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EAN : 9782361931384
64 pages
Les Grandes Personnes (08/03/2012)
3.84/5   113 notes
Résumé :
Imagine : c'est la guerre - non pas en Irak ou en Afghanistan, quelque part très loin, mais ici, en Europe, en France, chez nous.
Dans Guerre, Janne Teller se lance dans une réflexion expérimentale convaincante : par l'intermédiaire d'un simple renversement de perspective, elle nous explique avec clarté et sobriété les enjeux et les incidences du statut de réfugié - la fuite, l'exil, la survie dans un pays étranger.
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 113 notes
J'ai été attirée de suite par la forme originale de ce petit bouquin de 60 pages qui ressemble à un passeport. L'auteur, Janne Teller, a rédigé ce texte en 2001, paru alors dans une revue à l'usage des enseignants danois, alors que le débat sur l'immigration faisait rage au Danemark. Née à Copenhague en 1964 de parents immigrés austro-allemands, elle sait mieux que quiconque que la vie peut basculer du jour au lendemain en raison d'événements extérieurs.

Par ce court récit et un terrible changement de perspective, elle cherche à nous mettre dans la peau d'un immigré occidental et nous faire comprendre qu'on peut aussi, un jour, devenir un réfugié.
Par le tutoiement qui s'installe d'emblée, elle plonge le lecteur dans cette probabilité assez effrayante, il faut bien le dire. Pas d'apitoiement, mais une réflexion juste sur nos pratiques, nos schémas de pensées envers ces « immigrés qui profitent de notre hospitalité et ne vivent même pas comme nous ».
L'essai est pertinent et peut-être plus proche de la réalité que de la fiction, hélas. Il pose la question de notre attitude envers nous-mêmes et envers les autres et du sentiment d'empathie dont nous sommes, ou non, capables. Il pointe ce qui, pour des millions de personnes, ressemble au cauchemar quotidien et ne semble plus émouvoir personne dans notre Europe hyper sécuritaire.
Illustré par Jean-François Martin de dessins désincarnés qui renforcent encore le propos, ce texte mérite que l'on s'y intéresse pour susciter débats et réflexions dans nos classes.
Et si ça nous arrivait ?
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"Et si aujourd'hui, il y avait la guerre en France: où irais-tu?" interroge Janne Teller, écrivaine née à Copenhague qui a travaillé pour les Nations Unies et l'Union Européenne sur "les problèmes induits par les conflits internationaux", dans Guerre: Et si ça nous arrivait? un petit essai sur la guerre (pour les ados) illustré par les dessins sombres, inquiétants et percutants de Jean-François Martin.
Ce scénario catastrophe très réaliste ne s'en tient pas à mettre le jeune en situation d'alerte (à la bombe, à la guerre,à la mort), elle le projette dans un bain de sang, ce qui m'a choquée ayant déniché ce livre sur un rayonnage enfants alors qu'il est destiné à des ados dénués d'angoisses existentielles, or l'âge de lecture n'est indiqué nulle part.
Donc je lis: "ton frère a perdu trois doigts de la main gauche dans l'explosion d'une mine", "des éclats de grenade ont blessé ta jeune soeur à la tête","une bombe a tué tes grands-parents maternels","ton frère a rejoint la milice",ta mère malade est "folle d'angoisse","rien n'est comme avant","il n'y a pas de travail", "tu es un étranger" réduit à "la pauvreté"... C'est très bien de provoquer l'empathie du lecteur, de lui montrer ce qui arrive en cas de conflit (bombes,froid,exil,mort,blessures,peur,haine,survie,colère,méfiance,rejet), de lui indiquer que rien n'est acquis et que tout peut changer du jour au lendemain, mais le "tu" m'a dérangée.
On a accusé ce texte d'être "politique" dans un monde politique, en effet Janne Teller l'a adapté selon les traductions. Mais ne l'est-il pas sous une couverture d'anticipation? Dans cette fiction, elle parle de la France sous dictature et de l'effondrement de l'Europe, "ta" famille démantibulée, à moitié détruite fuit en Egypte et ayant acquis avec beaucoup de difficultés la nationalité égyptienne, ne sait plus, lorsque la paix revient, quel est son vrai pays.
Remarque positive: j'ai adoré la conception de ce trompe l'oeil semblable à un passeport!
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Début du livre : "si les bombes avaient détruit la plus grande partie du pays, la plus grande partie de la ville?..." Un scénario "catastrophe"en France : toute ta famille est touchée, plus de maison, plus de repères...obligé de penser à l'exil au Moyen-Orient !...pour se retrouver en Égypte. Vivre comme un survivant, un réfugié avec tous les soucis que cela impliquent.

La France en guerre ? pour "de vrai" ?....bon les attentats c'est pas génial du tout, mais cet essai "nous fait froid dans le dos " et pourtant ! se retrouver dans la peau d'un réfugié hélas la triste réalité de notre actualité. Un petit "passeport pour la mort".."une vision d'horreur" et de la guerre en littérature jeunesse, qui je l'espère ne restera que sur un rayonnage de bibliothèque pour nos futures générations.....un livre qui ne transige pas !Un livre choc !
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Un excellent petit fascicule, 50 pages, format passeport, et ressemblant tout à fait à un passeport européen.
Hélas, toujours d'actualité, voire plus que jamais.

L'auteur interpelle le lecteur, puisque tout le texte est à la deuxième personne du singulier.
Et essaie de nous faire vivre la guerre, non pas de l'extérieur, comme tout ce qu'on peut lire ou voir à la télé, mais de l'intérieur, en supposant que ça nous arrive à nous ici, en France.
Un peu comme les excellents dessins de Zep, suite aux problèmes de réfugiés en cet automne 2015 (TROUVER LIEN ?) mais son a déjà plus de dix ans, et hélas, il n'a pas vieilli.

A lire, et faire lire à tous.
Mais attention malgré sa petite taille, et son format qui fait penser aux "Petite Poche" Magnier, pas pour les enfants, mais à partir de l'adolescence.
A la fois parce que quelques descriptions sont dures, parce que ça pourrait inquiéter beaucoup les enfants plus jeunes. Et aussi parce que sans doute, ils n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre combien il s'agit d'une situation "miroir", l'auteur a inversé ce que vivent les réfugiés actuels (je pense par exemple à la situation des couples mixtes).
L'auteur précise en postface que le texte traduit est adapté selon le pays de traduction.
Ce qui permet de "vivre" de l'intérieur ce conflit.
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Dans ce court essai de 50 pages, le narrateur âgé de 14 ans vit dans une France en guerre. Les conditions d'existence sont très difficiles, la famille décide de s'exiler en Egypte où ils pensent trouver mieux. Mais là- bas leur vie est misérable, ils déchantent vite. le narrateur grandit, se marie avec une amie d'enfance qu'il fait venir en Egypte et a un enfant avec elle. Il acquiert une nouvelle culture mais reste une interrogation : quel est son vrai pays ?
Ce court essai se présentant comme un passeport écrit a la deuxième personne a de quoi déconcerter. C'est la professeur de français de mon fils qui l'a fait lire à sa classe au cours d'une opération lecture. J'étais curieuse de le lire mais j'ai été perplexe. Il se présente sous la forme d'un essai, donc il n'y a pas de dialogue et il peut paraître rébarbatif. Je ne suis pas sûre que des adolescents l'apprécient non plus. le thème abordé (la vie dans un pays en guerre ou dans un pays où on est réfugiés) est dramatique, d'ailleurs tout le texte est empreint d'une noirceur difficilement respirable. Je ne vois pas vraiment où l'auteur veut nous mener, pour moi c'est une lecture à côté de laquelle je suis passée.
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critiques presse (3)
Lexpress
20 avril 2012
Ce texte court et nécessaire détient la force d'un Matin brun, la nouvelle de Franck Pavloff. Il mérite le même succès.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Ricochet
27 février 2012
Toutes les questions posées, déracinement, valeurs communes ou différentes entre religions, habitudes culturelles, place des femmes, intégration ou exclusion figurent dans cet essai- roman avec un réalisme qui ne doit rien à la science-fiction, comme un avertissement à nos sociétés, à nous-mêmes.
Lire la critique sur le site : Ricochet
LeMonde
20 février 2012
Guerre. Et si ça nous arrivait ? est un texte important pour mieux comprendre l'immigration et l'exclusion. Pour se persuader que tout est réversible. Pour saisir enfin ce qui fait le prix des démocraties.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La vie est dure. Rien n'est comme avant. Il n'y a pas de travail, et surtout pas quand on est étranger et qu'on ne parle pas la langue. Souvent, des gens s'énervent après toi dans la rue. Au marché, on te vend les moins beaux légumes; au café, tu attends plus longtemps que les autres. Tu as les cheveux bruns et la peau mate, mais tu ne peux pas dissimuler tes yeux bleus.
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Et si, aujourd'hui, il y avait la guerre en France ... Où irais-tu ?
Si les bombes avaient détruit la plus grande partie du pays, la plus grande partie de la ville ? Si les murs de l'appartement que tu habites avec ta famille étaient percés de trous, les vitres brisées, le balcon arraché ?
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Tu as un enfant toi aussi, avec Carine. Et tu devrais être heureux. Ce n’est pas le cas. Ta vie n’est pas du tout ce qu’elle aurait dû être. Elle t’a été volée pour une autre, une autre vie qui n’est vraie ni ici ni là-bas. Vous n’avez jamais eu assez d’argent pour que tu rattrapes tes années d’études perdues. Tu n’en as d’ailleurs plus envie, gêné par la conscience de ton infériorité par rapport aux étudiants de ton âge.
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"Et pourtant, tu penses sans cesse au jour où tu pourras rentrer chez toi.
Chez toi ? Chez toi où ?"
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Toi, tu es toujours entier, mais tu as sans cesse la peur au ventre. Matin, midi, soir, et la nuit aussi. Tu sursautes chaque fois qu'au loin tu entends des tirs de roquettes partir en sifflant, chaque fois que tu aperçois un éclair à l'horizon. Et si le projectile allait t'atteindre ? Chaque explosion te terrifie. Combien de tes camarades ont encore été touchés ?
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