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EAN : 9782203026179
283 pages
Casterman (14/10/2009)
3.83/5   103 notes
Résumé :
Hikosaburô et Manzô, deux samouraïs exilés aux États-Unis depuis la restauration de Meiji (1868), vivent de leur chasse sur le territoire des Indiens Crow.

Un jour, Hikosaburô porte secours à une Indienne, Running Deer, poursuivie par des chasseurs de prime. Ils sont sauvés in extremis par un groupe de guerriers Oglagla conduits par Crazy Horse. Le chef indien, fasciné par la technique de combat des deux samouraïs, les invite à rejoindre son campement... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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En 1869, une quarantaine de Japonais du Clan Aizu qui dans la guerre civile japonaise avaient pris le parti du shogun quittent Yokohama pour San Francisco... Ainsi finit L Histoire et ainsi démarre l'histoire : Jirô Taniguchi nous racontent les heurs et malheurs d'Hikosaburô et de Manzô deux samouraïs du Clan Aizu qui en portant assistance à la fugitive enceinte Running Deer se retrouvent de fils en aiguille à défendre une nouvelle cause perdue : celle des guerres indiennes ! Mais si dans la Guerre de Boshin* ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres de leurs daïmios, dans les guerres indiennes c'est de leur propre chef qu'ils défendent la cause de la justice en combattant aux côtés des braves Peaux Rouges contre les perfides Visages Pâles. Rejetés avec mépris par les WASP persuadés d'être l'aboutissement de l'humanité mais accueillis à bras ouverts par la tribus des Oglalas qui ne se sont jamais posés ce genre de question, Hikosaburô et Manzô deviennent peu à peu Sky Hawk et Winds Wolf. Et la ploutocratie de Washington qui semble avoir de tout temps privilégié le business à l'humanité bafoue absolument toutes les traités signés** (sauf celui qui a été passé avec les Amérindiens Navajos : c'est un mystère total auquel même les historiens yankees n'ont aucune réponse à offrir) : d'humiliations caractérisée en crimes contre l'humanité (car les États-Unis d'Amérique n'ont jamais été rebuté par les pratiques génocidaires s'il y avait du pognon à se faire), la tension monte pour aboutir à un choc de civilisations voulu et organisé par des élites suprématistes. Lors de la Bataille de Little Big Horn Sky Hawk affronte en combat singulier sa Némésis Big Bear le champion crow collabo avant que le Général George Armstrong Custer et les siens ne se fassent bien justement massacrer jusqu'au dernier (pas de pitié pour ceux qui sans aucune pitié pitié sont devenus des criminels contre l'humanité !)... Ce n'est qu'un baroud d'honneur et le sort des Amérindiens est scellé, mais malgré tout la vie continue...

Jirô Taniguchi le plus européanisé des mangakas que les ignares et/ou suprématistes en matière d'art séquentiel qualifie de fabriquant à la chaîne de japoniaiseries (suivez mon regard ^^) nous offre avec Sky Hawk un western pro-indien d'un peu moins de 300 pages inspiré de "Little Big Man", "Jeremiah Johnson", "Un Homme nommé Cheval", "Danse avec les loups", "Le Dernier des Mohicans" et tutti quanti... L'ensemble est peut-être un peu manichéen voire un peu naïf mais on ne peut lui dénier son immense humanité ! Sur la forme on connaît les immenses qualités et les quelques limitations de l'artiste : c'est très beau et très soigné à tous les niveaux, mais le charadesign clonesque tire un peu l'ensemble vers le bas (dans une oeuvre « littérature blanche » avec moins de 5 personnages ça passe bien, mais dans une fresque épique ça se voit un peu hein ^^).

PS : les mêmes causes produisant les mêmes effets j'ai trouvé pas mal de similitudes avec la séquence western de la saga "Devilman" ^^


* le parti impérial a rallié tous les mécontents de l'ouverture et de la modernisation du Japon, mais après avoir vaincu ses ennemis il a trahi ses alliés avant de mettre en place une politique de modernisation forcée sans aucune ouverture dont la principale victime fut le peuple japonais... C'est donc tout à fait logiquement que le Japon accoucha d'un régime totalitaire et suprématiste dont les élites actuelles sont de plus en plus nostalgiques ! Monde de Merde

** Et dire qu'Emmanuel Macron le président des riches croit encore à l'image de toute une classe politique complètement has been que la France et l'Europe peuvent tirer quelque chose de positif d'un traité avec les Yankees... A ce niveau-là ce n'est plus de la bêtise, c'est de la trahison caractérisée voulue et organisée (c'est bien pour cela que leurs négociations se font à huis-clos sous le sceau du secret, car les peuples se font bien niquer avec la complicité des autorités qui touchent leurs trente deniers sur leurs comptes cachés !)... Monde de Merde
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Ma première visite à la toute nouvelle médiathèque de ma ville fut vraiment fructueuse. Après m'avoir permis de découvrir le travail de Chabouté à travers ses Fables Amères et le Dieu vivant de Comès que je n'avais pas lu, je suis tombé sur un Taniguchi qui m'était totalement inconnu. Bien qu'il traite d'un univers que je n'apprécie que peu, le western, (overdose que je dois à La Dernière Séance de M. Eddy quand j'étais gamin !!...) je me suis laissé tenter.

Deux samouraïs, Hikosaburô et Manzô, vivent dans les montagnes du Wyoming. Un jour, l'un d'eux vient en aide à Running Deer, une indienne qui vient de mettre un enfant au monde, seule, dans les fourrés. Il décide de la conduire dans la cabane qu'il habite. Tout se complique quand deux hommes à la recherche de l'indienne débarquent, avec l'intention de la retrouver, elle et surtout l'or qu'elle leur aurait volé. Tout aurait pu très mal tourner sans l'intervention d'un groupe d'indien Oglala avec à sa tête un certain Crazy Horse. Nos deux samouraïs vont devenir Sky Hawk et Winds Wolf…

Voilà pour le point de départ d'une histoire d'une grande richesse qui mêle petite et grande histoire, réalité et fiction, personnages ayant existés et protagonistes inventés de toute part. A partir de faits réels, les premiers migrants japonais parti de Yokohama pour San Francisco, l'auteur nous livre un récit d'une grande richesse grâce notamment au mélange entre les deux cultures, japonaises et indiennes et surtout grâce à des valeurs communes comme l'honnêteté et la loyauté ou encore le respect des traditions. C'est toujours très finement amené sans alourdir la trame principale. On en apprend également beaucoup sur l'histoire des indiens et leur affrontement avec les troupes américaines et leurs fameuses tuniques bleues. La vérité historique n'est jamais bien loin, l'ensemble est rythmé, sans temps mort. Amitiés virils, amours impossibles, drames, combats, rancunes et vengeances, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un excellent moment. Et pourtant, comme je vous le disais en préambule, ce n'était pas gagné d'avance.

Plus que le destin d'un seul homme, c'est le destin de tout un peuple qui nous est ici évoqué.

Un excellent moment donc car même si ce n'est pas du grand Taniguchi, c'est du très bon Taniguchi.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Comment émettre une critique pertinente quand on est novice en matière de manga ? Ce que je peux dire par contre, c'est que j'ai aimé : l'histoire est simple mais s'appuie sur des personnages et des faits historiques, on retrouve ainsi Crazy Horse, Sitting Bull, le général Custer, la bataille de Little Big Horn. Les graphismes sont magnifiques, certaines planches, particulièrement les paysages en début et fin de chapitres sont de véritables tableaux. Les scènes de combat ou animales sont aussi très réussies.
La lecture dans le sens original ajoute à l'exotisme et on se plie très vite à la discipline. Il est un peu plus perturbant de lire les pages de droite à gauche que de tourner les pages "à l'envers ". Belle découverte.
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Ca fait longtemps que je n'avais plus lu d'oeuvre de Tanigushi et je suis un peu passée à côté.
Deux anciens samouraïs arrivés aux USA sont "adoptés" par une tribu de Sioux Oglala dirigés par le fameux Crazy Horse.
Acceptés aux rangs des guerriers, ils vont lutter contre les Blancs qui pratiquent un long travail de sape pour contraindre les Indiens à se confiner dans des réserves gérées par l'Etat.
J'ai trouvé ça assez froid et les données didactiques visant à donner des informations historiques figent le récit.
Je trouve que le travail de Tanigushi fait toujours mouche dans des récits plutôt contemplatifs ou familiaux. Je trouve sont trait moins adapté aux récits d'action.
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Au premier abord, ce manga surprend par son sujet mais quand j'ai vu l'auteur, je me suis dit pourquoi pas ? En effet, le talent de Jiro Taniguchi réussi le challenge de marier une histoire du genre western avec le manga. Malgré un début d'histoire un peu improbable (les aventures de deux samouraïs dans l'Ouest américain), je me suis cependant laissée rapidement emporter par le récit. Ce dernier se base sur une importante recherche documentaire qui donne une réalité historique au récit en mêlant avec justesse personnages historiques et imaginaires. Cependant, l'auteur n'arrive pas à se détacher de la dichotomie Bon (Indiens/Japonais) et Mauvais (Blancs/Crows). Il a aussi parfois un discours trop scolaire dans la narration des faits historiques qui auraient gagné à être moins figé. L'histoire nous transporte en territoire indien, dans le Wyoming et le Dakota du Nord, où vivent encore en liberté les groupes de cheyennes, de sioux ou de crows malgré l'avancée des Blancs et du chemin de fer, la ruée vers l'or et le massacre en masse des bisons. Hikosaburo et Manzo sont deux samouraïs exilés depuis la restauration de Meiji (1868) aux États-Unis qui, après une tentative infructueuse de chercheurs d'or, vivent de la chasse en territoire crow. Après avoir sauvé une indienne, Running Deer, Hikosaburo et Manzo se retrouvent en contact avec des guerriers oglalas dont le chef n'est autre que Crazy Horse. Fortement impressionné par leur technique de combat, il leur propose de se joindre à eux pour leur enseigner le jujitsu. Visionnaire et idéaliste, Crazy Horse y voit en effet un nouveau moyen de défense contre les Blancs. Les deux guerriers vont s'intégrer rapidement jusqu'à prendre un nom indien. Au fil des pages, le lecteur se rend compte que les indiens et les samouraïs se révèlent peu différents dans leur mode de pensée, leur concept de justice, de vie et de mort. Bushido japonais et code d'honneur indien ne font qu'un. La précision du dessin de Jiro Taniguchi et la division des cases dans les scènes de combat et plus particulièrement les scènes de tir à l'arc rend compte du mouvement réel du geste de l'archer et du tracé de la flèche jusqu'à sa cible. On a vraiment l'impression de le vivre. Les scènes de violence qui dénoncent le génocide dont sont victimes les indiens sont surprenantes chez un auteur comme Jiro Taniguchi. Elles sont d'ailleurs un peu trop forcées et peu naturelles notamment dans la représentation des membres démembrés... Si l'ambiance western, évoquant les films du même genre, est bien rendu dans les scènes de bivouac ou de campement, dans les vues dépaysantes d'une nature sauvage à perte de vue et dans les attaques, il est à regretter que le style graphique de Taniguchi, très parlant dans les scènes intimistes, n'est pas été exploité dans la relation entre Hikosaburo alias Sky Hawk et Running Deer. Cependant, ce manga m'apparaît comme une bonne approche des derniers moments de liberté des Indiens des Plaines avant leur mise en réserve. Enfin, la bataille de Little Big Horn, dernière victoire des Indiens sur l'armée, et conclusion du récit, est bien rendue tant du point vue des faits historiques que graphiquement.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Pour nous, les Black Hills sont un lieu hors du commun. Avec des lacs transparents dont on entend chanter les eaux. Des vallées où l'on peut se réfugier pour se protéger des tempêtes. Où poussent les arbres qui serviront à construire nos tipis, et les plantes qui nous soignent. Si nous perdions cette terre sacrée, ce serait une catastrophe. Nous perdrions ce qui nous guide sur le chemin de la vie.
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- Demain, on part à la chasse au bison. tu viens avec nous, Hiko ?
- Le bison ?
- Oui. Le bison, c'est tout pour nous. Sa viande, ses os, sa peau. Sans lui, on ne pourrait pas survivre. Notre terre mère...nous en a fait don comme notre principale nourriture.
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Où que nous soyons notre destin semble être de nous battre.
Comme eux...
Les Indiens aussi doivent se défendre pour survivre.
C'est absurde... mais s'ils ne résistent pas, ils seront anéantis.
Je pense qu'il ne faut pas détruire leur mode de vie. Je pense qu'on ne peut pas les laisser se faire dépouiller de cette belle terre. Sinon cela voudrait dire que la justice n'existe pas.
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J'ai compris que les chasseurs blancs étaient tout près. Et qu'ils allaient bientôt venir chasser les bisons sur nos terres.
Le sol était couvert de squelettes de bisons. J'en tremble encore. Mon coeur s'est durci comme une pierre.
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Le nombre de bisons tués par le gouvernement américain en vue de faire pression sur les Indiens s’élève, entre 1872 et 1874, à trois millions sept cent mille têtes.
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