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EAN : 9782253121527
250 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.43/5   490 notes
Résumé :
- Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ?
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma soeur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes soeurs. J'ai vu l'homme de la photo...
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 490 notes
Bien que Sylvie Testud dise clairement au tout début que cet ouvrage n'est qu'une fiction et que toute ressemblance avec des personnes vivantes n'est dû qu'au hasard, le lecteur aura cependant vite compris que le hasard fait parfois un peut trop bien les choses pour qu'il y ait tant de similitudes entre cette histoire et la vie de l'auteure, mais bon, laissons-la croire qu'il s'agit effectivement d'un hasard...d'ailleurs, tout écrivain a un jour ou l'autre tiré l'inspiration de sa propre vie ou de ses propres expériences pour donner vie à l'un ou plusieurs de ses personnages.

Ici, le lecteur se retrouve face à trois "gamines", Corinne, Sybille (notre protagoniste et la narratrice) et enfin Georgette (dite Géorgeo). Ces trois fillettes, âgées respectivement de douze, dix et huit ans sont trois soeurs qui ont toutes grandi sans père puisque ce dernier les a abandonnées, elles et leur mère lorsque cette dernière était enceinte de la petite dernière. Nées d'une mère italienne, Anna, et d'un père français, appelé très longtemps "Il", ces trois soeurs sont plus unies que les doigts d'une main. Elle partagent tout : leurs secrets, leurs peurs mais également leur chambre ! Cette histoire est celle d'une absence : ce fameux "Il", le père bien entendu. Dans la famille d'Anna (la mère), il est considéré comme potentiellement dangereux (c'est du moins ce que les trois filles ont cru toute leur enfance et adolescence). Mais qui est-il exactement ? Pourquoi a-t-il quitté leur mère et n'a-t-il jamais essayé de reprendre contact avec ses filles ? le regrette-t-il ? Voilà les questions que toutes trois se posent depuis le jour où elles ont volé une photo de lui dans le placard de leur mère.
Ces réponses, elles ne les obtiendront probablement jamais...même si trente-quatre ans après, alors qu'elles sont toutes devenues des femmes épanouies, elles font enfin sa connaissance.

Un livre touchant et extrêmement drôle par moments, toujours avec cette écriture propre à Sylvie Testud, qui nous donne parfois l'impression que les dialogues sont hachées. Une quête de la personnalité dans l'envie de se reconnaître dans l'autre, une quête de savoir réellement qui l'on est tout en n'étant pas toujours soi...A découvrir !
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Ce livre est titré Gamines. Il aurait pu s'appeler Frangines. C'est l'histoire de 3 soeurs, face à l'absence du père, faisant front avec la mère, pour la mère. Chacune réagit différemment mais on ressent ce bloc familial, cette complicité. Certes, il y a des batailles, des incompréhensions, des mésententes, mais il y a cet amour immense entre elles et envers leur mère, à défendre envers et contre tout.
Ce livre, c'est un très beau souvenir familial, simple et touchant.
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Je suis agréablement surprise par ce roman.
J'avais un a priori je dois le dire : une actrice qui écrit.... Et en fait ce roman autobiographique m'a beaucoup plu!
L'écriture des souvenirs de la petite fille sont écrit simplement mais évoque beaucoup pour le lecteur. On rit, on pleure en tout cas on ne peu qu'être touché.
Dans la foulée j'ai regardé le film, qui est très proche du livre et j'ai pu mettre un visage sur les personnages. Tous les acteurs jouent à merveille.
Que ça soit dans le film ou dans le livre il y a beaucoup de tendresse et je vous recommande vivement les deux!
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Je connaissais Sylvie Testud en tant qu'actrice mais pas en tant qu'écrivain. J'avoue que j'étais sceptique... mais à tort ! Voici sans doute le roman français le plus drôle, le plus tendre et le plus émouvant, tout cela à la fois, que j'ai lu depuis des années. Parce qu'il faut bien le dire, les romans français bien souvent on a envie de se pendre à la fin de la lecture, même si ce n'est pas non plus tout à fait une généralité quand même. Même si Sylvie avertit qu'elle ne connait absolument pas les personnages de ce roman, on finit tout de même par déceler une veine autobiographique...

C'est l'histoire d'une famille monoparentale comme tant d'autres, d'origine italienne. Mais surtout les aventures de trois gamines délurées chacune à leur manière, avec une soeur aîné en guise d'Oreille en Coin. Mais dans la bande, c'est tout de même Sybille, soeur ainée de Georgette et cadette de Corinne qui détient la palme ! "T'as vu sa tronche ? On dirait une mortadelle". Avec des réflexions de ce style, le ton est donné pour le plus grand plaisir du lecteur. Dans cette famille, il y a un être mystérieux, un étranger tabou :"Il". Il n'occupe pas la scène de manière continue mais reste dans un coin de l'esprit des gamines. La seule chose qui les relie à lui est une photo.

Les années passent et on retrouve les gamines jeunes adultes (ce fut aussi une des suprises de la lecture). Sybille est une star, affublée d'un chien qui la promène plus qu'elle ne le promène. Et un miracle se produit...

Bref, un roman attachant et très divertissant, parfait pour une lecture de rentrée : bonne humeur garantie ! Sylvie Testud, j'y reviendrai en cas de blues !

Il y a un film tiré du roman mais je crois que je préfère m'en tenir à cette lecture.
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J'ai eu beaucoup de peine à me plonger dans le monde énergique, dynamique, brouillon et foisonnant de cette famille féminine au coeur du quartier de la Croix-Rousse à Lyon. La narratrice, Sybille, au tempérament de feu est passée me déranger dans mon quotidien - que je voulais tranquille - pour m'imposer son histoire triste, pétillante, belle, familière, riche en silences, peurs, souffrances et joies cachées.

Au fil des pages, mon attitude à changé. Cette fratrie complice, vacillant entre disputes et consolations, a su me toucher au coeur, m'interpeller profondément au point que je me suis sentie membre à part entière de leur clan, partageant leurs choix, leurs maladresses, leurs envies, leurs interrogations, leur chambre, leurs peurs, leurs pleurs, leur mère, leur père manquant. Quel privilège et quelle confiance accordés !

J'aime le jeu d'actrice de Sylvie Testud. Je ne connaissais pas ses talents d'écrivain. J'en ressors éblouie par tant de spontanéité, de générosité, d'envie de se partager par les mots. Ce roman est une pépite à manier avec précaution, qui révèle ses facettes lumineuses de longues heures après avoir refermé ses pages.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
— Tu serais contente, toi, si maman se remariait avec lui ?
Oui, avec n’importe qui je serais ravie ! Que le premier qui passe soit béni ! Je lui ouvre mes bras ! Lui ou un autre, je m’en fiche ! Qu’elle se remarie et qu’elle soit des parents comme les autres. Aux anniversaires, je n’aurais plus à danser de slow avec elle. On n’aurait plus besoin de surveiller si elle est triste ou non. Ce ne serait plus notre faute. Ce serait sa faute à lui ! On pourrait l’accuser. Nous, on serait seulement les enfants. On s’en foutrait complètement ! Il saurait sûrement conduire. On se ferait plus klaxonner par les autres voitures. Pour lui, on n’aurait pas la honte. Le voisin ne nous regarderait plus de la même manière. Kader ne me ferait plus tomber. J’aurais le droit de « faire le con » ! Les hommes, ils aiment que les enfants fassent les cons ! Je sais aussi bien que mes sœurs que c’est impossible. Notre mère n’aura jamais de mari. Notre mère n’est pas une mère à mari. Elle sera, au mieux, une mère à copain qui fuira quand il verra trois filles. Je ne dis rien de tout ça.
— Ben… Je m’en fiche.
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Si ma mère est la seule adulte de cette église à ne pas communier, ce n'est pas parce qu'elle porte de vilaines godasses ; c'est qu'elle n'a plus le droit de manger le corps du Christ. Ma mère n'a pas droit à une hostie. Elle a divorcé. Elle est excommuniée. Voilà que je prends conscience de l’injustice dont un membre de ma famille est victime en plein dans la maison du bon Dieu ! Voilà que je me révolte tout à coup. J'ai dix ans, et je n'aime pas qu'on foute ma mère sur le banc des accusés. Il n'y en a pas d'autres dans cette assistance qui mériteraient moins que ma mère ?
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Le seul problème, c’est que ma mère veut absolument me faire deux tresses chaque matin. Je lui ai dit pourtant que ça fait cloche. Elle s’en fiche. C’est pas elle qui sort avec ces deux trucs sur la tête.
— Pourquoi tu t’en fais jamais, des tresses ? je lui ai demandé.
— Parce que j’ai passé l’âge, elle m’a répondu.
Alors, là… j’ai été soufflée. J’ai su que, quand on est petit, on n’a aucun droit.
— C’est à quel âge qu’on peut avoir l’air normal ? j’ai demandé.
— Quand on est majeur, on fait ce qu’on veut.
Encore huit ans. Quand je serai grande, je pourrai avoir l’air que je veux.
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Quand il marche dans la rue, Stéphane se compose une tête qui n’est pas cette qu’on lui connaît dans l’intimité. Il fait une tête molle. Si on l’aborde, il fait une voix toute neutre, et surtout il fait des yeux ! Des yeux qui ne sont plus que des organes. Au milieu de l’agitation, Stéphane se promène comme s’il était seul.
— C’est ma barrière de protection face aux inconnus. Sinon, t’es trop vulnérable.
— Ton regard n’accroche jamais quelque chose ? T’es pas aveugle !
— Je mets une distance.
— À quoi ça sert ?
— À ne pas avoir le nez collé dans la merde. Ça me laisse le temps de réfléchir.
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J’ai donc un père. Cette découverte que je fais à l’âge de trente-quatre ans est tardive, mais de taille. Que dois-je faire ? Trente-quatre ans que je réponds : « Je n’ai pas de père. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente-quatre ans : « Je n’ai pas de père, mais je m’en fiche, c’est comme ça. »
Affaire réglée, fin de discussion.
— Tu ne parles que de ta mère, et ton père ?
— J’en ai pas.
— Et ton nom ?
— C’est le sien, mais je ne le connais pas.
Ça m’a toujours agacée, cet intérêt des autres pour un homme, une histoire qui n’était pas la leur.
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Vidéo de Sylvie Testud
D'après le livre témoignage de Juliete Boudre, le téléfilm réalisé par Sylvie Testud. plus d'informations : https://actualitte.com/article/111033/adaptation/les-adolescents-et-le-drame-des-psychotropes Crédits France 2
Dans la catégorie : Littérature dramatiqueVoir plus
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