AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781090175489
Serge Safran éditeur (12/05/2016)
4.08/5   6 notes
Résumé :
À l’automne de leur vie, Antonio Vivaldi, Rosalba Carriera et Giacomo Casanova sont exilés de Venise, après y avoir connu la gloire.
À Vienne, souffrant d’une santé fragile, Vivaldi s’est réfugié chez la veuve Wahler. Musicien prolixe, il s’apprête à composer son dernier opéra pour Anna Girò, son interprète fétiche. Rosalba Carriera, portraitiste de renom dans l’art du pastel, a la vue qui décline. Dans sa maison de Dorsoduro, entourée de femmes, un voile de ... >Voir plus
Que lire après Loin de VeniseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Feuille Volante n°1045– Mai 2016
LOIN DE VENISEMichèle Teysseyre Serge Safran éditeur.
Être né et avoir vécu à Venise est plutôt une chance. Parmi ceux que le hasard a désigné pour être citoyens de la Sérénissime, l'auteure choisit trois artistes dont les noms ont illustré leur art, mais elle les met en scène loin des fastes de cette cité brillante, avec leurs rêves de Carnavals, de canaux, de palais, de célébrité et de richesses. C'est d'abord un Antonio Vivaldi vieillissant, à Vienne, hébergé par une riche veuve, qui se cramponne à son bréviaire et à son chapelet, comme un viatique pour son prochain et ultime voyage. Lui qui fut « il prete rosso », flamboyant et adulé n'est plus que l'ombre de lui-même et évoque ses souvenirs comme on compose un concerto. Pourtant il trouve encore la force d'écrire un dernier opéra pour sa cantatrice préférée, la française Anna Giraud, ou plus exactement Girò, cela fait plus italien. C'est urgent, entre empressement et inspiration, le temps passe si vite !
Rosalba Giovanna Carriera n'est pas née à Venise mais tout près, et dans une cité lagunaire. Elle vint en France pour y pratiquer ses portraits au pastel puis s'en est venue finir sa vie dans la cité des doges, entre gêne, oubli et inactivité. Elle devient chaque jour un peu plus aveugle à force d'avoir exercer son art mais personne ne le sait ; cela restera son terrible secret. Elle se révoltera contre ce mal, l'acceptera faute de mieux puis s'éteindra, parce que c'est notre lot à tous. Cette cécité l'éloignera du monde, de cette société vénitienne qu'elle aimait tant, où jadis elle brilla.
Reste Giacomo Casanova, l'éternel vénitien, le prêtre manqué, à la fois ardent et libertin séducteur, espion, aventurier, écrivain, escroc, le prisonnier des « plombs » qui pourtant s'en évada comme on fait un pied de nez. Il termina sa vie comme modeste bibliothécaire du comte de Waldstein, coincé en Bohème entre des domestiques qui le molestent et un climat qui entame sa santé devenue fragile. Cette vieillesse solitaire, à peine égayée par des relations platoniques avec la fille du portier, lui fait fuir les miroirs, fussent-ils de Venise et rend urgente la rédaction de ses « Mémoires ».
Triste fin de vies, partagées entre la solitude, les souvenirs de grandeurs et de succès, les rêves de séduction, les regrets et les remords aussi, que seule la création artistique parvient peut-être à adoucir. Image de cette condition d'homme qui n'épargne personne, quand les forces manquent, que les rides se creusent, qu'on s'accroche à un dernier espoir de mieux-être, que la mémoire se peuple de fantômes et qu'on devient fataliste… Quant à la Camarde, elle attend, tapie dans l'ombre parce que son heure arrive forcément. La vie est une comédie ou une tragédie, du théâtre assurément, qui fait passer l'acteur que nous sommes tous de l'ombre à la lumière puis de nouveau à l'ombre et nous fait oublier un temps un quotidien bien morne.
C'est un livre fort bien écrit et agréable à lire, tout en nuances et qui évoque ces trois personnages illustres qui ont vécu dans cette ville d'exception. Je sais gré aux éditions Serge Safran et à Babelio (dans la cadre de masse critique) de m'avoir offert ce bon moment de lecture.
© Hervé GAUTIER – Mai 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
Commenter  J’apprécie          80
Kaléidoscope fabuleux et apprenant « Loin de Venise » Vivaldi, Rosalba, Casanova est un voyage entre ciel et terre. Michèle Teysseyre est douée, érudite et fervente connaisseuse de Venise. Lire « Loin de Venise » est dépaysant et nourricier. Trois, ils sont trois, le plein de ce livre, sève musicale, artistique et littéraire : Antonio Vivaldi, Rosalba Carrieria, et Giocomo Casanova. Éloignés de Venise, dans le couchant de leurs vies, le crépuscule invite aux confidences altières, aux souvenirs nostalgiques. La vieillesse des êtres lumière, foudroyés par l'approche de la mort. « Loin de Venise » est d'une beauté inouïe sans pathos. Cette Venise symbolique est l'accroche, ce qui résiste et immortalise. Antonio Vivaldi est à Vienne. Dans le déclin, la chute qu'il retient du bout des doigts, la dignité enivrée de musique. Composer l'ultime opéra pour Anna Giró. Les rideaux de la chambre lourds de ce regret des années passées. Ne jamais laisser entrevoir cette souffrance physique et inéluctable.
« Béni soit la veuve Wahler ! En dépit de mon infortune, elle continue de m'apporter mes brouillons. » « Serait-ce là le pouvoir de la musique ? Que dira le pouvoir de la joie sur les âmes. le chant vaut tellement mieux que les tristes chapelets ! »
La trame est eau vive, arrêt ultime, urgence.
« La veuve Wahler serait-elle musicienne ou bien est-ce ma fièvre qui a repris ? Dieu que Venise est loin ! A des milliers de lieues de cette chambre que le vent ne viendra jamais visiter. » « C'est ailleurs que j'irai négocier mon génie. »
Ce texte bleu nuit est une rencontre intime avec Antonia Vivaldi.
« Venise est un théâtre où jour et nuit se confondent. »
Antonio Vivaldi tend la main à Rosalba Carriera, majestueuse et digne, presque aveugle, pastelliste dévorée de noir et de finitude. Venise déchirée, les toiles fondent dans les lagunes. Résiste la droiture, la splendeur d'une aura, Rosalba Carriera, l'emblème : la Sérénissime d'ombre et de lâcher-prise.
« Puis elle tendra un peu l'aile. Et moi je la suivrai. »
Ce texte est émouvant, tremblant. C'est un hommage crucial pour cette artiste de renom soumise entre le jour et la nuit. La pénombre qui advient irrévocablement. Michèle Teysseyre est le filigrane d'or de cette trame qui excelle dans le charme des survivances.
Giacomo Casanova, en Bohême, refugié, retient du bout des doigts ce qui résiste encore. Voix d'une Venise écartelée entre raison et désespoir. On reste attentif au passage vers l'autre rive.
« le château est une tombe, que dis-je, un gigantesque mausolée ; un palais prisonnier des glaces au milieu d'un village peuplé de rustres et d'ignorants. Désormais mon exil est total. »
La Bohême et le château des Waldstein, Giacomo Casanova, bibliothécaire du comte Waldstein, entre refuge et méprise. Casanova, manichéen sait l'heure de la finitude.
« Dux est un village. le bien, le mal, le châtiment, la récompense. C'est là leur seule théologie. »
Néanmoins, il bouscule les apparences, foudroie son déclin. Orgueilleux, en proie aux torpeurs nostalgiques.
« Me voilà seul dans la chambre, entre deux mignonnes, batifolant comme un jeune sot. Après un début prometteur, ma vigueur montre des signes de faiblesse, vacille et pour finir s'éteint. »
Venise est un mirage, un rappel, souvenir latent. Tel un roseau courbé, il sait l'heure ultime. Les rides du temps blessent sa vigueur et sa ténacité. Son corps flanche, se rebelle. L'homme s'éteint. le maître reste d'équerre. Casanova résiste et se souvient.
« Venise voyez-vous, est bien plus qu'une ville. Comment dire ? Une espèce de songe posé sur l'eau.
Casanova est une flamme persistante dans ces pages appliquées et admiratives. « Loin de Venise » Vivaldi, Rosalba Casanova est une révérence. Ces trois lumières bercées par la magnifique Venise qui éclate de vie et d'éternité. Michèle Teysseyre délivre un parchemin émouvant et certifié. Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.





Commenter  J’apprécie          10
Merci aux éditions Serge SAFRAN et à Babelio de m'avoir choisie pour lire et critiquer ce livre. Lorsque je me suis inscrite à la masse critique, je n'imaginais par recevoir CE livre.
Je voue une véritable passion pour cette ville simplement unique : Venise. Pas une année sans poser mes pas, justement dans ceux de ces célébrissimes habitants. le plus incroyable lorsque l'on marche dans Venise, est que l'on ne peut s'empêcher d'imaginer la vie à l'époque de Vivaldi, de Casanova, à cette époque Venise était ce que l'on appelle aujourd'hui : « The place to be ».
Parlons un peu du livre maintenant. Que dire, sinon que je l'ai dévoré. L'auteur, Michèle Teysseyre, l'a traité en trois chapitres, un pour chaque célébrité, Vivaldi, Rosalba et Casanova. J'avoue ne pas connaître Rosalba Carriera, et à mon prochain voyage à Venise je marcherai sur ses traces.
Chaque personnage se remémore sa longue vie, ses joies ou ses peines, ses heures de gloire ou de tristesse.
Vivaldi qui finit ses jours à Vienne, et qui nous dévoile comme à un interlocuteur invisible, ses débuts dans la musique, ses passions, sa famille, ses amours. Au cours des pages, il nous promène au travers des « calle » et autres « campo », de messes en concerts, aux pages d'opéra composées pour son égérie Anna Girò. Dans le cours de ses pensées, il parle de son enfance, de ses problèmes de santé, de sa prêtrise, de sa fin qui approche mais aussi du regret qu'il a de ne pas pouvoir revoir Sa Venise.
Rosalba Carriera, peintre et pastelliste, portraitiste de renom qui travailla pour les plus grands y compris pour la Cour de France. Rosalba qui ne peut plus exercer son art devient acariâtre, elle en veut à tous de ne plus pouvoir dessiner, peindre, d'être tributaire des autres pour tout. Sa vue décline jour après jour, au point de ne plus discerner les choses. Son médecin lui parle d'une opération de la cataracte, qu'elle refuse dans un premier tant mais qu'elle acceptera au prix de grandes souffrances. Rosalba vit dans le quartier de Dorsudoro, qu'elle ne quittera pas. On la rencontrera se promenant le long du canal avec un vieil ami, lui faisant des confidences, on peut imaginer le bruissement de la soie de sa robe à chacun de ses pas, on entend le clapotis de l'eau quand passe les gondoles, on est à Venise en compagnie de Rosalba.
Casanova, qui ne le connaît pas ? on le retrouve ici, engagé comme bibliothécaire à à Dux, en Bohême, dans le château des Waldstein. Il y finit ses jours dans les fastes du maître des lieux, mais subit les méchancetés de tout le personnel des lieux. Il consacre son temps libre à l'écriture de ses mémoires, et quelles mémoires ! il se promène, écrit, il parle, fait une cour assidue à la fille du portier, écrit, écrit, mais il est désormais un vieil homme poursuivit par une fin qui se fait de plus en plus proche.
L'auteur, au travers de ce roman, à l'écriture dynamique a réussi à nous faire entrer dans l'univers de chaque protagoniste, et nous fait partager la fin de vie de ces personnages ô combien emblématiques de la Sérénissime. Voilà quelques moments de lecture bien agréable mais aussi instructive, Rosalba, je ne la connaissais pas… Ce roman est déjà dans les mains d'un ami qui je pense le fera suivre aussi. C'est ainsi lorsque l'on tombe sur un livre qui nous plaît, on veut le partager.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre est d'abord un hommage fervent à la Venise du XVIIIe siècle qui a vu naître les trois glorieux personnages dont l'auteure retrace la fin de vie, chacune à sa manière, loin de leur ville natale. L' incontournable musicien Antonio Vivaldi, la portraitiste Rosalba Carriera et le non moins incontournable aventurier-écrivain Giacomo Casanova, se retrouvent chacun leur tour au soir de leur vie. C'est le temps des souvenirs, des bilans, des regrets, des douleurs et aussi de la solitude, après le temps de la gloire et de la célébrité, à Venise comme à travers l'Europe. La façon originale de l'auteure d'imaginer pour chacun l'exil après leur vie fastueuse et tout à fait remarquable grâce à une grande maîtrise d'invention, nourrie d'une importante documentation. Les chapitres consacrés à Vivaldi, le prêtre roux, sont ingénieusement bâtis sur sa musique, suivant les mouvements rythmiques et sonores Andante, Adagio et Allegro vivace. Au début du livre, on voit souffrir Vivaldi, seul et malade, à Vienne dans la pension de Frau Wahler qui prend soin de lui. Il revit ses rencontres, ses expériences musicales et son attachement touchant à son interprète préférée, la française Anna Giraud, qu'il nomme "Giro"à l'italienne. de son enfance, Vivaldi dit qu'elle "fut une longue course dont la musique guidait le pas." Avant sa mort, Vienne s'efface devant Venise et la course reprend: "Je cours et ne vois de ma ville que des reflets...Libre, je suis enfin libre de voler...Comme les mouettes au-dessus du bassin de l'Arsenal, comme les barques filant sur la lagune...Et cette lumière qui monte, ce feu qui émerge de l'eau, cette rumeur pareille à une musique...ma ville, ma ville retrouvée. Deuxième personnage," Rosalba Carriera, peut-être moins connue (je ne la connaissais pas), bien que seule des trois à mourir à Venise dans le quartier du Dorsoduro, vit un exil intérieur. Elle, peintre officielle des cours européennes la plus célèbre de son temps, vit la tragédie de la cécité et ne perçoit plus ni les couleurs ni la lumière du jour. Son seul souhait est de rejoindre enfin ses chères modèles, "les colombes de Dorsoduro" , dont elle n'a pas oublié "les étreintes délicieuses".

Dernier personnage, Casanova, exilé à Dux en Bohème où il est employé comme bibliothécaire par le comte Waldstein, subit les moqueries des domestiques du château et les douleurs de son vieux corps malade. Il est temps pour lui de se consacrer à l'écriture de ses Mémoires. Inguérissable séducteur, il revêt son plus beau costume d'apparat pour son dernier départ. Écoutons Casanova rendre hommage à sa ville natale: "Venise, voyez-vous, est bien plus qu'une ville. Comment dire? Une espèce de songe posé sur l'eau. un songe fait de pieux, de pierres , de biques." Enfin, je partage l'amour que porte indéniablement Michèle Teysseyre à Venise et à l'Italie et je reconnais volontiers être entrée avec plaisir dans la vie et les confidences des personnages qui nous apparaissent, grâce à la plume élégante et juste de l'auteure, sous de nouvelles lumières.
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre a pour objet la fin de vie, sous forme romancée, de trois personnages glorieux de l'histoire de Venise : Antonio Vivaldi, Giacomo Casanova et Rosalba Carriera. Si les deux premiers ne sont plus à présenter, je ne connaissais pas cette dernière avant de lire ce livre. Il s'agissait en fait d'une peintre célèbre du XVIIIe siècle, qui a perdu la vue. La partie du livre qui lui est consacrée raconte donc son déclin avec la perte progressive de sa vision, qui va l'éloigner de la bonne société vénitienne au fur et à mesure. Cet éloignement sera physique pour Vivaldi et Casanova, qui finiront respectivement leurs vies à Vienne et à Dux (en Bohême).
Trois tristes fins de vie de personnages qui ont connu la gloire et qui ont beaucoup contribué à l'histoire et à la renommée de la Sérénissime.
Ca aurait pu être un très bon roman historique, ou plutôt trois très bonnes nouvelles historiques puisqu'à chaque personnage est consacrée une partie indépendante des deux autres. Mais je n'ai pas accroché plus que ça. Ce n'est pas la faute au style de l'auteure, qui est vif et rempli d'humour. En fait, c'est court, (moins de 200 pages), rythmé (des chapitres très courts), agréable à lire... Je l'ai lu en une soirée sans aucun problème. Mais il manque quand même un petit quelque chose. En fait, je crois que c'est parce que je n'ai pas réussi à m'identifier aux personnages (qui sont les narrateurs de leurs histoires).
Quoi qu'il en soit, je remercie Babelio et les éditions Serge Safran pour m'avoir envoyé ce livre.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il faudrait bannir "hier" et "demain" du vocabulaire. Ils ne servent qu'à gâter le présent.
Commenter  J’apprécie          130
En amour, il n'y a que les commencements qui soient charmants. La suite n'est que triste répétition.
Commenter  J’apprécie          80
Mon premier opéra au Sant'Angelo a été un triomphe. Désormais, je ne me déplace qu'en gondole : le métier d'impresario s'accorde mal avec la lenteur. [...] Venise est un théâtre où jour et nuit se confondent. Partout du bruit, des fêtes, de la musique. Les ridotti ne désemplissent pas. Même les messes sont des spectacles. Ici, tout se vend, tout s'achète. Il n'est de loi que le profit.
Au petit jour, lorsque s'éteignent un à un les flambeaux, chacun poursuit son errance. C'est l'heure où apparaissent les fantômes, où les morts remontent à la surface de l'eau. L'heure où je rejoins mon Annina.
Commenter  J’apprécie          00
Le temps et l’humidité de Venise qui attaque aussi bien les poumons. Là-bas, tout le monde tousse. Des gondoliers aux putains, pas un qui n'y aille de sa petite cantate.
Commenter  J’apprécie          20
Venise est un théâtre où jour et nuit se confondent.
Antonio Vivaldi
Puis elle tendra un peu l'aile. Et moi je la suivrai.
Rosalba Carriera
Venise voyez-vous, est bien plus qu'une ville. Comment dire? Une espèce de songe sur l'eau
Giacomo Casanova.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : vivaldiVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3623 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}