Le dictionnaire (ici le Petit Robert de 1993) nous dit que le racisme c'est, comme son nom l'indique, « une théorie de la hiérarchie des races » (ce qui suppose déjà de penser qu'il y a des races au sein de l'espèce humaine). Il y est signalé également un emploi abusif : « hostilité systématique contre un groupe social », par exemple : « racisme envers les femmes », « racisme anti-jeune ».
Dans ce livre l'auteur prend le parti d'une définition élargie du mot « racisme », pour des raisons qui m'ont semblé peu convaincantes, et bien qu'il annonce qu'il faut se méfier du suremploi du mot « racisme » à un nombre indéfini de situations il ne s'en privera pas par la suite.
Sa pensée est très confuse. Dès la première page il parle de « groupes humains mi-biologiques mi-culturels, nommés « races » ». Ainsi, dès la première page l'auteur change aussi la définition du mot « race », dont la définition est normalement purement biologique. Tout le livre est à l'avenant, l'auteur entretient les confusions, et suit sa logique jusqu'à l'absurde. Attention, c'est du lourd. D'après lui :
être raciste = être anti quelque chose, donc être antiraciste = être raciste (pages 91-92), être raciste = être contre les différences donc être antiraciste = être pour les différences, mais aussi être raciste = être contre les différences donc être antiraciste = être contre les différences (car si plus de différences, plus de racistes) (page 107-108).
Sans le vouloir, l'auteur nous montre tout au long du livre les dangers de ne pas restreindre le mot « racisme » à son sens premier. Une « hostilité systématique contre un groupe social » n'appelle pas les mêmes problématiques suivant que le « groupe social » est par exemple constitué des personnes qui ont telle couleur de peau (caractéristique biologique présente dès la naissance et pas modifiable), ou si le groupe social est par exemple constitué des croyants de telle religion (la caractéristique est ici une opinion ou une pratique de la personne à un moment donné). Par exemple pages 51 et 52, l'auteur semble regretter que les magistrats désireux d'appliquer la législation antiraciste ne puissent pas condamner pour antisémitisme ceux qui critiquent le sionisme (qui, d'après les dictionnaires, est pourtant une idéologie politique).
Ce livre me semble donc être nuisible aux combats contre le racisme et la xénophobie.
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François Busnel reçoit Patrice Gueniffey sur le plateau de la Grande Librairie. L'auteur, historien, spécialiste de la Révolution française, publie «Napoléon et De Gaulle». À ses côtés, Annick Duraffour évoque «Céline, la race, le Juif», ouvrage coécrit avec Pierre-André Taguieff, également sur le plateau, autour de la figure controverse du célèbre écrivain, auteur du «Voyage au bout de la nuit». Christophe Boltanski publie «La cache», texte autobiographique qui recense souvenirs d'enfance et anecdotes familiales. Dans «Vie de ma voisine», Geneviève Brisac rend hommage à Eugénie Plocki, fille d'un couple de juifs polonais, tués pendant la Seconde Guerre mondiale.
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