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Boston Teran (Autre)Eric Holweck (Traducteur)
EAN : 9782351785928
437 pages
Gallmeister (02/05/2019)
3.85/5   197 notes
Résumé :
Bienvenue en Californie comme au Nouveau-Mexique ! Vous y trouverez des folles sans identité, isolées en plein désert dans des caravanes en ruine, des bandes non identifiées, insaisissables, menées par des gourous en quête de gibier, des taulards cuits et recuits par le soleil, surveillés par des flics improbables et des hommes prospères protégés par les murs de leurs villas discrètes... Vous y trouverez l'enfer sur terre. Parce que son ex-femme a été massacrée et q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 197 notes
Ce livre est ahurissant.

Ahurissant comme son titre original, bien plus puissant que le français : « God is a bullet – Dieu est une balle ».

Ahurissant comme sa géniale couv' très pulp avec son énorme serpent menaçant en arrière plan dans un dégradé de toutes les nuances de rouge.
En fait, une fois que t'as démarré ce road trip déjanté, tu bascules dans un univers de série Z complètement trash à l'énergie délirante avec comme ingrédient :

- un méchant d'anthologie comme t'en as rarement rencontré, une sorte de deus ex-machina surpuissant à la Charles Manson qui pousse les curseurs du mal à leur paroxysme.

- un duo de héros électrisant, ultra cliché au départ mais qui gagne en profondeur à mesure que l'intrigue avance : Bob, un flic au bout du rouleau depuis la disparition de sa fille dans un carnage mais prêt à repousser ses propres limites au-delà de tout pour la retrouver ; et Case, une camée rageuse, rescapée d'une secte archi violente, la seule à pouvoir l'aider mais complètement borderline tant tout espoir de résilience l'a abandonnée, avec le désir de vengeance comme carburant.
" Tels deux soldats déguenillés partis sur la route, ils restent assis là, chacun enfermé dans le puzzle de sa vie."

- une traque sauvage parsemée de drogue, viols et violences en tout genre dans le cadre grandiosement diabolique du désert des Mojaves.

- une écriture à la kalachnikov qui te cisaille les yeux et t'imprime des images bien hard, sous amphét' dès que les scènes d'action apparaissent, ou dont la crudité te sidère dans les dialogues.

" Et merde. Referme d'abord cette blessure avec du fil de pêche et une aiguille. Ensuite, prends le fusil et une boîte de munitions, et fonce, tu vas leur rentrer dans le lard, comme on dit. "

Bref, une expérience à part, qui brutalise la lectrice que je suis mais m'a laissée pantoise de jubilation. Car on n'est pas dans le déchaînement de violence gratuite : grâce au très beau personnage de Case, une réflexion très introspective, quasi philosophique sur le sens de la vie, affleure sous la violence des mots et des actes, avec au bout, une certaine lumière.

Pour lecteurs avertis.
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Si tu comptes lire cette histoire jusqu'au bout, soit tu es complètement barré, récemment échappé du quartier haute sécurité d'un hôpital psychiatrique, soit munis-toi d'une cuvette car tu vas vomir pendant la moitié du livre tant le récit secoue la tripe…
Moi, je n'ai pas vomi ! J'ai jubilé ! (ça me fait penser que je dois prendre mes médocs).
Tous les bons ingrédients pour un récit « trash » sont réunis. Un flic, Bob, part à la recherche de sa fille, enlevée par un groupe de junkies, trafiquants de drogue, sanguinaires et satanistes. Ces derniers aiment se livrer aux pires tortures sur leurs proies. Leur chef, Cyrus, est un véritable psychopathe. Accompagné de Case, ex membre de la bande et droguée repentie, Bob va remonter la piste de ces débris de l'humanité tout en ne sachant pas si ça fille, Gabi, est toujours vivante ou morte, ni dans quel état il va la retrouver.
Quand on pense que le type, Boston Teran (pseudo), qui a écrit cette symphonie macabre est le même type qui a écrit aussi les discours de John Kerry (oui, oui, John Forbes Kerry, le sénateur et candidat démocrate à l'élection présidentielle des états unis) alors je me dis que le monde ne peut aller que de mieux en mieux car nous sommes vraiment dans de bonnes mains… (infos sur l'auteur, source Wikipédia).
Je recommande vivement la lecture de ce roman, surtout à toi qui pense que la vie est un long fleuve tranquille.
Traduction d'Eric Holweck révisée par Marc Boulet.
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Sans conteste sur le podium des livres préférés de cette année,, et très peu de risques d'être delogé.

Par contre qui a eu l'idée loin d'être géniale de traduire par "Satan dans le désert " le titre original "God is a bullet ", titre en relation directe avec le roman ("Dieu est une balle ") ? C'est certes moins vendeur comme accroche, mais plus proche du roman....

Le roman, plus noir que l'encre de la plus vieille seiche qui n'ait jamais existée, est tout simplement somptueux.
Un décor hors de l'humain, écrasant théâtre de la genèse, du déroulé et de l'apothéose de ce récit "bigger than live", des personnages exceptionnels, des situations hors gabarit quasiment indescriptibles...
Bref un sommun du roman noir , le vrai, brutal, sans concessions, amoral, digne des maîtres Thompson ou Willocks entre autres.
Tout y est : la violence, sauvage et quelquefois redemptrice, opposant le mal représenté par Cyrus figure tutélaire de Satan et gourou d'une secte jumelle de celle de Manson, à celle du bien, du père de la jeune fille enlevée et son alliée Case ex adepte ladite secte ; la rédemption par l'épreuve du père policier lancé à la recherche de sa fille, et de l'ancienne junkie Case alliée de circonstance , se rachetant dans leurs estimes. Et tant d'autres choses dans ce roman quasi-philosophique quant à la perception de la vie et de la survie.
Les personnages principaux, Bob et Case, présentés au début en classique association contre-nature, évoluent très rapidement et leur rapprochement sur un but commun permet à l'auteur de développer en profondeur ces protagonistes, accompagnés d'acteurs secondaires, soit tous les autres, formidablemebt bien campés et disséqués.

Une absence de manichéisme, une trame de destins inéluctables, des personnages et scenari parfaitement ancrés, d'obsessionnelles quêtes personnelles jusqu'au boutismes, font de ce roman inclassable un chef d'oeuvre dans son genre à apprécier par les armateurs de ce style, mais à ne pas laisser entre toutes paires d'yeux.
Une vrai bonne surprise. Bonne decouverte aux convaincus.

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Ça, c'est ce qui s'appelle une lecture "coup de poing uppercut"... Assurément, âmes sensibles, abstenez-vous d'ouvrir pareil livre, vous le refermeriez bien vite. Ce roman est donc à ne pas mettre entre toutes les mains, c'est pour cela que je ne le conseillerai qu'aux lecteurs avertis.

Comment vous expliquer cette lecture très sombre, cette violence qui suite de toutes les pages, tout en vous expliquant que "Satan dans le désert" est un roman hallucinant et que je l'ai apprécié ?

Le pitch : Bob Hightower est ce qu'on appelle un flic "pépère", assis derrière son bureau, dans un bled proche de Los Angeles, à la frontière du désert.

Il est divorcé, adore sa fille et tout irait bien dans sa vie si on n'avait pas retrouvé son ex-femme et son nouveau mari plus que sauvagement assassinés... Et quand je dis "sauvagement", je suis encore gentille... le chien et le cheval sont dans le même état et Gabi, sa fille chérie de quatorze ans, est introuvable parce qu'enlevée.

Bob est dépourvu de moyen, il n'a pas de piste, contrairement au lecteur, puisque nous savons déjà "qui" est le commanditaire de toute cette sauvagerie, nous savons "qui" l'a perpétré, mais nous ignorons le "pourquoi".

C'est une ancienne toxico, Case, qui va donner une piste à Bob. Lorsqu'elle a lu le fait divers qui se rapportait à la tuerie, elle a reconnu la marque de Cyrus : un mec taré, violeur, assassin, dealer, nihiliste, maquereau, tortionnaire... La totale, quoi. Un type qui prend plaisir à détruire l'innocence, à faire plonger des enfants dans la dépendance et à leur faire subir les pires perversions sexuelles ou tortures de malade. Il pratique aussi son art de la torture sur des adultes, juste pour le plaisir.

Comment elle le sait ? À votre avis ? Case a fait partie de sa bande, enfin le mot "secte niant Dieu" serait plus adapté. Elle a réussi à s'en sortir, plus morte que vivante et elle accepte d'aider Hightower, le "mouton" qui veut s'attaquer à des "loups", trouvant ainsi une occasion de se venger de ce qu'elle a subit. Et puis, Case, c'est aussi un loup...

Road movie d'enfer, traque sans pitié où tous les coups sont permis, où les chasseurs prennent le risque de devenir gibier et où notre flic pèpère va devoir se transformer en loup pour faire couleur locale et tenter de se frayer un passage entre les crocs du diable sans y laisser trop de plumes.

Et puis, parfois, les braves gens peuvent cacher une face sombre qui est aussi tordue que les pires psychopathes avec lesquels ils font affaire...

De toute façon, on sait que s'ils sortent gagnant de leur cavale contre Cyrus, personne n'en ressortira indemne psychologiquement parlant.

Bien que la prose de l'auteur ne soit pas toujours d'une grande finesse (c'est pas Lehane), j'ai été emporté par cet espèce de road-movie, cette course vers la mort qui se déroule dans la chaleur suffocante du Nouveau Mexique et il me fut impossible de lâcher le bouquin avant d'être arrivé à la fin ! J'étais excité comme une puce au salon de la moquette.

Niveau dialogues, ils sont percutants, très crus et imbibé de discours sur la religion, le Bien, le Mal, Dieu... et autres imprécations démentes. Bref, ça clashe souvent.

Si la prose de Bostan Teran n'est pas "exceptionnelle", ses mots ont tous été des coups de poings dans ma face, ses phrases sont tranchantes comme la lame affûtée du couteau de Jack l'Éventreur et quand je pensais qu'il m'avait amené au bout de l'horreur, et bien non, il est allé encore plus loin. Simple mais incisif et saisissant.

Au final, une sacrée descente en enfer de plus de quatre cent pages qui se dévorent la rage aux tripes, sans pouvoir lâcher le bouquin, tant on a envie de savoir si Bob et Case vont arriver victorieux au bout de leur voyage dans les entrailles du Mal et si Gabi, la fille de Bob, en ressortira vivante. Savoir dans quelle mesure ce voyage les aura changé, aura changé leur vision des choses.

Niveau des personnages, j'ai eu un gros faible pour Case, sans cesse en lutte avec ses vieux démons qui sont "cocaïne" et "souvenirs horribles".

Elle et Bob forment un duo détonnant qui ne se serait jamais croisé sans la tuerie et l'envie de Case d'en finir avec son passé. Ils sont plausibles et l'auteur ne brûle pas les étapes dans le récit de leur animosité qui se transforme petit à petit en respect profond, la confiance s'installant au fur et à mesure. de plus, nos deux amis ne sont pas des héros tout blanc... Ils ont leur part d'ombre.

Niveau du Méchant et de sa bande, ils sont abominables, sans pitié, sans coeur, sans empathie, ayant eu, eux aussi, leurs traumatismes. On aurait d'ailleurs tort de considérer Cyrus comme "juste" un dingue ou juste un "simple" psychopathe. Ce sadique possède de multiples talents et l'intelligence ne lui fait pas défaut. Un expert dans la propagation du Mal : la peur est un bonheur pour lui, la souffrance une plénitude, la violence un véritable orgasme ou une thérapie à l'hypocrisie de ce monde.

Rien ne sera épargné aux personnages : des morts violentes, du sang, des scènes de tortures, des viols, un petit shoot,... Bref, ils peuvent déposer plainte de suite contre l'auteur !

Niveau rythme de l'histoire, je ne savais pas à quoi m'attendre, pestant un peu que, dès le départ, on sache "qui" a commandité la tuerie et qui l'a exécuté...

C'était sans compter sur le talent de l'auteur pour me réserver quelques belles surprises durant ma lecture et pour m'emmener dans un voyage apocalyptique où quand on pense que tout est fini, ben non, il en reste encore dans le moteur !

On peut dire que Boston Teran a porté son polar à des sommets de violence que je n'avais pas encore rencontrés... sans jamais se départir d'un style d'écriture étonnant (simple mais percutant). Assurément, "Satan dans le désert" ne m'a pas laissée indifférente et j'en suis sortie groggy.

Alors, si vous adorez les cocktails "violence" mélangés à la poudre de fusil, additionné de drogues-sang-viols-tortures, le tout macérant dans du mezcal avec une touche de tabasco pimenté, foncez !

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Dans le désert de Mojave, c'est Cyrus qui fait la loi. Et la religion aussi, devenu le dieu vivant d'une horde de junkies qu'il tient à sa main, à coups de shoots, de triques et de débauches satano-sexuelles.

Le jour où pour solder un vieux dossier du passé, il torture et flingue Sarah et Sam et embarque la jeune Gabi pour en faire son esclave orgiaque, il déclenche le réveil de son père Bob, flic résigné qui retrouve une raison de réagir. Accompagné de Case, ex-membre de la bande à Cyrus et junkie repentie, ils vont se lancer aux trousses du gourou sectaire, dans une chasse à l'homme sanguinaire qui ne pourra être que définitivement mortelle.

Avec Satan dans le désert traduit par Eric Holweck, Boston Teran nous embarque dans un tourbillon noir comme l'âme de chaque protagoniste, et rouge comme le sang qui coule à chaque chapitre. Loin du second degré assumé d'un Zahler ou d'un Robinson, Teran surfe - sans jamais tomber - sur la ligne de crête étroite du sordide et du glauque, tout en déployant une réflexion poussée sur le bien et le mal, ou plutôt le mal et le très mal.

C'est remarquablement « tenu » d'un bout à l'autre des 440 pages (avalées quasi d'une traite) dans un déchaînement de violence et d'immoralité, relevées par la grâce de Case et de Bob, âmes perdues réunies dans cette quête rédemptrice.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
- C'est pas à l'Amérique propre et puritaine que vous avez affaire, sur ce coup-là. Cette merde, c'est l'enfer. Une histoire de drogue, de sang et de foutre, déjanté, à un point que vous n'avez pas idée. C'est pas comme si vous entriez dans une librairie ésotérique de Hollywood Boulevard pour acheter quelques babioles sataniques. Ces types-là prennent leur pied en foutant en l'air les gens normaux comme... votre ex-femme et son mari.
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Tétanisé par la peur, le gosse se met à trembler. Cyrus se campe devant l'autre, examine longuement son membre et le prend en main.
- C'est une vraie queue de diable que tu as là, toi.
Terrifié, le gamin refuse de le regarder dans les yeux.
- Une vraie queue de diable, répète Cyrus en soupesant, appréciateur.
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- [...] Ta manière de parler, c'est la maladie de notre temps. Comparer la religion à ces conneries... le monde est devenu un cauchemar qui se nourrit de comparaisons. Mais ta religion, ce n'est pas ça. Pas du tout. C'est la vérité immuable dont tous nos principes sont issus. Un instant de révélation. La foi définit l'être, l'être définit la foi. Tout ça, ça me dégoute. Il n'y a que deux façons de voir la chose. Ce qu'on ne peut pas régler avec les siens, on le règle au tribunal. Et chaque fois qu'on peut s'expliquer en famille, pas besoin d'aller devant un jury. Fin de la discussion.
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On a écrit que les paysages les plus grandioses de l'Amérique sont ses déserts. Et le Mojave représente la quintessence du désert américain. Peut-être parce qu'il est situé entre Los Angeles et Las Vegas, deux des plus puissants démiurges du pays.
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Le Texas : trop de soleil, trop de poussière, trop d'espace. Et toujours trop de kilomètres jusqu'au prochain endroit où on peut pisser de façon civilisée.
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