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EAN : 9782080721082
119 pages
Flammarion (16/03/2000)
3.84/5   34 notes
Résumé :
Un jeune homme entreprend de faire une demande en mariage qui tourne au pugilat. Un propriétaire terrien, ours mal léché, vient réclamer de l'argent à une veuve résolue à rester fidèle à la mémoire de son mari. Un conférencier chargé de développer devant une assemblée de province les méfaits du tabac raconte en fait les déboires de sa vie conjugale. Trois pièces en un acte portant un regard terriblement moqueur sur le mariage, l'amour et la solitude dans la Russie d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce mini recueil regroupe trois pièces en un acte : Une Demande En Mariage, L'Ours et Les Méfaits du Tabac. Ces trois pièces ont en commun, hormis leur brièveté, d'être à tendance comique et centrée sur les misères de la vie conjugale, que ce soit avant même la demande ou bien des années après.

Les hommes et les femmes semblent condamnés à se plaire de prime abord et à ne pas se convenir par la suite, et cela sur toute la ligne tant les abysses qui séparent les visions féminines et masculines des choses paraissent à jamais inconciliables.

L'autre point commun de ces trois pièces est que le protagoniste principal vient avec l'idée et le but de faire quelque chose de précis, ce quelque chose n'étant finalement jamais réalisé.

Cette édition est très bien faite avec un bon petit dossier, principalement à l'adresse des lycéens, mais même pour les autres, cela ne fait pas de mal.

1) UNE DEMANDE EN MARIAGE est une grosse et grasse farce épaisse, avec une mécanique comique lourde, insistante et redondante, qui, vous l'aurez remarqué, ne brille pas selon moi par sa subtilité ni une quelconque forme de finesse.

Lomov, un rural trentenaire vient faire sa demande en mariage à son voisin Tchouboukov, père d'une certaine Natalia. Anton Tchékhov fustige l'âpreté au gain et l'étroitesse d'esprit de ces propriétaires terriens. Toujours est-il que toute la pièce est un crêpage de chignon sur des peccadilles, qui interdisent même à Lomov de formuler sa demande auprès de Natalia.

Bon, sans mentir, je n'ai pas du tout aimé et heureusement que Tchékhov a su faire autre chose (et d'autre envergure) que cette petite pièce facile et bâclée.

2) L'OURS, sans être transcendante ni extrêmement différente, passe déjà un peu mieux et jouit d'un cortège de petites tirades savoureuses qui me la rendent plus digeste.

Un créancier, Smirnov, vient réclamer une somme d'argent à une jeune veuve, Mme Popova, éminemment droite et fidèle vis-à-vis de son défunt mari. Smirnov a un besoin urgent de la somme aujourd'hui même tandis que Mme Popova lui explique qu'elle ne pourra lui fournir l'argent que dans trois jour.
Smirnov est bien décidé à ne quitter la place qu'avec ses roubles en poche et Mme Popova s'offusque des manières de cet « ours ». S'en suit une mémorable prise de bec, qui tourne au duel et je vous laisse découvrir le fin mot de la fable…

3) LES MÉFAITS DU TABAC est une petite pièce monologue, où l'auteur nous offre une farce grinçante, sans prétention, mais pas extrêmement drôle non plus.

Un mari, Ivan ivanovitch Nioukhine, complètement phagocyté par sa femme, tenancière d'un pensionnat-école de musique, est mandé par son épouse pour faire une énième conférence de bienfaisance. Vous vous doutez que ce brave factotum de l'établissement de sa redoutable compagne n'a absolument aucune idée de ce dont il va parler et que son auditoire n'a, visiblement, pas non plus l'habitude de l'écouter.

Mais voilà, c'est peut-être la conférence de trop, accablé par la férule de son despote femelle, Nioukhine pète un câble et balance les secrets du caractère de sa femme et de ses pitoyables relations avec elle.
Bref, il parle de tout, sauf peut-être des méfaits du tabac...

Je pense que, dans l'ensemble, Anton Tchékhov a tenté de renouer avec une forme de comique ou de burlesque à la Nicolaï Gogol ; il est néanmoins clair qu'au vu de ces trois pièces-là en tout cas, c'est un plantage, car, quel que soit l'angle d'approche, c'est moins drôle, plus poussif et plus rébarbatif que son trublion de modèle. Tchékhov excelle dans un autre registre mais dans celui-ci, n'est pas Gogol qui veut.

Au demeurant, ce n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose. À vous de vous forger le vôtre.
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Cette courte pièce en un acte ne contient que trois personnages. Heureusement d'ailleurs car ce sont trois forts caractères ! Il y a donc le père, Stepan Stepanovitch Tchouboukov, sa fille, Natalia et le voisin, Lomov. Ce dernier voudrait l'épouser et, pour ce faire, il vient demander, comme la coutume l'exige, sa main. Cependant, la principale concernée n'est pas au courant. Tchouboukov donne sa bénédiction à son futur gendre. Il appelle alors Natalia pour lui faire part de la nouvelle mais il n'en a pas le temps car la conversation tourne au vinaigre à propos d'un morceau de terrain que Lomov s'attribue. Comment Natalia réagira t-elle lorsqu'elle apprendra que celui qu'elle vient d'insulter copieusement était là pour lui faire sa demande en mariage ?

On passe son temps à sourire face au quiproquo, aux insultes balancées. On ne s'ennuie pas un seul instant, d'autant plus que la pièce est originale dans la mesure où elle joue sur l'effet de surprise. Découvrez ou redécouvrez Tchekhov !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Une demande en mariage
Une petite pièce de théâtre qui résonne comme le vrombissement d'un moteur. Ça crie, ça se tord, ça se déchire, c'est drôle, c'est léger, on s'emporte, on se reprend, on se dégonfle, allez top chrono, c'est le compteur à zéro, ça redémarre...disputes entre voisins...

C'est dans ce même climat que va se confirmer une demande de mariage, une drôle de demande pendant que l'un reste encore dans le brouillard en sortant d'une léthargie, l'autre crie déjà je le veux, et le père d'un ton burlesque crie au champagne...

Dans cette pièce, Anton Tchekhov nous fait jouer des personnages extrêmement vulgaires. On ne s'y plait pas pour le rire mais plutôt pour la surprise qui surgit à la m^me vitesse qu'elle est intervenue
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Je découvre Tchékhov avec ces trois courtes pièces en un acte: La demande en mariage, L'Ours et Les Méfaits du tabac. Un vrai régal!
Dans chaque pièce, Thcékhov met en scène avec beaucoup d'humour des personnages qui pourraient être tragiques: l'amoureux éconduit et moqué, la veuve éplorée et le mari soumis à une épouse tyrannique. Ici, ils contribuent pleinement au détournement de thèmes classiques tels que la demande en mariage.
Les pièces étant elles-mêmes très courtes, je ne voudrais pas tout divulguer, mais au moins donner une petite idée de ce qu'il s'y passe, donc en un mot:
Une demande en mariage tourne à la dispute sous un prétexte tout-à-fait dérisoire.
Un bailleur sans coeur vient réclamer son dû à une jeune veuve et la provoque en duel (je ne dévoilerai pas la fin...!)
La directrice d'une école de jeunes filles envoie son mari faire un exposé: celui-ci décide que ce sera autour des méfaits du tabac bien que ceci lui importe peu, en tant que fumeur lui-même.

J'ai trouvé ces trois pièces tout-à-fait surprenantes et plaisantes, voire drôles et absurdes, tout ce que j'aime.
Une belle première rencontre donc, la prochaine fois je m'attaque à ses pièces plus sérieuses.
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Cette très courte pièce m'a beaucoup amusée. En guise de demande en mariage, on se retrouve avec trois voisins qui se prennent la tête pour des peccadilles.

Et ils hurlent, gesticulent, se mettent dans tous leurs états pour une histoire de terrain et de chiens.

L'humour n'est pas subtile dans cette farce, c'est même franchement énorme. Mais j'ai beaucoup ri.
Je me demande ce que ça donne sur scène...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
LOMOV : Je m'efforcerai d'être bref. Vous n'êtes pas sans savoir, inestimable Natalia Stepanovna, que, depuis longtemps déjà, depuis l'enfance même, j'ai l'honneur de connaître votre famille. Feu Tatie, et son mari, dont, comme vous daignez le savoir, j'ai reçu les terres en héritage, ont toujours considéré avec un profond respect votre papa et feu votre maman. Les familles Lomov et Tchouboukov ont toujours entretenu les relations les plus amicales, et , même, c'est le cas de le dire, les plus familiales. De plus, comme vous daignez le savoir, mes terres et les vôtres se touchent de très près. Si vous daignez vous en souvenir, mon pré aux vaches jouxte votre bois de bouleaux.

NATALIA : Pardon de vous interrompre. Vous dîtes « mon pré aux vaches »... Mais est-ce qu'il est à vous ?

LOMOV : Bien sûr...

NATALIA : Ça par exemple ! Le pré aux vaches, il est à nous et pas à vous !

LOMOV : Mais non, il est à moi, inestimable Natalia Stepanovna.

NATALIA : Première nouvelle ! D'où tenez-vous qu'il est à vous ?

LOMOV : Comment, d'où je le tiens ? Je parle de ce petit pré aux vaches qui forme une enclave entre votre bois de bouleaux et le marais brûlé.

NATALIA : Mais oui, mais oui... il est à nous.

LOMOV : Non, vous faites erreur, inestimable Natalia Stepanovna - il est à moi.

NATALIA : Reprenez-vous, Ivan Vassilievitch ! Depuis quand est-il à vous ?
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SMIRNOV : Madame, dans ma vie, j'ai vu bien plus de femmes que vous n'avez vu de moineaux ! Je me suis battu trois fois en duel pour des femmes ; j'ai quitté douze femmes ; neuf autres m'ont lâché. Oui ! Il fut un temps où j'étais stupide ; j'étais sucré comme du miel, doux comme du lait d'amandes ; je me déroulais comme des perles ; je joignais les talons... J'aimais ; je souffrais ; je soupirais sous la lune ; je me liquéfiais ; je fondais ; je devenais glacé... J'aimais passionnément, avec rage, de toutes les manières, que le diable m'emporte !... Je parlais comme une pie de l'émancipation des femmes ; les sentiments tendres m'ont coûté la moitié de ma fortune. Mais maintenant, votre humble serviteur ! maintenant, on ne me trompera pas ! Suffit ! Yeux noirs, yeux passionnés, lèvres rouges, fossettes aux joues, lune, " murmure, respiration craintive ", pour tout cela, madame, je ne donnerai pas désormais un rouge liard ! Exception pour les personnes présentes, mais toutes les femmes, petites ou grandes, sont des mijaurées, des maniérées, des cancanières, haineuses, menteuses jusqu'à la moelle des os, frivoles, mesquines, sans pitié, d'une logique révoltante et, en ce qui concerne cela, pardonnez ma sincérité : un quelconque moineau peut rendre des points à une philosophe en jupons !
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MME POPOVA : Monsieur, dans ma solitude je me suis depuis longtemps déshabituée de la voix humaine et je ne supporte pas les cris ; je vous prie instamment de ne pas troubler mon repos.
SMIRNOV : Donnez-moi mon argent et je partirai.
MME POPOVA : Je vous ai dit, en langue russe, que je n'en avais pas de disponible pour l'instant ; attendez jusqu'après-demain.
SMIRNOV : J'ai eu aussi l'honneur de vous dire, en langue russe, que j'avais besoin d'argent aujourd'hui, et pas après-demain ; si vous ne me payez pas aujourd'hui, demain je serai obligé de me pendre. [...] Comment voulez-vous qu'on vous parle ? En français ? [...] Comme je suis heureux que vous ne me rendiez pas mon argent... Ah ! pardon de vous avoir dérangée ! Quel temps magnifique aujourd'hui. Et ce deuil vous va si bien !

L'OURS.
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Regardez une créature poétique ; c'est de la mousseline, de l'éther, une demi-déesse, un million d'enchantements ; mais jetez un coup d’œil dans son âme... c'est un crocodile ordinaire !
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MME POPOVA : Parce que vous avez de bons poings et un gosier de bœuf, vous croyez que je vous crains ? Quel butor vous êtes !

L'OURS.
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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