurre puisqu'il n'existe pas (le temps). Oui, bon, l'écrivain suisse explique tout cela bien mieux et en plus, il prend tout son ... temps. L'idée est de reconstituer, à l'arbuste et au pied de lampe près, l'environnement d'une journée de 1991, quand les épouses des deux héros du livre étaient encore vivantes. Comme souvent chez Suter, l'intrigue du livre est une implacable mécanique de précision au service d'un concept qui frise ici l'abstraction. Entre analepses et mise en place minutieuse d'une stratégie pour retrouver le passé, l'auteur nous noie parfois sous les détails les plus prosaïques même si l'humour vient de temps à autre faire diversion. Sous le couvert du thriller nimbé de fantastique, le vrai thème est pourtant celui du refus du deuil qui donne une tonalité très grise et triste au roman. Son dénouement est particulièrement déconcertant, une pirouette qui discrédite pratiquement tout ce qui a été écrit les 300 pages précédentes. Evidemment que cela doit amuser Suter d'auto-détruire in fine son roman mais c'est c'est diablement frustrant.
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Le début de ce roman est très séduisant : Peter Taler est inconsolable depuis le meurtre (inexpliqué) de sa femme, Laura, assassinée en bas de leur immeuble alors qu'elle sonnait pour entrer, un an avant le début de l'histoire. Depuis un an, il maintient certains rituels lui rappelant la présence de la défunte, et passe ses soirées à scruter le panorama depuis son salon, avec l'impression que « quelque chose n'était pas pareil, mais il ne savait pas quoi ». Jusqu'au jour où il se rend compte que son voisin d'en face déplante certains de ses massifs pour en replanter d'identiques, mais plus jeunes. Quand ce même voisin lui envoie par la poste des photos de son immeuble datant du jour de la mort de sa femme, il traverse pour sonner chez lui, et va découvrir le projet fou de cet homme : prendre le temps de court.

Donc si ce début, baignant dans une ambiance hitchcockienne m'a bien accrochée, la suite, entre polar et roman fantastique, m'a plutôt déçue, même si ça se lit. le retournement ne fut pas, pour ma part, insoupçonné, et l'intrigue traîne en longueur. J'ai décroché. Et pourtant, c'était tellement prometteur…
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Laura, l'épouse de Peter Taler, a été assassinée devant la porte de son logis, il y a un an. Depuis, Peter traîne sa peine, refait inlassablement les mêmes repas, met le couvert pour deux et allume des Marlboro Gold qu'il laisse se consumer en souvenir de celle qu'il aimait. La police n'a aucun indice sur le meurtrier mais Peter ne désespère pas : il passe de longues heures à la fenêtre pour essayer de voir ce qu'il n'avait pas vu ce soir-là et, en effet, "quelque chose n'était pas pareil"... Il s'aperçoit ainsi de menues modifications dans le paysage qu'il observe de sa fenêtre et finit par comprendre que ces changements sont l'oeuvre de son voisin, un octogénaire du nom de Knupp. Les deux hommes, tous deux veufs, vont se rapprocher et Taler va finit par adhérer au projet pour le moins extravagant du premier : recréer l'environnement de la journée qui a précédé le décès de Martha Knupp afin de changer le cours du le temps.
Mon avis sur ce livre est plutôt mitigé : j'ai aimé le prétexte (faire revivre celle disparue trop tôt) et la réflexion sur la culpabilité et le temps mais j'ai trouvé beaucoup de longueurs. Les descriptions sur les travaux entrepris pour que tout soit semblable à l'année 1991 m'ont paru un peu fastidieuses. J'ai lu en diagonale les 20 dernières pages (ça, c'est pas très bon signe) pour arriver au dénouement - qui m'a laissée un peu circonspecte pour tout dire. Pas vraiment emballée par cette première rencontre avec Martin Suter donc.
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Qui ne s'est jamais dit : « je voudrais que tout soit comme avant. »

Avant quoi ? Avant un drame, une séparation, le passage des jours.

L'écrivain suisse de langue allemande Martin Suter a développé dans « le temps, le temps » cette idée mélancolique jusqu'au vertige.

Il en résulte un roman troublant, écrit sans fioritures, de façon linéaire et classique, mais d'autant plus efficace à cause de cette économie de moyens.

Dans la banlieue de Zurich, une zone de pavillons et de petits immeubles locatifs. Chacun est au courant des habitudes de ses voisins. Un espionnage mi-bienveillant, mi-hostile.

L'épouse du comptable Peter Taler, Laura, a pourtant été assassinée devant sa porte. le meurtrier n'a pas été retrouvé et Peter ne survit à son chagrin qu'en respectant des rituels quotidiens qui lui donnent l'illusion d'une certaine permanence : ne pas bouger les objets de Laura, cuire tous les soirs les mêmes spagettis al pomodoro, passer de longues heures à sa fenêtre.

Un soir, il remarque que quelque chose a changé. Il ne sait quoi. Il s'aperçoit aussi que son voisin d'en face, Albert Knupp, un vieil homme, l'observe. Et aussi que ce retraité s'active continuellement dans son jardin.

Après une période de méfiance réciproque, les deux hommes finissent par se rencontrer. Knupp, veuf lui aussi, souffre tellement de la mort de sa femme qu'il a développé une théorie sur le temps.

Le temps ne passe pas, le temps n'existe pas. Ce qui donne l'impression de l'avancée du temps, ce sont les modifications : les arbres qui poussent, les cheveux qui blanchissent, les voisins qui repeignent leur maison.
Par conséquent, si l'on empêche les modifications, le temps s'arrête… Si l'on supprime les modifications, on peut revenir à un espace où les deux épouses seraient vivantes…

Les deux hommes vont alors s'embarquer mutuellement dans une entreprise délirante. Photographier, faire des plans, cartographier, remplacer les arbres, les plantes, retrouver des voitures anciennes, s'injecter du botox.

Une folie. Folie humaine. Folie financière.

Parallèlement, Peter Taler enquête sur la mort de sa femme à l'aide des photos de Knupp.

Le roman peut être lu de diverses manières : comme un témoignage sociologique et obsessionnel de précision sur un quartier de banlieue (suisse … ), comme un thriller policier, comme une démonstration philosophique sur la relativité du temps, mais surtout comme une manière pour l'auteur de mettre des mots, ses mots, sur cette constatation tragique que « le temps est assassin. »

Sachant que Martin Suter a perdu son petit garçon de trois ans, on
comprend que cette tentation de tuer le temps a pour lui un sens particulièrement tragique. Que chacun partage, parce que les modifications souvent nous détruisent au point de vouloir rétablir le passé.
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critiques presse (3)
Bibliobs
26 juin 2013
Attention, roman hitchcockien: des voisins cherchent à faire revivre leur épouse décédée. Une nouvelle fable satirique par l'auteur de «Small World»
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
15 mai 2013
« Le Temps, le temps » de l'auteur suisse Martin Suter est un palpitant thriller métaphysique et un subtil exercice littéraire dont on ne se lasse pas.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
24 avril 2013
Martin Suter attaque la douleur par la douleur, frontalement, pour en faire jaillir la guérison. Mais pourquoi, pourquoi cette chute en pirouette convenue ? Tenir un livre entier de si haute volée pour céder à une facilité de clôture impossible depuis Le Magicien d'Oz, c'est curieux et désappointant, à la fin...
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'était une autre des milles choses qui manquait tellement à Taler depuis la mort de Laura : cette coexistence silencieuse qui pouvait durer des heures. Aucun des deux ne s'était jamais senti obligé de parler s'il n'en avait pas envie. Pouvoir se taire ensemble, avait un jour remarqué Laura, témoignait d'une plus grande harmonie que parler ensemble.
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Taler but une gorgée. De toutes les boissons qu’il connaissait, la bière frappée était sa préférée. La sensation qu’elle procurait à la bouche, la manière dont elle descendait dans la gorge, les précautions avec lesquelles elle déployait son effet – tout cela était admirable et rien ne le valait.
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Debout à la fenêtre, Peter Taler tenait sa bouteille de bière à deux doigts, par le goulot, afin que sa main n'en réchauffe pas le contenu. Comme s'il avait jamais laissé à la bière qu'il prenait à son retour du travail le temps de tiédir.
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Il alluma une Marlboro Gold puis la posa dans le cendrier. Lui-même n’avait jamais fumé. Mais Laura, si. Le parfum de ses Marlboro Gold la rapprochait aussi un peu de lui.
Il ouvrit une nouvelle bouteille, bien qu’il eût su comment cela finirait : il allait pleurer toutes les larmes de son corps et se réveiller à l’aube sur le canapé, les vêtements froissés, la langue sèche, le crâne battant.
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Ce que nous considérons comme le temps, écrivait-il, n'est que la méthode permettant de mesurer le changement.
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Videos de Martin Suter (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Suter
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