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Nine Cordier (Traducteur)
EAN : 9782352944171
400 pages
Milady (27/08/2010)
3.8/5   74 notes
Résumé :
Au coeur des sombres forêts des Carpates, frère Semyon von Kassel, chevalier de l'ordre de l'Hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem, court comme s'il avait le diable aux trousses. Une bête monstrueuse, mi-homme mi-loup, a décimé ses compagnons. Grâce à lui, l'Église va en faire une arme à son service : les chevaliers Teutoniques recueillent et dressent clandestinement ces terrifiantes créatures pour terroriser les païens. Or l'un de ces loups-garous, une fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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L’auteur ne se cache pas une seconde qu’il effectue un remake du manga "Elfen Lied" de Lynn Okamoto :
- l’Ordre des Chevaliers Teutoniques remplace le SAT
- les loups-garous meurtriers remplacent les mutants assassins
- le jeune manchot prussien remplace le jeune collégien japonais
On pousse même le vice jusqu’à reprendre la blessure à la tête lors de l’évasion… ^^ Tout est transposé au Moyen-Äge sur les rive orientales de la Mer Baltique, où les croisades du nord font rage entre les chevaliers allemand et les habitants prusans au nom du Christ Blanc (on voit bien l’effort de documentation). C’est aux frontières de la chrétienté que l’arme vivante des templiers pour éradiquer les hérésies païennes décide de tenter le tout pour le tout : la liberté, ou la mort !

Lilly est une adolescente douce et fragile qui ne parvient pas à aligner trois mots d’affilée…
Lilly est une machine à tuer rusée, cruelle et impitoyable qui parle plusieurs langues…
Lilly et Lilly partagent le même corps car Lilly est victime de troubles dissociatifs de la personnalité après toutes les horreurs qu’elle a subies et qu’elle a infligées… Mais surtout, Lilly n’est pas humaine !
Pour Lilly, Udolf est le meilleur souvenir de sa vie. Pour Udolf, Lilly est le meilleur souvenir de sa vie d’avant, qu’il volontairement oublié pour aller de l’avant… C’est par hasard qu’ils se retrouvent à l’endroit où ils se sont rencontrés… Mais ce qu’Udolf ne sait pas, c’est la jolie jeune fille qu’il a recueillie tel un oiseau tombé du nid, et qu’il va protéger de ses ennemis, est celle qui a été la cause de tous ses malheurs. Les suspens est au rendez-vous !
Les Templiers vont-ils retrouver Lilly ? Udolf et sa famille vont-ils découvrir la véritable nature de Lilly ?
Lilly, paumée de la vie, qui confond passé et présent, rêve et réalité, va-t-elle basculer ?
OMG cela ferait un très bon film, et je m’étonne que personne à Hollywood n’y ait pensé… Cela ferait un bel héritier des sagas "Hurlements" et "Ginger Snaps" dédiés à nos amis lycanthropes. Mais en plus un successeur d’Hitchcock se régalerait à réaliser un "Psychose" médiéval et fantastique : à chaque tic corporel ou facial, celle qui entend des voix dans sa tête peut dévoiler sa bestialité et sa sauvagerie ! Car je ne vous cache pas que les scènes gores sont assez nombreuses, surtout au début et à la fin du roman… (D’ailleurs l’introduction du récit est aussi maline qu’efficace : la narration glisse d’un personnage à l’autre au fur et à mesure des victimes pour nous montrer dans toute son horreur le carnage réalisé par l’évadée en cavale). Peut-être même un peu trop grimdark pour bien par moment : ATTENTION SPOILERS



Beaucoup de choses intéressantes dans ce manga, euh pardon de ce roman :
- la relation maître /esclave entre Lilly et Ehrard, l’un obéissant à Dieu et l’autre à son dieu…
- la thématique de l’occupation,

- les thématiques de l’acculturation, de la déculturation de la contre-acculturation,


Les méchants sont punis par où ils ont péché puisque Lilly, formée pour être le Fléau de Dieu envers les païens devient bon gré mal gré l’instrument du châtiment du dieu de la mort Pikuolis contre les Chrétiens…
On pourrait croire que la vision est manichéenne, et elle aurait droit de l’être avec les témoignages concordants sur la brutalité et la rapacité des Chevaliers teutoniques (mentalité de merde qu’on retrouvera chez les aristocrates prussiens d’abord, chez les bureaucrates nazis ensuite… Deutschland über alles !), mais non en fait car à côte des crevards il y a ceux qui se contentent d’être de là mais aussi ceux qui se demandent ce qu’ils font là… Et c’est bien vu d’amener un peu de nuance à son propos, le personnage principal refusant d’ailleurs d’endosser le statut de héros.
Mais au final, c’est surtout une histoire émouvante, moins une histoire d’amour (une Belle et la Bête inversé) qu’un récit sur le pardon et sur la rédemption. Car au bout du compte, ce sont des païens abandonnés de Dieu qui ici mettent le mieux en pratique les enseignements du Christ…

Après d’un strict point de vue littéraire c’est parfois un peu inégal car cela manque un peu de maturité, mais qu’importe quand le résultat est intéressant et plaisant et que l’auteur s’est posé les poses questions : Quelle histoire je veux raconter ? Comment la raconter ? Comment la rendre accessible à mes futurs lecteurs ?
Et j’ai envie d’encourager un auteur américain de SFFF qui pour une fois faire tenir un récit complet de moins de 500 pages là où beaucoup de ses confrères et consœurs tirent à ligne avec des machinlogies qui n’en finissent plus. Il existe toutefois une suite dans le même univers, se déroulant dans la Pologne médiévale. Malheureusement, elle n’est pas traduite… Quelle bonne idée ce serait de la part des éditions Bragelonne / Milady de lui réserver une sortie en poche parmi les multiples nouveautés bit-lit mensuelles !
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Dès que j'ai aperçu le titre, je me suis jetée sur le livre : mes animaux préférés et l'Ordre Teutonique ? Mais que demande le peuple ? J'étais certaine d'adorer et....ce n'était pas vraiment le cas. Attention, le livre n'est en rien mauvais ; seulement, il correspond peu à mes goûts au final.


Quatre aspects majeurs reflétant à quel point cette oeuvre n'est pas faite pour moi :

1. le couple principal : Lilly éprouve un amour fou et inconditionnel pour "Ulfie"....ce qui m'a rappelé comme un fer les personnages des harems. Si vous n'y connaissez rien en mangas, ce sont des mangas où plusieurs filles sont follement amoureuses du personnage principal sans aucune raison si ce n'est que c'est le protagoniste et à la fâcheuse tendance à le coller littéralement au cours. Ce genre de mangas cherchant surtout à faire du fanservice gratuit plus qu'autre chose ce procédé ne me dérange pas dans ces derniers, mais dans un roman ? Je dois dire que cela a plutôt tendance à me laisser perplexe. Surtout quand ledit roman essaie de se prendre au sérieux. Autre comparaison possible : les fanfictions où les couples principaux ont aussi la fâcheuse tendance à s'aimer par la sacro-sainte "parce que". Alors, certes, l'auteur cherchera à justifier cette attitude de la part de Lily a posteriori, mais....personnellement, elle ne m'a pas le moins du monde convaincu. Mais après tout, c'est personnel, alors il est parfaitement possible qu'une fois cette explication donnée vous trouviez ce couple crédible. Quant à Udolf, j'en reparlerai quand j'exposerai quelques problèmes de l'oeuvre.

2. le "drama" : En tant que grande sadique, j'aime le tragique et le drame, voir les personnages souffrir... Ce que je n'aime pas en revanche c'est le mélodrame exagéré. Mais si vous savez, quand des fictions essaient tellement de vous faire pleurer par tous les moyens que vous ne pouvez qu'en rire ? Eh bien, à certains égards, ce volume m'a fait l'effet d'un sacré mélodrame ; mélodrame entourant encore une fois les jeunes tourteaux. L'auteur essaie tant bien que mal de créer un suspense quant à la réalisation de leur amour, mais....ça doit être parce que peu d'histoires d'amour me touchent, personnellement ça m'a juste donné envie de caricaturer les scènes. Mais, encore une fois, cela dépend de la sensibilité de chacun et peut-être serez-vous plus à même d'apprécier (surtout si vous appréciez déjà les dramas aka types de séries télévisées asiatiques).

3. La praline : "Cheesy", "cucul", "eau de rose" ; peu importe comment vous vous voulez appeler ça, le livre en est enduit dans tous les sens. Et ça, ça ne se limite pas au couple principal. (et que tous les gentils sont gentils *.* et que le rose est rose *.*) Ce qui a d'ailleurs tendance à avoir un impact négatif sur le livre, car les moments plus "sérieux" et - pour moi - beaucoup plus agréables ne peuvent se débarrasser complètement de cette épaisse croute. Mais, une fois de plus, le "problème" se situe plus par rapport à mes propres goûts ; après tout, la praline est très populaire auprès d'un certain public.

4. Mary Sue : Notre douce et chère Lilly pète les scores des tests de Mary Sue. Alors, si certains personnages de ce type (masculin ou féminin) peuvent être très bien écrits - Harry Potter par exemple - très souvent ce type de personnage est très mal écrit...ou est très désagréable. Mais bon, certaines mauvaises Mary Sue sont appréciées, comme Bella Swan ; donc je vais être gentille et dire que l'appréciation de ce personnage est personnel (même si ça ne va pas changer que Lilly est mal écrite). Vous aimez les Mary Sue ? Vous aimerez sans doute cette pauvre fille fragile, mais très très forte. (et si vous ne savez pas ce qu'est une Mary Sue, un rapide coup d'oeil sur google vous répondra)


Ces trois aspects tout personnels mis en place ; qu'est-ce qui n'est pas du ressort personnel dans ce cas ? Cette fois-ci deux parties (et un point de chipotage) :

1. le paradoxe : L'histoire a un rythme très lent ; ce qui n'est absolument pas négatif ; non le problème c'est qu'alors que le rythme est lent...l'évolution des sentiments et d'allégeance des différents personnages est aussi brutale que soudaine. Que ce soit vers le début où sans même avoir ne serait-ce qu'une conversation avec Lilly (qui agit avec la mentalité d'une enfant), Udolf pense au mariage et à la tristesse que ce serait si elle était déjà mariée (holà ! tout doux bonhomme ! ne perds pas la tête juste parce que tu l'as vue dans sa tenue d'Eve !) ou le revirement final (ainsi qu'énormément de moments au milieu) que je ne vais pas spoiler, on a l'impression que l'auteur, désireux de prendre son temps, se retrouve régulièrement paniqué et jette tout en vrac (ou alors qu'il n'a pas la moindre idée de comment faire évoluer ses personnages). Ce paradoxe est aussi perturbant que dommage, car cela aurait été vraiment intéressant de voir les personnages évolués plutôt que de recevoir un coup de massue divin sur la tête.

2. Viol et conditionnement : En général, quand on introduit certains types d'éléments, ils vont avoir une grande importance dans l'histoire qui va suivre. Mais parfois....des auteurs introduisent des éléments et les jettent à la poubelle en cours d'écriture sans rien changer à ce qui a été écrit précédemment. D'une certaine manière, cette partie est rattachée à la première, mais bon. Les "loups-garous" dans cet univers - enfin, les femelles - sont assez particuliers puisque leur hymen "repousse" après l'acte sexuel. Ce qui n'a d'autre intérêt que d'avoir un personnage violant en boucle les loups-garous. Oh, pardon, vous vous attendiez à ce que cela ait une répercussion psychologique profonde sur Lilly et que cela ait un impact sur le couple principal ? (si vous vous demandez en quoi, informez-vous sur le traumatisme du viol) Nulle inquiétude, Lilly finira par se jeter dans les bras d'Udolf dans un moment de pure fanfiction sans que rien de tout cela ne soit même abordé ou introduit ! Bref, un élément que j'appelle du mélodrame exagéré (parce qu'il n'y a pas de véritables répercussions). Cette même absence se retrouve dans le conditionnement de Lilly. le livre passe un bon moment à insister sur cet élément ; du coup on s'attend à ce que cela se révèle important pour la suite, mais....eh bien non... Lilly s'en débarrasse d'un claquement de doigts (un peu comme sa mentalité enfantine ; oh certes, on peut accuser le trauma crânien, mais il reste trop soudain et inégal) au moment où cela arrange l'auteur. Quand on n'utilise pas certains éléments (correctement), il est souvent préférable de les enlever plutôt que de les laisser en priant sur la passivité des gens ; c'est un moyen très simple d'éviter des problèmes. (ces deux éléments ne sont que des exemples, je pourrais rajouter d'autres éléments trop vite expédiés)

3. Un troisième élément ressort qui est plus du chipotage qu'autre chose : le changement de point de vue. Outil très intéressant, il est bon de ne pas en abusé, ce que fait parfois l'auteur. Plusieurs fois à travers le livre, on va se retrouver à revoir 2-4 fois la même scène, à la suite, vu par un autre personnage. Outre le sentiment très bordélique que cela procure, ces moments d'abus ne sont pas justifiés puisqu'ils n'ont pas d'impact et n'apprend rien de neuf et ressemble plus à du remplissage qu'autre chose. (par exemple quand on passe de la mère, au père, à la petite fille, au fils, etc. c'est bien gentil mais sans le moindre intérêt)


Tout ce que j'ai évoqué précédemment fait 2/3 du livre. le 1/3 qui reste est ce que j'ai apprécié le plus. Au final, malgré ce que j'en ai dit, j'ai quand même apprécié la lecture. Oh, j'ai lu beaucoup plus appréciable, et ce très facilement, mais le livre est loin d'être à jeter par la fenêtre.

En revanche, je ne conseillerais pas un tel livre à tous : vous aimez le mélodrame ? la praline ? alors ce livre est fait pour vous ; pour tous les autres, il est préférable de passer son chemin (à part peut-être ceux n'ayant qu'une très faible expérience littéraire, la prédictibilité du bouquin devrait moins vous toucher), y compris ceux appréciant L'Histoire, elle est de trop faible importance pour soutenir tout le reste.
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Ce roman a une histoire : il avait fait partie des tous premiers livres que j'avais ajouté à ma wish-list lors de mon inscription sur Babelio, en mars 2012. C'est vous dire si je désirais ardemment le lire !

N'arrivant jamais à mettre la main dessus, j'avais fini par l'enlever de cette liste « pense-bête » jusqu'au jour où je lui suis tombée sur le paletot, dans la plus grande librairie de plein-pied du monde !

Entre l'achat en juillet 2015 (le ticket était toujours dedans), et sa lecture, il s'est passé du temps aussi… La faute à un HAL dantesque.

Mais maintenant que je l'avais extrait de ma biblio, on allait voir ce qu'on allait voir ! J'allais ENFIN le lire ! Les mains un peu moites car une si grande attente débouche parfois sur des désillusions…

Surtout lorsqu'il est question de loups-garou…

Bon, ce ne sera pas le chef-d'oeuvre de la littérature fantasy, il est bourré de défauts, il n'a pas la profondeur d'un "L'Heure du loup", il frôle même parfois le gnangnan ou la praline, mais dans l'ensemble, si on ne fait pas la difficile, ça passe.

Ça est même bien passé puisqu'après avoir lu les 100 premières un jour, j'ai englouti les 378 le lendemain soir. Ne pas être en forme a du bon, niveau bouffage de pages.

Après un début tonitruant (non, ce n'est pas le petit nom d'un mafiosi), on se calme un peu lorsque Lilly, la louve-garoute (on dit loup-garou ?) rousse qui vient de s'évader se retrouve à poil devant le pauvre Udolf, 18 ans, un bras en moins, mais du coeur à revendre.

Nous sommes dans une région de la Prusia, en 1230, et quasi toute la région est sous la botte des Chevaliers Teutoniques et du très Saint Empire Germanique.

Ceci n'est pas divulgâcher la chose que de vous dire que l'histoire d'amour entre Lilly et Udolf est téléphonée et qu'on l'a voit venir de tellement loin qu'on se demande comment eux-mêmes ne s'en sont pas rendu compte plus vite. Y'a pas que ça que j'avais compris bien avant Udolf, moi.

Niveau écriture, on n'entrera pas à l'Académie, elle est d'un niveau accessible pour tous et toutes, sans poésie, sans belles tournures de phrases et le dictionnaire n'est pas nécessaire à la compréhension des mots alignés pour faire des phrases.

Les seuls qu'on a du mal à comprendre, ce sont les titres allemands des chevaliers Teutons ou autres chefs de fief ou comté. Là, on sent que l'auteur a potassé son "Petit chevalier sans peine".

Les personnages auraient mérités un peu plus de profondeur et un peu moins de dichotomie parce qu'ici, les Bons sont très gentils et les Méchants sont très méchants, carrément méchants, jamais contents ♫

Quant à Lilly, la loup-garou (l'Académie pourrait-elle me dire si on le féminise ou pas ?), elle a tout pour affoler le compteur Geiger spécial Mary-Sue ! Wiki étant mon ami, je t'ai mie le lien, cher lecteur, chère lectrice (l(écriture inclusive aux chiottes !), au cas où tu serais fatigué à l'idée de devoir taper le mot dans ta Sidebar de Google !

Donc, chers amis lecteurs et trices, vous l'aurez compris, le roman ne brille pas par son originalité, ni par ses personnages principaux, ses méchants ou ses envahisseurs.

La seule chose que je soulignerai, c'est le tacle de l'auteur vis-à-vis d'une certaine Église Chrétienne et sa propension à vouloir convertir tout le monde de force, dans le sang et les tripes, surtout les païens qui croyaient en plusieurs dieux.

L'auteur montre bien à un certain moment que les chrétiens convertis doivent toujours en faire plus pour prouver qu'ils sont bien chrétiens. C'est à la limite si on ne leur demande pas de se faire plus chrétien que le pape ou plus catholique que le Bon Dieu lui-même !

Quoiqu'ils fassent, ce n'est jamais assez, et s'ils se montrent trop zélés et arrivent au niveau de l'envahisseur, ça risque aussi de se retourner contre eux car l'Homme n'aime pas que ceux qu'ils pensent plus bas qu'eux se hissent à leur niveau.

Un peu comme on fait avec d'autres, que ce soit niveau religieux ou de l'intégration d'autres cultures. On leur demande des efforts et s'ils tendent à nous égaler, alors, ça ne va plus.

Un roman de fantasy qui aurait être plus profond, plus travaillé, avec un scénario moins éculé, moins téléphoné. Un roman qui, si on n'est pas trop regardant, peut vous faire passer quelques heures bienheureuses, dans une époque reculée où je n'aurais pas aimé vivre.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Critique de sorcelleries.net en image sur le blog.

Ce serait un euphémisme de dire que ce livre a été apprécié sur la toile, et si je n'avais pas été assez convaincue pour me ruer dessus, j'avais néanmoins très envie de découvrir ce que La Louve et la Croix avait de si séduisant.

Aussi je remercie Bragelonne et Babelio pour cette occasion en or de le découvrir.

Alors finalement, coup de coeur chez moi aussi ?

Le livre commençait fort, et mal en même temps. Fort parce que le prélude et les quelques premiers chapitres intriguent : un frère rescapé d'un massacre tente de fuir la Bête qui l'a attaqué, tandis qu'un garde s'apitoie sur une jeune prisonnière qui finit par se libérer et s'enfuir en assassinant les trois quarts de ses geôliers. Voilà qui donne envie d'en connaître d'avantage.

Le hic, c'est que les chapitres sont très courts, ne se passent pas au même moment et changent de point de vue très rapidemment. Je me suis vite perdue entre les gardes, les chevaliers, les prûsans...

On nous introduit énormément de personnages d'un coup, avec des noms plus ou moins similaires et composés, sans savoir vraiment qui sont les plus importants. Je n'ai fini par n'assimiler les noms qu'une fois la centaine de pages passée.

Bref, sans ça, l'histoire est bien amenée, peu rythmée après l'introduction, mais ponctuée de flash-backs qui permettront de lier les éléments tout au long du récit. On devine certes aisément le fin mot de l'histoire, seulement on n'en attend pas moins les flash-backs pour avoir toutes les précisions et je dois dire que ce sont les passages que j'ai préférés. L'histoire actuelle m'a moins emballée parce que je l'ai trouvée peu palpitante, en tout cas dans la première moitié du livre.

Le récit reste malheureusement un peu cliché, et on devine très facilement ce qui va arriver dans l'histoire "contemporaine". Ce n'est pas dérangeant pour apprécier le livre, mais moi qui aime me laisser surprendre, j'en ai pris pour mon grade.


Le mythe du loup-garou est correct, peu original mais satisfaisant. Satisfaisant parce que ce n'est pas le loup-garou qui est au centre de l'histoire. La romance non plus d'ailleurs. La Louve et la Croix cherche plutôt à développer une lutte entre la bestialité et l'humanité, au travers des choix des personnages. Choix bien entendu illustré par le personnage de Lilly, la louve, qui tente de réprimer sa seconde personnalité tout au long du roman, mais aussi par l'ensemble des personnages, de manière plus ou moins directe. Sachant que l'histoire se déroule pendant les Croisades, le thème prend, je trouve, tout son sens. On a le loisir d'observer la manière dont les Croisades se déroulent, l'Ordre n'hésitant pas à massacrer des villages entiers grâce à leurs enfants-loups au nom de la conversion.

Tant qu'on est sur les personnages, j'ai apprécié le choix du multiple point de vue, qui permet d'approfondir la psychologie de chacun. Certains sont plus approfondis que d'autres, mais on connaît les choix et les pensées de chacun, montrant que tout le monde n'est pas noir ou blanc. Il aurait été très facile de montrer l'Ordre comme des salauds, ou le Prûsans recrutés par l'Ordre comme des traîtres, mais voir l'histoire de leur point de vue permet de les adoucir et de former notre propre opinion.

Il est vrai que si on exclut les personnages principaux, la plupart reste très basique, mais c'est agréable de faire le tour de ce petit monde.

J'ai pour ma part beaucoup apprécié les parents d'Udolf, très humains, le coeur sur la main, néanmoins assez ancrés dans leur monde pour ne pas sembler utopistes. Beaucoup plus de mal en revanche avec le personnage de Lilly. Je n'ai pas réussi à la cerner, sûrement parce qu'elle passe d'une personnalité plutôt gamine (où elle ne s'exprime que par monosyllabes ou mots clés) à une personnalité plus mature, en passant par la Bête...

Finalement, elle m'a surtout déconcertée, et je n'ai commencé à l'apprécier que dans les dernières pages.

D'où sans doute ma réserve quant à la romance entre Udolf et Lilly. Je l'ai trouvée étrange, parfois persque déplacée, parce qu'on n'avait pas tous les éléments en main pour tout comprendre dès le départ. J'ai surtout eu l'impression que Lilly jouait la comédie une bonne partie du roman. Pour le coup, j'ai vraiment apprécié que leur histoire d'amour passe en arrière plan parce que ça m'a vraiment dérangée.

Au final donc, un livre que je suis très contente d'avoir découvert, que j'ai apprécié et dont j'ai avidemment dévoré la dernière partie.
Mais qui manquait de surprises pour être vraiment un coup de coeur. J'ai apprécié l'ambiance Croisades & Carpates, le style de l'auteur, très visuel et fluide, ainsi que les personnages. Il mérite les compliments que j'en ai lu, même si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un incontournable.

Encore un grand merci à Bragelonne et Masse Critique de Babelio !
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En l'an 1221, dans la forêt du Burzenland, au sud des Carpates, frère Semyon von Kassel, chevalier de l'ordre de l'Hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem, traque une bête. Sur le chemin, les cadavres démembrés de ses frères d'armes sont comme des petits cailloux semés jusqu'à sa tanière. Sous sa cotte de maille, son sang pulse avec vindicte et sa rage est sans limite. "Pater Noster", il fera tout pour la retrouver, "qui es in caelis" et il la châtiera, "Sanctificetur nomen tuum"… Sondant l'obscurité et les abysses de la grotte, il perçoit une respiration ; la créature démoniaque est là, elle l'attend, "sed libera nos a malo." Délivre-nous du mal, Amen.
Le combat s'engage avec le fruit de Satan. Un loup gigantesque monté sur un corps d'homme se jette sur lui et s'empale sur la dague d'argent, l'éclaboussant de tripes et de sang.

An 1239, dix-huit ans plus tard, le jeune soldat Manfried, au service de Dieu et de l'Ordre, est de garde. Sa conscience le tourmente. Derrière la porte du cachot, il entend les gémissements de douleur de la prisonnière et ses suppliques pour avoir un peu d'eau. Il ne voudrait pas passer outre les consignes et désobéir à Erhard le Landkomtur, mais la charité chrétienne ne peut être sourde à ces plaintes. Il a bien essayé d'étouffer le son de cette douce voix légèrement voilée, rester inflexible à la pureté de son chant, mais cette insensibilité le dévaste. Faisant fi des recommandations, il ouvre la porte et voit une forme recroquevillée au sol, nue, vautrée dans ses immondices et attachée à une lourde chaîne.
"- Par le Christ ! Notre ordre n'est-il pas celui de l'Hôpital Sainte-Marie ? Pas même un païen impénitent ne devrait être laissé sans soins, avec des blessures purulentes."
Günter Sejod, le sergent de la garnison, se réveille en sursaut au son de la cloche qui donne l'alarme. Quelqu'un a ouvert la porte de la cellule perdue au fin fond de la terre. "Quelqu'un avait brisé les scellés d'argent." La surprise créant un désordre, tous se retrouvèrent courant le long des couloirs, descendant les marches abruptes et glissantes du donjon, les conduisant aux oubliettes.
"- Manfried ! Sors de là !"
L'avertissement est donné trop tard. La créature tenait Manfried.
"Il ressentit alors une atroce douleur qui lui coupa le souffle. Il porta la main à son épaule et tomba à genoux… La seule chose qu'il sentit sous ses doigts était la manche vide de sa cotte de maille. La femme qui se dressait devant lui jeta négligemment sur les dalles le bras droit de Manfried. Il sentit la vie l'abandonner tandis que son sang coulait à flots de son épaule mutilée. C'est à peine s'il entendit les ordres criés par Günter, puis les grognements des hommes et le cliquetis des armures…"
L'enfer était pour eux.

Sur les terres du château de Johannisburg, imparties aux allemands, le jeune Udolf braconne pour aider sa famille. Son agileté s'honore car il est manchot . Orphelin, il a été adopté par son oncle et sa tante, des êtres généreux et aimants. S'enfonçant dans la forêt, il se dirige vers un étang lorsqu'il distingue près d'un rocher une jeune fille nue, sale, noire de sang séché, lovée en foetus, blessée grièvement à la tempe et à l'épaule. Aussitôt, il essaie de lui prêter assistance et lui pose une série de questions. Qui est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Ne comprenait-elle pas sa langue ? Est-elle gravement atteinte ? D'où vient-elle ? A toutes ses demandes, seul un regard perdu et innocent lui répond ; des yeux verts d'une beauté, d'une douceur et d'une puissance incomparables. Sans pudeur, telle une sirène ou un enfant, elle expose son corps dénudé dans toute sa jeune perfection. La couvrant de sa cape de fourrure, il décide alors de la ramener chez lui, vers sa mère Burthe, sage femme et guérisseuse. La jeune fille, dont l'étrange attitude rappelle celle d'un petit chiot, niche son nez dans le cou d'Udolf et lui accorde une confiance absolue.
Dans cette région christianisée par les Chevaliers de l'Ordre Teutonique, les temps sont durs pour la paysannerie. le souvenir du massacre de leur clan neuf ans plus tôt est encore lourd dans leur mémoire et leur servilité est presque honteuse.

Ce livre, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Il relate dix-huit années ; présent et passé se mêlent, nous révélant la trame de l'histoire. Les scènes se succèdent dans une cadence presque oppressante et je l'ai lu en une soirée. J'ai succombé au charme des personnages. Udolf avec sa fragilité, ses doutes, son courage et sa mémoire défaillante. Hilde, la petite soeur délicate et affectueuse. Les parents, miséricordieux, sensibles et fiers de leurs enfants. Et Lilly… cette jeune fille engendrée par un être surnaturel et élevée par des hommes au mysticisme irrationnel. Ils l'ont dressée comme un animal, en une arme redoutable pour vaincre les païens. Malgré sa sauvagerie et sa cruauté, Lilly peut être candide et dévouée à Udolf. Petite fille sage et obéissante, elle s'assoit sur un muret pour apprendre les travaux des champs, (la docilité, la discipline et la soumission lui ont été inculquées dès la naissance), elle cherche l'affection d'Udolf, sa chaleur et, ingénument, son amour… Quand elle lui dit d'un ton suppliant et faible "Ulfie, il ne faut pas que tu te souviennes. Je t'en prie, il ne faut pas." on ne peut lui résister.

Voici deux passages du livre qui tirent réflexion sur ce que font parfois les hommes de leur foi religieuse.
Lilly, vers l'âge de neuf ans, ose poser une question…
"- Maître ? Est-ce que vous avez un maître ?
– Mon maître est Jésus-Christ, il est mon Seigneur et mon Sauveur.
Elle l'avait regardé un moment avec une expression étrange avant de lui demander :
– Est-ce que votre Seigneur Jésus vous fouette quand vous lui désobéissez ?
Erhard avait examiné son visage enfantin, mais y avait décelé les traces de la bête en elle.
– Mon Seigneur fait une chose bien plus terrible encore. Il se détourne de moi et m'abandonne."
Quelques neuf ans plus tard…Lilly le re-questionne…
"- Un dieu juste, vous accorderait-il le pardon ?… Un dieu juste vous accorderait-il le droit de vivre ? … Nous servons tous les deux des maîtres cruels… mais moi, au moins, je peux punir le mien.
Et d'un coup sec, elle lui brisa la nuque."

Me risquerais-je à me montrer directive et vous dire : Lisez-le ! Oui, je m'enhardis !!!
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critiques presse (1)
Elbakin.net
20 juillet 2015
Un roman agréable, qui ne renonce pas d’ailleurs à une certaine noirceur, mais qui choisit très rapidement l’espoir plutôt qu’une ambiance réellement crépusculaire.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un animal avait cruellement tailladé de ses griffes le tronc du chêne. Des cicatrices blanches toutes fraîches luisaient au milieu de lambeaux d'écorce et de mousse. Certaines étaient situées au-dessus de sa tête et cette vision le mit affreusement mal à l'aise, comme si l'on s'était attaqué au seul bon souvenir de son enfance auquel il avait réussi à s'accrocher.

Quelle sorte d'animal a bien pu laisser ces marques?

Quelque chose bougea au pied du rocher, du côté de l'étang. Il se figea sans comprendre ce qu'il voyait et il lui fallut plusieurs secondes pour se faire une idée de ce qu'il avait entraperçu.
Recroquevillé dans l'eau, contre le rocher, se tenait une jeune fille nue qui lui tournait le dos. Sa peau était si pâle qu'Udolf crut tout d'abord qu'il s'agissait d'un cadavre. Mais au bout d'un moment, il vit qu'elle respirait. Il courut vers le rocher, faisant jaillir des gerbes d'eau sous ses bottes.
- Hé! ça va? demanda-t-il en posant une main sur son épaule.
A ce contact, la jeune fille se retourna brusquement en poussant un tel hurlement de terreur qu'Udolf perdit l'équilibre et tomba à la renverse dans l'eau.
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"- Maître ? Est-ce que vous avez un maître ?
– Mon maître est Jésus-Christ, il est mon Seigneur et mon Sauveur.
Elle l’avait regardé un moment avec une expression étrange avant de lui demander :
– Est-ce que votre Seigneur Jésus vous fouette quand vous lui désobéissez ?
Erhard avait examiné son visage enfantin, mais y avait décelé les traces de la bête en elle.
– Mon Seigneur fait une chose bien plus terrible encore. Il se détourne de moi et m’abandonne."
Quelques neuf ans plus tard…Lilly le re-questionne…
"- Un dieu juste, vous accorderait-il le pardon ?… Un dieu juste vous accorderait-il le droit de vivre ? … Nous servons tous les deux des maîtres cruels… mais moi, au moins, je peux punir le mien.
Et d’un coup sec, elle lui brisa la nuque."
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"- Par le Christ ! Notre ordre n’est-il pas celui de l’Hôpital Sainte-Marie ? Pas même un païen impénitent ne devrait être laissé sans soins, avec des blessures purulentes."
Günter Sejod, le sergent de la garnison, se réveille en sursaut au son de la cloche qui donne l’alarme. Quelqu’un a ouvert la porte de la cellule perdue au fin fond de la terre. "Quelqu’un avait brisé les scellés d’argent." La surprise créant un désordre, tous se retrouvèrent courant le long des couloirs, descendant les marches abruptes et glissantes du donjon, les conduisant aux oubliettes.
"- Manfried ! Sors de là !"
L’avertissement est donné trop tard. La créature tenait Manfried.
"Il ressentit alors une atroce douleur qui lui coupa le souffle. Il porta la main à son épaule et tomba à genoux… La seule chose qu’il sentit sous ses doigts était la manche vide de sa cotte de maille. La femme qui se dressait devant lui jeta négligemment sur les dalles le bras droit de Manfried. Il sentit la vie l’abandonner tandis que son sang coulait à flots de son épaule mutilée. C’est à peine s’il entendit les ordres criés par Günter, puis les grognements des hommes et le cliquetis des armures…"
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N’aie pas peur de la nuit qui descend,
Quand le soleil a déserté le ciel,
Et que s’annonce un cauchemar.
Mère saura protéger son enfant…
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Il venait de lui offrir une chose qu’elle n’aurait jamais osé lui demander : l’espoir.
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