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Critique de jeepax


Theodore Sturgeon est l'un des écrivains les plus atypiques de la science-fiction et du fantastique, et peut-être bien de la littérature en général. Sa narration originale, ses histoires éminemment humanistes, souvent dramatiques, parfois teintées d'humour, et sa sensibilité particulière en font une figure incomparable du genre qui aujourd'hui encore n'a guère trouvé d'égale. Si ses romans sont rares (« Cristal qui songe » et « Les plus qu'humains » sont les deux incontournables), ses nouvelles sont pléthore. « L'homme qui a perdu la mer » fait partie des trois ou quatre recueils indispensables parus en France avant qu'Omnibus ne réunisse l'essentiel en un seul volume. La présente anthologie regroupe quelques-uns de ses plus brillants textes, parus entre les années quarante et soixante. A noter que l'édition de 1999 sortie par Les belles lettres dans la collection le cabinet noir ne reproduit pas « le dieu microcosmique », nouvelle pourtant importante dans la carrière de Sturgeon où un scientifique démiurge crée de minuscules créatures et devient leur Dieu. Si « Ça » procède clairement du genre fantastique avec son histoire de réincarnation monstrueuse, le reste du volume est plutôt orienté science-fiction. le soin que prend Sturgeon pour décrire ses personnages et leur absence de manichéisme les rend réalistes et attachants, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il les place : un monde pré ou post apocalyptique (« Et la foudre et les roses », « le contact de ta main », « Epitaphe »), ou une Terre bien contemporaine que leur essence extra-terrestre à parfois du mal à saisir (« La merveilleuse aventure du bébé hurkle », « L'éveil de Drusilla Strange »). le récit éponyme, quant à lui, est d'une écriture ambitieuse, et peut dérouter dans ses premières pages. Il faudra persévérer pour finalement savoir qui est ce personnage en plein délire, et où il se trouve. Là aussi, l'écrivain démontre la versatilité de sa plume. S'il a choisi le fantastique et la SF, terrain fertile où il fait évoluer des personnages souvent fragiles, Sturgeon reste un écrivain au talent universel, qui place l'humain au centre de ses écrits.
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