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Critique de Zutto


Livre extrêmement populaire en 2018 sur bookstagram et booktube (et en particulier sur Goodreads nommé pour deux de leurs prix en 2017), The Seven Husbands of Evelyn Hugo n'a connu que le succès depuis sa sortie, et ma mission est d'apporter la bonne parole du côté francophone de la force.


Pour commencer, je n'aime pas vraiment les dramas, je n'aime pas la romance et je n'aime pas les fictions historiques ou juste les histoires qui prennent place dans notre présent ou notre passé sans un brin de magie ou de technologie. Autant vous dire que je n'attendais rien, mais rien du tout de ce livre, juste de faire plaisir à une amie qui en est fan. Je l'ai écouté en audiobook, et si vous êtes à l'aise en anglais, allez-y, foncez. L'audiobook est narré merveilleusement bien, les doubleuses sont parfaites et les transitions entre flashbacks et présents sont lisses et soignées. L'audiobook est vraiment un régal et je pense qu'une des étoiles que j'ai attribuées est clairement due à la qualité de l'écoute. Bref.


The Seven Husbands of Evelyn Hugo raconte par l'intermédiaire de Monique Grant, petite reporter pour le grand magazine Vivant, la vie tumultueuse de l'icône hollywoodienne fictive des années 50 Evelyn Hugo, depuis sa tendre enfance jusqu'à ses soixante-dix ans. Evelyn, grande actrice, icone de la mode, sex-symbol mais surtout aimant à scandales puisqu'elle s'est mariée au cours de sa vie avec pas moins de sept hommes différents! Et alors que son histoire se dévoile, on comprend en quoi ses sept mariages ont un étroit rapport avec Monique, et pourquoi la star tenait tant à ce qu'elle en particulier écrive ses mémoires.


Sans spoilers, pour moi le plus gros défaut du livre est que la vie d'Evelyn est tellement intéressante qu'en revenant dans le présent, et surtout en revenant dans la vie et les pensées de Monique, on est tout de suite retiré de l'histoire. J'avoue que j'avais besoin de me concentrer encore plus lorsque nous revenions au point de vue de Monique pour ne pas laisser mon cerveau partir dans toutes les directions. Son personnage ne m'a vraiment pas intéressée et je n'ai pas du tout senti de connexion avec elle, donc ses déboires avec son mariage raté et son manque de confiance en elle m'ont laissé un peu de marbre. Pas que son personnage ne soit pas bien écrit, d'ailleurs, que je trouve qu'aucun d'entre eux ne souffre de mauvaise écriture de la part de Taylor Jenkins Reid. Je pense que j'aurais préféré, avoir tout d'un coup, et pas entrecoupé de la vie de Monique. Mais d'un autre côté, je comprends pourquoi l'autrice a fait ce choix. Ce n'était juste pas ma tasse de thé.
J'ai aussi trouvé Monique un peu bête par moment, mais quand du jour au lendemain on côtoie une telle star, on en perd sûrement des neurones. Soyez-en sûrs que si un jour Beyoncé, après avoir conquis le cosmos tout entier, m'appelait à sa villa sur Mars pour écrire sa biographie, et me détailler sa vie privée, j'aurais aussi posé pas mal de questions débiles.


Bon, on a fini avec le seul petit point négatif, maintenant, le positif : TOUT. LE RESTE. Tout était parfait. le style d'écriture était totalement dans le ton, les références culturelles : excellentes, on sent aussi beaucoup de recherches de la part de l'autrice sur certains sujets. le récit nous offre un envers du décor tellement poignant du star-system, du Old Hollywood et du glamour qu'on ne peut qu'applaudir. Les thèmes abordés et les sujets touchés comme le racisme (le fait qu'Evelyn renonce à sa culture cubaine pour rentrer dans les standards "blancs" d'Hollywood), le sexisme, le féminisme, l'homophobie, la biphobie, la mort, le dueil, etc., sont tellement bien développés et ancrés dans l'histoire. Les personnages sont si biens écrits que j'ai eu l'impression d'écouter une vraie biographie. Avant de parler d'Evelyn j'envoie de l'amour à Harry Cameron, le meilleur.
Evelyn est un personnage aussi attachant que complexe. Si elle était une sorcière, elle irait sûrement à Serpentard. Manipulatrice, fourbe, déterminée à obtenir ce qu'elle veut et utiliser son corps pour que les hommes devant elle lui donnent ce qu'elle désir. Elle le dit elle-même, elle n'est pas éduquée, ni particulièrement brillante mais elle est maligne et elle vit dans un monde d'hommes, un monde qu'elle peut contrôler grâce à sa poitrine généreuse et un visage d'une beauté renversante. Un monde qui a vite-fait de la sous-estimer à cause de ça. Utiliser son corps comme sa seule arme, la seule chose qu'elle avait même si elle n'a rien fait pour l'avoir, c'est mettre toutes les chances de son côté pour parvenir à devenir autre chose qu'une paire de seins. Elle était même résolument féministe pour l'époque. Elle voulait le pouvoir, le contrôle, dans la vie, dans son lit, et elle a même participé en un sens à l'émancipation des femmes de son époque. What a legend. le plus grand thème de son histoire reste quand même qu'elle est deux personnes à la fois. Une femme ayant construit sa vie, mensonge après mensonge, qui a fini par attirer l'admiration de tous, mais pas vraiment d'elle, mais de la représentation qu'ils se font d'elle. La Hugo romancée, cette femme qu'ils voient dans les films et les tabloïds. Et pendant ce temps, la vraie personne qu'elle était, devenait de plus en plus dégoûtée de cette création au fur et à mesure de ses mariages. Son histoire est passionnante parce que rien ne lui tombe dessus, elle décide de ce qui lui arrive, elle est actrice, elle a la main sur sa vie, et c'est probablement parce que j'ai lu trop de young adult, mais BON SANG, ce que ça fait du bien de lire ça. Et quand bien même un imprévu lui arrive, elle se redresse vite fait et se dit "bon, la vie, tu as joué, maintenant à mon tour". Force, détermination, passion, amour.
Sa relation avec Celia est l'une des meilleures relations queer que je n'ai jamais lue et son personnage, étant bisexuelle, est aussi un portrait extraordinaire de la réalité, surtout à cette époque.
Même ses sept maris, du plus ancien au plus récent, de la plus grosse enflure (salut Don), au plus respectable, de celui avec le plus d'importance à celui le plus insignifiant, tous ressemblaient à des humains, comme Evelyn, comme Celia, avec des qualités, des défauts, des rapports de cause à effet. Même si ce que certains ont fait n'est pas excusable, le personnage garde toujours une couche de complexité.


En conclusion si vous aimez les personnages nuancés, les protagonistes maîtres de leur destin, une histoire d'amour queer, des thèmes profondément ancrés dans notre époque comme le racisme, l'homophobie, la biphobie, les violences conjugales, le deuil et plus encore, mais que vous voulez aussi du drama, des paillettes et Hollywood, lisez The Seven Husbands of Evelyn Hugo. Et j'ai encore mieux, si vous avez une paire d'écouteurs ou un casque ou que vous voulez que toute la maisonnée en profite, écoutez The Seven Husbands of Evelyn Hugo.
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