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Samuel Sfez (Traducteur)
EAN : 9782081208056
226 pages
Flammarion (02/06/2008)
3.07/5   83 notes
Résumé :
Toscane, 1960. Amanda Lashe, jeune veuve américaine, s'installe quelques mois à Florence avec sa fille. Mais lors d'une excursion dans les collines environnantes un terrible orage éclate, les obligeant à s'établir provisoirement dans un village isolé: Rocca al Sole. Elles y font la connaissance du marquis Eduardo Carleone. Quinze ans auparavant, il avait perdu sa femme, sauvagement assassinée par les nazis qui, envahissant les collines, avaient massacré femmes et en... >Voir plus
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Croyez-vous qu'un nazi de la pire espèce retourne faire du tourisme sur le lieu de son forfait, un massacre atroce de femmes et d'enfants, dans un petit village ?
Croyez-vous que ce nazi puisse trouver aberrant que les villageois lui en veuillent et s'offusque de cela?
Croyez-vous qu'un homme ayant perdu sa femme dans ce massacre pardonne facilement à ce nazi et lui parle de façon raisonnable ?
Croyez-vous qu'on ne raconte pas à une Américaine ce qu'il s'est passé dans ce village, pour je ne sais quelle raison, alors qu'elle se lie avec ces Allemands et s'en va promener avec eux, risquant peut-être sa vie ?
Croyez-vous que les crimes de guerre puissent rester impunis alors même que les auteurs sont connus ?

Bref, me voilà devant toute une série d'aberrations alors que le roman avait bien commencé : nous sommes en Toscane, en 1960, les paysages sont magnifiques, et une femme décide sur un coup de tête de visiter cette campagne flamboyante avec sa petite fille, en voiture. Elles grimpent une route très escarpée, délabrée en beaucoup d'endroits, pour se retrouver coincées à cause d'un éboulement, dans le village où il s'est passé le massacre dont je parlais plus haut, pendant la guerre.

De cette auteure, j'avais lu, comme beaucoup, « Inconnu à cette adresse », inoubliable par sa sobriété profonde… Je peux affirmer que ce roman-ci n'en a pas les qualités, à croire que c'est une autre auteure qui l'a écrit !
N'empêche, cela m'a donné envie de visiter la Toscane, ses collines odorantes, ses paysages amples et ses petits villages pétris d'Histoire. Sous des cieux orageux ou par un soleil éclatant.
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Dans "Jours d'orage", Kathrine Kressmann Taylor livre un magnifique hommage à la culture italienne, à l'esprit italien.
Ces personnages sont d'une étonnante subtilité et son roman est d'une grande beauté, d'une beauté à l'image de cette culture, de cet esprit italien, sans doute…
Il s'agit d'un texte étonnant, noir, dramatique parfois, complexe, sophistiqué.
Il y a de nombreuses qualités littéraires : un crescendo parfait, pour commencer ; mais aussi un style évocateur, simple, qui dit tout ; ou encore une construction très réussie.
On ne retrouve ici certains ( je dis bien : "certains" ) des ingrédients qui ont fait le succès d'Inconnu à cette adresse, tels que l'efficacité narrative ; la simplicité du style ; la subtilité psychologique.
Mais la thématique, le style même, toujours simple, mais d'une façon différente, la longueur du texte, l'atmosphère qui s'en dégage, le crescendo, contribue toutefois à rendre ce roman complètement différent.
Je ne puis qu'admirer la maîtrise parfaite de l'art littéraire affichée par Kressmann Taylor ; son art de la construction ; bref, son don d'écrivaine.
Un excellent roman !...
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Ce n'est qu'en 2002 que Jours d'orage de Kressmann Taylor est publié . Son auteure Kathrine Kressmann Taylor est décédée en 1997 à l'âge de 94 ans. Surtout connue pour son magnifique roman Inconnu à cette adresse, Kathrine Kressmann Taylor pose ici une fois encore l'éternelle question du pardon pour les crimes de guerre...
1960, Amanda Lashe , veuve depuis peu, quitte les U.S.A pour venir s'installer à Florence . Amanda y a passé 5 années pour ses études d'art , y a beaucoup d'amis et se sent enfin revivre après son veuvage. Lors d'une escapade avec sa petite fille Lisa , un orage violent éclate, la route qui mène à Rocca al Sole est bloquée par des éboulements de terrain, les voilà coincées dans cette petite ville . Une ville normalement tranquille mais la colère gronde, un groupe de touristes allemands s'est installé à l'hôtel et l'un d'eux n'est autre que l'officier responsable des exactions commises lorsque les troupes allemandes ont quitté la ville , laissant derrière eux des corps d'enfants et de femmes. La ville ne les a pas oubliés . le marquis Eduardo Carleone non plus , sa femme faisait partie des victimes.
Ce roman , publié à titre posthume, n' a pas la puissance d'Inconnu à cette adresse , il ne dégage pas la même intensité dramatique , le temps a passé.. Jours d'orage sont datés d'avril 1978 , 35 ans se sont écoulés...
Je retiendrais de cette lecture le huis-clos, l'histoire d'amour entre deux individus déjà éprouvés par la vie, et surtout les paysages toscans .
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Toscane 1960. Rocca al Sole, une petite bourgade perchée dans la montagne et soudainement coupée du monde par un orage ayant conduit à un éboulement. Plus de routes, plus de téléphone. Un huis clos en pleine nature.

Les personnages... Amanda, une américaine veuve, plutôt séduisante et disponible. Eduardo, un noble toscan veuf toujours fort vert et disponible. Sa soeur, folle et agressive. Un gros Allemand imbu de lui-même (non ce n'est pas un pléonasme), gras et vindicatif, se comportant comme un seigneur de guerre en territoire conquis. Lisa, 7 ans, fille d'Amanda. Et quelques rôles secondaires, plus ou moins lâches, plus ou moins mous, plus ou moins effacés et par conséquent tout à fait secondaires... d'où leur rôle... secondaire...

En 1945, en représaille aux actions de la résistance italienne (eh oui, ils n'ont pas fait que se mettre à 300 pour décapiter Mussolini), les Allemands en déroute font un dernier "coup d'éclat" et fusillent des femmes et des enfants. Dont, version officielle, la femme d'Eduardo qui fut même torturée. Depuis 15 années ont passé, mais les blessures restent vives. du moins, c'est ce que nous dit Kressmann Taylor, car cela se sent assez peu.

Mais un jour, pile avant l'orage qui coupera le village du reste du monde, ne voilà-t-il pas que les villageois reconnaissent dans ce touriste allemand qui se pavane avec sa famille et ses amis, le capitaine des nazis qui oeuvra en 1945 de triste mémoire. S'immisce alors dans l'esprit de certains un sourd désir de vengeance.

En 240 pages, Kressmann Taylor nous fournit plein de choses. Une love story assez superficielle, rapide et digne des romans photos que lisait ma grand-mère. Un roman sur la Toscane, car la nature est un personnage à part entière (y compris les vieilles pierres que Kresmann Taylor semble fort aimer). Un roman sur la guerre. Un roman sur le pardon et le cours de l'Histoire. A mon avis, seul le roman sur la Toscane est réussi. Il donne envie d'aller en Toscane visiter ces petits villages accrochés à la montagne et adossés à un couvent ou un monastère.

Pour le reste. L'histoire d'amour est plate. La guerre est fort mal rendue. J'ai imaginé le Vieux Fusil tout au long de ma lecture... mais Jours d'orage n'est qu'une bien pâle copie. Et quant au pardon, il est fort mal abordé. Il y a un très beau dialogue entre Eduardo et les partisans de la vengeance, aux alentours de la page 100, de mémoire. Mais à part cela, rien qui m'ait vraiment transporté. On a des caricatures de personnages. Américains, Allemands, Italiens... tout cela relève du domaine de l'image d'Epinal, du cliché rapide et ne m'a pas satisfait du tout.

Le roman non terminé (selon une bonne source) date de 1978, mais n'a été publié qu'en 2002, soit à titre posthume. Cela me paraît crédible. On n'a pas le sentiment d'un livre terminé. Je n'ai pas été convaincu et je ne pense pas que la façon d'aborder le pardon soit la meilleure manière de traiter un tel sujet. le pardon devrait être le thème central. Ici, le thème, c'est une romance à deux balles (sans mauvais jeu de mot pour la vengeance orchestrée vis-à-vis de l'Allemand), à mon avis.
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J'ai eu par le passé un coup de coeur absolu (comme beaucoup d'entre nous) pour Inconnu à cette adresse (récit épistolaire en période de nazisme) et force est de constater que la romancière américaine ne m'a pas ensuite autant impressionnée, en dépit de ma persévérance à la lire.

Je mettrais néanmoins en joker le récit des dramatiques inondations florentines de 1966, dans son passionnant Journal de l'année du désastre.

Encore une déception pour ces Jours d'orage en Toscane, dont l'année de création reste incertaine. Peut-on parler de thriller historique, mêlé de tension psychiatrique et de romantisme à quatre sous ? Aucune crédibilité dans cette fiction d'une américaine en vacances dans un village italien toujours meurtri par les exactions allemandes, le tout sur fond de bluette amoureuse avec un nobliau local. Sans les images d'une Toscane attirante de beauté, il n'y aurait que peu de choses à sauver.

L'auteure restera surtout connue pour sa remarquable nouvelle, traduite en plus de 20 langues. Indispensable à découvrir, quand on peut contourner ce roman.
Mais ça reste mon avis pour ce qu'il vaut…

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Carleone haussa les épaules. Il tenait la politique en piètre estime : il lui semblait que l'exercice du pouvoir prenait toujours un tour vénal, autoritaire, ou tout au moins médiocre. Il en découlait un manque de respect pour l'ordre, qui ne peut être le fait que d'esprits libres et ouverts. Les bienfaits de la civilisation reposaient sur le calme et la douceur : des actes guidés par le ressentiment, l'envie ou la rancune ne pouvaient que saper ces fondations.
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Carleone scruta les visages qui l'entouraient. A sa grande inquiétude, il y lut le même mélange de rage et d'impatience. Bien des années plus tôt, lui aussi avait été dévoré par une colère si intense qu'il en avait été complètement aveuglé, oubliant qu'au-delà existait un monde naturel immuable et serein. Il avait compris que la colère altère le jugement et étouffe la pitié.
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Un matin, en se levant, elle avait trouvé le corps raide de son mari, la peau couverte d'étranges taches, les yeux ouverts : son Charles, autrefois si vigoureux, était mort d'une embolie.
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Plus tôt sur la route, Amanda avait déjà aperçu la petite citadelle qui ornait le sommet tel un joyau scintillant au soleil. Elle lança un regard pensif à sa fille assise à côté d'elle, silencieuse, absorbée par le paysage qui défilait: fermes, maisons de stuc rose, meules en forme de ruches dans les champs. Une virée dans les collines pouvait s'avérer bénéfique à cette enfant restée trop longtemps confinée dans la ville. Elles n'avaient aucun engagement, personne ne les attendait, ni ne savait où elles se trouvaient: l'occasion rêvée pour changer d'air. Lorsque cinq cents mètres plus loin elle aperçut un panneau légèrement penché indiquant une bifurcation vers les vignobles en terrasses des Apennins, Amanda appuya timidement sur la pédale de frein. ROCCA AL SOLE, pouvait-on lire: Citadelle au Soleil. Ce nom aux sonorités médiévales correspondait parfaitement à la forteresse rougeoyante nichée là-haut. En outre, il éveillait en elle un souvenir insaisissable. Quelqu'un lui avait-il parlé de ce lieu?
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Un seul monument n'est pas inventé. Il s'agit du mémorial que j'ai situé sur la place de la mairie de Rocca al Sole. L'original se trouve sur la piazza d'un village dans les collines au nord-est de Florence. C'est en l'observant que j'imaginai cette histoire. Il porte la même date: avril 1945, quand les Allemands furent forcés de quitter la région. Les morts dont le nom figure sur le socle furent, comme à Rocca al Sole, massacrés à la dernière minute, en représailles contre les actes de résistance des villageois. Aucun homme adulte ne figurait parmi les victimes.
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Connaissez-vous ce roman composé des lettres que s'échangent deux amis entre 1932 et 1934 ? La dernière reviendra à son expéditeur avec la mention « Inconnu à cette adresse ».
« Inconnu à cette adresse » de Kathrine Kressmann Taylor, c'est à lire au Livre de poche.
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