Ils ne veulent pas de moi. Très bien, je n’insiste pas. C’est exactement ça. Je suis incapable d’insister.
Il est infidèle et fragile comme tous les miroirs du monde. Il me livre des révélations qui me font rire et qui me font mal. Il me ment aussi, je le sais, mais je ne peux pas dire quand ni pourquoi.
« Des femmes qui étudieront entre elles et pédaleront en tchador noir pour se rendre au centre culturel de la Vertu et du Voile. Même Buñuel n’aurait pas osé mettre une scène pareille dans un de ses films. » (p. 88)
Dans la tradition shiite, le "sigheh", le mariage temporaire, est en effet considéré comme légal pour une durée allant d'une heure à quatre-vingt-dix-neuf ans. Quatre épouses légitimes pour quatre-vingt-dix-neuf ans et quatre-vingt-dix-neuf conjointes temporaires pour, chacune, disons quatre heures. Qui dit mieux ?
Ce n'est qu'en 2004 que l'âge légal du mariage sera porté de neuf à quinze ans !
Quand on me dit de laisser tomber, je laisse tomber, voilà, et je continue mon chemin. Ils ne veulent pas de moi. Très bien, je n'insiste pas. C'est exactement ça. Je suis incapable d'insister.
Une guitare électrique peut s'avérer aussi dangereuse qu'une chanteuse solo. Si les censeurs cèdent et relâchent leur contrôle , ne serait-ce que d'un epsilon, cet instrument satanique, cet outil d'invasion culturelle ébranlera en une nuit les fondements de toute la culture islamique .
A quoi ressemble t'elle ? Dessine-moi un mouton... Non, dessine-moi des yeux, des yeux dans lesquels tu regardes et tu te noies, des yeux ivres, des yeux sans fard, ne les souligne surtout pas de khôl, ni de mascara, ni de liner. Juste des yeux noirs qui s'étirent. Puis, si tu te sens capable, dessine-moi aussi des lèvres, les plus parfaites, des lèvres charnues, galbées, botoxées non, siliconées surtout pas. Prends le dictionnaire, jette un coup d'oeil sur les adjectifs qu'on associe au mot "lèvres" et mets toi à l'oeuvre. Dans la littérature persane, les belles bouches sont des bourgeons. Inspire-toi du bouton d'une rose ou d'une pivoine et ajoute, en bas des yeux, je te fais confiance pour respecter les proportions, une bouche recourbée, ourlée. J'ai oublié les sourcils. Là excuse-moi, mais il faut que je revienne à nos poètes classiques, les Nemazi, les Hafez, les Djami. Pour eux, les sourcils ne peuvent être que des arcs [...]
Moi, je mens. Ma génération ment. Nous mentons tous. On nous a appris à mentir.
Que fait un miroir quand personne ne s’y regarde ? Peut-être aspire-t-il à la liberté, à l’indépendance ? Peut-être, quelquefois a-t-il envie de se briser ? S’est-il lassé de moi depuis que je m’y regarde ?