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Critique de QuandOpheLit




Fantazmë (spectre en albanais)

L'hommage de Niko à son père et la citation d'ouverture donnent le ton à ce roman qui est mon premier coup de coeur de l'année.

Comme pour son précédent roman, « Toxique » (désormais disponible en poche), Niko a travaillé le thème du spectre, du fantôme, de différentes manières tout au long de l'intrigue.
Le Fantazmë , ce tueur fantôme qui laisse dans son sillage des cadavres d'hommes loin d'être des anges, du petit dealer au caïd, aucun d'entre eux n'est innocent.
L'ombre des fantômes de nos passés... avec le temps nous traînons tous des casseroles et avec elles la peur d'être perçus différemment lorsque nos secrets sont révélés.
Mais aussi ces fantômes que nous croisons tous les jours, des femmes et des hommes en souffrance que nous préférons ne pas voir et à qui nous n'offrons que notre indifférence.

« Lui aussi, il s'était laissé envahir par le souffle glacé de l'indifférence. Lui aussi, il préférait voir des ombres diffuses là où se trouvait la souffrance humaine. Des fantômes qu'on tentait d'oublier sans pouvoir nier leur existence. »

Sans l'autre nous ne sommes rien... Ne pas être vu, ne pas partager, ne pas interagir, c'est errer tel un fantôme, une ombre, un spectre : « Nous n'existons pas sans l'autre »

Niko dénonce également avec pudeur mais sans langue de bois les conditions d'accueil des réfugiés à Paris :

« Ce cimetière de cailloux, dont l'emplacement stratégique [...] empêchait tout installation durable des exilés, donnait envie de vomir à Tomar. [...].On ne voulait rien leur laisser, même pas un pont. Même pas la chaleur des corps qui se collent pour lutter contre le destin. »

C'est donc autour de ces thèmes que notre auteur a construit une intrigue originale, avec des chapitres courts et un rythme qui ne faiblit jamais.
On retrouve Tomar et son équipe. Ce groupe de flics pour lesquels on se prend d'une réelle affection tant Niko les a revêtus d'humanité...
Une équipe qui ne porte pas de costume de super héros, qui est confrontée à des sentiments paradoxaux, capable de ressentir de l'empathie et de la peur.

« Rhonda faisait son possible pour mettre une distance et souder des plaques d'acier supplémentaires à sa carapace de flic, mais la cuirasse finissait toujours par se fissurer, particulièrement pendant la nuit, lorsqu'elle baissait la garde. »

Une fois n'est pas coutume je ne vous raconterai pas l'histoire, ne dévoilerai rien de plus que la 4eme de couverture, parce que rien n'est plus beau que la découverte.

Je terminerai juste en te remerciant Niko. Merci pour l'hommage que tu as rendu à mes collègues, dans ces pages, au travers des événements que tu cites, et merci d'avoir compris nos ressentis.
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