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EAN : 9781090724144
Monsieur Toussaint Louverture (21/08/2014)
3.96/5   420 notes
Résumé :
Daniel Price, jeune homme de 17 ans, nous entraîne à sa suite durant cet été qui lui fera abandonner l'adolescence. Étape majeure d'une existence, chargée d'émotions contradictoires, de moments étranges, de rêves à concrétiser, où l'on sait que l'on va avoir une vie sans savoir laquelle.

Avec Price, Steve Tesich explore quinze ans avant Karoo les thèmes qui ont hanté sa jeunesse : le mensonge, la maladie, et plus que tout, la relation d'un fils à son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 420 notes
Dans ma pal j'avais deux romans de Steve Tesich, le célèbre " Karoo" et " Price".
Quoi de plus naturel de commencer par le premier roman de l'auteur.
Daniel Price à 18ans il vit à East Chicago une petite ville comme tant d'autre ave ses amis Billy Freund alias Freud et Larry Misiora.
Daniel est un adolescent sans problème, un peu rêveur, le monde des adultes n'est pas sa préoccupation principale. Son père malade est insupportable, sa mère et lui supportent ses griefs avec patience.
Daniel s'en moque, Daniel est amoureux. C'est son premier amour, elle s'appelle Rachel, elle est belle.....
" Price" est un peu mon livre " madeleine de Proust ", tout dans ce roman me ramenait 40 ans en arrière.
La découverte de l'amour c'est comme découvrir un monde nouveau, on part en terre inconnue, on défriche ses sentiments, on s'invente une vie, on idéalise les "elles du désir", et puis il y a la chute, on se relève et on repart.
" Price " de Steve Tesich est un beau roman d'apprentissage, à toutes celles et ceux qui ont envie de retrouver ces images passées.
" Aujourd'hui, j'ai quitté l'endroit où j'ai grandi, convaincu que le destin n'est qu'un mirage. Pour autant que je sache, il n'y a que la vie, et je me réjouis à l'idée de la vivre".
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Etats-Unis, années 60. Daniel Price a dix-sept ans, son diplôme bientôt en poche et pas vraiment de projets pour la suite… Originaire d'East Chicago, une petite ville industrielle de l'Indiana, sans charmes ni attraits, Daniel se refuse à suivre les traces de son père et à travailler dans la raffinerie de pétrole, qui semble représenter le seul débouché offert par la ville. C'est un adolescent plutôt banal, sans histoires, dont la principale occupation consiste à passer du temps avec ses deux acolytes : Larry et Billy, avec qui il pratique la lutte. Une activité qui lui permet de fuir l'ambiance pesante qui règne chez lui, entre un père aigri et cynique, rendu méchant par des années de rancoeur accumulée et une mère fatiguée, en lutte permanente avec son mari. Mais la vie de Daniel va être profondément bouleversée le jour où il rencontre Rachel, une jeune fille d'une grande beauté, au caractère insaisissable. Dès lors, le jeune adolescent n'a plus qu'une obsession : la conquérir !


« Price » est le premier roman de Steve Tesich, parut en 1982, soit seize ans avant « Karoo ». La force de ce texte consiste à paraître banal, voire anodin de par son sujet, pour se révéler finalement brillant et percutant par sa parfaite maîtrise et la justesse de son propos. En prenant pour point de départ l'éveil à l'amour d'un adolescent, Steve Tesich décrit parfaitement la naissance des premiers émois, l'exaltation des sentiments, l'irrationalité du comportement qui oscille entre passion aveugle, interprétation permanente et souffrance démesurée. Il y a un peu de chacun de nous chez Daniel Price et c'est pourquoi on se prend vite d'affection pour ce jeune garçon maladroit et tourmenté.


Par ailleurs, l'auteur explore avec finesse la relation conflictuelle entre le père et le fils. Des liens qui hésitent entre l'amour et la haine, le rejet et la culpabilité et dont Daniel va peu à peu se détourner pour éviter d'être consumer par ce père malade... Avec ce roman initiatique, Steve Tesich nous offre un moment de lecture plein de fraîcheur, de fougue et de folie et nous replonge avec talent dans les affres du premier amour.
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« Comment prendre conscience de la vraie nature des gens que l'on aime ? Comment les comprendre ? »
C'est ce qu'expérimente difficilement Daniel Price, 18 ans, l'été de sa terminale, 1961.
C'est difficile, pour lui comme pour nous, de « faire le tour » des gens qu'on aime, ou qu'on croit aimer, ou qu'on n'aime pas, ou qu'on croit ne pas aimer...Parce que tout est nuance.
Et pour un jeune adulte pas encore dégrossi tel que l'est Daniel, c'est vraiment ardu.
Il se jette à coeur perdu dans son premier amour, mais je le plains. Oh oui ! Que cela doit être pénible de se frotter à la jeune Rachel, qui ne sait pas elle-même ce qu'elle veut vraiment et qui est portée vers le côté évanescent et obscur des choses : « Pourquoi vivre un malentendu quand on peut vivre une tragédie ? »
Pénible aussi de s'occuper de son père mourant d'un cancer et à la perpétuelle poursuite de l'amour de sa femme, attendant d'elle un certain sourire...
Même les relations avec ses 2 amis de toujours deviennent inadaptées, bancales.
Pauvre Daniel !

Pauvre Daniel ?
N'oublions pas qu'à cet âge, tout est initiatique. La progression passe par la souffrance et l'acceptation de toutes sortes de choses. Car la vie, elle, continue à tourner, et ne s'occupe pas des états d'âme des uns et des autres. Comprendre cela, accepter l'échec, et vivre quand même.

J'ai abordé avec plaisir l'exploration de l'état intérieur de Daniel. Mais j'ai souvent eu envie de le secouer, oui, de lui dire de laisser tomber cette petite peste de Rachel, de ne pas se laisser envahir par le désespoir persistant de son père, de « faire quelque chose » de ses dernières grandes vacances. le ton sans aucune once d'humour m'a plombé le moral plus d'une fois. Les lamentations, les tergiversations de toutes sortes et des différents personnages m'ont minée.
Et c'est avec plaisir que j'ai lu la fin du roman, pour toutes sortes de raisons que je ne dévoilerai pas.

Je quitte donc l'univers du début des sixties, je quitte cette petite ville dominée par l'entreprise pétrolière, je quitte l'Indiana.
le coeur léger, soulagé, je suis contente de n'avoir pas lu ce roman pendant mes grandes vacances à moi. Celles-ci, je les attends avec impatience pour m'adonner à d'autres lectures.
« Pour autant que je sache, il n'y a que la vie, et je me réjouis à l'idée de la vivre. »
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Daniel Price va en l'espace d'un été devenir un homme. Tout commence par une légère déception après sa défaite lors d'un combat de boxe, seulement deuxième alors que lui et son entraineur visaient la médaille d'or. Mais Price oubliera vite sa déconvenue ! Son diplôme en poche, il compte bien profiter des joies de son dernier été de liberté en compagnie de ses copains Larry et Billy.
Tout ne se passera pas exactement dans l'insouciance espérée. Daniel n'avait pas prévu de tomber amoureux cet été-là. C'est pourtant bien ce qui lui arrive après sa rencontre avec la belle Rachel, une jeune fille au caractère insaisissable. le jeune homme mettra tout en oeuvre pour la séduire, tandis que chez lui son père vit ses derniers instants, rongé par un cancer.
C'est avec beaucoup d'habilité que les thèmes de la maladie, le rapport au père, la perte, le mensonge et la dissimulation sont abordés, au début de manière très vague, puis en s'installant comme l'inévitable dans la vie d'un adulte.
Price est un roman profondément attachant, qui se dévoile peu à peu. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce livre, il y a plus, il y a la vie, la mort, l'amour, l'amitié, les déceptions, tout ce qui fait qu'un individu devient ce qu'il est.
Karoo, le précédent ouvrage de Steve Tesich m'avait ébloui par l'intrigue mais Price m'a ému par la force des sentiments déployés.
Une très belle lecture.



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Daniel Price est amoureux de Rachel, cette fille l'habite au point qu'il oublie la défaite de son dernier combat de lutte, ses inséparables copains et son récent diplôme. Même la grave maladie diagnostiquée chez son père passe au second plan, pire, il y voit cyniquement la possibilité d'amener Rachel à la maison pendant son hospitalisation.

Car cet été 1961, passé chez lui à East Chicago, ville industrielle polluée par les raffineries, sera celui de sa rencontre avec la belle et insaisissable Rachel, pas celui de la maladie de son père. Il en a décidé ainsi, il ne veut plus se laisser envahir par les tensions entre ses parents, et surtout par ce père aigri et triste dont il sait la fin proche.

Comme dans Karoo, la relation père-fils est au centre de ce livre inspiré de l'expérience de l'auteur. Steve Tesich explore, sans effets inutiles et avec un talent remarquable pour l'analyse psychologique, l'ambiguïté des sentiments d'un jeune homme vis-à-vis de son père malade à un moment charnière de la vie, celui où les préoccupations personnelles prennent le pas sur celles des parents, la fin de l'adolescence.

Price, premier roman de Steve Tesich, a toutes les qualités narratives que l'on retrouve dans l'excellent Karoo et la simplicité d'un grand roman.
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critiques presse (5)
LaLibreBelgique
12 septembre 2016
Largement autobiographique, ce texte à la fois tendre et profond interroge avec acuité l’amour, la vérité et la raison.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
04 décembre 2014
Des phrases courtes, un récit ancré dans la réalité de l'Amérique des années 60 en même temps qu'empreint de poésie (le "dernier rempart contre les démons"), "Price" est un très beau premier roman d'initiation, une perle exhumée par les éditions Toussaint Louverture.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
23 octobre 2014
Premier et seul autre roman du scénariste et dramaturge qui a signé Karoo, cet ouvrage publié aux États-Unis en 1982, mais encore jamais traduit en français, est l'un de ces récits incontournables sur la jeunesse désoeuvrée de l'Amérique industrielle des années 60.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
15 octobre 2014
Brillant, épidermique, désespéré, depuis le début. Aucune déception à la lecture de Price, poignant roman d'apprentissage sur le renoncement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
08 septembre 2014
Si Steve Tesich bride son imagination dans les titres de ses romans (il s’agit les deux fois simplement du patronyme du héros), il s’en donne en revanche à cœur joie dans le corps même des textes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
On ne peut jamais vraiment tout savoir. Il y aurait toujours des aspects de Rachel qui m'échapperaient. Le comptable en moi ne réussirait jamais à en obtenir le portrait complet simplement en additionnant les images que j'avais d'elle. Le lutteur en moi ne parviendrait jamais à l'immobiliser au sol pour la définir une fois pour toutes. Peu importait le nombre de mots que j'écrirais et de journaux que je noircirais, l'ecrivain en moi n'arriverait jamais à expliquer la souffrance qu'elle faisait naître dans mon âme, ni à trouver le moyen de m'imposer dans son coeur, à l'exclusion de tous les autres. Elle était insaisissable. Et le désir que j'avais de m'insinuer en elle pour y receuillir des indices, tout comme j'avais fouillé dans les affaires de mon père, céda la place a un autre sentiment : le soulagement. Peut-être que mes efforts avaient ete inutiles. Peut-être que, de toute façon, je ne l'aurais jamais vraiment comprise. A la regarder danser avec les flammes, je ressentis soudain une immense délivrance à l'idée d'avoir à accepter une bonne fois pour toute mon échec.
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J’avais l’impression d’être un monstre. Furieux, je n’arrivais pas à m’arracher à ces pensées coupables. Comment pouvais-je être si insensible ? Mon père se trouvait à l’hôpital, atteint d’un cancer. Mon père. L’hôpital. Un cancer. J’essayais d’imaginer ce que je ressentirais à sa place, à la place de ce petit homme qui, pour autant que je sache, avait passé sa vie en proie à un morne désespoir, à une tristesse sans bornes, et dont l’existence touchait maintenant à sa fin. La moindre des choses, dans un moment pareil, c’était de pouvoir compter sur l’affection de sa progéniture, son fils unique. J’essayais de penser à lui mais un sentiment de révolte teinté d’égoïsme m’en empêchait. Je voulais me concentrer sur mon bonheur, pas sur sa tragédie.
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Ce qui me tourmentait le plus, c’était l’absence de continuité dans notre relation. Plus rien n’évoluait. Ma vie s’arrêtait lorsque nous nous quittions. Et si le lendemain je désirais reprendre là où nous nous étions interrompus, sa vie à elle semblait ne pas avoir attendu. Je devais constamment lui courir après, tenter de découvrir où nous en étions, sans savoir ce qui nous avait conduits jusque là.
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La belle Diane Sinclair remontait la rue, seule. Ses cheveux noir se balançaient au rythme de sa démarche. Ses yeux regardaient loin derrière nous ; ses lèvres étaient entrouvertes, dans un sourire, celui d'une femme qu'on présente à une foule d'adorateurs. Son sourire aussi était dirigé loin derrière nous ; la courbe de ses seins, son odeur, quelques mèches folles qui dansaient sur sa nuque, tout cela passa à notre hauteur comme un galion chargé de trésors et de fragrances faisant voile vers d'autres ports.

Chaque fois que nous apercevions Diane, c'est-à-dire souvent, sa beauté nous accablait. Nous fixions le tracé de ses dessous, respirions les effluves de son parfum et nous sentions encore plus accablés. Tous les trois nous réalisions cruellement que, de toute notre existence, quoi que nous fassions, nous ne serions jamais, au grand jamais, l'heureux qui embrasserait Diane Sinclair, et que le reste de notre vie ne serait qu'une longue et sordide quête d'un lot de consolation.

(P28)
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Je m'agrippais à mon chagrin, et ce faisant, je ne voulais pas lâcher Rachel. J'aurais sans doute pu me libérer d'elle en laissant ma douleur s'envoler. Mais par cette nuit de tempête glaciale, nulle liberté ne m'attirait. Je songeais, malgré tout, à la proposition muette de Rachel. Je voyais un nouveau destin prendre forme : je pleurerais à jamais mon premier amour, qui aurait pu s'épanouir mais que j'avais fini par perdre définitivement. Je me voyais y consacrer le reste de ma vie. Ce serait une sorte d'occupation, une émotion sécurisante, une orbite fixe. La liberté? Aucun intérêt. C'etait une feuille emportée par le vent, alors que moi, je voulais être relié à quelque chose, à quelqu'un. L'idée meme d'une vie entière de liberté m'angoissait terriblement.
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Videos de Steve Tesich (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Steve Tesich
13 mai 2013
Achevé quelques jours avant la mort de Steve Tesich [1942 - 1996], Karoo est le chant du cygne d'un auteur hors norme. Ce roman est l'odyssée d'un riche consultant en scénario dans la cinquantaine, Saul « doc » Karoo, gros fumeur et alcoolique, écrivaillon sans talent séparé de sa femme et traînant plusieurs tares émotionnelles. En tant que script doctor pour Hollywood, Saul Karoo mutile et « sauve » le travail des autres. En tant qu'homme, il applique le même genre de contrôle sournois à sa vie privée et se délecte de nombreuses névroses très particulières : son incapacité à se saouler quelle que soit la quantité d'alcool absorbée, sa fuite désespérée devant toute forme d'intimité, ou encore son inaptitude à maintenir à flot sa propre subjectivité. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas faire les choses correctement, et la plupart du temps, il ne le veut pas. Jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui : en visionnant un film, il fait une découverte qui l'incite à prendre des mesures extravagantes pour essayer, une fois pour toutes, de se racheter. Si Karoo est bien l'ambitieux portrait d'un homme sans coeur et à l'esprit tordu, c'est aussi un pur joyau qui raconte une chute vertigineuse avec un humour corrosif. C'est cynique. C'est sans pitié. C'est terriblement remuant. C'est à la fois Roth et Easton Ellis, Richard Russo et Saul Bellow.
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