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Critique de mercutio


Dans "un si fragile vernis d'humanité" Michel Terestchenko convoque quelques moralistes empoussiérés (La Rochefoucauld, Hutcheson, Sidgwick) et, de façon plus intéressante, des expériences marquantes et entretiens historiques des années soixante-soixante-dix pour tenter d'appréhender de façon contradictoire et, pense-t-il, innovante la problématique de la passivité destructrice et de l'altruisme.

Les acquis culturels qu'un non-spécialiste de ces questions en retira pourront être qualifiés de positifs.

Pour ma part, la montagne accouche d'une souris et l'apport original de l'auteur m'apparaît relativement pelliculaire et surtout souffre d'un manque de fondement "théorique" sérieux. Une compilation ne fait jamais oeuvre créatrice.
Concernant plus précisément l'altruisme, l'essentiel de la "base de faits" qu'exploite effectivement l'auteur se réduit en fait à la réaction de Magda Trocmé recueillant des fugitifs de la seconde guerre mondiale: "Naturellement, entrez, entrez". L'essentiel de son apport à l'explication du comportement de celle-ci tient dans une fumeuse "présence à soi" dont l'auteur finit par postuler qu'elle provient partie d'une éducation, partie d'un caractère, sans que cette notion soit jamais rigoureusement définie ni ancrée à des concepts éprouvés.
Qu'on en juge par les aveux de l'auteur lui-même: "Quelque chose que j'appelle, faute de mieux, la "force d'âme", une "réserve intérieure"...." et quelques lignes après "Ces traits de caractère que j'appelle, faute de mieux, "la présence à soi", par opposition à cette absence à soi.....".
Bref, des mots, enfilés tels des perles de culture sur un mauvais collier, que certains se hâteront de nommer philosophie.
L'auteur lui-même, dont je souligne ici un fond d'honnêteté, s'aperçoit de la pauvreté de sa contribution en remarquant :"On dira peut-être qu'au terme de ces analyses, nous n'avons fait que remplacer un paradigme -celui qui oppose l'égoïsme à l'altruisme- par un autre -l'absence à soi versus la présence à soi....". Oubliez le pédant "paradigme", que reste-il?

Un ouvrage de plus d'un professeur de philosophie...
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