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EAN : 9782742771455
452 pages
Actes Sud (15/11/2007)
4.25/5   6 notes
Résumé :

A travers les mésaventures nonchalantes d’Hayri Irdal, premier antihéros à la Oblomov de la littérature turque, Ahmet Hamdi Tanpinar évoque le passage de l’ancien au nouveau d’une société bouleversée de fond en comble avec une ironie souveraine.

Hayri Irdal, le personnage principal de ce livre est l’un des premiers antihéros de la littérature turque. Il traverse ici la fin de l’Empire Ottoman et les premières années de la République comme un s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'agit là d'une oeuvre magistrale, d'un grand classique de la littérature turque du XXe siècle. A travers les infortunes du narrateur, Hayri Irdal – considéré comme le premier antihéros de cette littérature – par ses multiples échecs culminant dans la liquidation de L'Institut de remise à l'heure des montres et des pendules, énorme imposture bureaucratique dont il fut cofondateur contre son gré et l'un des principaux artisans, le surgissement de la modernité est relaté avec autant de cynisme que d'ironique goût de l'absurde. Tous les personnages, les circonstances et les narrations sont en effet empreintes d'autant de fantasmagorie absurde – qui n'est pas sans me faire penser au Maître et Marguerite de Boulgakov – que d'une savante valeur symbolique, dont la métaphore de l'heure et de la « remise à l'heure » n'est que l'aspect le plus évident.
La vision de ce passage de l'ancien au nouveau est profondément pessimiste, autant que l'est Hayri Irdal dans son désenchantement, son doux scepticisme, ses doutes devant ses éternelles insuffisances : il s'agit en substance du remplacement de vieux mensonges par de nouvelles tromperies, les anciens étant cependant ô combien plus innocents !
De l'ancien nous trouvons en effet un noble seigneur décadent aux faux fastes, un anachorète opiomane sans doute un escroc, un apothicaire (grec) féru d'alchimie, et surtout une pendule, la Bienheureuse, héritage matériel d'un voeux pieux non accompli à travers les générations. Puis une fausse folie et un mauvais interprète des théories freudiennes mal comprises et pire exportées.
Le seuil des temps est symbolisé par le décès de la première épouse, la fin de l'innocence, en quelque sorte, au vu de la personnalité de celle qui lui succèdera et des métamorphoses de ceux qui survivent à l'instar de la vieille tante. S'ensuivra une cour des miracles de la modernité représentée par un café et enfin, de là surviendra l'Homme nouveau – Halit le Régulateur –, le concepteur d'une bureaucratie qui trouvera d'elle-même et en elle-même les raisons de son existence et ses propres fonctions, à condition que l'on ne cesse d'en parler et qu'elle symbolise tout ce qu'il y a de plus moderne au monde – une nouvelle conception du temps et de sa valeur.
Mais tout cela s'écroule aussi, au moment-même où les rôles s'inversent : où l'antihéros comprend et justifie alors que le manipulateur se retrouve précipité dans le doute.
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Hayri Irdal qui est le personnage principal de ce roman nous fait le récit de sa vie. Issu d'une famille ruinée par une lubie de son grand-père d'édifier une mosquée, lubie poursuivie également pendant toute son existence par son père, il suit une scolarité chaotique, à laquelle il préfère la fréquentation d'individus loufoques, passant leur temps à chercher des trésors chimériques ou à tenter la fabrication de l'or comme les alchimistes du moyen-âge. Il finit par faire un apprentissage chez un horloger, les montres, horloges et autres pendules devant être la passion de sa vie. Il mène une vie précaire, remplie d'incidents cocasses et de rencontres surréalistes, de déboires et d'avanies, jusqu'au jour où Halit le Régulateur entre dans sa vie. Ils fondent ensemble le fameux Institut de remise à l'heure des montres et des pendules, dont les fonctions et les attributions sont plus que floues, mais qui emploie un personnel important et qui génère un revenu intéressant pour ses fondateurs assurant enfin à Hayri Irdal une assise sociale, une reconnaissance au sein de sa famille.


Un très bon et surprenant roman, dans lequel l'auteur nous donne à voir un univers décalé et poétique, rempli de personnages étranges et attachants, chasseur de trésors, spirites, passionnés de psychanalyse et autres farfelus. C'est cocasse, parfois très drôle, comme la scène où la riche tante à héritage ressuscite car l'enterrement offert par la famille est vraiment trop minable. J'ai toutefois trouvé la deuxième partie du roman consacrée au fameux Institut un peu moins réussie, manquant un peu de folie attendue. Cette réserve mis à part, j'ai passé un excellent moment de lecture et j'ai découvert un auteur que je ne connaissais pas avec beaucoup de plaisir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vous êtes malade. Depuis la découverte de la psychanalyse, tout le monde est un peu malade.
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- Mais docteur, je ne souffre de rien.. Pour l'amour de Dieu... Je vous l'ai dit.
Ses yeux s'étaient de nouveau plantés dans les miens. Il me coupa la parole de sa voix la plus décidée:
- Vous êtes malade. Depuis la découverte de la psychanalyse, tout le monde est un peu malade.
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Comment peut-on raconter ses malheurs et souffrances aux autres? Les étoiles peuvent se parler mais les hommes ne communiquent pas.
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Tout le monde est plongé dans ses rêves et vit dans un autre monde.
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Son amour de la vie jaillissait de tous ses pores, tel un champs de céréales très fertile.
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