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Pierre Alien (Traducteur)
EAN : 9782266317078
789 pages
Pocket (06/10/2020)
3.91/5   3213 notes
Résumé :
En décrochant une bourse à l'université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît ; son adolescence, faite de souvenirs incolores ; et ses parents, avec qui il ne s'entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l'opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (382) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 3213 notes
Roman culte, dit la rumeur. Cela pourrait être une séquelle un peu sombre du cercle des poètes disparus, vibrante jeunesse et heurt de classes sociales, Homère plutôt que Whitman, destin tragique and so on. Cela pourrait être un nième whodunnit, avec un pauvre hère en trench coat qui tenterait de retrouver le coupable à coup de judicieuses déductions et de citations de sa femme. Ou une petite vieille qui écrit des romans policiers pour maison de retraite.
Ce n'est pas du tout cela.
Ce n'est pas non plus un « roman d'aventure », comme l'affirme la 4e de couverture. Ou alors il faut entendre « aventure » au sens « il se passe des trucs ». Auquel cas il y a un sacré nombre de romans d'aventure en circulation.
À l'inverse, le Maître des illusions pourrait aussi se glisser dans la mouvance jeunesse d'élite dépravée, ambiance Les Lois de l'attraction – le roman est par ailleurs dédié à Bret Easton Ellis avec lequel l'auteur a batifolé pendant ses années de fac.
Mais ce n'est pas cela non plus.
De quoi s'agit-il au fond ? Cinq personnages, sûrs d'eux comme on peut l'être à vingt ans, pas forcément sympathiques, pas forcément originaux, s'avancent d'un pas volontaire vers des évènements catastrophiques. Épris (pétris) de culture classique, subjugués par un enseignant aussi charismatique que lisse et distant, quatre d'entre eux décident une nuit de se livrer à une bacchanale. D'expérimenter les limites de la conscience, plus par intérêt scientifique que par envie de s'envoyer en l'air dans les bosquets même si cela termine quand même en frénésie sexuelle et psychotropée. Un homme est tué. Brutalement battu à mort, le crâne explosé à mains nues. Personne n'a rien vu, ce pourrait être un accident, ils pourraient s'en tirer en gardant profil bas. Mais cet équilibre de paille s'effondre quand Bunny, le dilettante du groupe, le pique-assiette qui vit aux basques de ses richissimes amis tout en fustigeant les pauvres, celui précisément tenu à l'écart de la cérémonie, comprend ce qu'il s'est passé et commence à faire peser une pression insupportable sur le groupe. Et malgré l'aspect complètement convenu de l'intrigue, on adhère. Parce qu'il ne s'agit pas de raconter les conséquences d'un meurtre, puis de deux meurtres, mais de suivre la lente progression d'un groupe soudé par leur conscience d'être à part, au-dessus, plus éveillés que leurs congénères, vers l'éclatement, le soupçon, la déception pour certains, la mort pour d'autres, réelles ou métaphoriques. Ils cherchaient l'éveil de la conscience, ils ont trouvé un monde et des dieux enfuis.
Et cette progression est menée de main de maître, de façon subtile et cruelle. Sous l'oeil néophyte de Richard, les personnages apparaissent tout d'abord glacés dans leur perfection : Bunny, le bon vivant un peu idiot mais sympathique, Charles et Camilla (ce choix de prénoms...), les jumeaux à l'air angélique, Francis le dandy et surtout Henry, l'intellectuel autodidacte, aussi brillant qu'étrange. Chacun dans leur petite niche, difficile de les apprécier et donc de se passionner pour leur sort. Mais ils chutent du piédestal, quand sont révélés les travers – égoïsme, inceste, alcoolisme, lâcheté –, ils s'humanisent et on quitte l'exercice de style un peu froid pour entrer dans le tragique. Étrange processus par lequel un personnage devient aimable en se vautrant dans le sale et le pathétique. Sans pour autant faire du Maître des illusions un roman de Bukowski, s'entend. Non, les apparences restent sauves et tout le monde gentiment policé. Mais quelque chose a volé en éclat et c'est irréparable. Au fur et à mesure que les choses s'enveniment, l'univers et ses personnages qui semblaient coupés du monde, flottant dans une sorte d'intemporel romanesque (j'ai eu du mal à dater ces évènements, années 50, 60, 70 ?) s'actualisent, des références contemporaines à l'écriture (le début des années 90) affleurent et ancrent le récit de façon permanente, le dramatisent. J'ai bien conscience du caractère ultra classique/convenu/rebattu de ce que j'explique. Donna Tartt n'invente rien, elle se fond complètement dans des modèles hérités, dans une tradition littéraire, ayant bien appris que le véritable ressort du roman reste le personnage, ses vibrations intérieures, le puits sans fond de sa psyché dont procède l'action. Mais elle le fait bien. À noter la scène d'anthologie de l'enterrement de Bunny (non, ceci n'est pas un spoiler : on apprend la mort de Bunny à la deuxième ligne, d'où l'impression de tragédie même si c'est poussé un peu loin la définition), tout en malaise et dysfonctionnements familiaux, doublé d'une analyse sociologique féroce.
Le seul défaut de cette parfaite entreprise reste le rapport à l'Antique. La bacchanale n'est dionysiaque que de nom, par son attirail mais sans affronter le fond de la question. L'analogie Julian/Dionysos est surfaite et peu convaincante. Je suppose que l'auteur voulait sous-tendre son propos par un balancement (attendu) entre apollinien et dionysiaque, pas tant antique que nietzschéen, il me semble, et surtout réduit à l'opposition ordre/chaos. Je n'y connais pas grand-chose, en culture grecque comme en esthétique nietzschéenne, donc je ne vais pas pousser plus avant la réflexion et me contenter de dire que, même pour mon oeil barbare, tout cela fait un peu plâtre. Un peu décoratif. Sans doute qu'un véritable travail de fond sur ces notions classiques aurait calcifié la matière du roman, le rendant plus ardu, d'une part, et moins attrayant de façon générale.

Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Très très grosse impression lorsque j'ai lu ce bouquin la première fois, un peu moins la seconde. Pourtant c'est un livre que j'emmènerai volontiers sur une île déserte. Pourquoi ne prendre que six livres ? Responsables de Babelio faites un effort ! passons à 60 ou à 600 ! Ouais, 6,000 c'est p'tét beaucoup !
Ma meilleure amie, le déteste. J'aime l'atmosphère qui s'en dégage. La richesse des descriptions des personnages, qui sont tour à tour égoïstes, manipulateurs, amis et ennemis, sympa et féroce, vaniteux et courtois . Ce monde à part que certains se créent hors du temps, hors des codes.
Tour à tour Donna Tartt nous manoeuvre. Qui croire ? Richard est-il vraiment accepté ? Ou est-il simplement le regard de la société sur ce groupe d'étudiants ? le témoin privilégié ? le mec a peu près normal pour jauger la folie des autres ?
Le maitre des illusions on aime ou on déteste, si vous ne rentrez pas dans l'histoire au bout de cinquante pages, pas la peine d'aller plus loin.
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Je suis retombé récemment sur le maitre des illusions. Je l'avais lu vers l'âge de quinze ou seize ans. La première fois, parce que j'ai revisité ce roman chaque année dans la décennie qui a suivi. Il m'a beaucoup marqué, ce fut et c'est encore un de mes coups de coeur. D'abord, il y a ce personnage-narrateur, Richard Papen. Tout de suite, je me suis identifié à lui, ce jeune homme, fils unique de parents peu chaleureux, dans une ville moderne (lire ici sans histoire) de la Côte Ouest et ayant eu une enfance ordinaire, voire morne. « Les années où j'ai vécu là-bas m'ont créé un passé jetable comme une tasse en plastique. » (p. 19) Ma propre enfance ne fut pas détestable mais l'herbe est toujours plus verte chez le voisin. Il me semblait que je n'avais rien vécu de si extraordinaire que cela. Comme ce jeune homme, je m'étais tourné vers la télévision, la littérature et l'histoire pour aller chercher ce petit je-ne-sais-quoi. Et, en avoir eu l'occasion, pourquoi pas le grec classique ?

Quand vient le temps pour Richard Papen d'aller à l'université, il saute immédiatement sur l'occasion d'intégrer un campus de la Côte Est. Hampden, avec ses vieilles traditions et ses bâtiments austères (à l'anglaise), est parfait ! le jeune homme se lie rapidement avec ses cinq nouveaux (et seuls) camarades de classe. Il est charmé, enchanté par leur magnétisme. Il y a Edmond ‘'Bunny'' Corcoran le sympathique, les jumeaux Charles et Camilla Macauley, l'élégant Francis Abernathy et le génie des langues Henry Winter. Ils sont beaux, ils sont intelligents et ils sont riches, quoi demander de mieux ! Ah oui, ils ont une fascination pour le grec classique et l'Antiquité ! C'est l'autre aspect qui m'a conquis dans le maitre des illusions, toutes ces références à l'histoire, aux langues anciennes, à ces civilisations perdues, au théâtre, à la mythologie, à la phisolophie, etc. Ils formeront un groupe de privilégiés, un club sélect en quelque sorte. Qui ne voudrait pas évoluer parmi eux ? Bien sûr, tout dépend des goûts de départ.

Ces six étudiants sont encadrés par Julian Morrow. Personnage charismatique, universitaire distingué, maitre à penser, un peu comme ces précepteurs à l'ancienne. On comprend alors qu'il se limite habituellement à cinq étudiants (il fera une exception pour Richard) ! « C'était un causeur merveilleux, magique […] » (p. 55) Les quelques cours auquel j'ai ‘'assisté'' m'ont fasciné. Oh, comme j'aurais aimé me retrouver parmi eux à discourir sur les Érinyes, L'Orestie, l'oubli du moi, les bacchanales, les tactiques militaires telles que rapportées par Thucydide, la terza rima, l'Enfer de Dante et tant d'autres sujets palpitants. Même dans leurs temps libres, ils prennent au sérieux les présages et échangent sur la distance qui séparait les soldats dans une légion romaine ou bien sur la nature du chaos primordial d'Hésiode. Quelle vie !

Auteur d'eux gravitent plusieurs personnages secondaires colorés comme le Dr Roland, ce vieux bonhomme détraqué, Marion la petite amie de Bunny et plusieurs énergumènes de la faune estudiantine comme Judy Poovey, Spike Romney et Cloke Rayburn. J'adore les romans dans lesquels de tels personnages réussissent à se rendre mémorables malgré leur importance relative et leur présence limitée Dans une entrevue, l'auteure Donna Tartt admettait avoir été influencée par Charles Dickens qui parvenait à faire ressortir l'essentiel de chacun en quelques mots seulement, à l'aide d'une caractéristique physique, de gestes, de tics et surtout de paroles.

Comme je l'écrivais plus haut, c'est le personnage principal, le décor universitaire et ses thématiques (littérature et civilisations anciennes) qui m'ont accroché. Qu'en est-il de l'intrigue ? La première partie se déroule lentement. On finit par comprendre que les étudiants ont essayé de mettre en pratique une idée lancée pendant un de leur cours : vivre une bacchanale, un rite dionysiaque ancien qui se transforme en débauche mais dont l'objectif est d'oublier le ‘'moi'' ne serait-ce qu'un instant. Malheureusement, l'expérience prend accidentellement un tournant tragique. Pour protéger leur secret, ils doivent éliminer un des leurs qui en savait trop et qui devenait dangereux. N'ayez crainte : je ne dévoile rien, on l'apprend dès le début. Et Richard se laisse persuader qu'il doit en être ainsi. Jusqu'où est-on prêt à aller pour se sentir vivant, pour appartenir à un groupe élitiste ? le meurtre est-il justifiable ? C'est sans doute plus facile d'y répondre quand on est abreuvé toute la journée de principes élevés (mais d'une autre époque) de « Devoir, piété, loyauté, sacrifice. »

La deuxième partie est plus longue. La disparition de Bunny n'est pas relevée immédiatement par son entourage et, une fois alertée, la police mène ses recherches tranquillement. Quand l'étau se serre davantage autour du petit groupe, la tension monte et les dissenssions inavouées jusque là font surface. La découverte du cadavre ne change rien et les jeunes plongent dans l'autodestruction. Amour, inceste, alcool. On assiste à une sorte de chute aux Enfers. Je suis persuadé que, s'il avait été au courant du drame qui se déroulait sous son nez, leur professeur aurait pu en faire le sujet de plusieurs cours fascinants. On comprend alors qu'il y a toujours des conséquences à nos actes mais qu'il est bien difficile de les prévoir et, surtout, d'en prendre la responsabilité. C'est alors que les héros tombent, que des meneurs se dévoilent et que les maillons faibles se révèlent.

Deux ou trois trucs m'ont agacé. Par exemple, comment un professeur aussi fin et bon juge de caractère que Julian Morrow a pu sélectionner un idiot comme Bunny ? Pourquoi Henry s'évertue à combler inutilement cet ami de cadeaux comme des voyages ? Mais bon, « l'Allegro e Il Pensero ». Et, tant qu'à y être, pourquoi ces cinq jeunes étudient le grec classique ? Mais les choses sont ce qu'elles sont, il ne sert à rien de s'en morfondre. Pour tout le reste, je suis preneur. Donna Tartt a mis près de dix ans à écrire ce chef d'oeuvre et, selon moi, ça en valait le coup. Quand je l'ai lu, il y a une vingtaine d'année, c'était l'histoire la plus originale que j'avais lue et je suis resté avec cette impression. J'attends encore quelque chose de semblable…
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Richard Papen intègre à 19 ans l'université de Hampden en Nouvelle-Angleterre.

Après avoir essuyé un refus de la part du professeur de Grec, Julian Morrow, figure de l'Université, pour intégrer son cours, c'est en faisant la connaissance de quelques uns de ses élèves, qu'il finira par se faire accepter et par y participer.

C'est un groupe très réduit, de 6 élèves seulement. Pas vraiment des privilégiés, mais en tout cas considérés comme des étudiants à part par les autres... des étudiants "inapprochables" :
Camilla et Charles, deux jumeaux, Henry, Francis et Edmond, dit Bunny, et Richard dorénavant.

Il fera progressivement la connaissance de tous, d'abord de façon assez distanciée, presque ambiguë, puis finalement de mieux en mieux, jusqu'au jour où l'un d'entre eux finira par lui avouer un terrible accident.

Et cet accident aura des conséquences encore plus terribles.

À mon avis :
Plusieurs jours après la fin de ma lecture, je m'interroge encore sur la finalité de cette histoire... Aurais-je raté quelque chose ?

D'abord, sur la première moitié du récit, l'histoire est somme toute assez plate, sans véritable intérêt, même si on comprend dès les premières lignes qu'un drame s'est produit. Mais comme rien ou presque ne relie ce drame aux événements décrits, on s'ennuie quelque peu.
Pourtant, il y a un petit quelque chose qui nous maintient accroché, un infini espoir, très subtilement alimenté, de voir le récit décoller à la page suivante... sans doute cette idée que l'état d'esprit nécessaire au véritable apprentissage du Grec ancien, autorise des expériences d'un autre temps.

A partir de la deuxième partie, l'action s'étoffe un peu, et l'espoir est donc entretenu.
Les multiples toutes petites réactions énigmatiques des uns et des autres nous font espérer un twist, si ce n'est en cours de lecture, au moins à la fin du récit.

Et puis tout de même... le titre ! le maître des illusions quoi ! Il va bien y avoir quelque chose dans le récit qui va nous relier à ça ? Il doit bien y avoir quelqu'un qui tire les ficelles en arrière plan ? Et ça va nous exploser au visage avant la fin !?

Alors, le récit nous tient toujours, il y a encore une fois ce petit quelque chose d'indéfinissable qui nous attire vers la page suivante.

Mais au détour de la dernière, c'est la déception qui est au rendez-vous... une fin d'une banalité sans nom... pas de maître, encore moins d'illusions... flop !


Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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OK Mrs Tartt, on va pas se mentir, le Chardonneret (2013) m'avait émerveillée. En revanche dans le maître des illusions (1992) j'ai trouvé, je l'avoue, le temps un peu long.

Cela dit, plus de vingt ans séparent l'élaboration de ces deux oeuvres (voir dates ci-dessus, me suis pas foulée à les mentionner par hasard). Et si l'on y retrouve des thèmes communs – narrateur juvénile en plein parcours initiatique, excès alcoolopsychotropiques à tous les chapitres – et que la finesse d'analyse psychologique des personnages est admirablement présente ici aussi, l'on est tenté de songer que la magie du petit dernier – lu en premier, suivez-moi bien – doit sans doute beaucoup au gain en maturité de son auteure et c'est tant mieux (si je suis pas claire là, faut pas hésiter à me dire).

Une lecture au (très) long cours donc, qui m'a frustrée en outre quant au traitement de la fin, un peu décevante et par trop sommaire pour le prolixe récit qu'elle était censée couronner si je puis me permettre.

Temporellement intermédiaire (2002) au sein de la parcimonieuse bibliographie tarttéienne (un roman toutes les décennies, pensez donc), le petit copain fera-t-il le lien chez moi entre enthousiasme et légère déception ?… Je vérifierai à l'occasion, histoire de boucler la boucle fut-ce dans le désordre, on fait bien comme on peut mon pauv'monsieur.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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critiques presse (2)
Actualitte
19 juillet 2023
Le récit est poignant, élégant, et d’une noirceur captivante.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
26 janvier 2014
On regrettera certaines longueurs, des lourdeurs de style (de traduction ?). La fascination l'emporte, in fine, tant pour le souffle et les personnages que pour la profondeur du propos.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (257) Voir plus Ajouter une citation
The rain was all I had left of Camilla's goodbye kiss. [...] I had said goodbye to her once before, but it took everything I had to say goodbye to her then, again, for the last time, like poor Orpheus turning for a last backwards glance at the ghost of his only love and in the same heartbeat losing her forever: hinc illae lacrimae, hence those tears.
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And it made me feel better in some obscure way: imagining myself a hero, rushing fearlessly for the gun, instead of merely loitering in the bullet's path like the bystander which I so essentially am.
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« Les choses terribles et sanglantes sont parfois les plus belles. C’est une idée très grecque, et très profonde. La beauté c’est la terreur. Ce que nous appelons beau nous fait frémir. Et que pouvait-il y avoir de plus terrifiant et de plus beau, pour des âmes comme celles des Grecs ou les nôtres, que de perdre tout contrôle ? Rejeter un instant les chaînes de l’existence, briser l’accident de notre être mortel ? [...] Si nos âmes sont assez fortes, nous pouvons déchirer le voile et regarder en face cette beauté nue et terrible ; que Dieu nous consume, nous dévore, détache nos os de notre corps. Et nous recrache, nés à nouveau. »
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George Orwell – un observateur attentif de ce qu’on trouve derrière le clinquant des façades que nous nous construisons, sociales et autres – avait rencontré Julian à plusieurs occasions et il lui avait déplu, comme il l’a écrit à un ami : « En rencontrant Julian Morrow, on a l’impression que c’est un homme extrêmement sympathique et chaleureux. Mais ce qu’on appelle sa "sérénité asiatique" n’est à mon avis que le masque d’une grande froideur. Il vous renvoie invariablement le visage qu’on lui présente, créant ainsi une illusion de chaleur et de profondeur, alors qu’en fait il est creux et cassant comme un miroir…
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Bunny, malgré son apparente stabilité, son aimable cynisme, était en fait un personnage totalement instable. Il y avait pour cela de nombreuses raisons, et avant tout sa totale incapacité à penser à quoi que ce soit avant d’agir. Il voguait de par le monde uniquement guidé par les faibles lueurs de l’habitude et du caprice, convaincu que sa course ne rencontrerait aucun obstacle qu’il ne puisse renverser par la seule force de l’inertie.
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Le chardonneret. Bande d'annonce officielle.
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