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EAN : 9782203399280
63 pages
Casterman (20/11/2001)
4.06/5   80 notes
Résumé :
Cela commence comme une intrigue lovecraftienne, avec des navires qui disparaissent dans la banquise. Jérôme Plumier, rescapé d'un naufrage, rentre en France pour assister à l'enterrement de son oncle. Héritier de celui-ci, il découvre ses étranges expériences qui l'inciteront à repartir vers les pôles. Magnifiquement illustré, 'Le démon des glaces' offre une histoire à la logique bousculée, fantastique et captivante.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« le démon des glaces », paru en 74, est une oeuvre de jeunesse dans la prolifique carrière de Tardi. Nombre d'auteurs auraient aimé avoir des débuts aussi brillants. « le démon des glaces » est un petit bijou steampunk où le talent de Tardi éclate déjà à chaque page.

C'est un superbe hommage à Jules Verne que propose Tardi avec « le démon des glaces ». L'histoire très divertissante et bien menée fait la part belle aux savants déments et aux inventions folles et réserve son lot de surprises. Je ne veux pas trop en dire pour laisser le plaisir de la découverte.

Visuellement, c'est vraiment superbe. J'ai adoré cet hommage aux gravures qui illustraient les romans de Verne publiés par Hetzel. Ce graphisme se marie à merveille avec le style de Tardi. le découpage et la mise en page sont très bons, chaque planche est un régal pour les yeux.

Si vous ne connaissez pas ce « démon des glaces », je vous conseille vivement de découvrir cette splendide B.D qu'il serait dommage de considérer seulement comme un brouillon d'Adèle Blanc-Sec. « le démon des glaces » est une oeuvre à part entière qui mérite largement le détour.
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Ce roman graphique est un régal pour les yeux avec un texte tout aussi captivant. Les passionnés de Jules Verne et du genre steampunk sont aux anges. Il faut lire cet album plusieurs fois tant de détails et de références à d'autres romanciers ou histoires sont multiples. Tardi excelle dans le graphisme et le style. On imagine par certains dessins la naissance de la future Adèle Blanc-Sec. L'histoire de savants démoniaques et de leurs invention est à la fois fantastique et pleine de créativité ...
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Attention : ceci n'est pas un avis consensuel ! Ames sensibles s'abstenir car je n'épargne personne (ou presque) !!! C'est totalement subjectif et presque corrosif de ma part.

J'ai été réellement très surpris de voir que Jules Verne ne fait pas que des émules. Certains qualifient volontiers les romans d'anticipation de Jules Verne de lectures soporifiques ! sic !... C'est la première fois que j'entends cela et je ne peux pas décemment laisser passer cela. Maintenant, je respecte le fait qu'on n'aime pas Jules Verne et donc indirectement "le démon des glaces" mais je souhaite apporter une réponse pour dire que je ne suis pas du tout d'accord sans faire pour autant l'apologie de Jules Verne.

L'oeuvre de Jules Verne a été très populaire en se répandant à travers le monde. de nos jours, il est encore le deuxième auteur au monde le plus traduit après Agatha Christie. Rejeter Jules Verne, c'est comme faire une croix sur tout un genre fantastique ; c'est renier la science-fiction. Tout le monde a lu Jules Verne et a éprouvé cette prodigieuse puissance de faire rêver. Conquérir, explorer, annexer à la connaissance les choses qui ne le sont pas encore, aller où on n'est jamais allé...

Il a laissé derrière lui un héritage créatif d'une extraordinaire richesse. Ainsi bon nombre d'auteurs se sont inspirés de ses voyages qui ont fait la renommée de cet auteur de génie. En réalisant le démon des glaces, Tardi rend un vibrant hommage à ce génie littéraire. C'est également un hommage au XIX ème siècle avec un traitement parodique et non dénué d'humour.

Le format du démon des glaces est le plus grand que j'ai jamais lu pour une bd. Cela permet de donner une démesure au dessin de Tardi avec une mise en page très recherchée. Bon, je dois avouer que ce n'est guère pratique à posséder. Ma bibliothécaire ne savait pas où le ranger. J'ai appris qu'il s'agissait là d'une réédition pour corriger le tir après l'avoir imprimé à l'origine sur un format très petit.

Le scénario nous réserve bien des surprises en allant au-delà des sentiers battus. le démon des glaces offre une histoire à la logique bousculée, fantastique et captivante. L'auteur reprend d'ailleurs un de ses thèmes favoris : la monstruosité humaine menant à la destruction de l'espèce.

Nous avons droit à des navires qui disparaissent mystérieusement de la banquise. Tout comme dans l'oeuvre de Jules Verne, il y a derrière l'implication de savants fous. Il est vrai qu'au final, le récit apparaît comme décalé avec une histoire farfelue et des retournements inattendus. L'effet de surprise sera de taille pour le lecteur. L'absence d'explication dans la motivation du jeune héros sera peut-être sujette à caution.

Quoiqu'il en soit, avec cette logique bousculée, nous avons une richesse narrative et graphique qui prouve encore une fois le talent irréfutable de Tardi. Il y a tout d'abord une belle exploitation du noir et blanc avec un effet de gravure du plus bel effet. On ne pourra pas lui reprocher un manque de lisibilité.
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Paru en 1974, « le Démon des glaces » est le troisième album BD signé Jacques Tardi. Il préfigure l'univers fou-fou-fou et décalé d'Adèle Blanc-Sec dont le premier épisode ne sortira en librairie que deux ans plus tard. Tout Adèle est en gestation dans la présente BD ; il n'y manque qu'une héroïne de papier. On y trouve ainsi : l'intérêt récurrent de l'auteur pour les XIXème siècle finissant et XXème débutant, pour les scénarii foutraques et débridés (proches des romans-feuilletons de la Belle Epoque), pour les savants fous et les monstres qu'il ne cessera de mettre en scène. le principal intérêt de la BD réside dans un graphisme de toute beauté. Peut-être est-ce même la meilleure réalisation picturale de Tardi ? Celle, en tout cas, où il a apporté le plus grand soin aux moindres détails.

Inutile ici d'amorcer l'intrigue par quelques mots d'introduction. le pitch est proche de celui de « 20.000 lieues sous les mers » dont on connait tous l'essentiel (certains lecteurs évoquent aussi « le Sphinx des glaces » que je n'ai pas lu). On trouve dans la BD signée par Tardi un simili Nautilus, deux clones de Nemo et un héros candide, ébahi et étonné, ouvert à tout ce qu'il découvre ... L'oeuvre s'affiche donc délibérément comme un hommage à Jules Verne. En outre, on y trouve la même approche graphique que celle embarquée dans les illustrations Hetzel des mythiques « Voyages extraordinaires ». Certaines vignettes se font les échos de l'idéal scientifique vernien ; de pleines images sont consacrées à des machineries typées Seconde Révolution Industrielle. Est-ce du Steampunk d'un âge où le terme n'était pas encore inventé ? Je ne me pose même pas la question ; à mon sens l'atmosphère est tout simplement nostalgiquement vernienne. On peut également évoquer un cousinage avec « l'Aiguille Creuse » de Maurice Leblanc là où un inattendu repaire secret …

« le Démon des glaces » offre un de ces scénarii foutraques et débridés dont Tardi a le secret, qu'il affectionnera tout particulièrement au sein des Adèle Blanc-Sec à venir. Cette manière m'a toujours donné l'impression, sans doute personnelle et injustifiée, d'avoir été construit sans plans préétablis, d'avancer sur la seule inspiration de l'instant et d'offrir aux récits une finalité brouillonne. S'y ajoute l'esprit avant-gardiste de la BD de l'époque qui se cherchait des échappées aventureuses et novatrices, se prêtait à l'expérimentation. L'épilogue de « le Démon des glaces » est faiblard, sa fin ouverte ne convainc pas ; Tardi y reviendra dans « Momies en folie », le 4ème tome des « Aventures d'Adèle Blanc-Sec », en y greffant une conclusion convaincante et définitive (mais néanmoins délirante). J'avoue trouver ici une faiblesse chez Tardi qui ne sera jamais aussi bon qu'accompagné par un scénariste ou quand, adaptant au cordeau une oeuvre romanesque préexistante, il se trouve des limites entre lesquelles évoluer sans déborder. Reste que je me suis laissé porter par le récit, n'y cherchant pas nécessairement une crédibilité qui, je le savais, ne viendrait pas. le divertissement apporté par l'intrigue de « le Démon des glaces » est là, et c'est l'essentiel ; on y plonge souriant, on en ressort heureux.

Le dessin, c'est autre chose. Il est magique. Vraiment. On laisse trainer des regards admiratifs de vignette en vignette, on y revient par crainte d'être passé à côté du « détail qui tue » ; arrêts sur images (mais comment s'y prend t'il ?). Un an de travail, parait t'il ? Je veux bien le croire. Tardi mêle le style Hetzel complexe et dense des décors en background et ses propres tics graphiques appliqués aux visages où tout est dans la simplification :
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Nez patates ou croqués en angles aigus brefs et acérés ; faciès de craie où se nichent des bouches simplifiées dans les expressions qu'elles cherchent à rendre, yeux punctiformes ou en boutons de bottines où se nichent des regards surpris, étonnés, ébahis, haineux, empreints de terreur ou de folie.

Horizontalités glacées de l'Océan Polaire Arctique, de la banquise enneigée à gros flocons. Verticalités déchiquetées des icebergs à la dérive, de la mature pris dans la glace des navires à voiles (et à vapeur). Ours, morses, méga-pieuvre des profondeurs. Aurores boréales. Horizons crépusculaires ou noyés dans l'éternelle nuit du pole.

Cimetière de Montparnasse sous la pluie, stèles grisâtres, parapluies, redingotes et chapeaux-melon. Immense verrière de gare ferroviaire, locomotives à vapeur en attente, Paris-Brest filant dans le sillage de son panache de fumée. Ports et marins bretons en cartes postales d'antan.

N&B exclusif. Hachurages fins et serrés, millimétrés, effet carte à gratter. Tous les trucs de chez Hetzel sont convoqués et restitués. Il nous semble avoir rendez-vous avec nos yeux d'antan portés sur Gustave Doré (par exemple). L'oeuvre finale s'admire dans ses mises en pages recherchées et inspirées, dans le soin méticuleux apporté au moindre détail.

Bref : une belle réussite graphique et un léger bémol concernant le scénario (mais ce n'est que personnel tant je suis conscient qu'il fait partie du charme inhérent à Tardi dans certaines de ses oeuvres)

PS : le goût potache de l'auteur pour les patronymes datés et biscornus est déjà présent. Jérôme Plumier, Louis-Ferdinand Chapoutier, Simone Pouffiot, Carlo Gelati. Cette particularité deviendra constante réitérée sur le fil de tous les Adèle Blanc-Sec à venir (presque une marque de fabrique, un passage obligatoire où le lecteur serait désolé de ne pas avoir été convié).

Lien : https://laconvergenceparalle..
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Le coeur empli d'une sourde angoisse !


Parue en 1974, après ‘Adieu Brindavoine + La fleur au fusil' et juste avant ‘La véritable histoire du soldat inconnu + La bascule à Charlot', ‘Le démon des glaces' est la première oeuvre de Tardi à véritablement mériter ce titre : contrairement aux récits publiés dans les deux autres albums de la même année et qui relèvent surtout de la BD sans queue ni tête, cet album-ci, qui se veut un hommage à Jules Verne, et que Tardi a dessiné, pour cette raison, dans l'esprit dans lequel furent réalisées les illustrations de l'édition originale Hetzel des romans de l'immense Jules Verne, est un passionnant roman-feuilleton situé dans une ambiance Belle-Epoque (nous sommes en 1889) délirante et foisonnante.


En plein océan arctique, les passagers de ‘L'Anjou' voient brusquement apparaître un iceberg coiffé d'un bateau à voiles dont tous les membres de l'équipage sont encore à bord, mais ont été mystérieusement statufiés. Peu de temps après et alors que huit passagers de ‘L'Anjou' explorent le bateau en question, le leur explose et coule, entraînant tous les autres passagers dans la mort. Jérôme Plumier, un étudiant en médecine, et les autres survivants sont recueillis un peu plus tard par un navire hollandais de passage. Ayant appris, à son retour à Paris, que son oncle, un inventeur auquel il avait voulu demander son avis sur cette histoire, était décédé, Jérôme Plumier décide de rejoindre l'expédition scientifique montée par le gouvernement pour essayer d'éclaircir la disparition en seulement six mois de huit bateaux à ce même endroit de l'océan arctique…


En 58 pages d'un magnifique noir et blanc digne des gravures d'antan, Jacques Tardi nous entraîne dans une histoire de savants fous comme il les aime, et qui s'inspire très largement de ‘Vingt-mille lieues sous les mers', au travers de superbes planches découpées en fort belles vignettes assemblées de manière absolument originale : une certaine BD, dont nous avons aujourd'hui l'habitude, naissait alors et le résultat est tout simplement beau à regarder.


Si vous aimez Tardi et que cette oeuvre de jeunesse vous a échappé, n'hésitez pas : ‘Le démon des glaces' est une formidable BD d'anthologie !
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critiques presse (1)
Chro
15 juillet 2014
C’est toute la vision de Tardi, qui avance masquée derrière un récit et un dessin faussement révérencieux, pour mieux dénoncer le mensonge embusqué sous les apparences : la libération d’une révolution technique n’est que la portion émergée de l’iceberg, qui cache en fait la continuation de l’asservissement des siècles précédents.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En somme, les méchants triomphent. Mais soyons rassurés, de tels individus n'existent pas, n'existeront jamais et de semblables inventions sont irréalisables. De plus, l'homme a à cœur de mettre ses connaissances et la science au service du bien. Bien entendu, il ne saurait les employer à des fins destructrices. Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! ....
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Ce sont de gigantesques montagnes de glace qui accompagnent le bateau, d'inquiétants convoyeurs qui semblent attendre un signal imprévisible pour harponner le navire. La menace de leur présence pèse sur tout l'équipage.
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En effet, fiché au sommet d'un gigantesque iceberg, prisonnier des glaces, ses voiles en lambeaux, un étrange vaisseau dérive sur son socle flottant ...
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L'imbécile réfléchit uniquement quand il s'observe dans une glace.
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Vidéo de Jacques Tardi
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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