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EAN : 9782365692892
240 pages
Editions Les Escales (02/02/2017)
3.29/5   17 notes
Résumé :
Le narrateur, 42 ans, est marié, père de famille et travaille comme chef cuisinier. Se retrouvant seul, il est contraint de revenir vivre chez sa mère le temps d'un été. Les mois passent et l'homme ne repart pas. Si au début sa mère est ravie de son retour, la joie cède peu à peu le pas à l'inquiétude. Un récit sur la filiation et sur la tentation du retour au ventre maternel.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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À quarante balais,Il, chef cuisinier dans un restaurant étoilé, Elle, architecte dans un petite agence et deux enfants en bas âge . En Europe la crise économique.....elle est licenciée, deux ans plus tard même scénario pour lui. Pour survivre, elle avec les enfants, lui seul, chacun revient chez ses parents respectifs. Retour au "home sweet home ".
Le livre raconte, Lui, de retour chez sa mère veuve, dans une petite ville de province où il a passé son enfance et sa jeunesse.
Comment vivre son licenciement face à sa mère, face à la société et face à soi-même, sans chute de confiance et d'estime de soi ? Et comment redémarrer? Pas facile, surtout qu'il commence à jouir de son retrait dans ce lieu où rien ne peut lui arriver; bien que les mots d' Alain le tenant du bistrot du coin, "Gaffe à pas t'ensabler ici ", résonnent en boucle dans sa tête.
Une rude épreuve aussi pour la mère, qui souffre de solitude et de dépression ,"J'étais heureuse qu'il soit revenu à la maison. Maintenant j'hésite : s'il part, je replonge dans ma solitude ; s'il reste, il risque de regretter d'avoir gâché son talent". Les angoisses de la mère déteint sur le fils, "Sa peur permanente me contamine. Je me sens glisser vers une attitude défensive, la confiance commence à me fuir, l'avenir s'effiloche".
Un roman à deux voix, fils-mère, la suite dans le livre.....

Bien qu'un sujet pas trés gai, Tassel l'allège avec les détails minutieux de la passion du chef cuisinier et ceux de la vie de province, "les soirées loto", la boîte de nuit du coin, l'équipe de foot seniors, le bistrot d'Alain "Le Bienvenu"....un monde qui le temps passant va l'éloigner de plus en plus de sa famille et de sa vie d'auparavant. Mais est-ce aussi grave que ca paraît et comme le pense la mère ?
"Je repense à mon sprint sur la plage cet été, je me demande s'il est plus difficile de courir dans le sable que dans la neige"......un beau livre, une belle prose.

"On doit toujours décider de son destin. Se laisser porter et ne rien foutre est aussi une décision personnelle, même si on refuse de se l'avouer."
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"Il y a ceux qui disent et ceux qui font", répétait son patron lorsqu'ils hésitaient sur une nouvelle recette.
Las ! À 42 ans, marié et Père de deux enfants, chef de cuisine dans un restaurant étoilé, inventif, rigoureux, passionné par son métier, respecté de tous, vu la conjoncture économique, le voilà licencié !

Pour se ressourcer, se retourner, survivre, rapidement, il décide de retourner chez sa mère, pour quelques jours, quelques mois.......dans une petite ville de province où tout le monde le connaît , sa mère aussi, bien sûr, car elle était prof de collège. ...
Tandis que son épouse, Hélène, architecte dans une agence, licenciée elle aussi, ( la crise) , décide de passer ses vacances d'été avec leurs deux enfants ,petits, chez ses parents .



Un roman à deux voix mère - fils, passionnant et subtil, une rude épreuve pour la mère, veuve récemment, fragilisée, débordante d'amour pour son fils adoré, taiseuse, rongée par le cancer d'une inquiétude diffuse, hantée par les souvenirs de la vie d'avant, de beaux moments, et la mémoire de la jeunesse heureuse de son fils.

Comment retrouver une complicité ? Comment s'aimer tant d'années après?

Comment le fils peut-il réagir positivement et se relancer après son licenciement face à cette société impitoyable, les ragots et les réflexions , face à sa mère , face aux autres , lui qui avait "l'aura"du chef cuisinier talentueux et inventif ? de celui qui avait réussi ?
Comment ne pas perdre toute confiance et estime de soi ?
Comment rebondir et retrouver ses marques?
Laisser passer le temps, se remémorer sa douce enfance, le choix d'après bac qui n'avait pas plu à sa mère?
Que reste t- il de la filiation mère - fils ?

L'auteur, face à ce sujet douloureux, nous donne des détails minutieux sur la vie en province , les soirées" loto, "les virées" chez l'ancien footballeur Alain et son bar : " Gaffe à pas t'ensabler ici" lui dit- il ". Il faut agir ......
Il brosse de belle façon les rituels et les figures de la petite ville de province.
Un ouvrage dérangeant car il renvoie aux difficultés actuelles, bien sûr !
Un récit très agréable à lire, subtil et bien écrit , qui explore avec finesse, sensibilité, méticulosité, lenteur et tendresse les paradoxes de nos vies rêvées , de nos choix de vie, le passage difficile au monde adulte, à la croisée des chemins, la douleur du deuil, l'intime et l'universel .....
Une belle oeuvre pétrie d'humanité, vibrante et déchirante .
" On doit toujours décider de son destin ".
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Rentrer chez ses parents, peu glorieux parce que c'est le chômage qui pousse à cette retraite. Puis peu à peu retrouver ses marques, prendre le temps de souffler, se laisser le temps, réapprendre à vivre avec sa mère. Se rappeler son enfance, le départ qu'on croyait définitif.
Puis, vouloir rebondir, partir, tout en souhaitant rester

De l'autre côté, accueillir son fils, offrir un lieu sans menace mais emprunt de nostalgie. Voir son quotidien se modifier, s'y adapter. Craindre pour l'avenir de ce fils, sa vie de famille, ses enfants.
Puis, vouloir qu'il reste, tout en souhaitant qu'il parte, prenne un nouveau départ.

Paradoxe d'une mère, paradoxe d'un fils. Paradoxe des sentiments, de l'amour, de la vie et de sa marche immuable.
Une écriture lente, languissante parfois, douloureuse, âpre et douce à la fois.
SP

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Roman dérangeant dans le sens où il renvoie aux difficultés actuelles apportées par le chômage et ses conséquences. Cuisinier de 42 ans retourne chez sa mère suite à son licenciement. Que reste-t-il de la filiation mère/fils ? Roman à deux voix pour un sujet répandu qui touche beaucoup de monde et rarement aussi finement traité en littérature. Fin où je suis restée sur ma faim !
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"Il est marié et père de famille. Chef cuisinier aussi, un métier à sa mesure, lui qui aime tant partager autour d'une table, magnifier les goûts et les saveurs. A quarante-deux ans, il n'a plus le choix. le temps d'un été, peut-être d'un bilan, il doit retourner vivre chez sa mère. Pour celle qui retrouve le fils adoré, c'est une renaissance. Entre eux brûlent des regards, des colères, la mémoire d'une enfance aux allures heureuses et une question lancinante : comment s'aimer, tant d'années après ? Les mois passent, et la neige recouvre la campagne. Lui est toujours là. Il s'enlise peu à peu, renonce à toute forme d'ambition. C'en est trop. Il faut agir. Alors, pour l'amour maternel, tout commence." (4ème de couverture)

Voilà typiquement le genre de livres que je fuis. le résumé pas vraiment sexy. le titre pas terrible et la couverture moyenne. Un envoi dans ma boîte à lettres sans que je n'ai rien demandé. Dans ces conditions, certains livres ne passent même pas le stade de la lecture des premières pages. Celui-ci, allez savoir pourquoi, je l'ai gardé et retrouvé en triant, activité à laquelle je me livre régulièrement pour ne pas encombrer ma bibliothèque. Et je l'ai ouvert. Et j'ai bien fait. Contre toute attente, j'ai beaucoup aimé. On dit parfois de certaines personnes qu'elles ne paient pas de mine -c'est peut-être une expression du cru ?- et qu'elles gagnent à être connues. Il en va de même pour ce roman de Fabrice Tassel. Minutieux dans les descriptions des actes et des paysages de tous les jours, dans les portraits des gens rencontrés, le romancier fait dans le simple, l'épuré, le réel, le "vrai". C'est un roman qui parle à la fois des petites choses de la vie et des grandes interrogations humaines : le chômage, la vie de couple, la filiation, le changement de vie, l'impact de l'éducation et de l'enfance sur la vie d'adulte.

Fort bien mené, sans temps mort malgré une lenteur affirmée, c'est un roman qui se déguste et qui met l'eau à la bouche lorsque le cuisinier parle de ses plats favoris. le double point de vue, le sien et celui de sa mère permet de se faire une idée assez nette des deux personnages d'abord heureux de se revoir, puis en proie aux doutes et pas à l'aise avec l'expression de leurs sentiments. Une écriture classique qui joue avec les longueurs de phrases, le rythme, élégante et fluide.

Un livre qui débute par ces phrases : "J'ai quarante-deux ans et je rentre chez ma mère. Pas pour un week-end de repos, ces heures légères et invisibles à cuisiner un poulet au citron, marcher le long du canal avant de repartir l'esprit et le corps apaisés. Je reviens "dans ses jupes", rincé, sans cap, ni boussole. C'est un retour que je n'aurais pas imaginé il y a encore peu. Comme si je n'avais pas voulu, ou su, voir mon odyssée basculer. Je me sens coupable et impuissant. Un enfant." (p.9)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
« Tu m’as offert une belle histoire. Trop courte, mais si belle. » Cette formule, qu’elle murmure tous les jours, est son arme secrète pour mener la guerre à l’oubli. Il n’avait que cinquante-neuf ans quand un cancer l’a emporté.
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Elle vole en poussant son chariot entre les allées. Elle est partie vite, comme un enfant qui file dans un coin du jardin dévorer le bonbon qu'on vient de lui offrir. Du sang frais coule dans les veines. Elle est si heureuse qu'elle s'offrirait bien de petits dérapages dans les virages mais elle est trop sage, alors elle dit "bonjour" comme tous les jours. Sauf que tout est différent. Qui pourrait comprendre sa joie de ne plus faire ses courses pour elle seule, comme depuis "six mois et dix jours" ? Elle garde son excitation au fond de la poitrine, cela lui rappelle l'envie de tabac chatouillant un ventre dix ans après les dernières volutes. Un homme à la maison. Un homme à penser, un homme à nourrir, à regarder vivre. Un homme miroir qui la regardera vivre. Un homme si beau et si fragile. Son fils.
(P 25)
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"La mort lui aura appris à jouir des minuscules plaisirs qui lui restent ."
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Une famille est au pire unie par des habitudes, au mieux par de l’amour. Malgré nos affrontements, nous détenions l’amour mais il n’en reste qu’une mémoire en lambeaux. Papa parti, Isabelle et moi loin, maman seule.
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Il y a deux mois j’étais curieux en me garant près de la maison de mon enfance. Aujourd’hui, je suis honteux d’y voir un refuge.
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VLEEL 237 Rencontre littéraire avec Fabrice Tassel, On dirait des hommes, La manufacture de livres
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