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Nils Ahl (Traducteur)
EAN : 9782290011430
288 pages
J'ai lu (03/02/2009)
4.02/5   599 notes
Résumé :
Ce témoignage est un voyage aux côtés d'un jeune homme aux capacités hors du commun. Comme le héros de Rain Man, Daniel Tammet est un autiste savant, un génie des nombres. Son cerveau lui permet d'effectuer des calculs mentaux faramineux en quelques secondes.

Pour lui, les nombres sont des formes et des couleurs.
Il a ainsi mémorisé les 22 514 premières décimales du nombre pi, un exploit qui a nécessité plus de cinq heures d'énumération en pub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
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Comme beaucoup, j'avais entendu parler de Daniel Tammet, diagnostiqué Asperger, et de ses exploits, mais jamais je n'avais lu de livre de lui. Cette autobiographie, écrite il y a bientôt dix ans, est emplie d'une générosité incroyable. Cet homme est pétri de simplicité et par les mots il a décidé de venir à notre rencontre, de nous parler de lui pour que d'autres personnes du "spectre autistique ", savants ou non, soient mieux comprises et acceptées.

Au fil des pages, des mots et des chiffres qui lui sont chers, Il nous fait part de son long cheminement solitaire, puis de la lente mais certaine transformation qui a eu lieu en lui, sans jamais cesser de souligner que c'est l'amour qui agit toujours comme catalyseur : l'amour inconditionnel de ses parents, puis de tous ses proches, et finalement amis et amants. Ses imperfections deviennent plus qu'attachantes. Il semble rayonner comme un " être d'amour".

Il m'a offert là, avec des mots simples et intelligibles, le tableau coloré de sa personnalité extraordinaire, et il m'a donné envie de le connaître encore plus. Je lirai d'autres livres de lui. Je pense qu' il a beaucoup à nous apprendre, comme beaucoup d'autres ( je songe à Temple Grandin, que je n'ai pas encore lue non plus) ; lui qui est supposé ne pas avoir d'empathie en a probablement plus que beaucoup...

Merci, vous êtes un grand Monsieur .
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Le monde de l'autisme, vu de l'intérieur. Par un jeune homme atteint du « syndrome savant » comme il est défini au Royaume Uni. Autrement dit un autisme de type asperger, à haut potentiel.

Le témoignage ressemble énormément à celui de Josef Schovanec, dans « Je suis à l'est » : même ressenti, mêmes angoisses, contrôlées à coup de ritualisation, mêmes performances hors norme avec les chiffres ou l'apprentissage des langue (Qui peut prétendre apprendre l'espagnol ou le lituanien en une semaine?)

Daniel Mammet se livre simplement, avec sincérité et retrace son itinéraire d'enfant différent. Il sait qu'il était un bébé inconsolable puis un enfant emmuré, et il a fallu la patience d'une famille aimante et tolérante pour qu'il sorte de cette prison personnelle. Bien sûr tout n'est pas simple, et l'angoisse est tapie un peu partout, prête à ressurgir quand on l'y attend le moins, dès que les chemins balisés sont délaissés.

Comme Josef, Daniel est une sorte de célébrité médiatique nationale et même internationale, puisqu'il a participé à des shows télévisés, à but caritatif, à coup de récitations de plus de 22 000 nombres premiers en 5 heures! C'est la visualisation synesthésique des chiffres qui contribue, avec une mémoire hors norme, à la mémorisation de telles suites. En effet Daniel voit les chiffres avec chacun une couleur et une morphologie (grand, mince, tassé…..), à la façon de Rimbaud dans son poème des voyelles.

Le récit est émouvant car authentique, pas de concession à la vérité et pas de stratagème pour se vendre.
C'est le meilleur moyen d'aborder cette pathologie.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le héros de cette biographie étonnante est un homme qui après une crise d'épilepsie développe un syndrome , celui de l'autisme (Asperger).
c'est également un homme qui a un très haut niveau intellectuel dans certains domaines, tels que le nombre notamment, il manie à merveille le fameux nombre Pi (3,14).
Il assimile également de manière exceptionnelle les langues étrangères.
Il se souvient parfaitement de sa petite enfance et en retient de beaux souvenirs qu'il nous transmet ; ceux de ses parents, frères et soeurs, toujours bienveillants malgré sa différence. Il se souvient avoir été entouré de livres, c'était une famille de lecteurs, les ouvrages trainaient partout, il en a bien profité, son potentiel de lecture le lui a permis.
Le plus étonnant, c'est lorsqu'il évoque les nombres et sa manière bien particulière de les aborder, cette méthode n'est pas à la portée de tout le monde, elle lui appartient en propre.
Il retient les nombres qu'il manie avec une grande dextérité car pour lui ce sont des paysages, il voit ces paysages tout en couleur, en grand poète et artiste du nombre, il les trouve très beaux alors que le nombre peut repousser beaucoup de personnes, c'est très singulier pour nous, mais en tout cas cela fonctionne à merveille pour lui et l'aide dans la mémorisation de ceux-ci.
Il aime tant les nombres et a tant de mémoire qu'Il parvient, par exemple, à retenir un nombre incalculable de décimales du nombre Pi, il s'entraine, bien sûr, mais cela relève du mystère et du prodige. Les paysages colorés qu'il construit mentalement l'aident à retenir tous ces éléments.
Il participe ainsi à de nombreux concours qu'il remporte haut la main.
Il fait plus qu'exceller en langue étrangère ; il fait un voyage d'une semaine dans les Balkans, et voilà qu'il assimile la langue (inconnue de lui) d'une manière incroyable, il dit ne jamais prendre de notes, cela ne lui sert à rien, il retient tout. Les personnes qui l'entourent sont époustouflés par sa mémoire prodigieuse.
Malgré ses grandes capacités, Il n'omet pas d'évoquer ses difficultés cependant dans des tâches plus simples du quotidien, comme se concentrer sur certains choses simples au travail, lui demande infiniment plus de temps que la majorité des gens, c'est le pendant de ses facultés évoquées. D'ailleurs avec son compagnon, il me semble, qu'ils ont créée une entreprise en lien avec le web grâce à laquelle l'auteur est moins soumis aux aléas d'un travail plus traditionnel.
L'auteur, évoque les qualités des autistes qui sont d'une grande intégrité, ils sont sincères, fiables, rigoureux et sont un atout au travail.
J'ai un proche qui est enfant autiste, je confirme en tout cas que leurs qualités morales les rendent très attachants.
Malgré les crises et périodes de repli, tout comme l'auteur l'évoque dans son livre. Cela fait partie de leur vie et de leur handicap, on les prend tels qu'ils sont.
L'auteur ne tarde pas d'ailleurs à trouver un compagnon qui l'aime pour ce qu'il est. L'auteur dès son plus jeune âge, ne distingue pas trop sexe féminin et sexe masculin, il suit son instinct, il est plutôt attiré par les personnes du même sexe et s'en porte très bien. Son entourage bienveillant, ne le contrarie pas dans ces inclinations.
C'est un très beau livre qui vaut pour ce témoignage à la fois étonnant, peu commun bien sûr, et émouvant surtout, on s'attache au héros.
Je suis étonnée par certains collègues avec qui j'en ai discuté et qui ont trouvé que l'auteur s'admirait... Je l'ai trouvé personnellement plutôt modeste et humble dans son récit car il met en avant ses forces naturelles mais aussi ses faiblesses.
En tout cas, je le recommande à toute personne curieuse de la psychologie des personnes atypiques telles que Daniel, à ceux qui ont une belle ouverture d'esprit, au curieux aussi qui veulent en apprendre davantage sur les différentes facettes de l'être humain.







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Un livre extraordinaire ! Comme son auteur !
Daniel Tammet, à travers le récit des étapes de sa vie, nous fait partager sa particularité, celle d'un enfant, adolescent puis adulte atteint d'une forme d'autisme que l'on nomme le syndrome d'Asperger.
Il nous explique la manière dont ses pensées s'articulent, dont il perçoit le monde et les personnes qui l'entourent et sa difficulté à entrer en interaction avec les autres dans le respect de codes « relationnels» qu'il ne comprend pas, car il n'est pas possible pour lui de les décrypter, de façon « innée », intuitive.

« Écouter les autres n'est pas facile pour moi. Quand quelqu'un me parle, j'ai souvent le sentiment d'être en train de chercher une station de radio, et une grande partie du discours entre et sort de ma tête comme des parasites. Avec le temps, j'ai appris à en saisir assez pour comprendre de quoi on me parle, mais c'est parfois problématique quand on me pose une question et que je ne l'écoute pas. Celui qui la pose peut parfois s'ennuyer avec moi, ce qui me met mal à l'aise. »

Les mécanismes de sa pensée sont fascinants, car ils nous sont complètement étrangers et lui donnent accès à une capacité d'apprentissage, d'intégration et de classements de données et savoirs qui pourraient nous laisser croire que cet homme qui « fonctionne comme un ordinateur », est aussi insensible et détaché des affects qu'une machine. Or, c'est loin d'être le cas. Cette particularité s'accompagne d'une hypersensibilité qui contraint souvent les autistes Asperger à s'isoler et se retrancher du monde et des autres et qui est source de grande souffrance.

J'ai ressenti ce livre comme un don. C'est plus qu'un récit autobiographique qu'il nous livre, plus que les portes de son esprit qu'il nous ouvre. C'est un don de soi, un pas vers l'autre pour une compréhension, une tolérance mutuelle et l'espoir de susciter chez le lecteur une curiosité, motrice de la découverte et de l'acceptation de l'autre.

J'ai trouvé qu'il se dégageait beaucoup de poésie de ses pensées, structurées par les nombres, les formes et les couleurs. Il faut entendre Daniel Tammet nous parler de la langue qu'il a inventée : le Mänti, pour s'en convaincre.

« Le Mänti existe telle une expression tangible et communicable de mon intimité. Chaque mot, resplendissant dans sa couleur et sa texture, est pour moi comme une oeuvre d'art. Quand je pense ou que je parle en Mänti, c'est comme si j'étais en train de peindre avec des mots. »

Je ne pourrais pas vous livrez toutes les pensées qui se sont bousculées dans mon modeste cerveau à la lecture de ce texte, tout ce que je souhaiterai relevé dans ce que nous livre Daniel Tammet, c'est qu'il nous fait aimer sa différence en plus de la comprendre. On quitte ce livre avec le désir d'en apprendre plus sur cette particularité qui touche un certain nombre d'individus et de découvrir d'autres écrits de l'auteur.
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Ma première approche, très caricaturale, remonte aux années 89-90, la rencontre avec Raymond Babbit. Ray compte les cartes, « pouvoir » très intéressant sur une table de blackjack, et ça, Tom Cruise a bien perçu le potentiel de son nouveau frangin. Rain Man, le syndrome du savant, à l'époque associé à cette époque-là au syndrome d'Asperger. Une minuscule facette de cette « vie » qui a eu au moins le mérite d'évoquer au grand public la notion d'autisme.

Daniel Tammet a ce même profil, capable de te citer les plusieurs milliers de décimales qui composent le nombre pi. Moi, je n'en connais que 5, je sais c'est minable (je suis peut-être autiste mais pas savant). Mais avant tout, dans ce bouquin, il montre sa vie, ses difficultés, surtout pour son entourage, et ses joies, ses amours. En fait, il vit avec ce syndrome comme une personne lambda, comme toi comme moi, il voit simplement les choses de façon différente, une association de couleur, des mots bleus, de la chaleur ou des idées qui s'associent. Très intéressante, cette perception du monde, pour comprendre comment son cerveau fonctionne.

Daniel revient sur son enfance, cette période scolaire incomprise où il parle aux arbres comme d'autres froisseraient les feuilles des arbres pour sentir ce crissement entre les doigts. Il est différent, il s'en est rendu compte rapidement, mais il a pu vivre, devenir quelqu'un de bien, de grand, capable de voyager seul, de vivre des aventures, malgré les craintes de ses proches, et surtout d'aimer. Ce fut donc une belle rencontre à la découverte des autres.
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Il m'est aussi difficile de savoir quand il faut répondre à des assertions qui ne sont pas exactement formulées comme des questions. J'ai tendance à n'accepter que l'information pure, ce qui signifie que j'ai du mal à utiliser le langage dans un contexte social, comme la plupart des gens. Si une personne me dit : "C'est une mauvaise journée", j'ai appris que l'interlocuteur attendait que je lui dise quelque chose comme "Ah, vraiment ?" avant de demander pourquoi c'est une mauvaise journée. J'ai ainsi eu des problèmes en classe quand un professeur pensait que je ne répondais pas, alors qu'en fait je n'avais pas compris qu'on voulait que je donne une réponse. Par exemple, il dit : "Sept fois neuf" en me regardant et bien sûr je sais que la réponse est soixante-trois, mais je ne comprends pas qu'il faut la donner à haute voix. C'est seulement quand le professeur repose sa question de manière explicite : "Combien font sept fois neuf ?" que je vais répondre. Savoir si quelqu'un attend de moi que je réponde à une assertion n'est pas intuitif, et ma capacité à faire certaines choses, comme parler de la pluie ou du beau temps ne m'est venu qu'après beaucoup d'entraînement.
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À la fin de chaque jour, je m'asseyais tout seul sur l'herbe des jardins cloîtrés à l'extérieur de Harborne Hall, je regardais les arbres qui tenaient bon dans la chaleur, dressés dans les couleurs évanescentes du ciel du soir. Je m'absorbais dans mes pensées et dans mes sentiments . J'éprouvais de l'angoisse, bien sûr, à l'idée de ce voyage. Je me demandais également si j'allais ou non donner satisfaction, à ce poste. Mais il y avait autre chose aussi : l'excitation de prendre finalement en charge ma vie et mon destin. Cette pensée-là me coupait le souffle.

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Je me souviens qu'enfant, j'allais très souvent à la bibliothèque locale. Je passais des heures à regarder les livres les uns après les autres, essayant en vain d'en trouver un avec mon nom écrit dessus. Il y avait tant de livres dans cette bibliothèque, et tant de noms différents, qu'il était impossible qu'il n'y en ait pas un avec mon nom. Je n'avais pas compris à l'époque qu'il fallait écrire le livre pour avoir son nom dessus.
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Dans ma chambre, je faisais des piles jusqu'à ce que les livres me cernent de tous côtés. Quand mes parents ouvraient la porte, ils avaient peur de renverser une de ces piles sur moi. S'ils essayaient de reprendre ne serait-ce qu'un livre, j'éclatais en sanglots et je piquais une colère. Toutes les pages de ces livres étaient numérotées et je me sentais heureux, entouré par les nombres, comme enveloppé par une agréable couverture numérique. Longtemps avant d'être capable de lire une ligne de ces livres je pouvais en compter les pages. Et quand je les comptais, mon esprit voyait ces nombres comme autant de mouvements ou de formes colorées.
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Voilà la chose la plus étrange : c'étaient les mêmes aptitudes qui m'avaient tenu à l'écart de mes pairs lorsque j'étais enfant et adolescent, qui m'avaient isolé du reste du monde, qui m'aidaient désormais à communiquer avec d'autres personnes, à l'âge adulte, et à me faire de nouveaux amis.

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Vidéo de Daniel Tammet
Daniel Tammet publie "Fragments de paradis" aux éditions Arènes. Né à Londres dans une famille de neuf enfants et atteint d'un trouble du spectre autistique, il a choisi l'exil pour dépasser sa différence. A la découverte d'autres langues et d'autres cultures il a pu trouver un sens à sa vie. Sur le plateau de la Grande librairie, l'écrivain raconte sa rencontre avec Margaret Atwood et sa conversion à l'âge de 23 ans.
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