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EAN : 9782021313659
176 pages
Seuil (18/08/2016)
3.12/5   56 notes
Résumé :
Décembre 2014. Depuis plusieurs semaines, la narratrice sait qu’elle va devoir vendre la maison de son enfance. Lieu des origines et de l’ancrage, de la mémoire familiale et de sa propre mémoire. Face à ce chagrin intime, écrire un livre lui semble la seule chose encore possible : trouver les mots pour, peut-être, sauver un peu de la maison avant qu’elle ne disparaisse de sa vie, lui restituer une part d’éternité. Janvier 2015. La vague d’attentats qui frappe la Fra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 56 notes
Ce livre conte le récit paradoxal et singulier d'une année 2015 absolument singulière pour la narratrice :

En decembre 2014, elle sait qu'elle va devoir vendre la maison de son enfance, janvier 2015, une vague d'attentats frappe la France, enfin : contrepoint insensé, prometteur........tout au long de ces mois, elle a porté un enfant et l'a mis au monde......

Les chapitres alternent : ceux qui évoquent le massacre recèlent en phrases longues aux mots plusieurs fois répétés" le vertige",la perte que l'on ressent, l'empreinte "sanglante" de la dépossession brutale de son mode intime, "dispersion"," déflagration", "trou sans fond dans lequel je tombe", angoisse, sentiment de fissuration face à l'indicible........

Ces attaques font éclater une bulle protectrice dont la narratrice n'avait pas conscience .

Les chapitres qui content sa famille permettent de perpétuer la mémoire de sa chére maison méditerranéenne: "la Cybèle " , les grandes tablées, l'harmonie des jours heureux, les parfums , les couleurs, les discussions très tard dans la nuit douce, en phrases-tableaux, la luminosité, les fragrances du parfum maternel , le magnolia et les bougainvillées, le ciel rouge embrasé et l'immensité bleue , les citronniers et les mandariniers .........

Dans la troisième partie et le paradoxe de donner la vie dans un monde en ruines," l'imprévisible
était entré dans nos vies ", l'auteur tente d'exprimer à quel point les frontières entre dehors et le "monde "et le "dedans" , le refuge de sa maison sont devenues poreuses, la question du refuge intérieur , les lieux d'ancrage où l'on éprouve un sentiment de sécurité.
A l'aide de cette écriture ciselée, sensible, juste, profonde, elle nous oblige à réfléchir intimement à la complexité des réactions face à l'indicible.

Comment anéantir ses douleurs?
Comment les faire taire?
Comment se reconstruire ?
Ce roman pose question, restitue une part de notre histoire récente et résonne en nous sans sensationnel ni pathos.
L'auteur cherche à se retrouver en elle- même , à rassembler son moi, éclaté, dispersé, craquelé, fissuré, dépossédé, un roman - à la fois intime et universel, poignant témoignage qui ne résout rien mais permet de poser le pied sur un nouveau rivage, la Vie à la fin permet d'espérer........
Pas facile du tout de construire une critique à propos de cet ouvrage dont j'ai rencontré l'auteur
qui me l'a dédicacé .
Mais ce n'est que mon avis........donc peu de chose.
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On est tous marqué par les tragédies qui ont bouleversée notre pays, entre chagrin, sidération et colère. Il y a forcément un après qui modifie notre quotidien qu'on le veuille ou non, la peur insidieuse s'est glissée dans un coin de notre tête. Dans ce récit, Laurence Tardieu (pourquoi indiqué Roman?), revient sur ces tragédies de 2015, ainsi que sur des évènements familiaux (la narratrice est enceinte et doit accepter que la maison familiale de son enfance, havre de paix et d'amour doit être vendue) qui vont ébranler ses mondes intérieurs et extérieurs. Il y a toujours chez Laurence Tardieu le choix des mots qui se marient parfaitement à sa sensibilité. Elle décrit avec justesse et nous interpelle sur nos petits et grands séismes qui jalonne chaque vie. L'intime au coeur du livre aussi, au moment de donner la vie alors que la barbarie l'a ôtée de la pire des façons. Comment faire maintenant avec cette peur pour les siens ? Comment retrouver un peu d'apaisement et de fraternité ? « A la fin le silence » est le récit d'une femme bouleversée, beaucoup de lecteurs le seront également.
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Je ne cacherai pas ma perplexité et ma déception à la lecture de ce roman. J'avais beaucoup aimé "Puisque rien ne dure" du même auteur... mais là, je lui ferais le reproche d'avoir mêlé deux histoires (qui aurait pu faire l'objet de deux textes séparés) dans le même manuscrit : la maison de famille de Nice qui est mise en vente, et les attentats de Paris de 2015... le fait aussi de bâtir un roman à partir des attentats de 2015, est un risque pris par Laurence Tardieu, qui a écrit à chaud, à partir de tragédies qui ont secoué la France entière. Chaque lecteur possède son ressenti face à ces attentats, ressenti qui n'est pas forcément celui de l'auteur, donc le pari était risqué d'oser un tel roman... les attentats, devant à mon avis plus faire l'objet d'un récit ou d'un essai et ne devant pas être pollués par des digressions d'ordre intime.
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À l'occasion d'un partenariat avec PriceMinister, la possibilité a été offerte de découvrir certaines sorties de la rentrée littéraire 2016. À la fin le silence, de Laurence Tardieu, m'a attiré par son sujet lié à la vente de la maison familiale qui serait comme un déracinement, l'allusion de la quatrième de couverture aux attentats de Charlie Hebdo ne m'a pas plus parlé que ça.

À la fin le silence est le récit autobiographique de Laurence Tardieu sur certains aspects de sa vie qui se sont entrechoqués en quelques mois cruciaux. En effet, nous suivons l'année 2015 de l'autrice, des attentas du 7 janvier jusqu'au début de l'hiver, en passant par les attentats suivants du 13 novembre et la naissance de son fils au début de l'été. de grands thèmes captivants, Laurence Tardieu choisit surtout de conter ses ressentis, et non la construction de ces événements (qui aurait pu constituer une quelconque intrigue). Nous pouvons tout à fait comprendre quel choc les attentats de Charlie Hebdo ont pu être, même pour ceux dont la vie n'a jamais été en danger et qui nous connaissaient personne dans ce cas-là, tout comme il est aisé de comprendre combien ces événements tragiques peuvent secouer une personne qui se sent fragilisée par une perte familiale (ici la vente de la maison de son enfance) et par une période naturellement éprouvante (ici la naissance d'un troisième enfant). Malgré tout cela et avec toute la bonne volonté du monde, il est bien difficile de ne pas voir que ce livre ne fait pas preuve d'une grande imagination. Je m'attendais à une parenthèse, à un beau récit, clairement pas à un monologue façon « psychologue du coin de la rue », un récit complètement autocentré qui met sur le même plan des choses totalement déconnectées, et (personnellement, évidemment) j'ai trouvé cela extrêmement déplacé. En définitive, je ne garderais que le premier et l'ultime chapitre qui creusent, un peu, la thématique attendue : le premier nous happe en quelques mots chocs, l'ultime développe (enfin) une pensée plus conséquente.
On m'avait également parlé du style de Laurence Tardieu en bien, introspectif et recherché. Clairement, je n'ai pas dû avoir « les yeux en face des trous » pendant cette lecture car ce n'est pas du tout ce que j'y ai vu. En effet, l'auteur multiplie des accumulations à n'en plus finir, des listes de synonymes, ainsi que des répétitions qui ont normalement pour effet de s'appesantir sur un effet particulier, mais là ce n'est plus s'appesantir, on est au-delà de ça, je crois. Elle use d'un vocabulaire quand même plutôt pauvre, ce qui n'a pas manqué de m'étonner, ce qui favorise d'autant moins l'approche de questions basiques sans cesse rabâchées. Enfin, je suis sceptique sur l'organisation même des phrases : le choix très particulier de la ponctuation, on s'en doute, est fait pour montrer que ses pensées s'enchaînent sans filtre, mais à lire, ce n'est quand même pas beau – je ne dis pas « pas aisé », car si cela servait vraiment une volonté stylistique notable, cela faciliterait de fait l'aisance de lecture – non, c'est juste qu'un tel récit haché n'est juste pas possible à apprécier. Cela donne la fâcheuse – et sûrement bien trompeuse – impression que tout cela a été rédigé à la va-vite.

Ce livre est donc une vaste réflexion sur les vides qui nous construisent, ou qui nous sapent, selon les moments où ils interviennent. Malheureusement, de mon humble point de vue, c'est surtout un livre construit sur du vide, car j'en ressors avec la ferme impression de m'être fait arnaquer.

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Ce livre développe un double chagrin ressenti par la narratrice en 2015, la vente prochaine de la maison de son enfance et de ses souvenirs d'une part, et, le traumatisme des attentats de l'année 2015 à Paris où elle habite. Bien sûr, ce chagrin et ce traumatisme ne sauraient être du même niveau, chacun le comprend et elle aussi.

Néanmoins, c'est son vécu dont elle alterne la relation entre un drame national et une douleur intime qui va plus loin que la vente de la maison puisqu'elle évoque, en vivant les deux situations, d'autres disparitions, comme celle de sa mère.

Si le texte est fort bien écrit, je déplore qu'elle ramène beaucoup trop à elle-même les conséquences des attentats et ne montre pas assez de compassion pour les victimes et leurs proches qui sont autrement atteints qu'elle dans son univers préservé. Il est vrai qu'elle est enceinte au mois de janvier, état qui exacerbe sans doute sa perception personnelle des journées des 7 et 9 de ce mois.

Les passages sur la maison sont très beaux avec les descriptions du jardin, les références à son enfance, la présence immense et rassurante de la mer, tous ces souvenirs que nous possédons chacun avec des variantes.

Un livre exclusivement centré sur la maison aurait peut-être été plus porteur d'un sens qui peut échapper si l'on compare les deux situations évoquées.
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critiques presse (1)
Culturebox
18 août 2016
Merci à Laurence Tardieu de nous aider à trouver les mots -même quasi-indécents dans leur candeur - pour dire à quel point "tout est devenu poreux".
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Fin avril, mon petit garçon est né. Cela fait dix mois que les attentats ont eu lieu. La sage-femme m'a dit "Ca y est il est là, je vois ses cheveux", et j'ai su alors, comme si tout ce que j'allais vivre par la suite m'était donné à entrevoir en un éclair, que je vivais les derniers instants d'une vie qui s'achevait et qu'une nouvelle était sur le point de commencer, une nouvelle qui ne pourrait en rien se confondre avec la précédente, qui se déploierait au-dessus d'elle, ne l'oubliant pas pourtant, l'embarquant avec elle pour l'élever à hauteur d'un présent nouveau, un présent miraculé, comme si le temps, au sein même d'une vie, pouvait d'un coup tracer des frontières irréversibles et délimiter des territoires, avant c'était ainsi, désormais ce sera comme ça.
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J’avance à tâtons, j’aimerais trouver de la lumière, faire surgir du sens, j’aimerais retrouver le monde d’avant midi dix le mercredi 7 janvier, l’instant où j’ai appris que quelque chose d’irrémédiable venait de se produire, que le monde dans lequel nous vivions avait basculé, devenant un monde dans lequel deux hommes pouvaient pénétrer dans un immeuble, gravir un escalier et décimer à la Kalachnikov une équipe de rédaction, le monde d’avant le soit de septembre où j’ai su à la fin du dîner auquel nous prenions part mon père, ma sœur, mon frère et moi, au moment du dessert précisément, alors que je servais une mousse au chocolat préparée la veille avec un sourd pressentiment au creux du ventre, que nous allions devoir vendre la maison de notre enfance, j’aimerais anéantir ces deux douleurs, les faire disparaître, les renvoyer au néant, j’aimerais retrouver le monde d’avant, un monde qui tenait, c’est pour cette raison chimérique que chaque matin depuis le 8 janvier je me mets à ma table de travail et tente de me frayer un chemin à travers les mots.
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Est-ce parce que les deux attaques parisiennes, celle du mercredi 7 janvier et celle du vendredi 9 janvier, ont eu lieu tout près de chez moi au j'ai eu à ce point la sensation qu'une partie de mon corps avait été pris, lui aussi, dans les attentats?
Alors que j'étais dans mon appartement, à l'abri pourtant - donc, dans les faits : pas directement concernée par l'horreur, ne faisant pas partie des seize personnes tuées ces deux jours-là, ne comptant non plus aucun proche parmi les victimes.
Aussi, pourquoi cette sensation physique, bien réelle, que mon corps avait été atteint? Pourquoi un tel écart entre ma réalité (la sensation d'avoir été atteinte) et la réalité (les deux attentats ne m'ont en aucune façon touchée)?
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'Dispersion: l'attentat a créé un trou au- dedans de moi, un trou sans fond dans lequel je tombe.
Je tombe, je tombe, Je tombe .Je tombe dans mon corps et je ne veux pas tomber, je ne veux pas que mon corps soit un trou.Mon corps est ce qui me rassemble, mon corps est-ce qui m'éléve..J'ai mis quarante ans à aimer mon corps.........Je lutte pour faire cesser la chute........."
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Les deux assauts étaient sur le point d'être lancés. Le premier dans l'imprimerie où s'étaient retirés les tueurs du massacre de Charlie Hebdo, le second dans l'hyper-marché de la porte de Vincennes. Tétanisés devant l'écran de mon téléphone mobile, nous suivions le déroulement des événements minute par minute. Les deux assauts allaient être lancés. Assise sur le canapé gris du salon, je tenais serrées contre moi mes filles, chacune dans mes bras, leur chaleur me traversait, leurs corps contre mon corps, contre ma peau. Je me gavais de leur odeur. Je sentais les mouvements du bébé dans mon ventre.
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