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Au pied du mont Yatsugatake, le parfum doux du vent de mai enveloppait le petit village d'Hemi. Tomoji trainait pour rentrer de l'école, s'arrêtant ici et là pour admirer l'arc-en-ciel qui reliait par delà les montagnes le ciel et la terre ou pour ramener la vache qui s'était éloignée de la ferme voisine. Elle croise furtivement sur le chemin un jeune homme avec son appareil photo. Elle ne le sait pas encore mais il revient de chez sa grand-mère. Car, tandis qu'elle trainait pour revenir à la maison, au même moment, ce jeune homme, Fumiaki Itô, tout juste âgé de 19 ans, après avoir fait quelques photos des montagnes, est venu rendre visite à sa grand-tante, Kin Uchida, qui se trouve être la grand-mère de Tomoji. D'abord réticente, elle accepte finalement. Dommage que sa petite-fille n'était pas là, elle aurait aimé l'avoir à ses côtes sur la photo.
Tomoji ne le sait pas encore mais elle devra attendre 7 ans avant de rencontrer à nouveau ce beau jeune homme. Une rencontre qui bouleversera leurs vies...

Jirô Taniguchi dresse dans cet album le portrait de Tomiji Uchida, la créatrice d'un temple bouddhiste que le mangaka et sa femme fréquentent régulièrement depuis une trentaine d'années. Il raconte tout d'abord la rencontre manquée avec celui qui sera son époux puis s'attarde sur sa vie, de sa naissance à son mariage. Bien des épreuves jalonneront son enfance. Cette biographie n'est pas inintéressante tant l'auteur s'attarde sur cette époque et ces difficiles conditions de vie. Malheureusement, elle manque parfois de sentiments et d'action même si l'auteur l'a voulu ainsi. Car, comme à son habitude, Taniguchi est dans la contemplation, la délicatesse et le calme. le trait réaliste, tout en finesse et élégance, est en parfaite harmonie avec les émotions qui se dégagent de ce portrait.

Elle, Elle s'appelait Tomoji...
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A la campagne au Japon en 1920, une famille modeste heureuse et tranquille mène une vie simple et frugale au fil des saisons, le destin va en décider autrement. Monsieur Jiro Taniguchi a choisi cette fois une héroïne féminine, inspirée d'un vrai parcours d'une femme créatrice d'un temple bouddhiste de la région de Tokyo.

Voici une petite fille de trois ans, prénommée Tomoji, elle va être confronter très tôt au malheur : son père décède brusquement, sa mère l'abandonne avec son demi-frère, La grand- mère veillera sur elle....nous la regardons grandir, suivre des études de coutière, devenir une femme courageuse et puis viendra le temps du mariage...et le poids des traditions. Parallèlement, nous suivons la vie d'un jeune homme...qui croisera le chemin de Tomoji.

Cette histoire est sublimée par les dessins en noir et blanc épurés, d'une telle finesse ! les planches de couleur qui soulignent les "instants bonheurs" perdus, de cette famille. Les personnages sont touchants, emprunts de délicatesse et de valeurs comme le travail, le respect, il émane comme un "halo" d'amour protecteur permanent, une sollicitude pour les uns et les autres, la bienveillance sont les fils rouge de ce récit. Une vie toute en sobriété heureuse comme dit Pierre Rabhi...

J'ai beaucoup aimé ce portrait subtil et poétique de cette famille traversant des épreuves douloureuses dans une campagne pauvre et rurale, dictée par des traditions ancestrales.





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"Elle s'appelait Tomoji" est un très beau récit malgré la tristesse qui s'en dégage.
Le livre illustre la vie âpre dans le Japon rural du début du 20ème siècle, en même temps qu'il raconte la jeunesse de de Tomoji Uchida, connue pour avoir fondé un temple bouddhiste près de Tokyo. Un engagement spirituel qui peut s'expliquer par son parcours : les êtres chers qu'elle a perdus les uns après les autres dans son enfance, l'éducation que lui a donné sa grand-mère qui a également été un modèle de courage et de dévouement aux autres dans leur petit village, etc.
Mais encore plus que l'histoire émouvant de la jeune Tomoji, ce sont les dessins de Jirô Taniguchi qui m'ont plu. Les lignes épurées confèrent une véritable l'élégance à ses dessins, tant pour les personnages que pour les paysages montagneux qui servent de cadre au récit.
Un très joli moment de lecture...
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Deux adolescents qui se croisent sans vraiment se voir, sans savoir que des années plus tard ils passeront leur vie ensemble et fonderont bien plus qu'une famille…

Des paysages apaisants, des personnages bienveillants et des dessins emprunts de douceur. C'est avec une sensation de plénitude qu'on referme cet album de Jirô Taniguchi.

Une histoire toute simple, des gens de peu mais porteurs de grandes valeurs et n'est-ce pas là l'essentiel ?

Il s'appelait Fumiaki. Elle s'appelait Tomoji.

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Je ne suis absolument pas fan de BD (à part un paquet de super-héros Marvels et tous les albums de Tintin quand j'étais gamin, je suis absolument ignare sur le sujet !). Mais quand on aime la littérature japonaise, même sans être amateur de BD et manga, il paraît qu'on se doit au moins de découvrir Jirô Taniguchi ! J'ai donc découvert là une de ses ultimes productions.

J'ai été frappé par la finesse, la précision du trait, les paysages notamment, sur lequel on devine le travail du maître. C'est aussi, au-delà de l'histoire de Tomoji et de sa famille, une occasion de revisiter l'histoire du Japon des années 1910 à 1930, fin de l'ère Meiji, courte ère Taisho, avec notamment l'épouvantable tremblement de terre du Kanto de 1923, puis Shôwa. Sur l'histoire elle-même, dès l'entame, nous savons que l'auteur va nous conter la rencontre entre la jeune Tomoji Uchida et Fumiaki Ito, un homme de sept ans son aîné. Photographe à la ville, il est venu dans ce coin reculé de campagne montagneuse, pour tirer le portrait de la grand-mère de Tomoji. La mamie aimerait bien que sa petite-fille l'accompagne pour poser...mais Tomoji est en vadrouille dans la campagne, et on ne peut plus l'attendre. Sur le chemin du retour, elle qui n'est encore qu'une enfant va croiser de loin Fumiaki. Ils ne feront vraiment connaissance que des années plus tard, se marieront et vivront heureux. Dans l'intervalle, nous suivons Tomoji, dont la vie durant cette grosse décennie sera faite de dur labeur et de grands malheurs. Après la disparition de son père (dont on comprend, c'est suggéré discrètement qu'il boit un peu trop de saké), sa mère ne se sent pas de taille à entretenir ses 3 enfants (Tomoji a un grand frère, Tôyô, et une petite soeur, Masaji) et retourne à la ville dans sa famille. Dès lors, la mamie, Tôyô et Tomoji vont se serrer les coudes et bosser dur pour vivre dans cet environnement exigeant. Ils n'éviteront pas la mort de la petite Masaji. Tôyô va se marier le premier avec une très belle et gentille femme, mais la grand-mère fatiguée disparaîtra juste avant...Tomoji, elle, à force de courage, réussit à étudier, apprend la couture, et, signe d'expertise, réussit parfaitement à coudre les manches des kimonos ! Elle va finalement obtenir sa juste récompense dans son mariage.

C'est une belle histoire, et pourtant, au-delà des qualités et de l'intérêt du livre signalés plus haut, j'avoue avoir été un peu déçu sur plusieurs points. L'histoire ne présente pas d'originalité, elle est même classique, voire assez naïve. De plus, contrairement a la force du trait, les dialogues sont eux aussi assez peu ambitieux. Enfin, je m'attendais à voir brosser la vie entière de Tomoji, c'est donc une surprise de voir le livre s'arrêter brutalement sur une dernière page du style, à peine caricaturé "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". C'est un parti pris de l'auteur, qui nous explique dans un court entretien en fin d'ouvrage, que Tomoji Uchida est une femme ayant réellement existé, connue pour être fondatrice d'un temple bouddhiste près de Tokyo. L'action et la vie spirituelle de cette femme étant très connues, il a préféré s'en tenir à ses années de jeunesse, en sortant d'une pure biographie. Mais peut-être aussi aurait-il donné une suite, l'homme interrogé en 2014 avait encore une foule de projets, et nous a quittés en 2017 à seulement 70 ans.

Elle s'appelait Tomoji est d'une lecture intéressante et agréable, mais probablement pas au niveau de ce qu'on présente comme des chefs d'oeuvre que serait Quartier lointain ou le Gourmet solitaire. Peut-être pour moi des lectures à venir...via la médiathèque !

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J'ai découvert le travail de Jirô Taniguchi avec la pentalogie le sommet des dieux, ode à l'alpinisme, d'où ma curiosité avec ce manga sur le Japon qui dresse le portrait de Tomoji, qui a réellement existé je ne l'ai su qu'à la fin de ma lecture, une jeune fille qui grandit dans le Japon rural des années 1920.
J'ai trouvé dans ce manga une lecture enrichissante sur le plan culturel, sur la vie quotidienne des japonais ruraux de cette époque.
Tomoji est une personne très attachante, dévouée, dotée d'une grande empathie malgré les nombreuses épreuves très difficiles qu'elle traverse. Elle s'enrichir de ses rencontres et trouve de la force et de la volonté à travers les coups durs.
Et que dire des dessins, avec le sommet des dieux, Taniguchi avait un crayon très mâle, viril dans l'action et l'extrême, dans ce manga, son crayon est délicat, sensible, tout en délicatesse, très touchant.
J'ai eu l'impression de découvrir deux facettes d'un même auteur.
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Cet album a été commandé à Taniguchi par le temple bouddhiste fondé par Uchida Tomojji, pour lui rendre hommage et mieux la faire connaître. Je me demande ce que les commanditaires ont pensé de ce que l'auteur a livré au final.

Je comprends bien que Taniguchi n'ait pas voulu donner dans l'hagiographie. Et qu'il ait choisi de raconter l'histoire de Tomoji avant qu'elle ne fonde ce temple, après tout, pourquoi pas. Mais je ne vois pas très bien en quoi il a traité de son itinéraire spirituel, comme il le dit en interview en fin d'album. L'histoire de Tomoji est à la fois extrêmement (et extrêmement n'est pas un terme exagéré) tire-larmes et d'une banalité sans grand intérêt. Elle perd je ne sais combien de proches année après année, depuis sa plus tendre enfance, puis elle devient couturière, jusqu'à sa rencontre avec un jeune homme qui deviendra son mari. Point final.

Rien de contemplatif, rien de psychologique, rien qui reflète un cheminement spirituel, ni dans l'histoire, ni dans sa mise en forme. Taniguchi n'allait pas à son âge changer radicalement de style (quoiqu'il se soit montré légèrement surprenant dans Les Gardiens du Louvre, mais de façon assez curieuse), on reste donc dans un style, un découpage, un dessin toujours très classiques, toujours aussi minutieux, mais qui n'apportent pas grand-chose. Ce que Taniguchi faisait de mieux de mon point de vue, à savoir traiter de sujets très banals avec un oeil rêveur et contemplatif, a disparu pour faire place à la biographie plate et plus ou moins romancée d'Uchida Tomoji. Mais surtout plate, en fait.

Bien que je n'aie jamais été une fan de Taniguchi, je l'apprécie réellement de temps à autre. Aussi je trouve très dommage qu'un des ses derniers albums, qui comprend 160 pages qui plus est, se révèle aussi creux.
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Avez-vous des auteurs pour lesquels vous êtes certains, quelle que soit l'oeuvre que vous piocherez, qu'elle sera une belle découverte ?

Pour moi, Jirô Taniguchi en fait partie. J'ai toujours autant de plaisir lors de nouvelles lectures, car cet auteur sait allier constance et permanente réinvention.

J'aime retrouver ses dessins et textes de qualité, ses thématiques récurrentes comme l'abandon d'un parent, la vie quotidienne au Japon, des réflexions sur la maladie et la mort, mais je suis toujours impatiente aussi de découvrir les nouvelles pistes qu'il a décidé d'explorer.

Elle s'appelait Tomoji a comme personnage principal une femme, ce qu'il n'avait fait que dans Les années douces et la différence avec cet autre manga est qu'on voit Tomoji grandir, de sa naissance à sa vie d'adulte. Nous ne sommes pas ici dans le Japon urbain mais rural, avec de magnifiques dessins de campagne et des montagnes environnantes. Enfin, Jirô Taniguchi change de période en abordant l'ère Taishô (1912-1926) donc une période bien antérieure à ce qu'il traite habituellement.

C'était un livre sur commande du temple bouddhiste que fréquente son épouse afin de faire connaître sa créatrice, Tomoji Uchida, mais c'est la vie antérieure à cet engagement spirituel qui est traité par Jirô Taniguchi dans Elle s'appelait Tomoji.

Pour les inconditionnels de cet auteur, une oeuvre à découvrir ! Pour ceux qui seraient tentés par une première découverte de Jirô Taniguchi, il y a de grandes chances que vous soyez conquis, mais il est sans doute préférable de commencer par Quartier lointain !

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Jiro Taniguchi est un auteur de manga que j'aime beaucoup et je suis encore une fois conquise par "Elle s'appelait Tomoji". On plonge ici dans les années 20 et l'on fait la connaissance de Tomoji. C'est toute sa jeunesse qui est relatée au fil des pages : sa naissance, l'arrivée de sa petite soeur, la mort de son père.... jusqu'à son mariage.
Sur fond de biographie, on assiste aussi à quelques évènements historiques comme le séisme de 1923.

Les dessins sont comme toujours sublimes et apportent une touche en plus à ce manga qui brille déjà par son scénario. le rythme est lent, et au final, il y a très peu d'action mais pourtant on ne s'ennuie pas une minute. On assiste aux évènements de la vie de Tomoji, on découvre sa vie difficile au coeur de la campagne : les décès, les longues marches pour aller à l'école, les taches ménagères a effectuer.....

Tomoji est un personnage attachant et que l'on suit avec plaisir. C'est une femme déterminée, qui malgré les épreuves, s'en sort très bien. Ce manga est une très belle découverte.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Nous sommes en 1925 au Japon, non loin du Mont Fuji. Comme chaque jour, Tomoji, treize ans, foule ce sol avec bonheur, elle traverse les champs, embrassant avec les yeux le paysage qui s'offre à elle. Cette nature, sa richesse, sa beauté, les montagnes qui se dressent alentours, tout l'émerveille. Un sentiment de plénitude semble envahir la jeune fille... Ce jour-là, une autre personne admire le même tableau. Il a quelques années de plus que Tomoji, il se nomme Fumiaki. Sans le savoir, ils regardent tous deux dans la même direction... le jeune homme immortalisera d'ailleurs ce moment en prenant une photographie. Puis chacun poursuit son chemin, sans se croiser. Leur route sera longue avant de se voir enfin, se découvrir, s'aimer. Une route semée d'embûches et d'instants joyeux.
En dessinant le portrait de Tomoji, Jirô Taniguchi esquisse celui d'un monde rural et d'une époque (les années 1920-1930) ; la rudesse, le labeur, le respect, la bienséance, la pudeur, la délicatesse. Il évoque avec sensibilité l'enfance, l'adolescence et l'éveil du coeur de son personnage. Un personnage qui n'est pas le fruit de son imagination. En effet, Tomoji Uchida est une figure du Japon, créatrice d'un temple célébré aujourd'hui. Temple que sa femme et lui fréquentent depuis des années. À travers ce livre, il rend hommage à cette femme, lui donnant vie à nouveau. Une vie qu'il crée selon son inspiration en regard de l'époque traversée, des événements, des mentalités. le cheminement d'une petite fille devenue femme avec ses joies et ses pertes, ses choix et ses renoncements. L'existence de Tomoji s'écoule tour à tour paisiblement comme un ruisseau et bruyamment tel un torrent. Sa personnalité se forge avec le temps, les souffrances, les abandons, les séparations, le hasard, les rencontres. Taniguchi modèle délicatement celle qui choisira le chemin de la spiritualité.
Un vent romanesque souffle sur ce livre plutôt intimiste. Pas d'action – on pourrait lui reprocher cela mais c'est un parti pris, l'auteur l'explique très bien dans l'entretien qui clôt le livre –. Pas de surprise non plus, la fin est annoncée dès le début. C'est beau, humble et délicat.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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