Voici un volume très intéressant pour quiconque souhaite découvrir l'oeuvre théâtrale d'
Anton Tchékhov. On y trouve ses sept pièces majeures (
Platonov,
Ivanov, le Génie des Bois,
La Mouette,
Oncle Vania,
Les Trois Soeurs &
La Cerisaie) ainsi que ses neuf
pièces en un acte (Sur la Grand-Route, Les Méfaits du Tabac, le Chant du Cygne,
L'Ours,
Une Demande en Mariage, Tatiana Répina, le Tragique malgré lui, Une Noce & le Jubilé).
Mais outre ce corpus exhaustif, l'ouvrage est aussi augmenté d'un bon dossier comportant une chronologie détaillée mettant en regard la vie de l'auteur avec à la fois les événements historiques tant en Russie que dans le monde, mais également avec les événements de la vie artistique et scientifique, là encore tant en Russie qu'en Europe.
On peut y lire un " dictionnaire
Tchékhov " où l'on trouve des entrées aussi diverses que : " travail ", "
Tourguéniev " ou " Taganrog ". L'introduction de
Jean Bonamour est aussi une synthèse très intéressante sur l'ensemble de l'oeuvre de
Tchékhov.
Par souci de concision, je ne vais évoquer que très succinctement chacune des pièces et vous renvoie à la critique plus détaillée que j'ai écrite antérieurement pour chacune d'entre-elles si vous souhaitez plus de précisions.
Sachez toutefois que concernant les grandes pièces, l'ensemble est très cohérent, on y reconnaît franchement et à chaque fois la " patte "
Tchékhov. Souvent une aristocratie campagnarde finissante qui peine à ne pas être anachronique, qui voit passer le train de l'histoire et qui rate l'occasion de s'accrocher aux wagons.
C'est un éternel déclin de cette classe, au bénéfice d'une bourgeoisie sans manière ni culture mais qui sait faire transpirer les roubles mieux que quiconque. C'est un théâtre où l'auteur combat constamment les apparences trompeuses, les faux sentiments, l'étiquette, les rêves chimériques. C'est une vision, il est vrai, assez désabusée, de la classe dirigeante, mais également de l'humain dans son entier.
Tchékhov en fait des tonnes sur l'impossibilité d'un amour équilibré ou du moins sa grande difficulté. Ce n'est que frustrations de bout en bout. L'on n'est jamais apparié avec la personne que l'on aime vraiment, chacun se cherche sans jamais se trouver. Outre les relations de couple entre femmes et hommes, il en va souvent de même dans les relations intergénérationnelles.
Selon moi, son théâtre en un acte est franchement d'un niveau inférieur, à l'exception notable de Sur La Grand-Route qui annonce déjà franchement
Maxime Gorki. Ces pièces se veulent drôles et ne le sont, dans l'ensemble, pas. C'est un peu grosses ficelles & Cie.
Enfin, j'en terminerai en vous livrant mon palmarès personnel pour ces pièces : sur la première marche du podium, je place
Oncle Vania sans hésitation. Pour la seconde place, je tergiverse entre
La Mouette et
Ivanov qui ont des caractéristiques différentes mais intéressantes toutes deux et enfin, sur la troisième marche, je place sans trop d'enthousiasme
La Cerisaie. Souvenez-vous cependant que tout ceci est extraordinairement subjectif et ne représente qu'un avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
P. S. : Pour information, voici les liens vers les critiques plus détaillées :
Platonov :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
Platonov/34611/critiques/555074
Ivanov :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
Ivanov/97807/critiques/270624
Le Génie des Bois :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-LHomme-des-Bois/193502/critiques/725799
La Mouette :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
La-mouette/75808/critiques/518791
Oncle Vania :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
Oncle-Vania/3805/critiques/548268
Les Trois Soeurs :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
Les-trois-soeurs/3806/critiques/516323
La Cerisaie :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
La-Cerisaie/37484/critiques/377986
Pièces en un acte :
http://www.babelio.com/livres/Tchekhov-
Pieces-en-un-acte/83296/critiques/728145