Plus on avance dans l'histoire, plus je me dis qu'au final,
Natsuki Takaya est assez cruelle avec son personnage principal. D'une certaine façon cela rend l'histoire passionnante et aussi très riche, mais après avoir lu plusieurs de ses séries, j'ai l'impression, quelque fois, qu'un certain acharnement pèse sur Liselotte. Et encore plus avec ce tome quatre. Il est assez difficile de voir notre jeune héroïne faire autant d'efforts, de sourire continuellement, de vouloir être optimiste encore et encore, et de ne pas vraiment voir la vie lui donner quelque chose en retour. Je sais que cela ne fonctionne pas comme cela, mais nous sommes dans un histoire, et je ne sais pas, les épreuves se succèdent et le positif est au final étouffé. C'est très dur, surtout quand on aime un personnage, de le voir dans ce genre de situation. Et même si le manga a une bonne touche d'humour et de sarcasmes comme je les aime, cette impression d'injustice ne me quitte pas.
J'ai du coup moins été portée par le côté léger que peuvent produire Anna et ses réflexions brutes et franches, ou le duo Yomi et Alto. Même la naïveté et la gentillesse de Hilde n'ont pas apporté assez de bien-être. Je crois que tout vient de l'attitude de Engetsu, sa froideur, son mépris. Et Liselotte continue à sourire, à prendre tout du bon côté. J'apprécie sa foi, son courage dans un certain sens, mais au final, j'aurais envie qu'elle pique une crise, qu'elle se batte vraiment, qu'elle attaque, qu'elle se défende. Elle le fait d'une certaine façon, comme elle l'explique, son choix de vivre et de rester dans ce trou perdu sont ses batailles, sa manière à elle de lutter, mais, encore une fois, ce n'est pas suffisant.
Deux points m'ont par contre beaucoup plu. La présence d'un nouveau personnage, Erwin, pour commencer. Je ne savais pas trop quoi penser de ce personnage lors de sa première apparition, mais rapidement, il a été facile de le considérer comme un allié. Et un allié de poids. Nous ne savons pas grand-chose de lui, mais il apporte un peu d'espoir ainsi qu'un lien avec la capitale et le passé de Liselotte. Il nous révèle aussi beaucoup de choses, positives pour la plupart. J'en viens d'ailleurs au seconde point qui est une exploration plus en détail du passé de notre héroïne. Nous ne savons pas encore tout, mais il y a des zones d'ombre qui commencent à se dissiper. le problème étant que nous ne voyons des faits que du point de vue de Liselotte qui au final n'est pas une actrice majeure des événements tragiques qui ont conduit à son exil. Elle en est la victime. Oui, voilà, elle est une victime. Elle l'était et elle l'ai toujours. Et je crois que c'est cela qui m'embête le plus. Même si tous ces événements forment un tout très bien ficelés et qui me passionnent toujours autant, cette impression ne disparaît pas. Et je sais que
Natsuki Takaya a toujours travaillé sur des héroïnes douces et combatives à leur façon, mais je voudrais voir plus de force aussi.
Bref, un tome toujours aussi bien travaillé, qui nous donne pas mal de révélations tout en nous gardant dans le secret pour certains événements. On sent que l'histoire prend de l'ampleur, que les mailles du filets se resserrent petit à petit, et c'est une bonne chose. le tome cinq m'attend, et j'ai hâte de le lire.