AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dixie39


Un livre extraordinaire ! Comme son auteur !
Daniel Tammet, à travers le récit des étapes de sa vie, nous fait partager sa particularité, celle d'un enfant, adolescent puis adulte atteint d'une forme d'autisme que l'on nomme le syndrome d'Asperger.
Il nous explique la manière dont ses pensées s'articulent, dont il perçoit le monde et les personnes qui l'entourent et sa difficulté à entrer en interaction avec les autres dans le respect de codes « relationnels» qu'il ne comprend pas, car il n'est pas possible pour lui de les décrypter, de façon « innée », intuitive.

« Écouter les autres n'est pas facile pour moi. Quand quelqu'un me parle, j'ai souvent le sentiment d'être en train de chercher une station de radio, et une grande partie du discours entre et sort de ma tête comme des parasites. Avec le temps, j'ai appris à en saisir assez pour comprendre de quoi on me parle, mais c'est parfois problématique quand on me pose une question et que je ne l'écoute pas. Celui qui la pose peut parfois s'ennuyer avec moi, ce qui me met mal à l'aise. »

Les mécanismes de sa pensée sont fascinants, car ils nous sont complètement étrangers et lui donnent accès à une capacité d'apprentissage, d'intégration et de classements de données et savoirs qui pourraient nous laisser croire que cet homme qui « fonctionne comme un ordinateur », est aussi insensible et détaché des affects qu'une machine. Or, c'est loin d'être le cas. Cette particularité s'accompagne d'une hypersensibilité qui contraint souvent les autistes Asperger à s'isoler et se retrancher du monde et des autres et qui est source de grande souffrance.

J'ai ressenti ce livre comme un don. C'est plus qu'un récit autobiographique qu'il nous livre, plus que les portes de son esprit qu'il nous ouvre. C'est un don de soi, un pas vers l'autre pour une compréhension, une tolérance mutuelle et l'espoir de susciter chez le lecteur une curiosité, motrice de la découverte et de l'acceptation de l'autre.

J'ai trouvé qu'il se dégageait beaucoup de poésie de ses pensées, structurées par les nombres, les formes et les couleurs. Il faut entendre Daniel Tammet nous parler de la langue qu'il a inventée : le Mänti, pour s'en convaincre.

« Le Mänti existe telle une expression tangible et communicable de mon intimité. Chaque mot, resplendissant dans sa couleur et sa texture, est pour moi comme une oeuvre d'art. Quand je pense ou que je parle en Mänti, c'est comme si j'étais en train de peindre avec des mots. »

Je ne pourrais pas vous livrez toutes les pensées qui se sont bousculées dans mon modeste cerveau à la lecture de ce texte, tout ce que je souhaiterai relevé dans ce que nous livre Daniel Tammet, c'est qu'il nous fait aimer sa différence en plus de la comprendre. On quitte ce livre avec le désir d'en apprendre plus sur cette particularité qui touche un certain nombre d'individus et de découvrir d'autres écrits de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          3920



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}