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Critique de caryatide


L'inspecteur Grant est en train de mourir à l'hôpital. Pas mourir des suites de ses blessures, non, mourir d'ennui. Il n'en peut plus de contempler le plafond au dessus de son lit. Et pourtant, ses visiteurs lui offrent tous le "dernier livre qu'il faut avoir lu". Mais il n'arrive pas à s'y mettre.
Une de ses amies lui apporte, pensant enfin l'intéresser, une série de portraits de personnages historiques connus pour avoir été victimes ou bourreaux. Il faut dire que Grant est un policier physionomiste, un de ceux qui reconnaissant d'un coup d'oeil le coupable de l'innocent.
Un portrait, en particulier attire son attention. "Plutôt un juge", pense son sergent qui a les mêmes capacités que lui. "Quelqu'un qui a souffert quand il était jeune, je retrouve le regard d'enfants que j'ai soignés pour la poliomyélite" dit le chirurgien qui lui rend sa visite journalière. En fait il s'agit de Richard III, pas du tout une tête de tueur en série !
Voila son intérêt enfin éveillé, il enquêtera sur Richard III !
Sur le plan du roman policier, on peut dire que c'est un simple "armchair detective" ou plutôt un "bed detective" puisque Grant doit envoyer des émissaires dans les bibliothèques, les archives...
Sur le plan de l'Histoire j'ai trouvé ce livre tout à fait ahurissant. Bien sûr, comme beaucoup d'autres je connais mieux mon Shakespeare que la fin de la Guerre des Deux Roses. Bien sûr, je sais (on en a beaucoup parlé quand son corps a été découvert dans des fouilles récentes et ré-inhumé dans la cathédrale de Leicester en 2015) que Richard III est en pleine "réhabilitation".
Je ne vous raconte, évidemment pas l'enquête, mais Grant va démolir tous les éléments de l'accusation les uns après les autres.
En s'apercevant, par exemple, par un calcul tout simple, que Thomas More, le témoin indiscutable de l'affaire, avait 8 ans à la mort de Richard III et n'a donc été témoin de rien du tout.
Ce livre m'a paru une illustration parfaite d'une phrase lue dans la revue Histoire :"Histoire et Mémoire ne font pas forcément bon ménage".
J'avais fait la connaissance de Joséphine Tey dans un livre de Nicola Upson dont elle était l'héroÏne et je m'étais dit que c'était une honte de ne même pas connaître le nom de l'auteur du meilleur roman policier de tous les temps. C'est chose faite, je connais non seulement le nom, mais le livre.
Merci au Challenge des Enquêteurs d'avoir accéléré le mouvement !
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