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Une vie dans les marges tome 2 sur 2
EAN : 9782360810192
496 pages
Editions Cornélius (13/10/2011)
4.09/5   32 notes
Résumé :
Acteur incontournable d'une époque fondatrice du manga, Yoshihiro Tatsumi offre, avec Une vie dans les marges, un témoignage exceptionnel sur les milieux éditoriaux et le Japon de l'immédiate après-guerre. Fresque autobiographique, roman social et document historique, ce livre-somme est un chef-d'oeuvre capable de toucher le passionné comme le néophyte. Pour l'amateur de bande dessinée, il donne à voir de l'intérieur la manière dont le manga s'est construit dans ces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce manga autobiographique à mots couvert de Yoshihiro Tatsumi a vraiment une place à part dans ma mangathèque tant il est intéressant d'un point de vue histoire du manga mais aussi tant l'objet est beau. J'aime vraiment beaucoup ce que proposent les éditions Cornélius.

Après un premier tome fort copieux nous contant les jeunes années du futur mangaka, ses débuts, ses rencontres, on plonge un peu plus dans son quotidien d'auteur publié dans ce second tome tout aussi copieux. C'est riche très riche, au point même qu'il est parfois difficile pour le lecteur profane comme moi de suivre, car en dehors de quelques très grands noms, je ne connais pas grand-monde parmi ces auteurs hommes des années 50-60. Alors c'est intéressant de découvrir toute cette émulation, ces rivalités, mais c'est aussi un peu vain dans le sens où j'ai eu du mal à m'intéresser à la vie artistique de la plupart, ne les connaissant pas et ne retenant pas leur nom du coup...

En revanche, tout ce que ça dit sur le mouvement littéraire auquel ils appartiennent, sur sa vivacité, sur ses transformations, ça j'ai adoré. J'ai beaucoup aimé découvrir comment était le marché du manga juste après la guerre. Même si je n'ai peut-être pas tout compris, j'ai trouvé intéressant de le voir passé du marché du prêt à celui du magazine en kiosque. J'ai aimé suivre le destin de certains éditeurs, certaines revues. C'était passionnant de voir les auteurs en pleine émulation mais aussi dans un quotidien de course au rendu pour que leurs supports d'édition survive. L'auteur n'hésite pas à nous montrer que tous les mangakas n'étaient pas dans une volonté d'innovation mais qu'il y avait aussi un besoin de vivre et se nourrir auquel il fallait répondre. Ce n'est donc pas un manga tendre et idéaliste, mais plutôt le portrait fidèle et sans concession d'une époque.

Le revers cependant, c'est qu'on est totalement enfermé dans le microcosme du héros, voire dans ses lieux de création dont il sort peu ou alors juste dans le voisinage immédiat, comme le titre le dit : "une vie dans les marges". On passe donc à côté de bien des évolutions de la société qui se produisent au même moment. On ne parle essentiellement que de la relation du Japon aux Etats-Unis et de l'avenir de la dynastie, c'est tout. C'est un peu maigre.

De la même façon, on ne voit la naissance et le déclin du gekiga, courant visant à différencier les mangas adultes de ceux destinés aux enfants qui avaient pignon sur rue avant, qu'à travers le regard biaisé de l'auteur, du coup ça ne rend pas bien l'ampleur du phénomène. On a une vision très restreinte et pas toujours très claire du mouvement, ce qui n'aide pas à cerner ce qu'il a fait, ce qu'il a apporté au monde du manga, notamment d'un point de vue graphique. On voit fort peu la différence avec les autres titres extérieurs à ce courant, ce qui aurait été intéressant. En revanche, j'ai aimé découvrir qu'il y avait eu un mouvement social contre le manga à l'époque, trouvant certains titres trop violents. Ça rappelle ce qu'on a pu vivre en France dans les années 90.

Ce titre de Yoshihiro Tatsumi vaut surtout pour son côté historique et autobiographique, quant à l'Histoire du manga, pour qui voudrait une historie de sa vie mais également un portrait du Japon des années 50-60, cela manquera peut-être un peu de substance malgré les 800 pages sur lequel il court. Pareil, pour qui voudra une oeuvre innovante ou marquante graphiquement, je ne suis pas sûre que ce soit l'oeuvre la plus représentative de l'auteur. C'est même très conventionnel et un peu fade de ce côté. Alors oui, c'est passionnant mais peut-être un peu trop académique.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Toujours chercher autre chose. Pas juste la perfection, mais un autre moyen de s'exprimer, de faire passer ses idées, ses intrigues.
C'est ce que c'est efforcé de faire les premiers dessinateurs du gekiga, qui ouvraient la voix pour un manga plus adulte, à côté des créations de Tezuka (et en même temps que lui). Cette autobiographie de la première partie de la vie de Yoshihiro Tatsumi retrace les débuts, parfois difficiles, des auteurs de cette recherche formelle. S'il existe des revues et des éditeurs prêts à prendre des risques, il s'agit aussi de retenir les auteurs. Ou de les débaucher, parfois. C'est toute une guerre éditoriale qui nous est montrée ici, avec des pseudo, des menaces, des presque prises d'otage. Contrairement à ce qu'on pourrait penser en occident, le manga aussi est traversé de controverses, de chausse-trappes... Comme les autres courants littéraires en somme. Parce que manga est un nom générique qui recouvre une grande disparité de genres, thèmes, auteurs...
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Une vie dans les marges est un récit autobiographique qui revient sur la carrière de Yoshihiro Tatsumi et sur la naissance du genre Gegika. L'auteur aura travaillé près de douze ans sur cet ultime chef-d'oeuvre édité par les Éditions Cornélius en deux tomes de plus de quatre-cents pages chacun.

Le premier tome, qui brossait le portrait d'Hiroshi Katsumi (qui n'est autre que l'auteur lui-même) lors d'une adolescence au sein d'une famille qui a du mal à joindre les deux bouts et en compagnie d'une frère aîné malade et jaloux, permettait surtout de découvrir les éléments fondateurs de la carrière de ce mangaka de renom. Ce deuxième volet montre un auteur qui peut enfin vivre de sa passion, mais qui continue de s'interroger sur la route qu'il doit emprunter. Au fil des pages, cet homme qui vit ses premiers émois amoureux continue de remettre son travail en question, peaufinant progressivement sa vision du manga.

L'aspect autobiographique de cette oeuvre permet au lecteur de vivre l'avènement du mouvement gekiga de l'intérieur. Né de la passion d'une poignée de jeunes auteurs, ce nouveau genre qui privilégie des récits plus longs, plus réalistes et plus sérieux s'impose progressivement lors du boom qu'a connu le manga au Japon après la Deuxième Guerre Mondiale. Au-delà de la genèse du style gekiga, ce deuxième tome permet de découvrir la révolution du marché du manga lors des années 50-60, offrant ainsi un éclairage nouveau sur le monde de l'édition du temps des librairies de prêt. Mais ce qui fait toute la saveur et la force de cette rétrospective est le ton nostalgique qui se dégage de cette oeuvre. le regard de cet homme âgé, soixante ans après les faits, sur l'une des périodes les plus novatrices qu'ont connu le manga et le Japon, est empli de sagesse et de justesse.

Situé dans les années 50-60, le récit dresse également le portrait d'un Japon d'après guerre, en pleine reconstruction. Cette page d'Histoire relate en effet brièvement les événements culturels, politiques, sportifs et cinématographiques clés de ce pays en pleine mutation. Si cette oeuvre est d'une grande richesse culturelle et historique, le trait limpide et la mise en scène forcément cinématographique de Yohihiro Tatsumi, rendent l'ensemble extrêmement lisible et digeste.

Récompensé par le Grand prix du prix culturel Osamu Tezuka en 2009 et par un Will Eisner Award en 2010, cette petite perle servira également de base à un film d'animation réalisé par Eric Khoo.

Une oeuvre didactique et captivante, indispensable pour les passionnés et incontournable pour les autres !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Je me rappelle avoir été enthousiaste à la lecture du premier volume d'"Une vie dans les marges", il s'est un peu essoufflé pour le dernier, sans pour autant me laisser insensible à l'aspect documentaire de l'oeuvre. Si le quotidien du jeune mangaka peut sembler en effet un peu trop répétitif à la longue : rencontre d'éditeurs, doutes artistiques, conflit entre désir et réalité, joies et désillusions, il n'en demeure pas moins que, comme dans le premier volume, on entre de plein pied dans le Japon des années 1950-60 et dans l'histoire du manga. Ceux qui cherchent à comprendre ce qu'ils consomment trouveront un intérêt certain pour cette oeuvre. On s'aperçoit notamment qu'un artiste digne de ce nom est nécessairement obligé de se nourrir de références culturelles. Dans le cas du jeune Katsumi, il s'agissait bien évidemment d'autres mangas, mais surtout d'autres domaines artistiques comme le cinéma et la littérature. On peut ainsi remarquer l'appétence des Japonais pour le cinéma français des années 1950… la France avait déjà son soft power !
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Fruit d'un travail de dix ans, le récit autobiographique de Yoshihiro Tastsumi retrace la naissance du manga moderne dans le Japon de l'après-guerre. C'est un récit de vie émouvant et sincère, un voyage dans la culture japonaise et plus particulièrement dans le milieu de l'édition. 600 pages à lire lentement.
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critiques presse (2)
BoDoi
13 décembre 2011
L’authenticité du propos, la description précise du mouvement gekiga et l’attachement au contexte historique donnent à ce titre une grande richesse et une vraie légitimité.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
23 novembre 2011
Une vie dans les marges est une grande fresque historique et humaine où avec un sens aiguisé de la narration, Yoshihiro Tatsumi met en parallèle l’histoire politique et culturelle du Japon d’après guerre des années 45 à 60, et celle de son héros Hiroshi Katsumi - qui n’est autre que l’auteur lui-même.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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