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EAN : 9782226246806
250 pages
Albin Michel (30/01/2013)
3.54/5   23 notes
Résumé :
Qui est-on quand on est obligé de laisser derrière soi, sans espoir de retour, ses racines, sa famille, sa culture et sa terre ? Prema, orpheline de mère, a grandi dans le Népal pauvre et rural où elle travaille pour une ONG à la conservation des forêts. Quand elle gagne à la « green card lottery », elle s’envole pour Los Angeles dans l’espoir de se construire une vie meilleure, loin de la guerre civile qui déchire son pays. À son arrivée, elle est accueillie par se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 23 notes
Prema, très tôt orpheline de mère, a grandi dans un petit village rural et pauvre du Népal et a toujours su qu'il lui faudrait se battre pour tracer son chemin. Etudes à la ville voisine, premier travail loin de chez elle pour une ONG dans une petite ville et, soudain, gain d'une Green Card, ce sésame pour l'immigration aux USA à la loterie annuelle : rien n'a été vraiment choisi mais Prema se laisse porter par tout ce qui lui semble lui permettre d'améliorer sa vie. Devenue une immigrante parmi tant d'autres aux Etats-Unis, la jeune femme devra apprendre à se connaître et à faire ses propres choix.

J'étais intriguée par Les saisons de l'envol, roman d'une jeune autrice népalaise dont l'histoire possède quelques similitudes avec celle de son héroïne. Ce roman semblait brasser des thèmes forts, notamment celui de l'exil et de l'immigration et je me disais qu'il serait intéressant d'avoir un point de vue différent sur ces thèmes complexes. Au final, je suis ressortie un peu déçue de ma lecture, ne sachant pas vraiment si c'était dû à de vraies faiblesses du roman ou juste au fait de différence culturelles fortes entre son auteure et moi. Ainsi, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre et à m'attacher à Prema, j'ai été désarçonnée par sa manière de se laisser porter par les événements, de ne jamais vraiment choisir son destin mais d'attendre de voir ce que la vie va lui réserver. Au départ j'ai mis cela sur le compte de sa situation difficile, une jeune femme seule, sans plus aucune attache familiale, avec la lourde responsabilité d'essayer de faire mieux que ses parents et de gagner sa vie correctement mais au fil des pages et des événements qu'elle subit plus qu'elle ne les provoque, de ses décisions brusques donnant l'impression qu'elle refuse totalement de s'attacher ou de s'investir, j'ai été souvent agacée ou désarçonnée par son comportement.

Le roman a de bons côté, notamment le fait qu'il soit plein d'humour avec un oeil ironique sur le Népal vu des Etats-Unis (Prema à la peau mate doit constamment expliquer que non elle n'est pas mexicaine et non elle ne parle pas espagnol, tous ceux qu'elle rencontre souhaitent l'inviter au restaurant indien ou lui demander la recette du poulet vindaloo et presqu'aucun américain n'a idée d'où se trouve le Népal sur une carte !). Les différences de culture et les difficultés à être projeté soudainement dans un monde et un pays qui ne ressemblent à rien de ce qu'on connaît sont également bien rendus, ainsi que le sort difficile des immigrants arrivés dans un nouveau pays qui ne fait rien pour les aider. Néanmoins, avec en plus les difficultés à m'attacher à l'héroïne ou à vraiment comprendre ses décisions, j'ai trouvé que le roman trainait en longueur et manquait souvent de punch, les scènes et les situations sont souvent très étirées et il ne se passe pas grand chose, ce qui fait que j'ai fini par m'ennuyer un peu. Comme en plus le style de l'autrice est assez plat, sans rien d'exceptionnel, cela n'a pas aidé à me passionner.

Au final ces Saisions de l'envol ont été un moment de lecture pas désagréable, une plongée dans l'histoire et la culture du Népal vu de l'intérieur (c'est pour moi le plus intéressant dans ce roman) mais un livre que j'ai trouvé assez inabouti avec beaucoup de faiblesses et de moments en creux. A découvrir car les romans népalais sont quand même plutôt rares mais ce ne sera pas une lecture marquante pour moi.
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Récit d'une âme en migration, à la recherche de sa raison d'être au monde. Dans ses montagnes népalaises, elle a connu le brisement dès la prime enfance et c'est à travers l'aventure du dépaysement qu'elle espère déployer ses ailes, atteindre un aboutissement qui serait éveil, féconder ses idéaux.
Réconcilier substance et espérance, se nicher dans une nature fragile et précieuse, y apercevoir des bribes de son propre être. L'implication écologique mènera au regard intérieur, au dessillement de l'imperméabilité à devenir, à aimer.
Ce roman n'a pas un grand cachet littéraire, il est simple et doux, comme une escale sur notre trajet. Il ne laissera pas un souvenir impérissable dans le périple de mes lectures.
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Un livre provenant du Népal, c'est suffisamment rare pour que je ne le signale pas. Tel est en effet le pays d'origine des Saisons de l'envol, sorti le 7 février dernier aux éditions Albin Michel, dont le catalogue étranger notamment est constamment, et de plus en plus, intéressant.

L'auteur de ce roman est Manjushree Thapa, romancière donc népalaise, et qui a vécu au États-Unis et vit actuellement au Canada.

L'histoire qu'elle nous raconte , celle de Prema, semble donc être largement autobiographique : Munie d'une « green card » gagnée à la loterie, Prema, jeune femme de 23 ans, quitte son pays natal, le Népal, pour Los Angeles. C'est pour elle le grand saut dont elle devine qu'elle ne reviendra pas. Oubliée sa vie d'avant, sa famille, ses amis nepalais. L'adaptation est rude, le déracinement terrible. La réalité américaine, d'une rudesse autre qu'au Népal, ne la satisfait pas vraiment. Par atavisme sans doute, elle mènera d'abord une vie d'immigrée solitaire et travailleuse, ne connaissant de sa ville d'adoption que son lieu de travail dans un quartier minable et son lit.

Malgré sa réserve, les rencontres lui permettront de s'acclimater tant bien que mal à ce nouveau pays. Petit à petit, elle va s'ouvrir doucement au monde qui l'entoure, se bousculer un peu, rencontrer des gens, entamer une vie amoureuse qui va lui révéler les plaisirs du corps et abandonner petit à petit son identité népalaise pour s'américaniser.

Roman sur le déracinement et la difficulté de s'intégrer aux us et coutumes d'un pays différent du sien, Les saisons de l'envol proposent au lecteur de suivre avec un vrai intéret cette héroïne qui découvre les Etats-Unis et ses codes avec une vraie candeur et parfois de la naïveté.



Manjushree Thapa aborde les thèmes de la différence, du monde spirituel en opposition au monde matérialiste, de l'immigration et de la liberté.

Par rapport au Népal, les USA sont tellement un monde à part où tout peut lui sembler étrange : l'intérêt porté à la carrière professionnelle, l'importance de l'argent, les relations amoureuses, les manifestations amicales ... Son regard de candide ne fait que stigmatiser les travers de nos sociétés occidentales, et le regard, plein de représentations et d'a priori que peut porter l'indigène sur la personne étrangère.

Mais le livre n'est pas pour autant pamphlet à charge contre les Etats-Unis. Au contraire, les saisons de l'envol est un roman qui fait l'éloge de la mixité culturelle : tous ces étrangers ont construit le pays et par leur arrivée continuent à le bâtir. Lorsqu'ils arrivent dans un pays étrange, ils ont certes, tendance à se regrouper, mais les générations futures s'émancipent de la communauté et se mêlent aux autres.

L'écriture, modeste, sans fioriture, est en parfait accord avec le personnage principal. L'auteur ne semble pas avoir voulu faire oeuvre essentiellement littéraire, voulant que son texte soit lisible par le plus grand nombre et ainsi délivrer plus universellement son message..

Certes, le roman est parfois prévisible dans le sens où certains passages obligés du roman d'immersion dans une culture étrangère sont présents, mais le livre est suffisament plaisant à lire pour laisser une belle impression, plus sur le fond que sur la forme, un peu trop classique pour toucher durablement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les raisons de quitter son pays sont nombreuses et liées à des situations plus ou moins heureuses. Parmi elles, fuir une guerre, la famine, la misère, espérer une vie meilleure pour soi et les siens, sortir de sa zone de confort pour mieux se connaitre ou encore explorer le monde.
Prema, jeune Nepali, qui a quitté son village natal à 17 ans pour réaliser ses études pour préserver les forêts du Népal gagne à 23 ans à la loterie et obtient la green card permettant d'émigrer aux Etats Unis.
Un projet qu'elle saisit comme une opportunité, mais sans l'avoir voulu complètement. Elle va alors arriver dans un pays dont la culture et les moeurs lui sont étrangers, survivre grâce à des petits boulots pour lesquels elle estsurqualifiée. N'est-elle finalement pas alors dans une situation finalement plus précaire qu'au Népal. Son quotidien dans les premiers temps n'est pris que par le travail, les corvées, peu de loisirs ou de lien social. Elle en oublie alors jusqu'à ses envies et rêves, ses passions qui vont peu à peu l'empecher de mettre du sens à sa vie et la questionner sur son avenir.
Je ne vais pas raconter la suite, mais la question du sens, de la motivation, des rencontres, du choc des cultures, de la confrontation entre nos aspirations et nos réalisations dans la vie sont au coeur du roman.
De même, comment se comprendre, aller vers l'autre (en amitié ou en amour) alors que nos représentations, nos modes de pensée et nos habitudes de vie sont différents, voire opposées. Comment trouver un terrain d'entente et un chemin commun? Voilà les questions qui sont posées dans ce roman qui se lit facilement et dont j'ai apprécié, tant les allers retours entre Etats Unis et Nepal, que l'évolution de Prema ou la fin de l'histoire.
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Quand Prema participe à la loterie "Green Card", elle n'est même pas certaine de vouloir partir en Amérique. Et quand elle gagne, elle se laisse porter par les événements et finit par quitter son Népal natal pour atterrir à Los Angeles. Exilée volontaire, immigrante insouciante, elle devra trouver sa place dans le monde et apprendre à reconnaitre le terrain le plus fertile pour y planter ses racines.

D'une plume fluide et riche, l'autrice népalaise emmène le lecteur à travers une Californie bigarrée et cosmopolite, loin des boutiques de luxe et du rêve américain. Posant bien évidemment toute la question de l'intégration des immigrés, elle questionne tout naturellement l'identité même de ses personnages. Pourquoi se sent-on appartenir ou pas à une communauté? Qu'est-ce qui nous fait progresser dans la vie? D'ailleurs, quel sens donne-t-on à la progression personnelle? Les racines familiales qui nous guident durant toute une partie de notre vie peuvent-elles s'ancrer dans d'autres sols, d'autres contrées?

Au-delà de l'enjeu principal de l'intrigue, l'autrice nous permettra aussi d'en apprendre un peu plus sur la vie au Népal, pas celui des cartes postale. J'ai bien aimé suivre le parcours de Prema, même si je ne l'ai pas toujours pas comprise et que je ne l'ai pas toujours trouvée sympathique.
Premier roman népalais pour moi, découvert par hasard et qui m'incite à fureter d'avantage de ce côté de l'Asie littéraire.
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critiques presse (1)
LaPresse
18 avril 2013
L'écriture finement ciselée, la sincérité de l'héroïne et l'acuité de son regard illuminent ce roman plein de fraîcheur. Sous des apparences de légèreté, c'est une réflexion profonde sur l'exil et la quête de liberté.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle contemplait le béton des trottoirs, les grilles métalliques des plaques d'égout. Elle n'était pas douée pour l'introspection. C'est en examinant le monde extérieur qu'elle entrevoyait ce qui se cachait en elle.
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En Amérique, Prema avait voulu faire peau neuve. mais qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? Le corps et ses désirs, obstinés et déraisonnables. Les pensées, les humeurs. Les instincts. la capacité de faire du mal. Et l’histoire, qui nous poursuit, tel un spectre.
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Je n'ai pas de monde ! s'écria-t-elle. J'ai quitté celui que j'avais, et je ne suis pas à ma place dans le monde où je me trouve maintenant ! Le tien ! Je n'ai nulle part où t'emmener, Luis. Je n'ai pas de place dans le monde. (p.231)
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Je n’ai pas de monde ! s’écria-t-elle. J’ai quitté celui que j’avais, et je ne suis pas à ma place dans le monde où je me trouve maintenant ! Le tien ! Je n’ai nulle part où t’emmener, Luis. Je n’ai pas de place dans le monde.
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... à cette époque, le village n'avait pas l'électricité : pas de radio, pas de télévision, aucune distraction. [...] Elle se remémora son enfance et les rares divertissements qu'elle avait eus. "Je jouais aux billes." (p.110)
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