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EAN : 9782253045892
158 pages
Le Livre de Poche (01/09/1988)
4.02/5   593 notes
Résumé :
Peu de pièces auront été autant jouées que La Cerisaie, depuis sa création en 1904. Et supporté des éclairages, des commentaires aussi contradictoires. Pièce-testament (Tchekhov meurt l'année même de la parution de la pièce), oeuvre charnière, La Cerisaie referme doucement une porte sur un monde agonisant, tandis qu'une autre s'entrouvre, par où pénètre, comme par effraction, l'aube d'une ère nouvelle. Aube ou crépuscule ? Tchekhov ne tranche rien. Il décrit le neuf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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La Cerisaie est une oeuvre symbolique. Les cerisiers en fleur (n'oublions pas la vogue japonaise qui avait frappé l'occident durant le XIXème siècle) symbolisent le raffinement, l'esthétique, l'éphémère, l'art, le faste, le tape-à-l'oeil, la frivolité, en un mot l'aristocratie.
Ceci s'oppose bien évidemment au matérialisme, au pragmatisme, à la terre, au sol, en tant que quantité de mètres carrés sur lesquels poussent ces arbres.
C'est donc tout un symbole que la cession de la cerisaie (demeure et domaine de la noblesse russe) par l'aristocratie à la bourgeoisie et c'est ce symbole que choisit Anton Tchékhov pour nous montrer la fin d'une époque, la prise de pouvoir par les financiers au tournant du XXème siècle, notamment suite à l'abolition du servage en Russie en 1861.
Cette pièce est donc tout à fait dans la droite lignée des Démons (les Possédés) de Dostoïevski. Tchékhov sent aussi parfaitement monter les ferments de ce qui sera la révolution de 1917.
Pour nous montrer cette décadence, cette perte de contrôle de l'aristocratie, ce manque de lucidité, au début de la pièce, chaque personnage est dans sa propre bulle, chacun répond à côté de la plaque, sauf l'homme d'affaire, descendant de paysan, Lopakhine, qui, lui, a bien perçu que le vent a tourné et qu'il apporte des odeurs de roussi.
Tous les autres sont dans les mirages d'un monde et d'une époque qui a disparu, révolue, qui s'est évanouie pour laisser place à une autre, mais que leurs yeux sont incapables de déceler, sauf peut-être l'étudiant utopique Trofimov, ancien précepteur d'un enfant qui est mort (encore un symbole !) et qui attend béatement l'heure du changement en s'imaginant que tout sera bonheur, liberté et égalité si une révolution survient.
En ce sens, c'est-à-dire, la poursuite des chimères, la non perception de la réalité, cette pièce se rapproche de la Mouette. C'est probablement la pièce la plus célèbre de Tchékhov, mais, définitivement, ce n'est pas ma préférée, car Oncle Vania m'a beaucoup plus séduite.
Évidemment, le ton Tchékhov, la facture Tchékhov, les ingrédients Tchékhov sont tous là, et comme ses trois soeurs (excusez-moi le calembour, il s'agit évidemment de la Mouette, Oncle Vania et Les Trois Soeurs) c'est une tragi-comédie grinçante et très typique de l'auteur.
On peut juste préciser que certaines mentions, notamment aux vacanciers, à la révolution latente, aux changements économiques annoncent ou font écho à l'oeuvre de Gorki.
Voilà, si je dois conclure, je dirais que cette pièce, très caractéristique du style Tchékhov est un trait d'union entre Dostoïevski et Gorki, le témoin d'un pan de l'histoire russe qui s'effondre et d'un autre, à créer.
Ce n'est pourtant pas celle que je porte le plus dans mon coeur, excusez-m'en, en outre rassurez-vous, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, une floraison aussi futile et éphémère que celle d'une branche de cerisier, autant dire, pas grand-chose.
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Un monde disparaît, inexorablement chassé par un autre qui prend sa place et le pouvoir...
Une oeuvre achevée au crépuscule de la vie de Tchekov, cataloguée comédie, certes, mais une définition réductrice, plutôt une comédie sociétale amère voire prémonitoire.
La classe gouvernante aristocratique russe fin 19ème siècle, décrite déliquescente, humaniste et idéaliste, est supplantée par une bourgeoisie montante, financièrement agressive et arrogante lors de sa prise de pouvoir, symbolisée par ce dernier discours de Lopakhine, représentant de cette caste montante.
La classe definissable en prolétarienne, serviteurs et étudiants, sous estimée et oubliée, restent sur le bord de ces bouleversements sociétaux ; Tchekov, alors prémonitoire, ne subodore t-il pas leur avènement, historiquement marquée par la révolution bolchevique ? C'est certes un tantinet extrapoler, mais rien au travers de l'oeuvre n'empêche de l'envisager.
Si l'écriture est légère, le sujet abordé est grave et profond.

Nous nous éloignons donc de la simple comédie de moeurs pour une subtile étude sociétale russe de cette période. Chaque personnage a une charge symbolique propre, tous représentants d'une facette de cette société, et l'ensemble peut donner une pièce de théâtre vive sur scène, à plusieurs niveaux de "lecture". Il reste à assister à une digne représentation théâtrale de l'oeuvre pour complètement l'appréhender.

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Ainsi que le disait Milan Kundera : « L'homme, bien qu'il soit lui-même mortel, ne peut se représenter ni la fin de l'espace, ni la fin du temps, ni la fin de l'histoire, ni la fin d'un peuple, il vit toujours dans un infini illusoire. »

Et il y a un peu de cet infini illusoire dans cette pièce. L'intrigue, très épurée, gravite autour de la vente du domaine familial d'une famille issue de la noblesse, la fameuse cerisaie.

Mais elle représente surtout le douloureux passage des temps anciens aux temps nouveaux. C'est la nostalgie d'une époque en train de s'éteindre, c'est l'impuissance d'une génération à se renouveler et se détacher des valeurs ancestrales qui l'ont façonnée, modelée, formatée. Bref, c'est son incapacité à voir le monde changer sous ses yeux, à modifier son mode de vie, à s'adapter.

Si certains protagonistes ont bien compris que la société était en train de changer tel que Lopakhine, descendant d'une famille de moujik, la famille en revanche, incarnée principalement par Lioubov Andreievna, et dans une moindre mesure par son frère Gaïev, continue de vivre dans l'opulence et dans l'oisiveté, jouant aux grands seigneurs, dépensant sans compter alors même qu'ils sont au bord de la ruine. Ils s'obstinent à vivre encore et toujours dans leur infini illusoire. Jusqu'au jour où…

Cette pièce est fascinante mais également déstabilisante. La variété des décalages et des contretemps qui la rythme m'a parfois déroutée. L'auteur en use et en abuse peut-être un peu trop. A titre d'exemple, je pourrais évoquer les répliques hors propos des personnages : ils passent leur temps à bavarder (inactivité oblige) sans se parler, ni s'écouter, comme enfermés dans un monde intérieur imperméable aux autres. Ne dit-on pas qu'il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ? Je pourrais évoquer aussi le dérèglement du temps (avec les gelées du mois de mai et la douceur clémente du mois d'octobre) ou encore ces personnages à contrecourant tel que Trofimov par exemple, cet éternel étudiant si prompt à faire l'éloge du travail et condamner l'intelligentsia pour son oisiveté et l'inutilité de ses discussions. Mais lui-même, que fait-il avec ses beaux discours ? etc., etc…

Cela crée une atmosphère très particulière, un peu à l'image d'un clown triste ou d'une farce qui aurait mal tourné. le dernier acte est un summum en la matière. L'aspect dramatique semble inhibé par un tourbillon de propos et de gestes dérisoires. Il y a des oeuvres qui infusent lentement, et en ce qui me concerne, celle-ci en fait partie.
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La Cerisaie' et l'une des seule pièce de Tchékov où personne ne meurt. Une tragédie sans décès ! Imagine-t-on un roman policier sans crime ? On pourrait arguer que c'est la cerisaie elle-même qui meurt, puisque ses arbres sont abattus. Mais c'est la conséquence de la tragédie, et non son origine.

Le drame est dans l'incapacité d'Andréïevna à gérer ses affaires, et à comprendre que des vies dépendent de ses décisions. Celle de sa propre fille, Anya, qui se retrouvera un jour obligée d'en assumer les conséquences, et dont le futur mari aurait besoin au minimum d'être secoué un bon coup pour devenir bon à quelque chose. Celle de Varia, toujours coincée entre deux mondes et à l'avenir incertain, mais qui pourrait bien basculer dans la misère. Celle du brave et fidèle Firs, qui aimerait mourir en paix là où il a toujours vécu...

Son bon coeur et sa gentillesse lui servent surtout à d'excuse à son irresponsabilité complète, et à incapacité à se débarrasser du cortège de parasites qui mangent le peu d'argent qui lui reste : son frère, Charlotta, son gigolo qu'elle part finalement retrouvé…

Mais c'est aussi une pièce prophétique. Les autres se terminent par la restauration de l'équilibre, soi que les personnages acceptent leur destin (‘L'oncle Vania', ‘Les trois soeurs'), soi que les éléments perturbateurs de l'ordre social soient éliminés, écrasés sous son poids (‘Platonov', ‘La mouette'). Mais ici, la pièce se termine sur une situation qui ne peut que se dégrader. Les aristocrates n'ont peut-être plus rien, ni biens ni responsabilités, mais ils sont toujours là et squattent toujours le devant de la scène, et Lopakhine reste encore et toujours un inférieur. Leur chute définitive et totale semble donc prévisible, et en parallèle leur remplacement par la bourgeoisie.

Pas une seconde Tchekov n'a l'air d'envisager une insurrection populaire. Pour lui, la Russie semble promise à une révolution libérale à la française, sous l'influence de la bourgeoisie impatiente de remplacer la noblesse. Les révolutionnaires comme Trofimov sont des rêveurs, pas même fichus de faire une demande en mariage correcte.

Voila qui est étrange à dire, mais quelle chance pour Tchekov qu'il n'ait pas vécu jusqu'en 1917 !
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Entre Tchekhov et moi, c'est décidé, le divorce est définitivement consommé. "La cerisaie" était la seule pièce de la tétralogie (avec "La mouette", "Oncle Vania" et "Les trois sœurs") que je n'avais pas encore lue. Maintenant que c'est fait, et bien fait, le diagnostic est, je le crains, sans appel. Je l'ai même lue deux fois pour arriver à mettre clairement le doigt sur ce qui me dérangeait. La pièce a beau être courte, c'est dire le mal qu'elle m'a donné. Je suis à peu près certaine que la tradition du jeu français héritée de Stanislavski, un jeu emphatique, morne, qui met uniquement l'accent sur le tragique, a bien aidé à me dégoûter de Tchekhov. A dix-huit ans, je trouvais ça terriblement séduisant. Aujourd'hui, ça me fatigue. Mais je vois bien, à relire l'auteur de plus près, qu'on ne peut pas imputer mon peu d'enthousiasme aux seules mises en scène.

Pourtant, je reconnais volontiers que "La cerisaie" brasse une thématique et un réseau de motifs intéressants. de même que je reconnais que Tchekhov a innové dans le langage théâtral, dans la création de ses personnages, et, plus simplement, dans l'approche du théâtre. La cerisaie, c'est d'abord la fin d'un monde, celui d'une élite sociale oisive, ce qui est appuyé par de nombreuses allusions continuelles à des spectres. C'est aussi le retour fugace au monde de l'enfance (la chambre d'enfants, la voix d'enfant de Gaev, les sucreries, etc.). Surtout, c'est le lieu des rendez-vous manqués et de l'impossibilité de communiquer : on manque deux trains, on organise le bal au mauvais moment, les histoires d'amours sont des ratages complets, chacun courant après l'autre qui lui-même court après un autre (motif récurrent chez Tchekhov). Et tous ces gens parlent sans s'écouter ; il n'est pas rare que la série de répliques d'un personnage retombent dans le vide, tandis que l'interlocuteur censé lui répondre parle uniquement pour lui-même. La cerisaie est le lieu d'un perpétuel décalage, comme le montre la façon dont les personnages passent du rire aux larmes, et inversement. Et le lieu d'un échec vers lequel s'est dirigée toute sa vie et de toutes ses forces Lioubov Andreevna Ranevskaïa.

Mais tout cela ne me touche pas, sans doute pour des raisons formelles. Pour commencer, je n'arrive pas à percevoir le côté vaudeville que Tchekhov prétendait impulser à sa pièce (et que Stanislavski, encore lui, a proprement foulé aux pieds). Bon, oui, les personnages et les situations donnent plus ou moins dans le ridicule, comme Epikhodov parlant d'aller se tuer d'un coup de fusil (allusion ironique à La mouette, j'imagine). Pourtant, rien à faire, ça ne me fait pas rire, et ça m'arrache rarement un sourire. le fait est que les changements d'humeur des personnages me portent plus sur les nefs qu'autre chose. Et je crois que je suis finalement complètement insensible à l'aspect novateur du théâtre de Tchekhov, qui se trouve dans une sorte d'entre-deux : ce n'est plus le théâtre d'Ibsen, ce n'est pas encore celui de Beckett. Et bon, pas de chance pour Tchekhov, mais je préfère le XIXème d'Ibsen avec ses personnages en quête d'identité et de liberté, et le XXème absurde de Beckett.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
TROFIMOV : Que la propriété, aujourd'hui, soit vendue ou non — quelle différence ? Tout cela est fini depuis longtemps, on ne peut pas revenir en arrière, l'herbe a envahi le sentier. Calmez-vous, ma chère amie. Ne vous faites pas d'illusions. Pour une fois dans votre vie regardez la vérité en face.
LIOUBOV : Quelle vérité ? Vous voyez ce qui est vrai, et ce qui ne l'est pas, moi on dirait que j'ai perdu la vue, je ne peux rien voir. Vous résolvez bravement toutes les questions importantes, mais dites-moi, mon petit, n'est-ce pas parce que vous êtes jeune et qu'aucune de ces questions ne vous a jamais fait souffrir ? Vous regardez bravement devant vous, mais n'est-ce pas parce que vous ne voyez, parce que vous n'attendez rien qui vous fasse peur, parce que la vie est encore cachée à vos jeunes yeux ? Vous êtes plus courageux, plus honnêtes, plus profond que nous, mais réfléchissez, montrez ne serait-ce que ça de générosité (geste des doigts), prenez pitié de moi. Je suis née ici, ici ont vécu mon père et ma mère, mon grand-père, j'aime cette maison, sans la cerisaie je ne comprends pas ma vie... et s'il faut la vendre, alors qu'on me vende avec elle...
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GAEV : Tu sais l'âge de cette armoire, Liouba ? Il y a une semaine, j'ai ouvert le tiroir du bas et j'ai vu des chiffres, gravés au feu. Cette armoire a été faite il y a exactement cent ans. Qu'est-ce que tu en dis ? Hein ? [...]
PICHTCHIK : Cent ans... Voyez-vous ça !...
GAEV : Oui... C'est quelque chose. Chère et très respectée armoire ! Je salue ton existence dévouée depuis plus de cent ans au glorieux idéal du bien et de la justice. Ton appel silencieux au travail fécond ne s'est pas affaibli au cours de ces cent ans, soutenant bravement, à travers les générations de notre famille, la foi en un lendemain meilleur, et raffermissant en nous le goût du bien et de la conscience sociale.
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ANIA. Qu'avez-vous fait de moi, Petia, pourquoi la cerisaie m'est-elle moins chère qu'avant ? Je l'aimais si fort, il me semblait qu'il n'y avait pas au monde d'endroit plus beau que notre cerisaie.
TROFIMOV. Toute la Russie est notre cerisaie. La terre est vaste et belle, il y a beaucoup d'endroits splendides. [Pause.] Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes, et ne sentez-vous pas, dans chaque fruit de votre cerisaie, dans chaque feuille, dans chaque tronc, des créatures humaines qui vous regardent, n'entez-vous donc pas leurs voix ?... Posséder des âmes d'hommes - mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez de dettes, et du travail des autres, du travail de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule... Nous sommes en retard d'au moins deux siècles, nous n'avons rien de rien, par de rapport précis avec notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de l'ennui ou boire de la vodka. C'est tellement clair : pour vivre dans le présent, il faut d'abord racheter le passé, en finir avec lui, et l'on ne peut le racheter qu'au prix de la souffrance, au prix d'un labeur inouï et sans relâche. Comprenez cela, Ania.
ANIA. La maison dans laquelle nous vivons n'est plus notre maison, et je partirai, je vous en donne ma parole.

Acte II

Traduction : André Marcowicz et Françoise Morvan
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TROFIMOV. [...] L'immense majorité de l'intelligentsia, telle que je la connais, ne cherche rien, ne fait rien et reste pour l’instant inapte à tout travail. Ils disent qu'ils font partie de l'intelligentsia, et ils tutoient leurs domestiques, ils traitent leurs moujiks comme du bétail ; ils négligent leurs études, ne lisent à peu près rien de sérieux, restent à se tourner les pouces, ne font de la science qu'en parlottes, n'entendent rien à l'art. Il sont sérieux, ils ont des visages graves, ne parlent que de sujets très graves, ils philosophent, et pourtant, sous leurs yeux, les ouvriers mangent des choses infectes, dorment sans oreiller, à trente, quarante dans la même chambre - partout les poux, la puanteur, l'humidité, la souillure morale... C'est évident, toutes ces grandes discussions ne servent qu'à une seule chose : s'aveugler soi-même et aveugler les autres.

Acte II

Traduction d'André Marcowicz et Françoise Morvan
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TROFIMOV : J'ai déjà tellement souffert ! Quand vient l'hiver, je suis affamé, malade, anxieux, pauvre comme un mendiant — et le destin m'a balloté ici et là ! Où n'ai-je pas été ? Mais malgré ça, toute âme, jour et nuit, chaque minute, était pleine de pressentiments inexplicables. Je sens venir le bonheur, Ania, je le vois déjà...
ANIA : La lune se lève.
TROFIMOV : Oui. La lune se lève. Et voici venir le bonheur, oui, il vient, de plus en plus près, j'entends ses pas. Et si nous ne le voyons pas, si nous ne le reconnaissons pas, aucune importance. D'autres le verront !
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Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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