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EAN : 9782020536257
90 pages
Seuil (14/01/2002)
3.8/5   74 notes
Résumé :
Je raconte ici l’islam et la civilisation arabe à mes enfants nés musulmans, à tous les enfants quels que soient leur pays, leur origine, leur religion, leur langue et aussi leurs espérances. Ceci n’est surtout pas un prêche, ni un plaidoyer. Je ne cherche pas à convaincre, je raconte le plus objectivement et le plus simplement l’histoire d’un homme devenu prophète, l’histoire aussi d’une religion et d’une civilisation qui a tant apporté à l’humanité.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue être très partagé au terme de cette lecture.

Ce livre fait partie de ce que j'appellerais une "lecture nécessaire". Peu importe les portes ouvertes enfoncées. Peu importe que la lecture soit douloureuse, il est des livres qui doivent être lus.

Je dirais même "à tout âge". Je ne suis plus un enfant, depuis longtemps (même si j'en cultive certains traits...) et j'ai peu appris à la lecture de ce petit opus. Mais cette lecture est salutaire. Elle remet les pendules à l'heure. D'ailleurs, j'ai lu le livre dans sa première édition de 2002, et il est toujours d'actualité, 13 ans plus tard rien n'a changé. Au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, on se relève tout aussi groggy que le 10 septembre 2001. Et Michel Onfray ne dénonçait rien d'autre sur les plateaux de télévision que ces musulmans qui ont une lecture biaisée des textes saints. Ce que Tahar Ben Jelloun effleure par moment.

Ce livre montre qu'on peut parler simplement de choses complexes. Et il montre par la même occasion que les choses, même simplifiées (dans le bon sens du terme) sont loin d'être simples.

Un ouvrage à mettre dans toutes les mains... Alors pourquoi 3 étoiles?

Pour plusieurs raisons. D'abord, on sombre parfois dans un brin de simplisme ou de racolage de mauvais aloi. La liste des mots empruntés à la langue arabe en fin de volume montre qu'on mélange tout et n'importe quoi. Finalement le but du livre est d'expliquer l'islam ou de montrer ce que l'on doit, nous Occidentaux, à la culture arabe. La dette est grande, il faut bien sûr le rappeler, mais cela n'était pas le but du livre au départ.

Ensuite, ce n'est pas l'islam qui est expliqué, c'est l'islam de Tahar Ben Jelloun (OK, avec un comité de lecture, sans doute). C'est différent. Et le livre s'inscrit dans une collection, dans un ensemble. le lire indépendamment, c'est peut-être ne voir qu'une partie des choses. Savoir que Tahar Ben Jelloun a écrit le racisme expliqué aux enfants n'est pas innocent.

Ensuite encore, les "enfants"... je ne sais pas trop ce que c'est. 6, 8, 12, 15 ans... C'est flou et le niveau de complexité des concepts est parfois variable, rendant la lecture difficile. Et soyons honnêtes, seuls les convaincus vont lire le livre de leur propre chef et ils n'y apprendront presque rien. Les sceptiques, les réfractaires, les "intégristes" ne penseront même pas à ouvrir ce livre.

Enfin, c'est sûrement inhérent à la poésie et à ce calme incroyable que déploie Tahar Ben Jelloun, mais on referme le livre en se demandant pourquoi les choses ne fonctionnent pas, puisque c'est si simple après tout quand Tahar Ben Jelloun nous l'écrit. C'est un travers majeur du livre, ce côté bisounours, gentil, "et voilà, il n'y a plus de problème"... A la fin du livre, on s'écrierait presque "mais il faut aller leur dire à ces musulmans, qu'ils se trompent en lisant le Coran à la lettre"... Hélas, ce n'est pas si simple. Entre pensée simple et vulgarisée et pensée réductrice, la ligne est ténue et elle est parfois franchie, je trouve.

Reste que ce livre devrait être lu en classe, afin d'être débattu, discuté, argumenté. Sans stigmatisation, sans pointer les gens du doigt, juste pour replacer l'église, ou la mosquée, au centre du village. Avec d'autres de la série, afin d'offrir une chance aux "enfants" de se mettre à penser. Penser, il n'y a rien de tel pour mettre fin aux obscurantismes, et cela, Tahar Ben Jelloun nous le montre bien.
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L'islam expliqué aux enfants (et à leurs parents) - édition augmentée de 2012, est on ne peut plus d'actualité. Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir l'interprétation de l'auteur sur les événements récents (si tant est qu'une barbarie de ce genre puisse être interprétée).

Le livre se compose de 4 parties inégales : une introduction dans laquelle Tahar Ben Jelloun synthétise ses théories sur les causes d'un amalgame entre islam et terrorisme.

La seconde partie est celle qui est plus particulièrement destinée aux enfants. Mais attention, aux enfants de plus de 10 ans. Car même si les explications sont à leur portée, ils doivent être en âge de penser par eux-mêmes, de comprendre des notions abstraites, d'avoir tout de même un certain vocabulaire. Car Tahar Ben Jelloun s'exprime bien et dans une belle langue écrite (les discours entre l'auteur et son enfant ne sont d'ailleurs pas très réalistes ni naturels, cette forme étant plus un prétexte pédagogique).

La troisième partie, vraiment très intéressante, est composée de plusieurs discours et articles prononcés ou publiés ces dernières années par Tahar Ben Jelloun. Ces textes s'adressent directement aux parents et font toujours référence à l'actualité du moment. Cela nous permet de voir la manière dont sont perçus l'islam et les musulmans depuis 2009. Et l'on constate que leur image ne va pas en s'arrangeant auprès des européens (mais ça, on le savait déjà...).

Enfin, dans sa conclusion, l'auteur marocain revient sur les événements liés au Printemps arabe et sur ses conséquences pour les musulmans du monde.

La 2ème partie nous permet d'apprendre quelques notions essentielles sur l'Islam, sur la pratique de leur religion par les musulmans, sur leur histoire aussi. L'auteur y décrit notamment l'époque arabe des Lumières, du IXe au XIIe siècle, avec le développement des sciences, de la poésie, de la culture, l'amour de la connaissance, la soif d'apprendre. Tahar Ben Jelloun y explique également la différence entre chiites et sunnites (je n'avais jamais réussi à comprendre jusque là), entre une pratique rigoriste et fausse de la religion et une pratique plus raisonnable et ouverte au monde.

Dans la 3ème partie, l'auteur revient beaucoup sur la notion de laïcité, à laquelle il accorde la plus haute importance. Il n'hésite pas à faire part à plusieurs reprises du manque d'humilité des Américains qui, si elle n'explique pas tout, permet de comprendre la façon dont cet état peut être perçu en Extrême-Orient. Enfin, il propose des pistes pour améliorer les relations Orient-Occident, celles-ci ayant toutes comme point commun la lutte contre l'ignorance et la peur.

Cet ouvrage est donc on ne peut plus complet, même s'il est assez court (178 pages). Il permet de faire un tour d'horizon de l'islam et la culture arabe. Il donne à entendre le point de vue d'un arabe-musulman vivant en Europe de manière très respectueuse, très érudite. Il donne envie de se lancer dans la lecture du Coran ou dans des textes plus approfondis. Il donne aussi envie de se procurer des poèmes musulmans. Bref, il donne envie de connaître cette culture qui nous semble si éloignée de nous. Dommage que les lecteurs de ce livre soient très certainement déjà tous des convaincus...

*Challenge Variétés 2015 : "un livre qui ne soit pas de la fiction"*
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Intéressant : on en apprend beaucoup sur l'histoire des Arabes et sur les bons côtés de l'Islam. Mais il y a aussi dans ce livre plusieurs choses qui m'ont dérangée.
- A un moment, il dit que dans l'Islam, tout comme dans le christianisme, une femme ne peut pas entrer dans un lieu saint (église, mosquée) en mini-jupe ou les cheveux dénoués. Mais c'est faux ! A l'église, une femme peut très bien rentrer comme ça (dans la grande majorité des églises).
- L'auteur dit que contrairement aux chrétiens, les musulmans n'ont pas de chef spirituel. C'est vrai pour les catholiques (avec le Pape), mais il n'y a pas que les catholiques parmi les chrétiens ! Les protestants et les évangéliques n'ont pas non plus de chef spirituel (le pasteur est un simple conseiller, comme l'imam).
- L'auteur dit que certaines directives du Coran doivent être abandonnées pour correspondre à notre époque moderne (par exemple la possibilité de polygamie), mais a-t-il le droit de dire cela ? Cela n'engage que lui, car il me semble que la Parole de Dieu est sensée être intemporelle... (sauf erreur de ma part ?)
- P. 72, l'auteur dit : "Aucune religion n'est totalement pacifiste", puis "Dans le Coran, tu trouves beaucoup de versets qui prônent l'amour, (...), et puis tu trouves aussi des versets qui poussent le musulman au combat. (...) La violence existe partout". Puis, il cite les guerres de croisades en exemple. Oui, mais il oublie de préciser que, contrairement à ce qui se passe dans Coran, la violence n'est ni encouragée, ni conseillée, dans la Bible ! Par aucun verset...
Conclusion : l'auteur enjôlive largement les choses sur l'Islam, et minimise les sujets qui fâchent pour faire "passer la pilule"...
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La lecture de de court essai sur l'Islam m'a laissé sur un avis mitigé. Tahar Ben Jelloun l'a écrit en partie en réponse aux attentats du 11 septembre et à la mauvaise opinion croissante des occidentaux et de leurs médias sur les musulmans, parfois vite assimilés au terrorisme. Son intention est louable voire nécessaire mais il tombe souvent dans le piège inverse.


Il faut lire « L'islam expliqué aux enfants » avec un maximum d'esprit critique car l'auteur nous livre sa vision de L'Islam comme une vérité que doit observer « le bon musulman ». S'il veut, à raison, souffler sur la noirceur de l'islamisme et de ses actions violentes, il nous vend au contraire un islam d'une blancheur presque immaculée. Je loue ses bons sentiments mais ils présentent une vision manichéenne qui finit par devenir simpliste. Pour prendre un seul exemple, Tahar Ben Jelloun a tendance a extrêmement édulcoré la violence de l'Islam qu'il soit inscrit dans le Coran ou dans son histoire. Il en parle, mais très brièvement, préférant développer les bons côtés (notamment culturels) apportés par les civilisations musulmanes. Ainsi, les guerres du prophètes et les sanglantes conquêtes qui ont marqué l'expansion de la religion sont presque passées sous silence. Pour parler du Coran, il évoque évoque à peine les sourates et versets les plus intolérants (sur la femme et sur les autres religions), préférant s'attarder sur les positifs.


Ce positionnement et ce manque d'objectivité m'a souvent dérangé dans ma lecture même si je partage en grande partie la vision de son auteur sur l'Islam, sur les politiques des nations arabes et sur la question de la laïcité.


J'ai été dérangé également par la forme du livre et par le public ciblé. Malgré son titre, je vois mal un enfant lire cet ouvrage. Pourtant, la manière qu'a l'auteur de développer son propos à travers un jeu de questions-réponses et en donnant des définitions parfois évidentes est infantilisant tout comme son écriture. S'il était à destination des parents (plus probable), cette écriture est parfois exaspérante même si elle rend son propos très très accessible.


D'ailleurs, un lecteur un minimum averti n'apprendra pas grand chose sur l'Islam. Ce livre s'adresse avant tout au profane. Et pourtant, comme je l'ai dit plus haut, il faut un regard critique pour lire cet ouvrage ; un regard que n'aura pas forcément l'amateur.


Pour toutes ces raisons, j'ai trouvé cet ouvrage de qualité moyenne. Il reste cependant intéressant surtout si on lit l'édition augmentée par plusieurs textes de conférences et d'articles publiés par Tahar Ben Jelloun.
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Une collection destinée aux adolescents toujours didactique et vivante.
Comment est né l'Islam, qui est Mahommed, quels sont les préceptes de la religion, comment cette religion a t-elle conquis une partie de la planète si rapidement à partir du VIIème siècle ?
Une partie passionnante sur l'âge d'or de la civilisation musulmane du IX au XIème siècle, époque où l'arabe est langue de culture, où Bagdad comte un million d'habitants, où les califes construisent des maisons de sagesse, des médersas, où ils s'entourent de traducteurs, mathématiciens, philosophes, savants chinois, indiens, européens. le déclin intervient quand l'Islam cesse de s'ouvrir à l'extérieur.
Aujourd'hui l'Islam est confronté au problème du fondamentalisme quand certains voudraient se cantonner à une interprétation littérale du Coran. L'islam n'est pas détaché de la conduite des hommes dans la cité, de la morale, de l'organisation politique et une modernisation passerait par une séparation du religieux et du politique et par une remise à l'honneur du savoir mentionné dans le Coran "l'enseignement de la science a la valeur d'une prière"
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critiques presse (1)
LeFigaro
12 janvier 2012
L'écrivain souligne comment cette religion, ses principes et ses valeurs ont été détournés et mis au service d'une idéologie fanatique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C'est normal de poser des questions. Il n'y a que les animaux qui ne doutent pas.
- Que veut dire «douter»?
- La foi religieuse est une croyance. Croire, c'est accepter, faire confiance à la parole proposée et lui rester fidèle. Les religions ne supportent le doute ni le rire. Or le doute est le fait de ne pas croire aveuglément, c'est introduire la raison dans ce qui est du domaine de la croyance. Douter, c'est poser des questions et espérer des réponses justes. Or la logique et la croyance ne vont pas ensemble.
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- C'est quoi, scrupules?
- Tu sais comment on appelle le tout petit caillou qui s'introduit dans ta chaussure et te gêne quand tu marches?
- Non. Un petit caillou embêtant?
- On l'appelle "scrupule", parce qu'il est le grain de sable qui empêche l'homme bon de dormir. Il est travaillé par ce quelque chose qui peut être une loi, une règle, un principe. Les gens sans scrupules dorment sans problèmes. Ils ne sont pas gênés par le non-respect des principes.
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Un peu partout dans le monde arabe, on va sortir l'islam des textes, le sortir de son esprit, on va sacrifier sa spiritualité et faire du symbole sacré un drapeau identitaire et idéologique. L'islam n'y est pour rien, ce sont les hommes qui le manipulent pour leurs besoins politiques et qui pensent pouvoir tromper longtemps les peuples par des discours lénifiants. C'est la faillite des idéologies de progrès, l'échec du projet de modernité, le vide laissé par les politiques d'après les indépendances, qui n'ont pas su parler aux populations ni agir de manière cohérente face aux pouvoirs dominants. L'ignorance s'est érigée en culture. Nul besoin de chercher le savoir ailleurs puisque tout est dans la religion. C'est rassurant : Ce discours est dangereux et contredit l'esprit de l'islam qui fait l'éloge du savoir, de la différence et du mélange des cultures.
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Si tu vas dans une librairie en Amérique, par exemple, tu constateras qu'il y a très peu de livres traduits. Une enquête récente a révélé que, sur cent livres publiés par les éditeurs américains, seulement trois étaient traduits. Ce que pensent ou écrivent les autres peuples ne les intéresse pas vraiment.
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Tout en ayant un haut niveau de spiritualité ), l'islamest une religion temporelle il dit comment mener son existence dans le respect des valeurs qu'il défend. C'est cet héritage que les immigrés tentent de transmettre à leur progéniture. Jusque-là, où le processus d'intégration est en panne, qu'un pays comme la France n'a pas de politique d'intégration, les enfants de cette immigration se retrouvent abandonnés à eux-mêmes ou à ceux qui cherchent à les endoctriner, qui tentent de leur donner une identité, une fierté, celle d'être musulman, pas à la manière tranquille des parents, mais l'islam à la solidarité avec tous ceux qui souffrent d'occupation (les Palestiniens) et de répression (les Tchétchènes, les Afghans, etc....)
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